Méthanisation, une énergie vachement performante

Méthanisation, une énergie vachement performante

Accusées d’émission de méthane, les vaches – assistées d’un assaut de technologie – gagnent des places dans le palmarès des bonnes élèves de l’écologie grâce à la méthanisation agricole qui, pour le dire simplement, transforme le fumier des bovidés en électricité. En Côte-d’Or le GAEC Schneider, déjà novateur dans le domaine des énergies vertes avec sa chaufferie bois/paille, se distingue une fois encore avec la mise en activité d’une unité de méthanisation agricole. Bilan écologique : 450 tonnes équivalents CO 2 en moins rejetés dans l’air.
Par Maurice Fergusson

 

" Novateurs, visionnaires…"

Les compliments ont plu dru lors de la récente présentation par Charles Schneider et son fils Victor de l’unité de méthanisation agricole que le GAEC Schneider a lancé cet été. Devant un auditoire nombreux, où l’on comptait notamment un François Patriat en grande forme, et des représentants de l’Ademe, de la Chambre d’agriculture, du Conseil régional de Bourgogne (les élections régionales n’avaient pas encore eu lieu) et de l’entreprise Naskeo Environnement qui a fourni études, maîtrise d’oeuvre et livraison clé en main des installations, Charles Scheider est revenu sur les grandes étapes de la mise en place de l’unité.

La méthanisation (dite ici « en voie sèche discontinue ») permet de valoriser les déchets de l’exploitation dans un schéma circulaire : le fumier des bovins ainsi que les menues pailles, sont mélangés et broyés à d’autres déchets (maïs d’ensilage, poussières de céréales, déchets d’abattoir) et placés dans des digesteurs.
Le biogaz est valorisé dans un moteur de cogénération de 170 Kw électrique produisant électricité et chaleur. Ce moteur nécessite habituellement du fioul pour son fonctionnement mais dans un souci de cohérence, le GAEC Schneider a préféré l’huile de colza (produite sur l’exploitation) comme combustible. Les jus issus des digesteurs sont récupérés et renvoyés dans les digesteurs tandis que les matières résiduelles sèches (digestats) sont utilisées comme intrants dans les champs.


Le bilan énergétique d’une telle unité est éloquent : le moteur produit 1,2 million de kWh électriques injectés dans le réseau et 1 million de kWh thermiques qui servent notamment au fonctionnement de l’unité, le reste étant vendu.

 

 

Dijon Beaune Mag Méthanisation, une énergie vachement performanteProduction d’énergie en direct pour le président François Hollande en visite au Salon de l’agriculture.

 

 

 

 

 

 

 

 

19 projets en cours

Côté financier, l’investissement global est conséquent : 1,64 million d’euros, avec des aides de l’Ademe (Agence pour la maîtrise de l’énergie) de 361 071 euros et du conseil régional de Bourgogne pour un montant de 240 710 euros. Coût prévisionnel de fonctionnement : 97 000 euros pour 235 000 euros de gains prévisionnels correspondants à la vente d’électricité et de chaleur.

Quant au bilan environnemental il est établi à – 450 tonnes d’équivalents CO², « principalement dus, détaille le dossier de présentation de la bête, à la suppression des émissions de méthane et de protoxyde d’azote, qui auraient été rejetées naturellement par les effluents d’élevage sans méthanisation et par la substitution d’énergie fossile ».

François Patriat, désormais dernier président du conseil régional de la seule Bourgogne, avait fait des énergies renouvelables un des piliers de son mandat : dans le seul domaine de la méthanisation agricole qui apparaît comme une solution novatrice en terme de production d’énergie verte, la Bourgogne peut se targuer de posséder aujourd’hui dix unités de méthanisation en fonctionnement et 19 projets en cours (au stade de l’étude réglementaire ou en construction). Transformer des déchets polluants en énergie positive, en voilà un projet politique qui a du (bon) sens ! â?  

Tous les mois retrouvez Bruits de tracteurs dans Dijon Beaune Mag

Dijon Beaune Mag