A l'occasion de la cérémonie des vœux, François REBSAMEN, Maire de Dijon, Président du Grand Dijon a exprimé son souhait que la cohésion sociale se renforce face "aux horribles événements que nous avons traversés, face à toute cette génération qui se construit dans ces épreuves, face à la crise que connaît notre pays". Plus que tout rappelle t-il, elle nous commande aujourd'hui à la Fraternité et au vivre ensemble". Revenant sur les grandes orientations pour l'avenir François Rebsamen souhaite que le Grand Dijon devienne le territoire des industries de demain et développe dans les années à venir encore son attractivité dans le domaine de la culture et du tourisme. Pour terminer son allocution, François Rebsamen a souhaité faire revivre la culture de la paix...
Je voudrais d'abord exprimer ma grande joie d'être devant vous ce soir. Vous le savez, Dijon, c'est ma ville de coeur et ses habitants me le rendent bien.
Une grande joie, mais une joie contrastée par la peine car si j'avais pris l'engagement de revenir à Dijon comme Maire, une responsabilité que les Dijonnais m'avaient confiée en mars 2014, je n'avais pas imaginé un seul instant que cela serait dans des circonstances aussi dramatiques. 2015 fut une année éprouvante pour Dijon qui a perdu son maire. Il y a dans la vie des minutes de vérité où l'on ne devrait pas rougir de se laisser aller à l'émotion, comme celle que nous avons vécue cet été. Je crois pouvoir dire que tous ceux qui ont eu le bonheur de connaître Alain Millot ont eu à coeur, le jeudi 30 juillet dernier, de lui rendre un hommage de reconnaissance et de gratitude dans cette maison qu'il a si bien et si fidèlement servie. Sa disparition, le 27 juillet, a laissé un grand vide. Il avait choisi la démocratie et les valeurs de la République. Sa famille était sa raison d'être. Il vivait pour elle et ses proches, qui l'ont entouré de toute leur affection dans les moments les plus difficiles. Il a beaucoup fait, a beaucoup donné et aura lutté jusqu'au bout de ses forces. Comme je l'ai annoncé ce matin à la cérémonie des voeux au personnel, nous aurons à coeur d'honorer sa mémoire en dédiant le nom d'Alain Millot à l'ancienne salle du Conseil municipal et au groupe scolaire Varennes, ainsi que M. Marchi et les enseignants l’ont demandé, dans ce quartier qu'il appréciait tant. Dans le grand livre de l'histoire de notre ville, Alain Millot garde une place particulière et toute notre affection émue. Alain, Dijon ne t'oubliera jamais.
2015 fut aussi une année éprouvante pour les familles et les proches des victimes des attentats, notamment ceux du 13 novembre et de Charlie Hebdo. Comme l'écrivait Romain Rolland : « Toutes les déceptions de pensée et d'espérance, tout cela est secondaire. Le malheur irréparable, c'est la mort de ceux qu'on aime ». Je ne reviendrai pas sur les hommages innombrables qui ont eu lieu un peu partout dans le monde et à Dijon où plusieurs milliers de citoyens se sont réunis spontanément pour se recueillir. Car plus fort que la douleur et la colère, il y a l'espoir, celui que le pays rassemblé surmonte l'horreur des attentats …
Pour beaucoup d'entre nous, ce moment particulier de l'année est un temps de joie, de retrouvailles, de chaleur familiale. Pour certains, parce qu'ils sont seuls, malades ou dans la peine, c'est une période difficile. C'est la raison pour laquelle je veux penser d'abord à ceux que la vie éprouve, à ceux qui doivent affronter l'absence d'un être cher. Face aux horribles événements que nous avons traversés, face à toute cette génération qui se construit dans ces épreuves, face à la crise que connaît notre pays, nous n'avons peut être jamais autant ressenti un tel besoin de cohésion sociale. Plus que tout, elle nous commande aujourd'hui à la Fraternité et au vivre ensemble. A travers vous, présents ce soir en nombre, c'est à l'ensemble des Dijonnais que je veux m'adresser, entouré par une équipe confirmée, toujours soudée et qui représente notre ville dans sa diversité. Je veux leur rappeler à quel point son unité est notre bien le plus précieux, l'expression la plus forte, la plus vraie, de notre volonté et de notre capacité à vivre ensemble. Sans vous, chers collègues, rien ne serait possible. Je veux vous dire la satisfaction que j'ai à agir avec vous au service de Dijon, mais aussi au service de notre communauté urbaine. Je dois aussi vous dire mon enthousiasme à continuer avec vous le travail collectif qui nous permet de construire une véritable communauté de destin. Je n’oublie pas, pas plus que chacun d’entre vous, que nous sommes ici pour servir l’intérêt général, celui des 254.000 habitantes et habitants des 24 communes de l’agglomération. Cette communauté de destin est incarnée depuis 2002 par la communauté d’agglomération qui est devenue depuis le 1er janvier 2015 la communauté urbaine du Grand Dijon. Ce n'est pas qu’un changement de nom. C'est bien plus que cela. Ce sont des ressources financières supplémentaires, des compétences nouvelles dans les domaines de la voirie, du développement économique ou du tourisme. C'est le signe que l’agglomération, plus soudée, plus forte, plus cohérente encore, a toute sa place dans le club des métropoles de ce pays. L’environnement de nos communes et de nos intercommunalités en 2020, terme du présent mandat, n’aura plus rien à voir avec ce que nous avons connu jusque là. La gestion de nos collectivités se sera profondément transformée, sous l’effet de ces multiples changements et d’une diminution durable de leurs ressources. Ce mandat est en effet difficile en raison du climat de rigueur budgétaire qui s'est imposé et des choix qui doivent en résulter. La situation économique et financière de notre pays impose un effort collectif, un effort de l'ensemble des forces du pays (entreprises, ménages, administrations, collectivités...). Nos collectivités territoriales ne peuvent pas être exonérées de leur nécessaire contribution à la réduction des déficits publics. Nous avons commencé à prendre toute notre part à cet effort. C'est notre responsabilité que de soutenir l'activité et l'emploi, priorité majeure pour laquelle nous devons tous nous mobiliser. Dans un environnement institutionnel changeant, nous avons gagné notre pari : positionner le Grand Dijon comme une capitale régionale incontestable, l'une des 13 villes françaises retenues par l'Etat sur la nouvelle carte des régions. Je voudrais rendre ce soir hommage à François Patriat qui a travaillé à la réussite de l'Union de nos 2 régions pour donner naissance à un grand projet.
En renforçant les liens entre la Bourgogne et la Franche-Comté, nous avons la chance de pouvoir faire émerger une nouvelle envie de vivre ensemble sur cet espace élargi, une nouvelle identité commune qui ne se substitue pas à ce qui fait aujourd'hui notre identité, mais vient justement l'enrichir. Nous savons que Marie-Guite Dufay, qui s’est excusée et qui est excusée en raison d’obligations prises précédemment, veut une région qui conforte le vivre ensemble et la démocratie par la culture, le sport et la vie associative dont nous n'avons jamais eu autant besoin. Je suis convaincu qu’elle saura dans une période très délicate préserver et consolider les valeurs qui sont les nôtres pour construire une région toujours plus efficiente et toujours plus fraternelle.
Dans un contexte économique difficile, où la crise européenne et nationale touche nombre de foyers, où l'emploi, le logement et le pouvoir d'achat sont les premières préoccupations des habitants; nous avons sur le terrain, comme élus, des responsabilités particulières. Nous voulons faire de notre cité une ville où les énergies individuelles stimulent l'inspiration collective. C'est pourquoi, nous faisons le pari de l'intelligence, de l'innovation et de la créativité; et cela dans tous les domaines :
Dans le domaine économique, le Grand Dijon doit devenir le territoire des industries de demain : celles du savoir, de l'intelligence, du numérique en desservant en très haut débit les zones d'activités économiques existantes. Dans celles de Valmy, nous favorisons l'installation d'entreprises et nous confirmons notre capacité à accueillir de nouvelles entreprises créatrices d'emplois. Selon la dernière étude de l'INSEE, le Grand Dijon se caractérise par son attractivité productive: les centres de décision extérieurs participent chaque année à la création de 1850 emplois entre 2010 et 2012 par implantation, reprise, transfert et développement d'établissements. La communauté urbaine attire aussi des actifs qualifiés et des entrepreneurs indépendants.
« Dijon a mieux que sa moutarde pour satisfaire les appétits de changement des couples franciliens : elle possède les atouts culturels, commerciaux, médicaux et universitaires d'une grande capitale régionale tout en affichant des statistiques de délinquance dignes d'une sous-préfecture! » Ce n'est pas le maire de Dijon qui le dit, mais l'hebdomadaire l'Express qui met à l'honneur notre ville et ce n'est pas, je le cite, une surprise, en la classant, en novembre dernier, première des villes du Nord-Est de la France où il fait bon vivre.
Dijon mais aussi, Besançon (2ème) se détachent et sont placées devant les métropoles lilloise et strasbourgeoise.
Le logement est, je le disais, un des piliers fondamentaux de notre société. Sans logement, pas de véritable insertion dans la société, pas de véritable avenir pour nos enfants. Le logement est la condition première de l'autonomie, de l'intégration dans la vie sociale et professionnelle. Or, force est de constater que l'accès des jeunes au logement est un parcours semé d'embûches. Près de sept jeunes sur dix rencontrent toujours des difficultés à accéder à un logement en France.
En 10 ans, 6 500 logements ont été construits à Dijon. Ils représentent 60% des nouveaux logements livrés à l'échelle du Grand Dijon. Grâce aux futurs éco-quartiers, en cours d'aménagement, "Eco-cité Jardins des Maraîchers", "Passages Jean Jaurès", "Pont des Tanneries" (rue de l'Isle), "Arsenal" ou encore les programmations immobilières à vocation d'habitat de la Cité Internationale de la Gastronomie et du Vin, et celles qui s'inscriront dans les quartiers en rénovation urbaine des Grésilles et de Fontaine d'Ouche, nous disposons d'un plan de construction de 14 000 logements d'ici 2030. Celui-ci permettra de maintenir le dynamisme de notre politique locale afin de répondre aux besoins des habitants actuels notamment en termes de parcours résidentiels, d'accueillir de nouveaux ménages et de conserver la vitalité démographique de notre ville, seule ville du Grand Nord-Est en croissance, une dynamique nécessaire au bon fonctionnement de nos services et équipements. C’est ainsi que, contrairement aux prédictions des oiseaux de mauvais augure, la ville de Dijon fin 2013 comptait une population totale de 157 187 habitants soit 1 722 habitants de plus qu’en 2008 et 4 000 de plus qu’au début du siècle. Je le dis et le redis, une ville qui perd régulièrement des habitants est une ville qui décline avec des écoles qui ferment, tel n’est pas notre cas. Maintenant grâce à la politique du gouvernement que met en oeuvre le recteur, à Dijon on ouvre des classes.
Je voudrais insister sur le fait que, conjointement au développement de nouveaux quartiers d'habitation, une centaine d'espaces publics de qualité - squares, parcs et jardins - ont été réalisés depuis 2001 et constituent aujourd'hui des espaces d'agrément mais aussi de bio-diversité. Pour un logement, c'est ainsi près de 100m2 d'espace public qui ont été créés ou rénovés. Et, si l'on ne considère que les espaces verts, pour 1m2 de logement, c'est 1m2 d'espace vert réalisé …
C'est donc pour une ville plus verte et pour des habitations thermiquement plus performantes que nous investissons, tant en construction qu'en rénovation. Cette politique de rénovation sera poursuivie en cohérence avec les objectifs de la COP21, du Plan national de réhabilitation énergétique et de nos plans climat territoriaux. Une politique du développement durable n'est pas un choix qui s'offre à nous, mais un impératif. Cette responsabilité face à l’environnement et à la planète, nous la portons, au plan local, à Dijon et dans le Grand Dijon, depuis bientôt quinze ans. Nous n’avons pas attendu la COP21 pour prendre la mesure des enjeux considérables du changement climatique. Nous avons agi, nous continuons d’agir, et nous agirons encore, avec cette conviction que l’action locale est nécessaire et produit des effets tangibles. La communauté urbaine du Grand Dijon est engagée à travers les nombreuses actions mises en place depuis 2001 dans ses grands domaines de compétence : transports, urbanisme, habitat, énergies, déchets ménagers, eau et assainissement. Le classement ISO 14001 de l'usine d'incinération des déchets ménagers, la mise en place de deux lignes de tramway et l'acquisition de 102 bus hybrides, le développement des modes de déplacements actifs (piétonisation, pistes cyclables, parkings à vélos sécurisés...), la rénovation thermique de l'habitat, la création d'un réseau de chaleur, l'accueil des assises nationales de la biodiversité en sont quelques illustrations. Et cette politique porte déjà ses fruits. En juillet 2015, Dijon figurait comme la moins polluée des 17 grandes villes françaises passées au crible par l'Institut national de veille sanitaire (InVs).
Elle était même la seule à afficher un taux de particules fines dans l'air inférieur au niveau recommandé par l'Organisation mondiale de la Santé. Jamais l'enjeu n'aura été plus élevé. Jamais l'obligation d'agir n'a été si grande. Nous devons à nos enfants plus qu'un monde libéré du terrorisme. Nous devons préserver la planète de nos propres errements et construire un avenir d'espérance et de progrès. Cet engagement, nous allons le maintenir, voire l’amplifier, en plein accord avec nos partenaires (Mayence, Cluj-Napoca, Volgograd, Guimaraes, Chefchaouen, Dakar) avec lesquels nous avons signé une convention le 23 novembre dernier, lors d'une conférence autour du climat. Pour la première fois, une rame de tram a temporairement recouvert son emblématique robe cassis pour revêtir les couleurs de la COP 21 et rappeler l'engagement de Dijon et du Grand Dijon pour le climat. Dans le domaine du sport, la piscine du carrousel devrait connaître une vraie métamorphose. Elle était devenue nécessaire. C'est le cabinet Coste Architectures qui a été sélectionné par le Grand Dijon pour imaginer un nouveau visage. A terme, elle constituera le deuxième pôle natation de l'agglomération aux côtés de la piscine olympique.
Comment aussi pour prendre un exemple emblématique ne pas vouloir le meilleur pour le stade Gaston Gérard au moment où le DFCO de par son classement en haut de la ligue 2, nous promet une montée dans l'élite ? Bientôt une nouvelle tribune Est comprendra près de 5000 places et fera porter la capacité totale de l'équipement à près de 19 000 places, donnant une nouvelle image d'un stade transfiguré, au coeur du parc des sports, espace urbain arboré de qualité.
Dans le domaine de la culture et du tourisme, Dijon, développera dans les années à venir encore son attractivité. Notre situation géographique aux portes de la route des vins que l'on dénomme « Champs Elysées de la Bourgogne » et notre desserte ferroviaire font de Dijon une destination privilégiée. Elle se manifeste par un patrimoine exceptionnellement riche de témoins architecturaux ou spirituels dont l'exemplarité a permis, le 4 juillet dernier, l'inscription de Dijon, des côtes de Nuits et de Beaune, au patrimoine mondial de l'Humanité. Cette victoire méritée, placée sous la présidence opiniâtre et efficace d'Aubert de Villaine, est aussi le résultat d'un travail collectif de nombreuses personnalités enthousiastes, soutenues par une foule d'anonymes. C'est avec cette inscription la promesse d'un rayonnement accru et de retombées positives pour le tourisme, l'économie et l'emploi sur notre territoire et plus particulièrement sur notre secteur sauvegardé, l'un des plus vastes de France. La projection sur les façades du Palais des Ducs du spectacle son et lumières du 18 décembre a rendu, me semble t-il, un très bel hommage au mariage historique de la Ville et de la vigne. Dijon remplit de belle manière son rôle de vitrine de la richesse d'un patrimoine exceptionnel à la valeur universelle. Nous sommes fiers aussi que Dijon ait été retenue parmi les quatre villes constituant le réseau des Cités de la gastronomie. Nous bénéficions désormais d'une double inscription au patrimoine de l'UNESCO, celle des "Climats du vignoble de Bourgogne" et celle du "Repas gastronomique des français" avec la création de la Cité internationale de la gastronomie et du vin. Elle est une condition majeure pour renforcer encore notre attractivité avec une présence attendue de plus en plus importante de visiteurs étrangers. C'est pourquoi, nous avons sollicité le classement de notre centre ville en zone touristique internationale. Dijon bénéficiera, avec ce label, d'un atout supplémentaire favorable à la fréquentation de la ville, qui est déjà dynamique, et donc à son activité économique et à l'emploi local. C'est à Milan, au pavillon français de l'Exposition universelle, que j'ai eu la fierté aux côtés du président d'Eiffage Construction,retenu pour conduire le projet, de présenter, en octobre 2015, la future cité de la gastronomie et du vin de Dijon dont le lancement officiel aura lieu, en sa présence, devant les forces vives de la Ville, le 2 février prochain. Nous sommes la seule ville du réseau français des cités de la gastronomie à avoir entrepris le déplacement à Milan. Il faut y voir la volonté résolue de notre capitale régionale à faire valoir ses atouts à l'international.
La cité de gastronomie s’installera dans l'écrin exceptionnel qu’était l’ancien hôpital général, site de centre-ville idéalement accessible et alliant à la fois histoire et modernité (Le Conseil municipal délibérera le 25 janvier prochain sur l'achat du terrain). Ce projet qui ambitionne de devenir un important pôle culturel de développement économique et touristique contribuera à porter une ville en mouvement. Il consistera à investir les bâtiments historiques et à leur ajouter des constructions contemporaines pour implanter des espaces d’exposition et de conférences, des commerces, des bars à vins et des restaurants, un hôtel et une résidence hôtelière, soit 26.000 mètres carrés dédiés au « repas gastronomique des Français ». Un écoquartier et un complexe cinématographique sont également prévus. Dijon est un joyau, et quand on hérite d'un joyau, on a pour première mission non seulement de le conserver, je veux dire de préserver un patrimoine unique, mais aussi de le faire vivre. La seconde et dernière tranche des travaux de rénovation du musée des Beaux-arts débutera courant mars. C'est un projet phare pour notre ville, notre agglomération, notre région. Parce que ce musée d'art et l'un des plus anciens et des plus riches de France. Et parce que ce chantier emblématique, porté par la ville et confié à l'architecte de renom Yves Lion, dotera Dijon d'un équipement culturel et touristique à la hauteur de la qualité de ses collections et de son attractivité. Une attractivité qui ne cesse de s'amplifier. Le centre-ville de Dijon est un autre de nos atouts majeurs : il est le plus grand espace commercial à ciel ouvert de Bourgogne, un lieu vivant où, de nouvelles enseignes s'implantent, où des investisseurs prennent des risques, où des acteurs de l'hôtellerie et de la restauration font le choix de créer ou de développer leurs établissements. La ville agit pour sa valorisation et son accessibilité. Après la place des Ducs et la place de la Libération ou la rue Vauban, après les emblématiques rue de la Liberté et rue des Godrans, d'autres artères seront piétonnisées ou aménagées en zones de rencontres. Les rues du Bourg, Charrue et Piron, seront bientôt des espaces de flânerie et de commerce privilégiés. Ce rééquilibrage du centre ville vers le sud se poursuivra à terme avec le traitement de la rue Monge, voie d'aller-retour naturel avec la future cité internationale de la gastronomie et du vin.
C'est grâce à notre détermination à faire avancer Dijon, que nous pourrons continuer à affirmer qu'il y fait bon vivre et que nous accomplirons ensemble de grandes choses pour faire de notre cité, une ville d'échanges et de mixité sociale. Quand j'évoque la nécessité de mieux articuler l'urbain et l'humain, ce n'est pas une formule, mais une philosophie de l'action.
C'est l'idée que la Ville doit se déployer au plus près des citoyens, de tous les citoyens. Nous devons agir pour construire un monde plus juste où chacun trouve sa place dans la fidélité aux valeurs républicaines : l'accueil, la tolérance, l'égalité et la fraternité. La France, terre des droits de l'homme, a un devoir de vigilance et de soutien actif au service de la liberté, de toutes les libertés. Car la France demeure, n’en déplaise à certains, un phare dans le monde : on chante même par solidarité la marseillaise dans des stades lointains.
Ne laissons pas sans réponse ceux qui répandent un discours, bien souvent complaisamment relayé dans les médias, qui veut nous faire croire que c’était mieux avant ! Ce discours on le rencontre au niveau national mais aussi vous pouvez le constater au niveau local ! Ces défaitistes, ces pessimistes, ces déclinistes travestissent la réalité, sèment le doute chez les plus fragiles de nos concitoyens et finalement font le jeu des extrémistes ! Et cela n’a rien à voir avec ce que Gramsci appelait le pessimisme de l’intelligence qu’il convient d’allier à l’optimisme de la volonté. C’est pourquoi le combat contre les discriminations ne doit pas faiblir. Les discriminations sont inacceptables. Elles doivent être combattues car elles touchent aux valeurs même de la République. Le combat pour les libertés est un combat de tous les instants que l'ensemble de nos concitoyens doit s'approprier. Les difficultés de chacun, le sentiment d'injustice, l'inquiétude pour l'avenir sont dans un monde en pleine évolution, autant de risques et de dangers de conduire au pire : l'indifférence, le repli sur soi, le rejet de l'autre. Prenons garde à ne pas laisser le champ libre à ceux qui, s'appuyant sur des libertés essentielles, s'en servent pour véhiculer des discours de haine et d'intolérance, des paroles racistes ou xénophobes. Je sais que je peux compter sur vous pour accomplir ce devoir de vigilance. Je dois l'avouer, je suis fier du résultat des dernières élections régionales dans notre grande et belle ville, véritable laboratoire du vivre ensemble dont notre pays doit s'inspirer.
Le mois dernier, la République a fêté le 110ème anniversaire de la loi de séparation de l'Eglise et de l'Etat. La laïcité est bien un principe d'unité et de liberté, de rassemblement dans la différence. A cet égard, elle est très protectrice, c’est une valeur que les autres pays nous envient. Elle n'est ni une arme de stigmatisation, ni la négation du fait religieux. Elle est aujourd'hui menacée par ceux qui l'instrumentalisent pour s'attaquer aux Français de confession musulmane et en faire des Français de second rang : ils veulent nous plonger dans des guerres de religion d'un autre temps. Menacée par l'obscurantisme qui remet en cause tout l’héritage du féminisme et qui retourne des jeunes cédant aux sirènes du djihadisme et de la radicalisation, nous devons plus que jamais réaffirmer la laïcité dans les écoles, dans la fonction publique et le service public. La République protège la liberté de croyance et de conscience, et permet à chacun de l'exercer. Libre à chacun d'apporter sa réponse. Mais elle est personnelle, intime, tolérante. Elle ne saurait s'imposer aux autres consciences, ni se substituer à la loi des hommes. A la grande époque du siècle des Lumières, la liberté et l'égalité étaient indissociables, et les liens fraternels qui unissaient les Français étaient ancrés dans la solidarité de citoyens, définis en tant que tels non par leur nationalité, leur appartenance ethnique ou leur religion, mais par leur adhésion à l'égalité révolutionnaire et à la tolérance. Voilà aujourd'hui, le défi: comment forger une identité citoyenne, tolérante et inclusive ?
Mesdames, Messieurs, nous sommes, comme je vous le disais, une communauté de destins, unie par le désir et la volonté de vivre ensemble selon les principes de la République. Que 2016 puisse combler toutes vos attentes personnelles. Que l'entente soit plus durable que la désunion, l'amitié plus forte que la haine, la tolérance plus largement répandue que l'incompréhension. Donnons sens aux valeurs de l'UNESCO.
Faisons vivre une culture de la paix.
Je ne voudrais pas achever ce propos sans remercier plus particulièrement M. Laurent Auvitu qui a assuré la traduction de mon propos dans la langue des signes pour les personnes souffrant de difficultés auditives; et vous réitérer ma conviction personnelle : c'est grâce à chacune et à chacun d'entre vous que nous parviendrons, cette année encore, à ce que Dijon aille de l'avant, pour que celles et ceux qui y vivent, qui y travaillent, en éprouvent une réelle fierté. Je veux à nouveau vous remercier pour la part que vous prenez à faire de Dijon une ville résolument tournée vers l'avenir. Une ville qui vit constamment ouverte sur la diversité du monde et de ses cultures. Merci à vous pour votre enthousiasme que n'expriment bien que ceux qui connaissent la valeur de l'amitié et l'importance de la sincérité, parce que la vie leur enseigne que « rien ne se fait dans la solitude », comme me le répétait souvent mon ami Alain Millot. Du fond du coeur, à toutes et à tous, au nom du Conseil municipal et du conseil communautaire, et en mon nom personnel, je vous souhaite une belle année 2016, pleine de fraternité et d'humanité.
Je vous remercie.
François REBSAMEN, Maire de Dijon, Président du Grand Dijon.
Le trio musical composé de trio de Thierry CAENS (trompette), Patrice CARATINI (contrebasse) et Leonardo SANCHEZ (guitare) s’est produit en ouverture du discours
Crédit photos : Mairie de Dijon