Un peu d'histoire !

L'art dans son expression majestueuse  vous invite à une promenade dans le parc de la chartreuse de la Sainte-Trinité de Champmol, ancien monastère de l'ordre des Chartreux. Il se trouve là une chapelle bien cachée et un puits que l’on baptisa du nom de Moise. Mais pourquoi parler d’un puits, fût-il de Moise et d’un sculpteur dont on ne sait finalement pas grand chose ?

Nous sommes au temps de Philippe le Hardi, fils du roi Jean II de France, dit « Jean le Bon ». En 1356, pendant la guerre de Cent ans contre les anglais, Philippe, âgé de 14 ans, tente de détourner les coups contre son père et gagne alors le nom de « Hardi ». A leur retour, Jean le Bon récompense son fils en lui donnant entre autre, le gouvernement du Duché de Bourgogne. Maître de la Flandre, de l'Artois, de Rethel, des seigneuries de Malines et de Salins, des terres champenoises, de Nevers, de la baronnie de Donzy, Philippe rassemble sous son autorité les deux terres qui constituent le noyau de sa principauté, le duché et le comté de Bourgogne.

Le duc est fin guerrier et stratège visionnaire, homme politique habile... grand mécène passionné d’architecture ! Mais comme tous les croyants au Moyen-Age, il craint fort pour son repos éternel après la mort. Et c’est ainsi que lui vient le désir de construire une nécropole (à l’instar des Rois de France en la basilique de Saint-Denis) où il reposerait en paix. Ainsi nacquit la chartreuse de Champmol, manifestant alors sa volonté de démontrer sa piété tout en se posant en mécène d’un art qu’il veut sublimer. Le Duc de Bourgogne  ne verra donc pas intercéder les  moines chartreux, ordre le plus fermé de la chrétienté, dans ses choix, voués, tout qu’ils sont à prier pour le souverain et à faire œuvre de charité silencieuse… ne pouvant tout de même pas s'abstraire des devoirs de la charité chrétienne.

Arrive ainsi un sculpteur dont on sait qu’il naquit vraisemblablement au milieu du XIVème siècle, à Haarlem en Hollande. De ce sculpteur de génie, on ne connaît quasi rien, si ce n’est qu’il ne se maria point, n’eut jamais d’enfant et mourut vers 60 ans laissant l’héritage de son art à son neveu Claus de Werve. Sluter  devint « l’ymagier » attitré du Duc de Bourgogne en 1389. Il créa alors des œuvres magistrales dont le fameux Puits de Moise, le portail de la chapelle de la Chartreuse et les « plorants » qui entourent le tombeau des ducs de Bourgogne.

Oui mais le Puits de Moise dans tout ça ?

Le puits de Moïse constitue le piédestal du calvaire aujourd'hui disparu. 6 prophètes, figures au réalisme puissant, vous regardent de plusieurs mètres de haut les pieds plongés dans un puits profond, symbole de régénération. L’émotion est là qui rattrape l’histoire et les saintes écritures. Les six prophètes tiennent chacun le phylactère sur lequel sont inscrits les textes annonçant le sacrifice de la Croix. Moïse, au front cornu, le visage envahi par la large barbe, tenant toute sa force non du corps mais de l'esprit. David, dans sa majesté royale, appuyé sur sa lyre. Jérémie, aux traits ravinés par l'âge, à la vue si basse qu'il a peine à lire dans le livre qu'il tient de ses doigts effilés. Zacharie, à l'air méditatif, la tête coiffée d'un chapeau emprunté aux représentations des mystères. Daniel, au visage crispé, apporte son témoignage avec véhémence. Isaïe déroule son phylactère, emportant sous son bras un grand livre relié, l'écritoire pendue à côté de l'escarcelle attachée à la ceinture. Sur les minces colonnes qui séparent les prophètes, des anges « deuillants » étalent leurs ailes...

Claus Sluter rompt, ici, avec un monde formel pour lui substituer une véhémence plastique et un renouvellement du langage expressif. Grâce à lui le gothique international s’installera d’abord en Bourgogne et bientôt dans une partie de l’Europe, en Bohême, en Flandres puis en Italie du Nord… faisant de la Bourgogne le précurseur de tout une forme d’art qui se caractérise par des formes souples et élégantes, expressions du raffinement aristocratique de la fin du XIVème siècle.

Trois façons ludiques de découvrir le Puits de Moise avec l'Office de Tourisme de Dijon

L’Office de Tourisme de Dijon pourvu d’un point d’accueil sur place, permet l’ouverture du Puits de Moïse et de la Chartreuse de Champmol aux visiteurs individuels tous les jours de l’année.

Le site est accessible aux individuels qui peuvent ainsi profiter de ce lieu culturel et touristique exceptionnel grâce au support de visite qui leur est remis à l’entrée.

Bien entendu, pour tout connaître dans les détails, sur la Chartreuse, une fois par mois, le samedi à 15H30, il est toujours possible d’effectuer une visite sous la conduite d’un guide conférencier de l’Office de Tourisme d’une durée d’1h30. Visite guidée, voir programmation www.destinationdijon.com

Découvrez la ville à l'aide du « Parcours de la Chouette » en 22 étapes, qui vous invite non seulement à savourer le charme de Dijon, mais aussi à remonter dans le temps et dans l’histoire de notre ville. Auquel ont été ajoutées 3 boucles : Rousseau, Zola et Moïse. La boucle Moïse et ses 4 stations vous conduira au Puits de Moïse et à la Chartreuse de Champmol en passant par le Jardin des Sciences de l’Arquebuse.

                           Crédit photo Michel Joly                                    Crédit photo Mathieu Cheneby

INFORMATIONS PRATIQUES

Adresse : Centre Hospitalier la Chartreuse - 1 boulevard Chanoine Kir à Dijon

Accès : A pied : Entrée rue Faubourg Raines en passant par exemple par le Jardin des Sciences En bus : Liane 3 direction Fontaine d’Ouche. Arrêt CHS La chartreuse

En voiture : Entrée boulevard du Chanoine Kir

Horaires d’ouverture : Ouvert tous les jours toute l’année, (sous réserve de modification)

Janvier, février, mars, novembre, décembre : 9h30-12h30 / 14h00-17h00

D'avril à octobre : 9h30-12h30 / 14h00-17h30

Tarifs : Individuels : 3,50 € - Réduit pour groupe (à partir de 10 personnes) et étudiants : 2,50 € Gratuité pour les scolaires et les demandeurs d’emploi - Visite guidée : 7,50 €

Renseignements Office de Tourisme de Dijon

Tél. 0892 700 558 (0,35€/mn)

info@otdijon.com