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Fédération Régionale des Travaux Publics de BOURGOGNE-FRANCHE-COMTE
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08 novembre 2018
Aprés les opérations escargot du 23 octobre dernier sur le rond-point d’Ecole VALENTIN à Besançon et sur la RCEA, la FRTP Bourgogne Franche-Comté avait convié lundi 5 novembre en Assemblée Générale Extraordinaire ses adhérents devant la préfecture de Dijon. Des manifestations pour dire NON au projet de loi sur la taxation du Gazole Non Routier (GNR*). Non parce que selon Vincent Martin, Président de la Fédération Régionale des Travaux Publics de Bourgogne-Franche-Comté, "le gouvernement nous ruine". Mais le syndicat ne compte pas en rester là et d'autres manifestations sont à attendre.
Vincent Martin, Président de la Fédération Régionale des Travaux Publics de Bourgogne-Franche-Comté.
"Mesdames et Messieurs les élus,
A vous mes chers consoeurs et confrères entrepreneur des Travaux Publics, mais aussi à toutes les entrepreneurs du secteur du bâtiment ou plus largement du secteur de la construction, aujourd’hui à nos côtés parce que concernés également par le sujet du Gasoil Non Routier.
Depuis plusieurs semaines déja, nous menons un combat contre l’augmentation soudaine du Gasoil Non Routier qui est juste inacceptable.
Alors que nous sortons d’une crise sans précédent sur la période 2008 à 2016, observer que le gouvernement envisage une augmentation de 70 % du gasoil non routier, la seule énergie sans laquelle nos engins ne peuvent fonctionner est juste insupportable.
On voudrait mettre une profession à genoux qu’on ne pourrait pas mieux s’y prendre !
En effet, une augmentation de 70 % du Gasoil Non Routier viendra impacter le résultat de nos comptes d’exploitation de l’ordre de 40 à 60 % selon les domaines d’activités.
Alors que le gouvernement avait adressé à la profession des signes particulièrement positif en mettant en oeuvre le Comité d’Orientation des Infrastructures et les Assises de l’eau, permettant à la fois de flécher les budgets sur les priorités d’action en matière d’infrastructures sur le plan national, mais aussi établir un diagnostic de nos réseaux d’eau et asseoir un plan d’action dans le même temps, ce même gouvernement fomentait cette augmentation assassine.
Nous considérons que cette augmentation constitue une trahison, trahison parce que nos marges commençaient tout juste à se reconstituer, trahison parce que nous envisagions de renouveler notre matériel, trahison parce que nous envisagions d’embaucher environ 2000 salariés dans les cinq années à venir dans le secteur des Travaux Public, compte-tenu de la montée en puissance de notre activité, mais aussi des départs à la retraite de bon nombre de nos salariés.
Bien sûr on entend dire en haut lieu que les index TP vont être modifiés afin de réviser nos prix, mais cette hypothèse ne paraît pas aussi évidente qu’il n’y paraît, et par ailleurs quid des marchés privés ou encore des marchés que nos entreprises ont contractés avec de grands donneurs d’ordres ?
Pensez-vous que nos clients manifesteront une grande complaisance à notre égard pour corriger les prix à leur désavantage ? Que nenni !
J’ajoute que si nous impactons la hausse du gasoil sur les prestations des collectivités, ce sont autant de travaux que lesdites collectivités ne sauront engager dans les années à venir. Donc moins de travaux pour notre secteur d’activité, parce que, au bout du compte, il faut bien que quelqu’un paye !
Une fois encore ce sont les collectivités et la profession des Travaux Publics qui payeront en effet le prix fort !
Nos entreprises et notamment les PME ne peuvent supporter cette hausse.
Nous avons souhaité porter ce message devant ce haut-lieu symbolique que constitue la Préfecture de région après avoir mené une première mobilisation le 23 octobre dernier sur deux sites. Ces mobilisation qui ont vu plus de 100 camions mobilisés sur la RN57 à Besançon et sur la RCEA entre Chalon et Montchanin, nous sommes ici Mesdames et Messieurs pour envisager des actions encore plus fortes !
Certains nous disent que c’est trop tard !
Et bien non ! puisqu’aujourd’hui même et cela jusqu’au 21 décembre, les discussions sur le thème du GNR sont engagées.
Bon nombre d’élus défendent en ce moment notre cause ! Nous avons reçu des dizaines de lettres de soutien.
Votre Fédération a impulsé le mouvement qui prend de l’ampleur puisque la fédération de Champagne Ardennes organise aujourd’hui une opération escargot sur 4 départements, nous tenons à remercier tous ceux qui se sont mobilisés à nos côtés.
Et maintenant mes chers amis entrepreneurs la parole vous est donnée…On arrête ou on continue ?
Si on continue…que faisons-nous maintenant ?
Vous disposez d’un haut-parleur pour faire entendre vos voix …"
*Inscrite dans le projet de loi de finances pour 2019, la suppression du taux réduit de taxe intérieure de consommation sur les projets énergétiques (TICPE) sur le Gazole Non Routier représentera une augmentation d’impôts de près de 700 millions d’euros pour la seule filière des travaux publics sur les 900 millions d’euros d’économies budgétaires attendues par le Gouvernement.
Pour mémoire, le GNR est un mélange d’hydrocarbures tracé et coloré en rouge afin de s’assurer que son usage est restreint à des applications industrielles, aux Travaux Publics et agricoles pour lesquelles l’Union européenne a dans sa directive de 2003 reconnu la pertinence d’une réduction fiscale, en rappelant dans ses considérants : « Les produits énergétiques utilisés comme carburant à certaines fins industrielles et commerciales et ceux utilisés comme combustible sont normalement taxés à des niveaux inférieurs à ceux applicables aux produits énergétiques utilisés comme carburant ».