Blaisy bas, c’est un fort joli village, de belles maisons de pierres restaurées dans la pure tradition bourguignonne, une très belle église au vocable de St Remi, un boulanger, une maison médicale, une quincaillerie-épicerie-tabac-journaux-et-j’en-oublie, un restaurant réputé sur la place de la gare et la ligne de chemin de fer, l’ancienne PLM, son célèbre tunnel et une amitié de 50 ans avec Udenheim, village du land allemand de Rhénanie Palatinat… Cela valait bien une grande fête en ce milieu d’été !
Alors, à l'occasion des 50 ans du jumelage entre Blaisy-Bas et Undenheim, le comité dudit jumelage mis tout son cœur à l’ouvrage pour préparer sa traditionnelle Foire Franco - Allemande sur le thème …devinez quoi … du train.
Un train et surtout l’histoire d’un tunnel, défi technique, entre Blaisy Bas et Dijon juste avant de passer le viaduc de Mâlain. L’exposition ? Impossible de l’approcher, trop, mais vraiment trop de monde et l’on parla beaucoup des anciens, des chevaux vapeur, des souvenirs comme dans toutes les vallées où le rail éveilla la campagne au voyage et au monde grand ouvert.
Le destin d’un village tient parfois à un simple boyau, sombre et mystérieux ! Celui de Blaisy-Bas a créé sa renommée bien au delà de la vallée de l'Oze… le fameux tunnel du chemin de fer qui a bouleversé les liaisons ferroviaires entre Paris-Lyon-Marseille, tout autant que la vie quotidienne de la bourgade, au milieu du XIXe siècle...
Donc, disais-je, impossible d’approcher, mais un cheminot charitable me raconta l’affaire. A 410m d’altitude, pendant trois ans et quatre mois, 2000 à 4000 ouvriers vinrent à bout de ce gigantesque chantier (mené de 1846 à 1849) pour relier, via un tunnel de 4 100 m de long et de 8 m de large, la vallée de l'Oze à celle de l'Ouche. Un tunnel en parfaite ligne droite, qui suit une pente descendante de 4 millimètres par mètre… un exploit aussi important que dans les tunnels de haute montagne.
Et comme dans toute la haute Côte-d’Or, le train est mêlé de près à l’histoire de la seconde guerre mondiale. En septembre 1944, le village était libéré par les FFI et l'occupant bouté hors. Mais avant de s'enfuir, la troupe allemande décida de faire sauter l'intégralité du souterrain.
Sur toute sa longueur, elle l'avait donc truffé d'explosifs et un train complet bourré de munitions était stationné au milieu du tunnel, relié par fil électrique au dispositif commandant le feu d'artifice !
On n'ose imaginer ce que serait devenu le village si un officier autrichien, de sa propre initiative, n'avait coupé les fils reliant les charges pour limiter les démolitions à une cinquantaine de mètres autour des deux sorties du tunnel. De nos jours, le tunnel qui voit passer des dizaines de trains par jour, sert de terrain d’entrainement aux pompiers, aux gendarmes ou encore à la sécurité civile. Voilà pour le passé et le présent ferroviaire de Blaisy Bas, que regarde de là-haut, la forteresse de Blaisy-Haut.
Le Comité de Foire et de jumelage, qui est très actif, naquit à la suite à la décision prise par le conseil municipal le 18 juin 1965 d'établir un jumelage entre Blaisy-Bas et une commune de Rhénanie-Palatinat. Cette décision entrait dans les étapes du processus de rapprochement et de réconciliation entre la France et l'Allemagne suite à la seconde guerre mondiale et initié par les Présidents Charles de Gaulle et Konrad Adenauer par la signature du traité d'amitié en 1963. Le 3 juin 1967, la charte unissant les deux villages est signée.
Le Comité a pour vocation d'organiser les rencontres, l'accueil dans les familles, les visites et bien sûr la traditionnelle Foire franco-allemande, une foire artisanale à laquelle les amis de Undenheim participent en proposant la dégustation des vins du Rhin et des saucisses. Lors des rencontres, les participants logent chez l'habitant créant des liens d'amitiés forts, perdurant grâce à la fidélité de chacun.
Alors on festoya surtout beaucoup autour des stands franco-allemands, on but et guincha tard le samedi soir pour se lever aux aurores le dimanche et installer un vrai beau vide-grenier (mais vraiment très beau), une collection de tracteurs, mais aussi une de vielles Peugeot, des stands gourmands qui fumaient l’escargot de Bourgogne et la saucisse bavaroise !
Le cirque Rikiki ses drôles de godasses et son orgue de Barbarie, les barbes à papa, les glaces en tortillons et un petit casse-croûte qui se mérita une heure durant avant de pouvoir le déguster sous les chapiteaux, entourés d’amis connus de toujours ou du jour même à l’abri du soleil qui se réveillait d’une longe sieste !
Ah oui, il y eût aussi une star, un truck américain Kenworth W900L qui participa à l'enregistrement de l'émission "La France a un incroyable Talent" de la dernière saison. Super succès pour le monstre de la route !
Il y eût bien du monde et messieurs les bourgmestres de Blaisy Bas et Udenheim dirent de belles choses sur l’amitié, l’entente et le partage et avant d’échanger cadeaux et accolades, l’on observa une minute de silence en mémoire des victimes du récent attentat qui frappa Barcelone.
La journée s’écoula, paisible et bon enfant, noire de monde entre balades en vieilles cylindrées ou tracteurs fumant de tous leurs poumons pas peu fiers de tourner et virer avec à bord femmes et enfants et autour de fameux bricoleurs !!
Une fête de village comme on les aime, pas bégueule et pas pochtron… Et un petit clin d’œil amical à Yannick Fanet, que vous connaissez tous, qui fit ses débuts ici, à Blaisy Bas en 1983… ah oui déjà… !!
Crédit photo Marie Quiquemelle
mariequiquemelle@gmail.com