Beurizot

Tourisme & Patrimoine

Eglise Saint-Baudry.
Passage du Canal de Bourgogne.

Canal de Bourgogne

Calvaire

UN CURIEUX EN BALADE
Le 17e opus d’un infatigable découvreur !
Passionné par son département, André Beuchot livre un formidable inventaire de ses communes, hameaux, histoires et légendes...
Marcheur, chercheur de pierres légendaires, randonneur au long cours André Beuchot sillonne, inventorie l’histoire des chemins, des pierres et des centaines de villages et de hameaux côte d’oriens... Un de ces oiseaux rares et discrets ? Allez savoir... en tous cas Un curieux en balade est un ouvrage à lire, à conserver comme les anciens almanachs qui font toute la saveur de nos villes et campagnes !

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Éditions André Beuchot :
8 rue Pierre de Saint-Jacob 21000 DIJON
beuchot@numericable.fr

Un curieux de passage à Beurizot

BEURIZOT. Canton de Vitteaux.
À la fin du XIXe siècle, l'instituteur de Beurizot, M. Cazet, a recueilli sur les hauteurs, sur les plateaux de Vesvres et de Soussey, de nombreux silex taillés, témoins d'une lointaine occupation du territoire. De la vallée, on aperçoit en hiver sur la montagne en pain de sucre dite de Lée ou colline Saint-Beury, un vieux mur, seul vestige de l'ancien château en ruines remontant au XIIe siècle. C'est ici que se dressait également autrefois le village de Saint-Beury. Détruit, il fut reconstruit à son emplacement actuel où existait le hameau de Beurizot dont il prit le nom en 1889. À la Révolution, il fut renommé Bellevue-sur-Armançon.

L'église paroissiale Saint-Baudry, de style éclectique, est la principale curiosité locale. Elle remplaça au milieu du XIXe siècle, une église en ruines située sur la montagne de Saint-Beury. Plusieurs statues des XV-XVIe siècles sont abritées sous les voutes. On s'attardera particulièrement devant, une Vierge de Pitié du XVIe siècle, une Vierge à l'Enfant du XVe siècle, un Christ du XIVe siècle et bien sûr, une représentation de Saint Baudry du XVIIIe siècle. Le chœur profite d'un beau vitrail. À la même époque, le presbytère situé à proximité de l'ancien sanctuaire fut démoli et un nouvel édifice édifié près du nouveau.
Quand la sécheresse sévissait, on arrosait la statue de saint Baudry au bord de l'Armançon en récitant des prières. Une pierre entre Beurizot et Vesvres, appelée Selle de Saint Baudry, aurait servi de siège à ce saint. Quand il menait ses porcs d'Aignay-le-Duc à Saulieu pour les vendre, il se reposait souvent à cet endroit. Il plantait sa houlette en terre et aussitôt, ses cochons faisaient cercle autour sans tenter de s'écarter. Si Baudry souhait descendre au village, il lui suffisait de tracer une ligne de ses pas pour qu'aucun cochon n'ose la dépasser. Une croix gravée avec son pouce décorait le siège rocheux. Selon les rumeurs, il a été transféré à Vitteaux pour les uns, détruit pour élargir le chemin pour les autres. (On évoque la même histoire avec saint Éloi).

On observe au fil des rues de Beurizot, un pigeonnier carré couvert en laves, à côté de la mairie école surmontée de son clocheton en bardeaux, construite au milieu du XIXe siècle. Les épis de faitage représentent deux pigeons et un coq. La maison commune voisine l'ancien magasin à pompes à incendie. L'ancienne Poste couverte d'ardoises n'est qu'à quelques pas. Un massif pigeonnier rectangulaire couvert de laves se dresse en contrebas de la place centrale et un peu plus loin, un cul de four couvert lui aussi de laves. Une jolie croix surmontée d'un chapiteau ionique et portant une Piéta, est érigée devant une maison aux portes et fenêtres à accolades de la rue principale. Elle dissimule sur l'arrière, un pigeonnier carré couvert de laves. Presque en face, une belle maison de maître attire les regards. Avant de passer la ligne de chemin de fer d'Épinac aux Laumes qui a conservé sa halte, on repère une seconde maison de maître forte de deux grandes cheminées, qui arbore des balcons en pierre et des fenêtres soulignées de motifs Art Déco. Pour certains, elle serait le dernier vestige d'un couvent d'homme (?).Un pigeonnier rectangulaire est adossé aux communs. De l'autre côté de la voie ferrée abandonnée, une ferme arbore elle aussi un pigeonnier carré, encore une fois couvert de laves.
À la fin du XIXe siècle, l'activité sur le canal s'intensifiant, Beurizot fut équipé d'un "port" pour éviter l'entassement des marchandises sur le talus et le chemin bordant la voie d'eau. On trouve aussi une maison de garde à 300 m au nord-ouest. On notera également au sud, deux ponts aqueducs permettant à des ruisseaux de se glisser sous le canal de Bourgogne.
Au nord, la ferme des Tillots changea de multiples fois de nom, devenant Thillots, Quillot ou Tilleuls au XVIIIe siècle, Thillots au XIXe siècle. À proximité se trouvait un ermitage.
Jusqu'au XIXe siècle, au sommet de la montagne, les enfants organisaient un grand feu de joie et dansaient autour pour le 1er Janvier. Les habitants portaient le sobriquet de "crlou de crâ" car ils allaient la nuit en grand secret, crôler les arbres pour faire tomber les crâs endormis dans des sacs grands ouverts ou sur des draps, selon les versions de l'histoire (secouer les arbres pour faire tomber les corbeaux endormis).

Lignières. (Beurizot). Outre une croix brisée, on trouve dans ce hameau une ancienne ferme seigneuriale du XVe siècle. Dans les années 1530, elle aurait servi de refuge au seigneur de Saint-Beury après la destruction de son château.

Verchizy / Verchisy. (Beurizot). L'ancien château du XVIe siècle remanié, est encadré par trois tours rondes. On observe dans le domaine, deux colombiers ronds, une chapelle néo-gothique couverte d'ardoises et des communs joliment rehaussés de dessins géométriques en briques multicolores. Une niche dans le mur d'enceinte accueille une Piéta, hélas mutilée. Une petite mare près de laquelle on remarque une croix en pierre dressée sur un socle en escaliers, agrémente le carrefour des routes locales, alors qu'au sud, le moulin Matout (Mathout) s'activait sur l'Armançon.

André Beuchot

© André Beuchot

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