Baromètre semestriel de conjoncture économique en Côte-d'Or

15 octobre 2014

Réalisé par la CGPME Côte-d'Or et l'Ordre des Experts Comptables, ce baromètre fait apparaître une nouvelle déprime des chefs d’entreprises : 87 % des personnes interrogées sont pessimistes ou très pessimistes sur les perspectives à 1 an, alors qu'ils étaient 76 % au second semestre 2013.

 

 

 

 

 

 

Baromètre semestriel de conjoncture économique - 1er semestre 2014
(8ème parution)

 


Nombre de répondants : 123 (73 experts-comptables ; 50 adhérents CGPME)

 


L’enquête porte sur le 1er semestre 2014 et a été réalisée au mois de septembre 2014 auprès de cabinets d’expertise comptable et de chefs d’entreprises des différentes branches (Services, Commerce et Industrie). 123 structures ont répondu à cette enquête, ce qui montre l’intérêt des professionnels pour ce baromètre. Le panel des répondants est à la fois significatif et représentatif.
Les principaux sujets traités dans cette étude sont organisés autour de 3 axes : l’activité économique, l’appréciation des nouvelles mesures gouvernementales (CICE, emploi, pacte de responsabilité) et les financements.

 

 

Constat général :


Encore un mauvais semestre où apparait une nouvelle déprime des chefs d’entreprises : 87 % des personnes interrogées sont pessimistes ou très pessimistes sur les perspectives à 1 an.


On assiste à une nouvelle accélération de la dégradation sur les visions à 6 mois. Quelques éléments laissent toutefois entrevoir un peu d’espoir. Les trésoreries apparaissent toujours tendues. L’amélioration de la courbe de l’emploi n’est pas encore pour maintenant.


D’une façon générale, les chefs d’entreprise et les experts-comptables voient les choses de la même façon ; ainsi les impressions perçues par les chefs d’entreprises sur leur propre activité sont malheureusement confirmées par les données chiffrées qu’exploitent et analysent leurs experts-comptables.


Nous retrouvons des niveaux de dégradation de plus en plus importants. De mois en mois, on perçoit toujours une tendance négative quant à l’activité (CA, marge, carnet de commandes et trésorerie). Il convient en outre d’avoir en tête qu’il s’agit de dégradations sur des activités qui ont, elles-mêmes, déjà diminuées les semestres précédents.


Quant aux nouvelles mesures qui se veulent incitatives pour les entreprises, elles ne sont pas toujours ressenties de façon positive.


Activité des 6 derniers mois et perspectives :


Seulement 2% des répondants considèrent que la situation des TPE/PME s’est améliorées au cours des 6 derniers mois. 73% pensent que la situation s’est encore dégradée sur 2014 par rapport à 2013 (soit 10% de plus que la dernière fois) :
- Pour 71%, les carnets de commandes ont encore baissé au cours des 6 derniers mois et le chiffre d’affaires a baissé pour 65% (10% d’aggravation).
- Nous enregistrons cette fois une moindre dégradation des délais de paiement (58 % au lieu 70%)
- La même proportion de 84 % juge que les trésoreries sont tendues. 0% cette fois ci déclarent que leur trésorerie s’est améliorée. Le constat est rude.
- Phénomène récurrent : les marges continuent à baisser pour 79% des répondants. La dégradation des marges fragilise nécessairement les entreprises qui disposent de fait de moins de moyens pour se développer, investir et embaucher.
Les perspectives quant à l’avenir ne sont guère plus réjouissantes. Seuls 1% des expert-comptables et des chefs d’entreprises envisagent une amélioration. Il n’y a donc pas de regain d’optimisme par rapport au semestre dernier.
Corrélativement, les perspectives sur l’emploi ne sont guère encourageantes : 2% des répondants voient une amélioration des perspectives d’embauche ! 64% envisagent une dégradation de ces mêmes perspectives d’embauche.
Par branche, on s’aperçoit que le commerce est de loin le secteur le plus sinistré. Plus d’optimisme en revanche, dans le secteur des services et à degré moindre dans l’industrie.


Les nouveaux dispositifs :


La mise en place de mesures incitatives à l’emploi alors que l’activité des entreprises est plus bas et que l’on manque de visibilité quant à l’avenir, apparait peu efficace si l’on en juge la perception qu’en font nos répondants.


Sans pour autant négliger le drame que constitue le chômage pour les ménages concernés et pour nos finances publiques, ne faudrait-il pas créer le contexte qui favorise la croissance et le développement des entreprises, plutôt que de penser dès à présent à mettre en place des outils pour favoriser les embauches.
La priorité doit être de donner de l’oxygène aux entreprises, notamment les PME/TPE, pour que demain, quant tout ira mieux, elles envisagent alors d’embaucher.


De fait, seulement 34% des adhérents de la CGPME apparaissent favorables aux mesures incitatives d’aide à l’embauche.


Le CICE
Clairement, ce dispositif a du mal à percer auprès des PME, mais est en progression : 44% des chefs d’entreprise considèrent maintenant que ce dispositif est adapté à la problématique actuelle des chefs d’entreprises.

La difficulté est que le préfinancement est coûteux pour les PME, le CICE est perçu comme un système plus attractif pour les grandes entreprises. Or ce sont les PME qui en auraient le plus besoin. Les freins sont l’incertitude sur le dispositif et sa complexité.


En croisant les données, on s’aperçoit que l’apport de trésorerie lié au CICE permet de payer plus rapidement clients et fournisseurs. Même si les objectifs du CICE sont de favoriser l’emploi et l’investissement, on peut penser que ces effets à court terme vont être positifs sur les comptes des entreprises. De fait, les experts-comptables sont plus positifs que les chefs d’entreprises sont l’intérêt de cette mesure, qui peut apparaitre comme un ballon d’oxygène dans une activité très essoufflée.


Les entreprises de taille significative sont les plus consommatrices du CICE alors que ce serait les PME qui en auraient le plus besoin. Cependant, nous relevons que 40% des PME ont engagé des démarches pour obtenir un préfinancement entre 5 et 30 K€ (taux en augmentation).


Les expert-comptables sont plus pondérés dans leur appréciation du CICE, qu’ils connaissent bien. Ils considèrent que ce dispositif n’est pas adapté à la problématique actuelle des chefs d’entreprises. Si les experts-comptables répondants ont déjà mis en place des dossiers pour le compte de leurs clients, majoritairement, ils n’envisagent pas d’en faire une promotion massive, considérant que le montant du préfinancement n’est pas suffisamment significatif pour les petites entreprises.


Le frein qui arrive en tête pour la diffusion du CICE, contrairement à l’idée que l’on aurait pu s’en faire, ne vient pas en priorité des aspects administratifs (complexité du système ou manque d’intérêt pour les petites structures au regard des formalités à accomplir), mais est lié aux incertitudes quant à la pérennité du système. Ce sentiment est à la fois partagé par les chefs d’entreprise et par les experts-comptables. Les chefs d’entreprise et les experts-comptables demandent de la stabilité fiscale pour pouvoir anticiper. Or les modifications régulières des règles du jeu n’incitent pas à la confiance des utilisateurs de tel ou tel dispositif.


Un autre critère qui remonte est « la peur du contrôle fiscal », notamment probablement par le fait que certains chefs d’entreprise craignent de faire, par nécessité, une utilisation du CICE qui ne serait pas conforme à celle demandée par les pouvoirs publics (embauche, investissement).


Le Pacte de responsabilité


58% des répondants ne pensent pas que les entreprises seraient prêtes à s’engager à embaucher en contrepartie d’une baisse de charges sociales, et 19% sont en attente d’en savoir davantage sur ce pacte de responsabilité annoncé en début 2014 et dont les premiers effets sont peu apparents.
Sans surprise, ils justifient cette réserve par le fait qu’ils manquent de visibilité sur l’avenir et que la conjoncture économique actuelle est très défavorable. Il faudrait un engagement collectif ou que les branches se positionnent. Cela n’entrainera pas sinon d’inflexion sur les embauches individuelles dans les entreprises.
Loin des discours institutionnels et des effets d’annonces collectives, les décisions concrètes d’embaucher sont par définition individuelles et se font au niveau de chaque entreprise. Combien même une branche dirait : « nous allons embaucher tant de personnes », elle n’a absolument la maitrise de la réalisation de cet engagement et la maitrise des décisions prises, entreprise par entreprise, de ses adhérents.


L’emploi


Pour les PME, les perspectives d’embauche sont quasi inexistantes à 58%.


Les entreprises sont favorables à l’apprentissage pour 85 % mais ne prennent pas de jeunes en raison du coût. L’attractivité financière n’est pas aussi intéressante qu’on voudrait le faire croire.


De plus, 66% ne seraient pas prêtes à embaucher en contrepartie d’une baisse des charges sociales.


L’évolution des textes relatifs au temps partiel (fixation d’une durée minimale de 24 heures de travail hebdomadaire).

A 70% cette mesure est pénalisante pour l’emploi. Les avis sur le sujet diffèrent entre les experts-comptables et les chefs d’entreprise. Les expert-comptables qui connaissent techniquement bien ces mesures sont plus inquiets quant à leurs conséquences sur les entreprises et l’emploi : 87% d’entre eux pensent que cette mesure va avoir un effet négatif pour les entreprises.


La mise en place d’une sur-contribution sur les contrats à durée déterminée (CDD)


Là aussi, de véritables inquiétudes remontent. Alors que l’objectif de cette mesure est de réduire le nombre de CDD au profit des CDI, il s’avère les répondants pensent au contraire que cela va avoir un impact négatif à tous les niveaux : 61 % pensent que l’effet sera négatif sur l’emploi. Cela va de plus réduire le recours au CDD sans pour autant augmenter le nombre de CDI.
Les freins à l’embauche sont le manque de visibilité et l’insuffisance de croissance, suivi de près par la rigidité du contrat de travail et le niveau de charges sociales.


Focus RSI, Financements et appels d’offres


Le RSI :

Comme nous l’avions fait lors du dernier baromètre et compte tenu des remontées du terrain, nous avons évalué la façon dont était perçu le RSI tant par les chefs d’entreprises que par les experts-comptables.


Les résultats catastrophiques de la dernière fois ne s’avèrent pas meilleurs ce semestre. 72% des répondants ne sont pas satisfaits des modalités de calcul et jugent que les services du RSI ne sont pas performants, puisque la note moyenne est de 2 sur 10 (en diminution). Cela laisse donc une belle marge de progression. C’est un vrai sujet dont les pouvoirs publics devraient s’emparer car le système actuel n’est absolument pas satisfaisant pour les entreprises, à savoir pour le public qui est directement concerné par ce sujet.


Les financements :


Peu de changement quant à la perception et aux attentes vis-à-vis des banquiers. Les répondants leur reprochent leur frilosité pour accepter les dossiers de crédit (64%) et souhaiteraient qu’ils soient plus souples dans les garanties demandées (45%).
Nous relevons toujours une nette distorsion entre la note attribuée à la qualité de la relation avec le banquier (6 sur 20) avec celle donnée sur leur aptitude à accepter les demandes de crédit (4,1 sur 20). Il y a une légère amélioration. D’une part, que les banquiers ne parviennent pas à faire passer l’image que les crédits sont au final acceptés (…avec de nombreuses garanties) et d’autre part, que la complexité pour obtenir au final un accord, est telle qu’il en ressort une image très négative.

Pour la 1ère fois, nous avons testé les attentes vis-à-vis de la BPI :

 

A 73% un soutien financier, suivi de garanties et aide au développement à 47%.
Les appels d’offre, projet à l’international et transmission
Seuls les adhérents de la CGPME ont été interrogés sur ces sujets.
La participation à des appels d’offre a diminué par rapport au dernier trimestre. 70% ne répondent pas et sur les 30% qui répondent, 81% ne sont pas retenus. Est-ce le nombre d’appels d’offres qui a diminué ou bien est-ce les chefs d’entreprises qui se positionnent moins sur ces marchés, sachant que leurs chances sont peu élevées et que leur marge est inexistante à force de tirer les prix vers le bas ?
Enfin, il y n’y a quasiment pas de projet à l’international et très peu de transmissions envis

 

 

Baromètre semestriel de conjoncture économique

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