Un Ruban du Patrimoine pour une île de pierre au milieu des vignes

Un Ruban du Patrimoine pour une île de pierre au milieu des vignes

Info+ :

MAIRIE DE MEURSAULT

Place de l’Hôtel de Ville

21190 Meursault

 

tél. 03 80 21 22 62

fax 03 80 21 26 00

 

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27 septembre 2017

L’église Saint Nicolas du 15ème, le Château de la Velle du 13ème, le Château de Cîteaux, l’Hôtel de Ville du 14ème devant lequel furent tournées des scènes cultes du film la Grande Vadrouille en 1966… vous avez reconnu Meursault, commune phare des grands vins blancs de la Bourgogne, ses « climats » inscrits au Patrimoine Mondial de l’UNESCO. Mais aujourd’hui point n’est question de vin, de dégustation et de beaux verres à pieds dans de célèbres cave, mais d’un navire de pierres éclatantes de blancheur… l’Ancien Hôpital une Léproserie du XIIème siècle ! Un lieu minéral protégé au cœur d’un ensemble végétal de renommée mondiale.

Les Rubans du Patrimoine existent depuis 22 ans, c’est seulement la 4ème fois que deux prix sont décernés la même année en Côte d’Or… le prix départemental, qui a été remis à Thorey-sous-Charny pour la restauration de son église et le prix régional, plus rare, attribué cette année à Meursault pour la magnifique reconversion de son ancien hôpital. Alors il y avait un peu d’émotion dans l’air lorsque monsieur le maire, Jean-Claude Monnier, et le président de l’Association des maires de Côte d’Or, Ludovic Rochette, ont dévoilé la plaque posée sous le linteau de pierre et les chapiteaux et arcatures de pur style roman.

Meursault est couverte par plus de 760 ha de vignobles, la superficie de la commune qui en compte 1 600 avec plus de 100 exploitations viticoles. Hôtels, chambres d’hôtes, gîtes, campings, quatre itinéraires de randonnées pédestres proposés aux amateurs de marche dans une nature préservée, sans oublier tout pour les cyclotouristes qui sillonnent la Vélo-Route de Beaune à Santenay, en traversant certains des vignobles les plus prestigieux de la Côte.

Meursault c’est aussi un patrimoine de pierres, un héritage hospitalier remontant à près de 900 ans. L’ancien Hôpital de Meursault, la Léproserie, fut fondé par Hugues II, Duc de Bourgogne, au début du 12ème siècle. Sa destination première était une auberge hospitalière, une Maison-Dieu, qui accueillait les pauvres du Christ mais aussi les pèlerins, mendiants et soldats.

L’ensemble s’organisait en trois parties, la Porterie, la Salle des Pôvres et la Chapelle. En 1760, l’Hôpital est associé aux Hospices de Beaune par ordonnance royale du roi Louis XV. Après avoir été un lieu hospitalier pendant plusieurs siècles, La Léproserie a été utilisée par la suite comme relais de diligence puis plus récemment comme ferme agricole. L’ensemble a été inscrit à l’Inventaire Supplémentaire des Monuments Historiques depuis 1926.

Le genius loci, réside dans la forte insularité du lieu, liée à sa protection et, en même temps, à son isolement de la cité. Ainsi le site de l’ancien Hôpital est ceint dans un clos minéral, situé à la limite du village, entre bâti et paysage de cultures et de vignes, à l’articulation des collines et la plaine, en bordure de la route empruntée par les pèlerins au Moyen-âge. Les murs de ce clos ont en grande partie disparu mais le tracé reste perceptible.

On voit toujours la Chapelle et la Porterie et la grande Salle des Pôvres, située dans la partie nord dont il ne reste qu’une partie des murs périphériques. Une campagne de fouilles archéologiques a mis à jour toute la structure de cette salle et la présence de nombreuses sépultures autour des édifices.

Des murs très épais (jusqu’à 1,15m), de petites ouvertures (sans feuillure), l’appareillage des pierres (litage horizontal) sont autant d’éléments caractéristiques des constructions de cette époque. Des décors peints de plusieurs périodes ont également été révélés sur les parements intérieurs, comme les faux-joints d’origine.

Lors du démarrage du projet, il y a une quinzaine d’années, les murs de l’ancienne Salle des Pôvres accueillaient des chenils et des soues à cochons…triste destin. Un four avait été aménagé contre la Porterie. Le bâtiment de liaison accueillait des étables et le chœur de la Chapelle servait de bergerie pour les moutons avec un fenil disposé sur un plancher à l’étage. Quant à la nef, tout un pan de mur avait été démonté afin de créer une porte pour garer les tracteurs et un plancher en béton coupait le volume en deux.

 

Au-delà du patrimoine, par ces belles restaurations portées par la volonté des élus ou des associations, c’est l’histoire locale, l’histoire de l’art et les métiers de l’architecture et du bâtiment qui livrent leurs secrets et en assurent la transmission, génération après génération. Les communes ont la charge de cet héritage et de cette transmission, avec de moins en moins de moyens, puisque les aides à l’investissement diminuent, elles doivent faire des économies de fonctionnement, elles ont moins de dotations et, demain, moins de recettes fiscales. La commune de Meursault a acquis les bâtiments de l’Ancien Hôpital en 1990, et dès les années 2000, le souhait de la Municipalité a été de protéger et préserver ce patrimoine historique du XIIème siècle, en restaurant les édifices dans le respect des règles de l’art.

Un concours d’architecture est lancé en 2001. S’inscrivant dans un projet de réaménagement touristique du site, son programme avait pour objectif premier de réhabiliter le bâti existant mais également de créer un ensemble capable d’accueillir des événements publics en toutes saisons. Après de nombreux atermoiements, les études sont relancées en 2009, pour un démarrage des travaux dès 2011.

La restauration de ce site s’inscrit dans le schéma du classement des Climats du vignoble bourguignon au Patrimoine Mondial de l’Unesco… développement touristique, développement scientifique, préservation du Patrimoine, préservation du paysage viticole, mise en valeur des itinéraires des grandes randonnées avec les chemins de St Jacques de Compostelle et les Sites Clunisiens comme l’a évoqué Denis Thomas, Conseiller Départemental.

« L’état dans lequel nous sont parvenus ces bâtiments, laissés à l’abandon et au bord de la ruine, ne conservait qu’une partie de leurs dispositions d’origine. Certaines parties comme la Porterie étaient dans un état sanitaire très préoccupant et menaçaient de s’effondrer. Notre intervention s’est inscrite dans cette histoire faite d’additions et de destructions successives. Ainsi d’importants travaux de restauration ont permis la sauvegarde et la restitution de cet ensemble patrimonial. »

La première grande opération fut de déplacer la route Départementale qui a été déviée et son altimétrie rabaissée. L’espace public ainsi créé, un parvis de pierre, tout en protégeant l’édifice de la RD, accueille les visiteurs de passage et marque l’entrée dans la cité.

Il libère la façade principale de la Léproserie, la mettant en scène depuis la voie en léger surplomb. Nouveau seuil de la ville, cet espace public rassemble sur un sol minéral unitaire le calvaire, l’arrivée du chemin piéton depuis Meursault, la Route Départementale, le stationnement pour les visiteurs et le parvis de distribution de la Chapelle et de la Porterie.

Fabien Rossignol, Président de la FFB 71 et Vice-président de la FFB Bourgogne – Franche-Comté soulignera qu’il s’agit d’un vrai concours et non d’un prix honorifique. En effet, le jury évalue les dossiers en s’appuyant sur une grille de critères allant de la qualité technique de la réalisation, au respect du caractère particulier du bâti, sans oublier les motivations qui ont conduit aux travaux, les retombées économiques et sociales pour la commune ou encore la prise en compte de l’environnement. 

Au-delà de ce prix, la FFB Bourgogne-Franche-Comté est ravie de pouvoir établir des partenariats avec les communes de la région, s’engageant dans des travaux de rénovation. N’oublions pas que ces travaux constituent une part importante de notre activité : ils assurent la pérennité d’un grand nombre d’entreprises et artisans. « En récompensant la commune de MEURSAULT, notre jury a voulu mettre à l’honneur une réalisation exemplaire, non seulement en termes architectural et culturel, mais aussi en termes de savoir-faire des entreprises du Bâtiment. »

La Léproserie de Meursault, c’est aussi le mariage audacieux du l’architecture romane et contemporaine. Un pari osé et efficace, rayonnant de pureté. En effet l’architecte sombernonais, Simon Buri et le parisien Frédéric Jung ont mené à bien cette réalisation complexe. Le premier s’est occupé de la partie historique, inscrite en 1926 à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques.

Son confrère a réalisé l’extension contemporaine correspondant à la vocation finale des lieux , des salles d’exposition et de réception. Simon Buri avait pour objectif de révéler l’existant par une restauration très pure. Il lui a fallu, avant tout, réparer les dégâts provoqués par le temps. La voûte de la nef s’était effondrée, certaines fermes de la charpente étaient fragilisées, des baies étaient murées, les fresques avaient quasiment disparu.

La création de vitraux contemporains a été privilégiée et dans un souci d’harmonisation des bâtiments, l’intégralité des toitures a été refaite en laves traditionnelles et le parvis en pierres de Bourgogne. Les bois de charpente et les menuiseries contemporaines sont en chêne. Tous les parements extérieurs ont été ré-enduits et rejointoyés au mortier de chaux. Les décors intérieurs, essentiellement des frises géométriques, ont été dégagés, consolidés et restaurés.

Alain Suguenot n’aura pas manqué de souligner que La Léproserie est un des plus beaux bâtiments de Côte-d’Or malgré sa modestie… un lieu dont on ressort différent et qu’il faut le faire vivre afin qu'il ne retombe pas dans l'oubli, il devra faire partie de la Route des vins. Etaient également présents la Fondation du Patrimoine, Francois Dessille, Adjoint délégué à la cité internationale de la gastronomie et du vin, Vice président  du Grand Dijon délégué à la recherche et aux transferts de technologie.

Subventions:Ministère de la Culture :

DRAC 661 777,00 €

Conseil Régional : Contrat d’agglomération 200 000,00€

Conseil Départemental : Contrat Ambitions Côte d’Or 400 000,00 €

Programme Leader 174 818,90 €

Fonds concours CABCN 75 000,00 €

Fonds communaux : 1 968 552,34 €

Fonds libres ou emprunt TOTAL GLOBAL HT3 480 148,24 €

La Léproserie de Meursault, un site à visiter sans modération après une dégustation, modérée quant à elle, d’un des domaines qui font la réputation de ce beau village bourguignon.

 

Crédit photos AMCO et © Martin Argyroglo

 

 

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