Ménétreux-le-Pitois

Tourisme & Patrimoine

Eglise Saint-Valentin.

©André Beuchot

©André Beuchot

©André Beuchot

UN CURIEUX EN BALADE
Le 17e opus d’un infatigable découvreur !
Passionné par son département, André Beuchot livre un formidable inventaire de ses communes, hameaux, histoires et légendes...
Marcheur, chercheur de pierres légendaires, randonneur au long cours André Beuchot sillonne, inventorie l’histoire des chemins, des pierres et des centaines de villages et de hameaux côte d’oriens... Un de ces oiseaux rares et discrets ? Allez savoir... en tous cas Un curieux en balade est un ouvrage à lire, à conserver comme les anciens almanachs qui font toute la saveur de nos villes et campagnes !

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Éditions André Beuchot :
8 rue Pierre de Saint-Jacob 21000 DIJON
beuchot@numericable.fr

Un curieux de passage à Ménétreux-le-Pitois

Un curieux de passage à… MÉNÉTREUX-LE-PITOIS ("Le Village"). Canton de Montbard. (Autrefois canton de Venarey-Les Laumes).
Les mots latins monasteriolum ou monasterellum signifiant petit monastère, auraient décliné en Ménétreux. L'additif Pitois, nom de seigneurs locaux, apparaît pour la première fois en 1377. Certains évoquent aussi diverses étymologies populaires rapportant que Ménétreux viendrait de l'expression, "mener les treux" = mener les animaux, ou encore "mener les tribus" (référence aux Gaulois d'Alésia ?) ou "mener les impôts". Vous avez le choix ! Ménétreux fut occupé dès la préhistoire, comme en témoignent les enceintes fortifiées de Beauregard, des Galateas ou des Montots. La caverne du Bonnet Rouge, n'est qu'une excavation où l'on découvrit des squelettes de bœufs, de cerfs, de chevaux et, plus étrange, d'hommes dont les crânes ne montraient aucune similitude avec ceux des races occidentales.
Deux voies romaines, plusieurs villas et un temple dédié à Minerve retracent l'occupation gallo-romaine. Le Mont Réa fut un lieu stratégique durant le siège d'Alésia, une des parties les plus importantes de la bataille se déroulant sur ses pentes, hélas pratiquement pas fouillées. La montagne cache dans ses bois une multitude de vieux murs et pierriers de toutes sortes. Deux petites grottes servant d'abris sont partiellement fermées par des murets.
L'église dédiée à Saint-Valentin, remonterait au IXe. Elle évolua au XVe avant d'être en partie refaite aux XVIII-XIXe pour répondre à l'augmentation de la population. À la fin du XIXe, de nouveaux travaux sont lancés pour rehausser les murs de 80 cm. On y remarque aujourd'hui quelques beaux vitraux. Dominé par une flèche octogonale en ardoise, le clocher abrite une cloche provenant des ateliers Farnier à Velars-sur¬- Ouche. Pour Noël, on avait coutume de tremper du pain grillé dans du vin chaud en rentrant de la messe de minuit.
Impossible de parler de cette église sans évoquer un de ses prêtres, le chanoine herboriste Henri Jeanniaux, nommé à Ménétreux-le-Pitois en 1908, et curé de la paroisse pendant 52 ans. Passionné par la botanique, il se présente avec succès à l'examen d'herboriste en 1914. Au retour de la guerre, il commence à conseiller des remèdes à base de plantes. Peu à peu, sa renommée dépasse les limites de la région. Après quelques questions aux malades, il prescrivait une décoction ou une macération de feuilles ou de fleurs dans du vin. L'abbé Jeanniaux disposait de plus de 200 plantes médicinales en provenance de la région, de Chine ou encore du Brésil, lui permettant de soigner ou soulager, dit-on, les plus incurables malades de France et de Navarre.
Revenons au bâti. Un calvaire avec table des morts se dresse sur le côté de l'église, là où se trouvait auparavant le cimetière. De l'autre côté de la rue, l'angle d'une maison couverte de laves arbore un petit bas-relief.
D'autres croix intéressantes retiendrons les curieux comme celle située au bord de la route conduisant au cimetière actuel ou celle calée dans le haut du village. Un colombier rond se cache à une cinquantaine de mètres de cette croix, derrière une ferme. Ce n'est pas le seul visible, plusieurs tours carrées ayant les mêmes fonctions. En mauvais état, celle du "Pavillon Junot", retient toujours l'attention. La maison fut construite au XVIIe par Gabriel Junot (Ne pas confondre avec le général Jean-Andoche Junot). Revendue en 1739, elle se vit alors adjoindre par le seigneur de Ménétreux des communs et un pigeonnier.
Le château fort édifié au Moyen Âge évolua fortement au XVIe avant d'être rasé et remplacé au XVIIIe par un bâtiment couvert d'ardoises en conservant cependant la base d'une tour ronde et une seconde tour transformé en colombier rond fortifié percé de canonnières. L’ensemble organisé sur d'imposantes terrasses accueille également une tour carrée, elle aussi convertie en pigeonnier. Au XIXe, des communs devant servir de ferme modèle furent ajoutés.
Au sud du village, on déniche l'ancienne mairie école et le lavoir, tous deux reconvertis. Les anciens rouissoirs se situaient au nord, près des captages de La Fontaine de Pape.


Ménétreux-le-Pitois "La Tuilerie". (Ménétreux-le-Bas / Ménétreux-la-Tuilerie). Un joli pont dit romain à deux arches sur l'Oze voisinant une croix du XVIe, joint les communes de Venarey-Les Laumes et Ménétreux. L'ancienne tuilerie fut créée en 1850 par monsieur Fénéon. Au départ, huit personnes seulement s'activaient, mais la fabrique située entre la route de Montbard et la voie ferrée évolua rapidement. Rattachée en 1935 à l'Union des Entrepreneurs, elle compta bientôt une centaine d'ouvriers. Très moderne, elle disposait de sa propre école de poterie. Les pièces partaient par train ou par voie d'eau, le Nord de la France absorbant une grande partie de la production. Au bord de la route principale, on remarque encore l'alignement des maisons servant de logements aux ouvriers, surnommé le "village nègre". Après sa fermeture, la tuilerie céda la place à un entrepôt. Un incendie ravagea le site en 1986.
André Beuchot


©André Beuchot

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