Quand l'art contemporain s'invite au pays de la grande vénerie !

Quand l'art contemporain s'invite au pays de la grande vénerie !

Info+ :

ABBAYE-MUSÉE

Inès et Michel Monot

Abbaye du Val des Choues

21290 ESSAROIS

tél. 03 80 81 01 09

contact@abbayeduvaldeschoues.com

www.abbayeduvaldeschoues.com


26 juillet 2017

Il fut un val, celui de la chouette effraie qui, au fil des siècles, devint le Val des Choues ! Un endroit étrange, où s’image encore la vie des moines de l’abbaye fondée en 1184 et qui fut alors le chef d’un ordre indépendant, les Valdesclusiens. Sous Louis XIV, l'abbaye devint un monastère trappiste, cet ordre cistercien de la Stricte Observance régi par la règle de Saint-Benoît. Et c’est perdue dans l’immense forêt de Châtillon, que se révèle cette merveille rescapée des maux des siècles et d’un abandon total à la Révolution.

Et oui, c’est chemin faisant sur des routes improbables et fraîches, que me revient l’histoire de ce territoire oublié, propulsé d’un coup d’un seul au cœur d’un projet dantesque, celui du futur Parc National des Forêts de Champagne Bourgogne ! Ah mais pourquoi ce coup de canon de l’actualité que ne dissipent pas les fantaisies vocales de la meute des 150 chiens… ceux de l’équipage Piqu’avant-Bourgogne… ni le cor qui résonne au fond des bois (y’en a un qui l’a écrit avant moi) au milieu du somptueux jardin à la française et son labyrinthe d’ifs ?

Nous sommes en terre de chasse, de chasse à courre bien sûr, en pays de grande vénerie ou le cheval, le chien et le gibier en traque nourrissent la terre et la forêt des cris des piqueux, de la sueur des chiens et du sang de l’animal vaincu ! Un drôle de monde, avec ses codes, ses rituels, les boutons reluisants des équipages et les repas après la curée… cet hommage singulier rendu aux chiens après celui rendu au cerf ou au sanglier comme une excuse ou un honneur, allez savoir !

Et depuis 1963, l’abbaye vit au rythme des saisons, des hivers tenaces, des étés humides, des palombes, des écuries et des nombreux visiteurs.

Ce soir on reçoit, à l’abbaye du Val des Choues, et du beau monde ! Une Préfète de Région, coordinatrice du futur Parc National, des Fédérations de Chasse, des conseillers départementaux, l’élite du Consortium, le staff du GIP, la Fondation de France et puis des élus, des voisins, des amis, des sonneurs…

Bref le dessus du gratin pour un évènement unique, un Musée Opéra qui ouvre ses portes au milieu de nulle part, et qui devient entre murs ocrés, trophées et œuvres d’art l’un des enjeux touristiques majeurs du Parc National ! Un projet audacieux, un pari sans limite soutenu sans réserve par l’Etat qui investit, dans ce val perdu, plus de 480 000€ (la moitié du coût de l’opération).

Un projet porté dans le cadre du Pôle d’Excellence Rural, avec un fil conducteur proposé par les fédérations de chasseurs, une Route de la Chasse. La restauration du musée de la chasse d’Inès et Michel Monot s’inscrit dans ce projet qui couvre le Châtillonnais et la Haute Marne, pour une mise en valeur du patrimoine cynégétique et faunistique de cet immense massif forestier.

Il n’aura échappé à personne l’intérêt tant politique que socio-économique de cette réalisation, sur un territoire voué à la filière bois et à la chasse situé au cœur d’un Parc National, le plus grand parc d’Europe dédié aux feuillus.

Désormais, c’est donc un Musée Opéra de la vénerie qui peut se visiter ici, dans ce site encadré de falaises et s’ouvrant sur un vallon paisible où paissent les chevaux. Un haut lieu de la chasse à courre. Cette chasse  si proche d’une pièce de théâtre où l’homme ne tient pas le rôle principal, basée sur un récit dont on connaît le tragique épilogue et dont les racines narratives plongent dans la réalité existentielle de la nature sauvage et se déploient dans toutes les dimensions de l’histoire humaine. Il y est question de la domestication des animaux, les chiens, les chevaux et de l’organisation d’une société aux rituels ou personnages bien définis.

Deux ans de travail auront été indispensables pour le concevoir. Le chauffage central, un système de ventilation et un système de caméras de vidéo-surveillance dans toutes les salles y ont été installés. Trois critères indispensables pour pouvoir, par la suite, accueillir des collections de grands musées, car telle est une des ambitions d’une famille passionnée de chiens et de chasse qui vit à l’abbaye qu’il pleuve, vente ou neige !

Un musée est né, un musée dédié à la vènerie, mais aussi à l’art, celui du 21ème siècle dans ces murs moyenâgeux où se côtoient l’histoire de la chasse et celle de l’art dans une scénographie mêlant effroi animal et rougeur des pendrillons des scènes d’opéra.

L’action Nouveaux Commanditaires de la fondation de France, avait déjà permis au Châtillonnais de se doter d’une œuvre d’art majeure à Leuglay, sur le site du Gite de la Gare. Au Val des Choues, les artistes ont investi les lieux, afin d’offrir au visiteur un autre regard, une interprétation contemporaine de la chasse à courre.

Elle permet à des citoyens, confrontés à des enjeux de société ou de développement de territoire, d’associer des artistes contemporains à leur préoccupation par le biais d’une commande. Son originalité repose sur une conjonction nouvelle entre trois acteurs privilégiés… l’artiste, le citoyen commanditaire et le médiateur agréé par la Fondation de France, accompagnés des partenaires publics et privés réunis autour du projet.

Un seul regret, pour ma part, est celui que les œuvres se trouvent confinés dans une seule salle… sans doute aurais-je préféré les voir vivre au milieu des trophées et remarquables collections de boutons (non pas de culottes) qui racontent avec leur signes et héraldique l’histoire du costume que l’on porte à courre ( et non pas à jardin)…

Un autre regret pour l’ancienne costumière que je suis, celui de ne pouvoir profiter pleinement des nombreux habits de chasse, un peu entassés, comme mis sous châsse (oui pour le coup elle devient circonflexe) dans un espace si réduit qu’il ne me fût pas possible de les photographier.

Un bel effort sur les cartouches (les cartouches du peintre en lettre forcément) séduit le visiteur et la salle des Echos surprend par sa forme circulaire, où l’on se confessa autrefois, et qui s’anime de la sonnerie de votre choix par simple interaction d’un doigt posé sur un bouton de métal !

Cette muséographie étonnante, à la fois effrayante et séduisante ne se raconte pas, elle se visite, elle se voit et s’entend entre deux jappements à l’heure des chenils et avant une tasse de thé savourée à côté du porche à la table d’hôte.

Bien sûr, impossible de conclure sans évoquer les hommages vibrants mais avant tout amicaux à Xavier Douroux, qui fut en Bourgogne l’artisan de l’art contemporain dans tous ses états, citadins, campagnards…et vivant !

 

 

Crédit photos Marie Quiquemelle

mariequiquemelle@gmail.com

 

 

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