La transition énergétique est un discours que l’on entend depuis longtemps, et le nouveau Président de la République, Emmanuel Macron, semble avoir la volonté de préparer notre pays à la transition vers les énergies renouvelables. Une révolution de nos modes de production sur laquelle les villes d’Autun et d’Épinac, en Saône-et-Loire, au sein du Grand-Autunois-Morvan, en partenariat avec EDF et l’Ecole Nationale Supérieure du Paysage* n’ont pas attendu le feu vert.
Par Antoine Gavory / Agence Proscriptum
Allier technologie et préservation de l’environnement
Depuis plusieurs années, l’implantation d’éoliennes fait automatiquement débat entre ceux qui veulent les développer et ceux qui avancent que l’énergie éolienne est non seulement mal connue mais dénature le paysage. Une préoccupation à laquelle EDF et l’Ecole Nationale Supérieure de Paysage ont tenté de répondre, le 4 mai dernier, à Autun en présentant un schéma d’aménagement qui allie protection de l’environnement, mise en valeur du patrimoine et production d’énergies. Le parcours choisi est celui entre le Haut-Folin / Bibracte et Épinac, via Autun. Un parcours qui allie l’ensemble des problématiques posées dans le postulat de départ : variété des paysages, ligne de chemin de fer (TGV), anciennes mines du Puits Hottinguer avec cette question : comment produire de l’énergie tout en garantissant la mise en valeur du paysage ?
Un retour aux bocages
La proposition faite par les trois étudiants de l’ENSP, Emmanuel Gros, Ahyoung Gu et Mathilde Szydywar-Callies allient à la fois les préoccupations touristiques et de modernisation de la campagne de demain. Parmi les projets qui pourront être mis demain en place, l’aménagement du Puits Hottinguer, véritable poumon vert au cœur d’Épînac qui permettrait de désenclaver les différents quartiers. Le long de l’ancienne ligne de Chemin de Fer, la création d’une voie verte sur les 20 kilomètres par la mise en route d’une navette permettant de relier les différents points pour créer une véritable itinérance verte : réimplantation de haies sur les prairies et les terres cultivables, transition des terres vers des cultures de paillage, réimplantation d’arbres isolés pour recréer les bocages. En gros, la marche inverse de ce que fut le grand remembrement. Autre facette de ce projet, l’utilisation des nouvelles technologies pour produire de nouvelles énergies. C’est ainsi que l’on verrait apparaître des éoliennes à TGV, captant l’énergie produite par le passage des trains, le recyclage des anciens moulins en mini centrales hydroélectriques, ou la méthanisation individuelle.
Un partenariat d’avenir
Du côté d’EDF, non plus, ce n’est pas un coup d’essai. L’entreprise est depuis longtemps partenaire de l’Ecole Nationale Supérieure du Paysage, un partenariat d’autant plus concret que la loi Transition énergétique a vu la création d’une chaire Energie et Paysage, qui vient s’enrichir de la labellisation du Territoire à Energie positive et de la croissance verte (TEPCV).
Pour Brigitte Fargevielle, Chef de Mission à la Direction Développement Durable chez EDF, la transition énergétique, l’environnement, la biodiversité et le paysage sont désormais inscrits dans la conception des futurs projets et de la recherche : « EDF souhaite encore innover pour mieux prendre en compte le paysage dans l’entretien et l’amélioration des installations existantes, et dans les projets à venir » .
Autun n’en n’est pas à son coup d’essai puisque elle a été la première ville de Bourgogne à signer une charte pour l’environnement dès 2001 et qu’elle possède le premier réseau de chaleur de grande taille à être passé au bois à la fin des années 90 en Bourgogne. Cette fois encore, le maire d’Autun, Rémy Reybeyrotte n’attendra pas et s’est engagé à ce que « le projet ne reste pas à prendre la poussière au fond d’une armoire ! »
*Depuis 1976, l’ENSP forme des paysagistes qui interviennent sur les parcs et jardins, les grands territoires, et les espaces publics autant urbains ou ruraux, des lieux porteurs de valeurs et de sens pour les acteurs locaux.