C’est donc sans grande surprise, mais pour le plus grand bonheur des Bourguignons, que Dijon été choisie comme capitale de la future grande région "Bourgogne Franche-Comté" suite aux décisions prises ce vendredi 31 juillet 2015 en Conseil des ministres sur la nouvelle organisation territoriale. Une décision que le futur conseil régional de la grande région devra entériner avant le 1er octobre 2016.
Car si le gouvernement a choisi Dijon comme chef-lieu provisoire le choix définitif devra être effectué avant le 1er juillet 2016. Le conseil régional élu en décembre 2015 devra proposer au gouvernement un chef-lieu définitif, qui sera ensuite fixé par décret en Conseil d'État.
Manuel Valls a dévoilé le nom des capitales de région qui entreront en vigueur au 1er janvier 2016 dans le cadre de la réforme territoriale. Une réforme avec treize grandes régions métropolitaines « mieux à même de peser, d’agir sur le développement économique, la cohésion des territoires pour une plus grande lisibilité de l’organisation territoriale française » a affirmé le Premier ministre, à la sortie du conseil des ministres.
Réaction de François Patriat, Président de la Région Bourgogne
« Il s’agit d’une décision connue, attendue et logique. Dijon s’imposait de part son poids économique, de part sa position géographique, de par son aire d’attractivité et son histoire. Même si je n’oublie pas que la plus grosse agglomération de Bourgogne/Franche-Comté est celle de Belfort-Montbéliard ».
Selon moi, il s’agit d’une décision équilibrée, qui n’implique aucune migration importante d’agents. Et même si je comprends qu’il puisse être traumatisant pour Besançon de perdre son statut de chef-lieu de région, la ville va gagner plusieurs sièges administratifs non négligeables, comme la Dreal, la Direccte ou encore le rectorat.
Concernant le choix du siège de la future assemblée régionale, je confirme mon choix en faveur de Dijon. Aujourd’hui, les grandes décisions stratégiques régionales se prennent avec l’État. Il y a donc un véritable besoin de proximité. Sans parler du patrimoine immobilier à Dijon, avec un amphithéâtre qui dispose d’une capacité suffisante pour accueillir la future assemblée régionale. Ce qui n’est pas le cas à Besançon. "
Réaction de Marie Guite Dufay, Présidente de la région Franche-Comté.
Je salue le maintien par l’Etat de ses engagements concernant la répartition des différentes fonctions stratégiques de l’Etat, garantie d’un juste équilibre entre les territoires.
Lors de l’Assemblée plénière du 29 juin 2015, le conseil régional de Franche-Comté avait porté à l’attention du Gouvernement le risque d’une centralisation des services administratifs au sein du chef-lieu provisoire, avec l’inquiétude qu’une telle démarche puisse affaiblir la dynamique territoriale. Ce vœu avait été porté par les élus des deux actuels conseils régionaux, de Bourgogne et de Franche-Comté.
Le Gouvernement a agi en prenant en compte ces observations, proposant une répartition équilibrée des directions déconcentrées de l’Etat entre Dijon et Besançon : ainsi, seront affectées à Besançon les sièges des deux directions régionales en charge des entreprises (DIRECCTE) et de l’environnement, de l’aménagement et du logement (DREAL), de même que la direction du siège régional de l’INSEE.
Par ailleurs, un recteur régional est institué et affecté à Besançon, ce qui est cohérent d’une part avec les engagements de l’Etat, et d’autre part avec la présence en Franche-Comté de la COMUE, instance qui fédère et coordonne d’ores et déjà les universités de Bourgogne, de Franche- Comté, et d’autres établissements d’enseignement supérieur. La ville de Dijon se voit donc investie du statut de capitale régionale et Besançon confortée dans son rôle de pôle économique et environnemental majeur. Ces arbitrages sont de nature à permettre une dynamique positive entre les deux villes fortes de la future grande région Bourgogne – Franche-Comté. "
La réaction de Jean-Louis Fousserert Maire de Besançon
"Je me satisfait de la future répartition des directions administratives entre Besançon et Dijon dans le cadre de la création au 1er janvier de la Bourgogne Franche-Comté. Alors que Dijon a été désignée capitale provisoire, Besançon obtient le rectorat de région, la Dreal, la Direccte ou l'Insee."
Le maire de Besançon a tenu par ailleurs à rassurer les fonctionnaires bisontins…
"Il y a globalement un équilibre entre la Bourgogne et la Franche-Comté, mais il faut rester vigilant car ce n'est qu'une première étape", a-t-il ajouté, soulignant qu'il restait des localisations à définir comme celles de la Banque publique d'investissement et l'Ademe.
Il faut bien comprendre qu'il s'agit des directions administratives. Le directeur, son secrétariat et son environnement proche. Mais je tiens à préciser que l'ensemble des services reste ici. Ce ne sont pas l'ensemble des services qui partent de Besançon ou de Dijon. D'ailleurs où les logerions-nous en terme de bureaux ? Je crois qu'entre Dijon et Besançon, le choix est équilibré.
La DIRRECCTE, l'économie et l'emploi, reste ici. La Bourgogne Franche-Comté restera grâce à l'axe Besançon Belfort-Montbéliard et avec le jura et la Haute-Saône, la première région industrielle de France au prorata du nombre d'habitants.
Par ailleurs, la Franche-Comté, la mariée, amène dans sa corbeille 240 km de frontière avec la Suisse avec tous les liens que nous avons avec nos laboratoires, notre industrie... Moi ce qui m'intéresse, c'est de continuer à construire l'avenir de cette région qui sera plus grande donc je l'espère plus forte… ".
DIJON BESANCON
Selon un sondage IFOP 74% des Français veulent voir Dijon devenir la capitale de la future région Bourgogne-Franche-Comté. La ville de Besançon est soutenue par 24% des personnes interrogées.
A noter le constat dont il faudra suivre l'évolution au cours des mois et années à venir selon Jean-Luc Bœuf, spécialiste de la décentralisation explique…"Cette réforme va générer des coûts phénoménaux. J’évalue à environ un milliard d’euros le surcoût lié à cette réforme à court terme. Sans compter la multiplication des déplacements, qui est inchiffrable."
Petit lexique de sémantique territoriale et des services de l'Etat en Région
Agence régionale de santé (ARS)
Direction régionale des affaires culturelles (DRAC)
Direction régionale de l'environnement, de l'aménagement et du logement (DREAL)
Direction régionale des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l'emploi (DIRECCTE)
Institut national de la statistique et des études économiques (INSEE)
Crédit photos Damien Poirie, Grand Dijon et Marie Quiquemelle
A revoir les merveilles de la Cité des Ducs de Bourgogne
m.quiquemelle@echodescommunes.com