Info+ :
Location de vélos : www.velibourgogne.com
Séjours à vélo : www.escapadegourmande.fr
Retrouvez la Veloroute ici<
Vélibourgogne est un réseau de location de vélos sur le Canal de Bourgogne et le Canal du Nivernais. Le système permet de louer son vélo dans la Véli’station de son choix et de le rendre dans une autre, et ainsi de découvrir notre belle région à vélo en itinérance, et sans soucis du retour. Pour Laurent Richoux, fondateur de Vélibourgogne et ses partenaires l’heure était au bilan 2016.
Globalement l’année fut un bon cru avec une réservation des vélos au comptoir en légère augmentation. Les réservations sont par contre nettement en hausse depuis le site Internet www.velibourgogne.fr
La majorité des vélos loués sont des VTC, néanmoins la demande de location de Vélos à Assistance Électrique s'accroît. On note également un allongement de la durée de location, ainsi qu’un léger repli de la clientèle étrangère.
Quant aux projets pour l’année 2017, le réseau n’en manque pas !
La sortie du guide du Routard au printemps sera l’occasion d’organiser un séjour accompagné sur le Canal de Bourgogne, de Tonnerre à Dijon. Le but de ce voyage sera de proposer une découverte du Canal d’une manière insolite et de faire de ses participants de véritables VIP (Very Important Pédaleurs). Accueils privilégiés, rencontres inédites, lieux exclusifs et convivialité seront au programme…Cela permettra aux participants de sortir des sentiers battus. Ce séjour se déroulera du lundi 24 au vendredi 28 avril 2017.
La demande de Séjours VAE étant croissante, le réseau, dans le cadre de son agence de voyage Escapade Gourmande, mettra en place des séjours à Vélo à Assistance Électrique.
Le réseau en quelques chiffres Vélibourgogne c’est une flotte de 320 Vélos, 3500 personnes accueillies en 2016, 11 Véli’stations que sont Dijon, Pouilly-en-Auxois, Montbard, Ancy-le-Franc, Tonnerre, Migennes, Sens, Auxerre, Vincelles, Clamecy, Corbigny.
Cette journée était aussi l’occasion de sensibiliser les membres du réseau, principalement des Offices de Tourisme du canal de Bourgogne, aux problématiques rencontrées dans la Vallée de Marigny, de l’échelle d'écluses du canal de Bourgogne qui représente 40 écluses sur 16 km , sa raison d’être, son avenir... Comment mettre ce tronçon en valeur ? Comment prévenir d’un danger d’une éventuelle fermeture définitive de cette partie du canal gourmande en eau ? Quel projet touristique développer pour sauver ses maisons éclusières au charme indéniable ?
C’est à vélo que Didier Callabre passionné du Canal et de son histoire, a guidé la petite troupe sur ce petit paradis.
Canal de Bourgogne … Quel avenir pour la Vallée de Marigny ?
C’est un endroit très particulier sur le Canal de Bourgogne que cette Vallée de Marigny. Cette trouée à travers le Haut Auxois, drainée par le ru de la Lochére, est empruntée par le canal pour passer de la vallée de la Brenne à celle de l’Armançon. Ce passage a été retenu par les constructeurs du canal (1832) pour éviter les étroits méandres de l’Armançon au niveau de Semur.
Il faut noter que la ligne de chemin de fer de Maison-Dieu aux Laumes-Alésia, a choisi en 1876 ce même passage, pour sa moindre déclivité, ligne aujourd’hui animée par l’ACTA (Association du Chemin de fer Touristique de l'Auxois).
La particularité du canal à cet endroit est qu’il s'élève de plus de 100 m sur moins de 16 km, et donc comporte une densité particulièrement forte d’écluses, de la 55Y Venarey (alt 240m) à la 16Y Charigny (alt 350 m). Dans le milieu des canaux, on parle d’échelles, et ici plus particulièrement des échelles de Pouillenay et de Marigny.
Cette prouesse technique, galère pour les mariniers et les exploitants du canal, est un régal pour les promeneurs à pied ou à vélo. Avec la concentration de maisons éclusières et d’écluses, l’aspect tortueux du canal qui épouse le terrain naturel, la succession de miroirs d’eau dans lequel se reflètent des centaines de peupliers, il se dégage de cet endroit une ambiance particulière, très agréable, apaisante et unique.
Or cet endroit semble un peu délaissé. Lors de ma dernière balade, j’ai pu voir des signes d’abandon manifeste : maisons ouvertes, portes et volets battants au vent, carreaux brisés, de nombreux arbres malades ou cassés, gisant dans le talus.
Même si on note un bon état général du canal en lui-même (berges, bajoyers), et même des toits récemment refaits, quand on y réfléchit un peu, on trouve tout un faisceau d’éléments qui font craindre une fermeture prochaine. La plus à la mode est celle du réchauffement climatique. L'université de Bourgogne a montré à travers une étude nommée "Hyccare" qu’il n'y aura plus assez d'eau de surface pour alimenter le canal en 2040. C’est “demain” quand il s’agit de penser à l’avenir du territoire.
Les coûts d'exploitation et de maintenance sont élevés, à cause des 40 écluses et la voûte de Pouilly. Ce dernier point est d’autant plus fort ici quand on le rapporte à la faible fréquentation du secteur (à cause du handicap à la navigation que constituent les 40 écluses et la voûte de Pouilly). Les fuites d’eau sont importantes dans cette partie du canal, car il est ici souvent construit en remblai. La forte soif du Grand Dijon et de ses 250 000 habitants et les grands opérateurs de la distribution d’eau potable, lorgnent tous vers les réservoirs du canal, représentant des millions de m3 d’eau presque potable et qui grâce au canal, arrivent au cœur de Dijon, la baisse, lente mais continue depuis les années 2000, de la fréquentation fluviale des canaux bourguignons, le désengagement de VNF national pour ces petits canaux.
Rappelez-vous qu’en 2011, VNF a voulu les céder à la Région Bourgogne, en vain. La définition au sein de VNF régional (la DTCB) d’une priorité sur l’axe Saône-Seine (par le canal de Centre, le Latéral à la Loire, le canal de Briare et le canal du Loing) qui positionne le canal de Bourgogne à un niveau de “priorité secondaire”. La pression “écolo” pour le retour à l’état naturel des cours d’eau, et donc, à terme, l’effacement des barrages qui alimentent le canal sur ses parties basses. L'alimentation déjà perfectible du canal de Bourgogne, encore réduite par la mise aux normes européennes (pour crues quinqua-millénaires) des barrages réservoirs. A noter que depuis quelques mois, VNF ne renouvelle plus les baux d’occupation des maisons éclusières (sous prétexte de raccordements VRD, alors que des gens y vivent depuis près de 200 ans).
Que se trame-t-il ? Quelle histoire est-elle en train de s’écrire ici, sous nos yeux ?
La fin de la navigation sonnera la fin de l’entretien des écluses (les bajoyers, les abords et tout le patrimoine bâti). Il ne faut pas oublier que ces échelles sont artificielles, donc particulièrement fragiles et que sans un entretien régulier, la nature reprendra vite ses droits.
Après le départ des agents du canal, les pêcheurs suivront. Le manque du renouvellement de l’eau étant peu favorable au milieu halieutique. Dommage car le territoire est déjà peu fréquenté. On dénombre juste un peu plus de 1 000 habitants dans l’ensemble des villages qui bordent ce petit paradis, ces 40 km de ruralité fragile. Tout cela n'empêchera pas le passage des vélos, certes, mais pour quel plaisir ?
Le spectacle risque de perdre grandement de sa magie… une vague tranchée reconquise par la végétation où subsistent quelques flaques, des portes d’écluses qui tombent, des maisons éclusières vandalisées, des peupliers squelettiques, et plus personne, plus de vie. Et même si cette vallée de Marigny ne représente que 16 km sur les 242 km du canal, sa disparition serait catastrophique pour tout le canal de Bourgogne, qui dans un premier temps se résumerait en 2 bouts de canaux borgnes. Cet endroit aura perdu tout son charme, son âme, et l'Auxois une chance de maintenir une activité économique, et sa population. Il y a urgence à inventer une ou plusieurs raisons de venir ici.
Le Tour de Bourgogne à vélo ça vous dit ?
La Bourgogne, 1ère région fluviale de France (par la longueur de ses canaux), doit en fait cette 1ère place au fait d’être située à cheval sur les 3 bassins versants de la Loire, de la Seine et du Rhône. Le point de rencontre entre ces 3 cuvettes, appelé “point triple” par les géographes, était désigné par Henri Vincenot comme “Le toit du monde Occidental”.
Ce lieu unique situé quelques enjambées au sud de Pouilly en Auxois, offre en effet, à la fois une ouverture vers la Méditerranée, vers l’Atlantique et vers La Manche. Etonnant, non ? Et au XIXème, lorsque la Bourgogne a relié entre elles ses rivières navigables par des canaux à bief de partage (Le Nivernais, Le Bourgogne et le Canal du Centre) est soudain apparu un chemin d’eau, lien entre les 4 départements bourguignons. C’est sur le chemin de halage de ces canaux qu’a été construit il y a quelques années, un magnifique itinéraire d’évasion, à vélo.
Aujourd’hui, la Bourgogne est la Région de France qui offre le plus vaste réseau de voies vertes, avec prés de 800 km : Le Tour de Bourgogne à vélo. Cette infrastructure, couplée avec une grande variété de paysages, un patrimoine important et une gastronomie authentique, font de la Bourgogne une destination touristique vélo de 1er choix.
La journée s’est terminée en toute convivialité avec une visite organisée par Amandine Monard du Gîte d’Etape la Maison Jouard à Alise-saint-Reine (pour les cyclistes les plus courageux) et un pot offert par la commune.
Merci à Alexandra Gévaudan et Laurent Richoux
Informations
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