Le bio ? L'avenir de l'agriculture ?

Le bio ? L'avenir de l'agriculture ?

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10 octobre 2017

Vendredi 13 octobre, à Dijon, la séance plénière de la Région Bourgogne Franche-Comté est consacrée, entre autres, à la présentation du plan régional pour le développement agricole : #NotreAgricultureDemain.

Pour que les propositions soient plus concrètes, la Présidente et ses collaborateurs (Sophie Fonquernie, vice-présidente en charge de l’agriculture et de l’agroalimentaire et Christian Decerle, pdt de la chambre régionale d’agriculture  de Bourgogne Franche-Comté) se sont rendus le 3 octobre dernier « sur le plancher des vaches ».

Une façon pour les uns et les autres de mieux saisir l’objectif du plan.

À la ferme… aussi Brigitte BACHELEY

 

LE BIO ? L’AVENIR DE L’AGRICULTURE ?

 

Pas facile pour les consommateurs de comprendre le monde agricole, de la base à l’assiette, en passant par tous les intermédiaires.

Pas facile non plus pour les « acteurs » eux-mêmes de comprendre les changements constants de leurs situations, d’essayer de s’en sortir surtout, de ne pas mettre (une tentation de plus en plus grande) la clé de l’exploitation sous un tas de fumier.

La Bourgogne Franche-Comté ne manque pas d’atouts : le bœuf Charolais, la volaille de Bresse, les saucisses de Montbéliard et de Morteau, les différents fromages, le vin de Bourgogne et de Franche-Comté. Pas de quoi avoir l’assiette vide. Le compte en banque pour les producteurs (55 000 actifs agricoles en Bourgogne Franche-Comté), c’est autre chose.

Alors la Région a pris le taureau par les cornes pour proposer diverses aides dans ce qu’elle nomme le plan régional pour le développement agricole.

Marie-Guite Dufay« Le budget de la Région pour l’agriculture, précise d’emblée Marie-Guite Dufay, au GAEC Viennet-Racine, à Châtillon-Guyotte (Doubs), a été augmenté de cinq millions d’euros. Il est aujourd’hui d’un montant de 15 millions d’euros, le plus fort dans toutes les compétences de la Région. Mais ce plan, nous ne l’avons pas fait derrière des bureaux. Depuis novembre 2016, 200 audits ont été menés, des rendez-vous sur le terrain ou avec les organisations professionnelles ont eu lieu. Car le marché doit suivre. On travaille sur cette exploitation par exemple à la valeur ajoutée, à l’aide au maintien et 2017 était une bonne année pour faire cette transformation d’un produit de lait standard vers le bio. »

 

Le Bio : une mode ou une survie ?

 

Le GAEC (Groupement Agricole d’Exploitation En Commun) Viennet-Racine, c’est l’association de Nicolas Racine qui reprend les parts de son père et de son oncle, une exploitation familiale avec 180 hectares (une bonne moyenne pour trois associés et un stagiaire) de terres avec blé, orge, colza, avec les époux Viennet Éric et Muriel. En culture de diverses céréales jusqu’en mai 2016, ils sont désormais uniquement en atelier lait depuis un an, avec en tout 200 animaux (veaux et mâles, ces derniers sont vendus). L’exploitation sera certifiée en avril/mai 2018.

Le bio ? L'avenir de l'agriculture ?

Plus de contrainte : les 80 vaches laitières vont et viennent de l’extérieur des pâturages dans un rayon de cinq kms, à l’intérieur un hangar semi-ouvert et passent une par une à la traite automatique. Une puce sur chacune d’entre elles, permet vite de savoir qui « resquille » ! La traite automatique et individuelle, permet aujourd’hui une qualité de vie meilleure pour l’exploitant.

« Ce projet, explique Nicolas Racine, jeune agriculteur, date de plus de quatre ans. Au départ, on devait être associé avec trois ou quatre fermes, mais elles sont sorties du projet. »

Pas facile quand on ne croit plus au présent, de se projeter dans l’avenir, car l’argent dans le bio ne rentre pas tout de suite sur l’exploitation, d’où la nécessité d’un (bon) coup de pouce de la Région. Le but, c’est faire du lait bio et à terme pour Muriel Viennet qui est en formation, de faire du fromage. Très peu de lait dans le Doubs est transformé en lait bio et la demande du consommateur est de plus en plus grande.

De ce qui était naturel pour nos parents ou grands-parents, aller chercher son lait à la ferme ne l’est plus et pourtant, il faut réduire les intermédiaires.

Marie-Guite Dufay« Oui, tout est à construire, continue la Présidente de Région. Ce plan est un point de départ. L’enjeu, c’est la création de valeur ajoutée et la question est que faire sur notre territoire ?

Comment améliorer, diversifier, revenir aux circuits courts, aller au delà avec un mouvement massif de qualité locale. Cela peut paraître une évidence avec la multiplication des marchés locaux, mais cela ne suffit pas. Il y a une jonction à faire sur le territoire, une question de finance à revoir : comment peser sur le cours des marchés ? Dans quelques années, avec le bio, on pourra gagner sa vie, il ne faut donc pas arrêter maintenant les aides. Combien de temps faudra-t-il pour y arriver ? »

« Le bio, précise Nicolas Racine, c’est aussi un boulot de prévention et du travail toute l’année, avec 305 jours de production, 9000 litres de lait par vache, par an. Le bio plus cher ? La qualité a forcément un prix et c’est en GAEC ou en s’associant, avec l’aspect humain, en s’entendant bien à long terme qu’est la solution. Il n’y a plus de modèle unique en agriculture. »

Le projet de méthanisation l’an prochain, permettra aussi au GAEC de vendre son électricité et d’avoir pour lui-même moins de dépenses.

Oui le bio a de l’avenir, puisque la Région soutient et lance une démarche en circuits courts dans les cantines des lycées (50%) et en bio (20%). Car chacun le sait, nos enfants sont non seulement les consommateurs d’aujourd’hui, mais plus encore de demain.

 

Rédaction
b.bacheley@orange.fr
07 71 66 20 44

 

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