Voeux de François Rebsamen : Dijon, Just do it !

18 janvier 2018

A l’occasion de ses vœux, le maire de Dijon François Rebsamen a égrené les atouts de la métropole et mis en avant des initiatives destinées à les faire rayonner : la création de la « marque territoriale » Just Dijon dont il espère que les forces vives deviendront les ambassadeurs ; le projet de faire de Dijon une e-ville connectée pour la gestion de sa voierie, de sa signalisation, de la vidéo-protection ; enfin le projet TIGA (Territoire d’Innovation et de Grande Ambition) intitulé « Dijon, territoire modèle du système alimentaire durable de 2030 », pour lequel la capitale des Ducs espère être retenue au niveau européen pour faire partie des 10 plus grands projets d’avenir retenus par le Commissariat général aux investissements d’avenir.

Et voici, en intégralité, le discours du Maire de Dijon :

« Je suis heureux de vous accueillir toujours aussi nombreux et de vous retrouver à l'occasion de cette nouvelle année. Chacun sait combien ce rendez-vous traditionnel que j'ai créé me tient à coeur. Nous respectons là ce qui est devenu un usage républicain. Nous partageons aussi un moment de cordialité et de fraternité. Je me réjouis tout particulièrement de rencontrer élus, acteurs économiques, sociaux, culturels, responsables associatifs, et vous tous qui êtes mobilisés, à un titre ou à un autre, concernés par la vie et le développement de notre territoire. Vous tous qui, à bien des égards, incarnez et faites vivre Dijon et Dijon métropole, avec toutes vos sensibilités, différentes, parfois contraires mais c’est ça la démocratie. Vous tous qui contribuez à dessiner son visage d'aujourd'hui, vous tous qui, par votre activité et votre dynamisme, êtes les porteurs, les acteurs et serez ambassadeurs des projets de demain. J’y reviendrai.

Vœux de François Rebsamen : Dijon, Just do it !C'est toujours avec beaucoup de plaisir que je présente à chacune et à chacun d'entre vous, en mon nom personnel et en celui du conseil municipal et du conseil métropolitain, mes vœux chaleureux, de bonne et heureuse année, pour vous-mêmes, et pour vos proches. Puissent la santé, la réussite dans vos projets personnels et professionnels, l'enthousiasme d'entreprendre, la convivialité comme moteur de la vie sociale, et surtout la fraternité vous accompagner tout au long de l’année. Je forme bien sûr le vœu d’une année 2018 clémente et sereine. Après les événements dramatiques que nous avons connus ces derniers temps et en dépit des tragédies liées aux attentats passés et des contraintes de sécurité qui s’imposent, j'ai tenu à ce que les Dijonnais puissent profiter normalement de la période traditionnelle de fêtes de fin d'année et que Dijon accueille nos visiteurs, vos familles, vos amis, les touristes, dans des conditions de sécurité optimales. Je veux, à cet instant, remercier solennellement les services de l’Etat au titre des forces de police, de gendarmerie, les militaires qui sont présents auprès des français et sur les théâtres extérieurs pour la protection et la défense de notre pays et de nos concitoyens. J’associe à ces remerciements tous les élus, tous les maires, et particulièrement ma première adjointe, Nathalie Koenders, qui siège avec moi dans la commission de sécurité que je préside, au sein de France Urbaine, l’association des grandes villes et métropoles de France.

Nous sommes aujourd’hui très nombreux, malheureusement, quelques-uns nous ont quittés en 2017, et ils manquent à cet instant. Je ne m’attarderai pas, le temps des vœux n’est pas celui des hommages, mais permettez-moi de les citer, pour ce qu’ils sont, par simple amitié, mémoire et reconnaissance : mon fidèle adjoint André Gervais, Vice-Président de la métropole en charge du tram qui vient de fêter 5 années d’immense succès, Pierre Lévêque, Jérôme Golmard, Michel Gallot, Pierre Dusserre, Maxime Berger et

Elsa Girardot et tant d’autres, chers à nos cœurs et à notre territoire. 

Je terminerai par mon ami Xavier Douroux, l’un des plus fins connaisseurs d’art contemporain au monde, qui, trop peu d’entre vous le savent réellement, a contribué au rayonnement international de Dijon et à sa renommée à travers la création du Consortium, qui perdure aujourd’hui avec l’équipe qu’il avait su constituer. »

Un territoire rayonnant

« Oui, notre territoire rayonne. Il rayonne parce que nous avons de l’ambition et parce que nous avons une vision de son développement. Les images que vous venez de visionner en attestent. Vous avez vu tout d’abord, avec gaité et légèreté, une ballade qui met en scène quelques projets et quelques talents de notre territoire, merci à Aude Fauconnier, comédienne dijonnaise, qui conduit une ballade dansante avec Thierry Caens à la trompette. Dans la foulée, vous avez découvert en exclusivité la marque territoriale Just Dijon. J’ai souhaité lancer cette marque territoriale aujourd’hui, devant vous tous. Elle témoigne de notre détermination à considérer que l’attractivité de Dijon est la carte que nous devons jouer, et du besoin que nous avons, pour demain, de présenter à travers une identité graphique moderne et dynamique, une métropole qui se tourne désormais résolument vers l’extérieur, avec l’objectif de fédérer et d’accroître notre visibilité au plan national mais aussi international. Cette marque territoriale est une nouveauté qui se déploiera progressivement dans les mois à venir et je veux inviter tous les acteurs qui participent à l’attractivité de notre territoire à devenir des ambassadeurs de cette nouvelle marque et parler d’une voix commune, chaque fois que ce sera utile ! Vous trouverez, au cours de la seconde partie de notre soirée, un stand dédié, dans la salle du cocktail dînatoire, je vous invite, nombreux, à vous y rendre et vous engager, pour l’attractivité de notre métropole. »

Voeux de François Rebsamen : Dijon, Just do it !

L’ambition de la métropole

« Laissez-moi, pour commencer, vous dire quelques mots de cette jeune métropole que nous sommes devenus depuis moins d’un an, et qui a voté sans aucune opposition juste avant Noël son projet métropolitain, c’est à dire sa feuille de route pour les années à venir. 

Je commencerai par redire que cette métropole, oui, je me suis beaucoup battu pour qu’elle existe. Je ne parle pas de se battre contre quelques opposants locaux qui dénigrent tout ce qui fait avancer cette ville. Non, j’ai beaucoup œuvré au plus haut niveau, auprès du précédent Président de la République et du premier ministre de l’époque pour que Dijon, nouvelle capitale de la nouvelle Région Bourgogne-Franche Comté, accède à ce statut. Je l’ai fait main dans la main avec le maire d’Orléans, Olivier Carré, qui est d’une autre sensibilité politique, parce que nous avons voulu, conjointement, réparer un oubli de la loi à savoir : que pas une région ne soit sans métropole ! Je l’ai fait pour Dijon, chère Marie-Guyte, mais je l’ai fait aussi pour la Région tout entière, qui a bien failli passer à côté d’une partie de son destin, car désormais la région Bourgogne Franche-Comté a une métropole en son sein !

J’ai entendu, ici ou là, certains - qui ont toujours du mal à se réjouir franchement des bonnes nouvelles - mégoter sur le fait que nous aurions obtenu ce statut « à l’arrachée ». Eh bien oui, nous avons dû convaincre, nous avons su convaincre, nous l’avons fait avec la conviction que nous avions notre place, et qu’intégrer le réseau français des métropoles est à la fois une chance et une responsabilité que nous devions saisir, que ne pas le faire eut été une erreur grave, de celles qui font prendre à un territoire tout entier, à une région tout entière, le chemin du déclin.

Ce nouveau statut reconnaît que notre ville capitale a les spécificités d’une métropole mais sachez que nous ne l’aurions jamais obtenu si nous n’avions pas été prêts à cela, si nous n’avions pas été une capitale régionale, si nous n’avions pas été au cœur d’une zone d’emploi et d’une aire urbaine de 400 000 habitants, et surtout, si nous n’avions pas, préalablement, mené à bien un travail considérable dont je veux remercier particulièrement les élus de la métropole, et les Vice-Présidents en particulier, j’en cite quelques-uns, Pierre Pribetich, 1er Vice-président, José Almeida, le maire de Longvic, Rémi Detang le maire de Quétigny, Rémi Delatte puis Jean-François Dodet comme maire de Saint-Apollinaire, mais en vérité je pense à toutes et à tous.

J’ai entendu, ici où là, dire que nous serions une petite métropole, comme s’il s’agissait d’une demie ou d’une sous-métropole : auriez-vous l’idée de dire cela de Brest, ou Nancy, qui sont plus petites que Dijon, ou de Clermont-Ferrand, Orléans, Tours, dont le nombre d’habitants est inférieur à Dijon ? Faut-il ajouter, pour clore sur le ton de l’humour, que Dijon est la 6ème métropole si l’on retient le critère des clubs de foot, ou la 1ère ex æquo avec Bordeaux, selon le classement des métropoles viticoles ?

Alors, cessons de nous diminuer, cela ne sert qu’à me rendre plus combatif. En quinze ans, nous nous sommes dotés des infrastructures qui manquaient à Dijon. Ce Zénith en fait partie, dans lequel nous nous retrouvons chaque année, le 3ème de France hors Paris par sa fréquentation. Chacun ici peut mesurer le chemin parcouru par notre volonté, mais aussi, grâce à l’appui que nous ont apporté nos partenaires, l’État, la Région mais aussi le Département et l’Europe.  

Un territoire se développe lorsque tous ses acteurs agissent main dans la main. Nous avons su le faire avec le Département présidé par François Sauvadet, développer avec la Région présidée par François Patriat, et nous continuerons à le faire avec vous Marie-Guyte Dufay, Présidente de la Grande Région. Car oui, nous avons à construire, et c’est en cours, une alliance particulière avec la région car nos destins sont liés. Je dirai même très avancé puisque nous signerons un contrat dans les prochaines semaines. Une métropole forte, c’est une Région forte. Ainsi avons-nous à organiser l’exercice de la compétence économique, car la métropole devient, de fait et de droit, le chef de file du développement économique du territoire métropolitain avec notamment les filières, l’université et la recherche, l’enseignement supérieur à quoi je tiens particulièrement. A cet égard, l’entrée en 2017 de l’Université de Bourgogne dans le classement de Shangaï est pour nous une nouvelle extrêmement prometteuse. Je salue son président et tous les membres de son conseil d’administration et de l’association Grand campus qui unit l’ensemble des directeurs de l’université et de toutes les grandes écoles de Dijon, Agrosup, Science po, la Burgundy

School of Business, l’Ecole nationale d’art, l’école supérieure de musique, l’une des 11 écoles françaises qui forme les professionnels de la musique.

Je souhaitais effectuer ce rappel car il atteste du fait que la volonté et la constance sont payants. Et si nous en sommes là aujourd’hui, c’est bien le résultat d’une action collective et d’une vision de demain que nous avons su partager. C’est ma responsabilité – c’est notre responsabilité collective - de rendre notre avenir possible et de préparer demain.

Le second point que je souhaite évoquer au sujet de la métropole, cela rejoint mon propos précédent, c’est qu’elle n’est pas au service de son seul périmètre. N’ayez pas peur. Etre métropole, cela n’est pas avoir les yeux plus gros que le ventre. C’est un statut institutionnel nouveau pour un territoire qui s’affirme avec plus de cohérence, et plus d’efficacité du service public. Mais la métropole ne vit pas sur elle même, y compris lorsqu’elle vise l’autosuffisance alimentaire, j’y reviendrai également. Elle est arrimée aux territoires sur lesquels, spontanément, elle rayonne. Elle déborde du territoire institutionnel et son rôle se situe dans un équilibre à construire avec les territoires qui l’entourent.

Le statut de métropole, certes, nous honore, mais il nous oblige également à nous transformer dans les relations avec les autres territoires. Nous ne pouvons donc rester dans nos "frontières", au contraire il faut dépasser. Les échanges entre ville et campagne se sont fortement développés et les différences s’estompent. Les opposer n’est ni juste ni réel.

J'ai proposé aux communautés de communes mitoyennes une alliance des territoires, de façon à ce que ces zones périurbaines, aux portes de Dijon, se développent harmonieusement avec l’agglomération. Proches de Dijon, ces territoires et leurs populations ont parfois l’impression d’être abandonnés par la grande ville et de ne pas bénéficier de son rayonnement, dans le Val de Saône notamment. Cette zone périurbaine doit pouvoir se développer harmonieusement, avec des commerces sur place, des entreprises aussi. Plus que jamais, nous avons le devoir de dynamiser le développement de nos territoires et donc dynamiser la croissance pour maintenir et favoriser les emplois. Nous nous devons de jouer pleinement notre rôle de métropole, en lien avec les autres villes de la région - Besançon ou l'arc sud regroupant Chalon-sur-Saône, Mâcon et la communauté urbaine Creusot-Montceau avec lequel nous avons engagé des collaborations actives, et que Dole souhaite désormais rejoindre.

Ce travail, auquel nous nous sommes attelés, j’ai la volonté de le réaliser en projetant sans cesse, notre regard, le plus loin et le plus haut possible pour toujours accroître le rayonnement de Dijon à une échelle sans cesse plus grande ; dans une vision annonciatrice de l'avenir qui associe les ressources de notre territoire, le talent de ses habitants, leur histoire et leur culture.

La capitale régionale possède sur son territoire des équipements et structures culturelles dignes d'une métropole. Au cœur de la ville, autour d'une cour historique et transfigurée, le musée des beaux-arts fait l'objet d'un programme de rénovation et d'agrandissement de 60 millions d'euros. La seconde phase du projet s'achèvera en 2019. Notre territoire disposera alors de l’un des plus grands musées d’art à la hauteur de ses collections, au bénéfice des habitants et des visiteurs. C’est sans doute l’un des chantiers dont je suis le plus fier, vous en avez vu quelques images dans le petit film précédant. Son ouverture sera une grande fête, rendez-vous en 2019.

Vous le savez tous, Dijon bénéficie, ce qui est exceptionnel, d'une double inscription au patrimoine mondial de l'humanité au titre des Climats du vignoble de Bourgogne pour son secteur sauvegardé et au titre du Repas gastronomique des Français.

Vous le savez aussi, grâce à cette double inscription, et surtout par son dynamisme et son attractivité, notre centre-ville est classé zone touristique internationale depuis juillet 2016.

Le tourisme, c’est l’une des cartes maîtresses de Dijon. Notre ville est 9ème du classement dans la catégorie des villes françaises, hors Paris bien sûr, à accueillir le plus de touristes étrangers dans ses hôtels. Beaucoup seront étonnés d'apprendre que Dijon reçoit chaque année la visite 3 millions de touristes. Avec les projets en cours, je pense notamment à la Cité internationale de la gastronomie et du vin et à la rénovation du musée des beaux-arts, ce chiffre ne peut qu'aller croissant. Notre ville totalise 60 étoiles au guide vert Michelin. Son rédacteur en chef mentionne que Dijon est devenue, je le cite, « une destination d'envergure européenne ». En seulement deux saisons, le brunch des Halles, chaque dimanche de mi-mai à fin septembre est un succès considérable. Pour 2017, il a attiré plus de 10 000 personnes, grâce aux chefs de Dijon et de la Bourgogne-Franche-Comté qui jouent le jeu. Les travaux de la cité internationale de la gastronomie et du vin avancent à un bon rythme, vous voyez le chantier mené par Eiffage ; tous les permis de construire sont délivrés et s’ils ne sont pas attaqués par ceux qui s’obstinent à faire obstacle au projet, nous tiendrons le calendrier.

Bref, Dijon se porte bien, et tous ces signes nous font dire que rien n'est le fruit du hasard, mais bien celui d'une politique volontariste, dans tous les secteurs de l'action publique, pour faire de notre cité une grande capitale de l'art de vivre et une incontournable destination touristique. C'est une réalité aujourd'hui pour ceux qui connaissent Dijon ou pour ceux qui n'y sont pas venus depuis quelques années. Ils découvrent une véritable métropole à taille humaine, une ville déjà transformée et qui a encore de nombreux projets à mener, une ville qui bouge et qui a retrouvé aussi son âme. »

 

La commune, espace de proximité et de confiance

« Mesdames, Messieurs, au fil des sondages, des témoignages et des scrutins, nos concitoyens réaffirment imperturbablement un attachement profond à la commune, et cet attachement est construit sur quelque chose d’irremplaçable, c’est la confiance. Partout en France, cet espace de solidarité et de projet a démontré son efficacité, et qu’il peut être un espace de proximité et de confiance. Dans notre démocratie en crise, l'institution communale est l'outil irremplaçable d'accès à la citoyenneté, au service public universel et au développement territorial. Face à la mondialisation féroce, face à l’hyper puissance de la finance, face à la vague de néolibéralisme qui déferle sur nos pays menaçant jusqu'à l’avenir même de notre planète, dans ce monde où la minorité qui détient déjà l’essentiel de la richesse mondiale ne cesse de s’enrichir pendant que des millions d’êtres humains vivent dans la pauvreté et luttent pour leur survie, les communes, les collectivités offrent cet espace de confiance et d’action locale qui rassure et ouvre des perspectives.

De 2011 à 2017, les collectivités locales, bien souvent décriées et montrées du doigt médiatiquement par le pouvoir central ont effectivement sans trop barguigner participé au nécessaire effort collectif de redressement des comptes de la nation tout en essayant de maintenir un niveau d’investissement bénéfique pour le pays. Mais ce qu'elles ont accepté, notamment sous le quinquennat de François Hollande, qui je vous le rappelle, a débuté dans les pires conditions économiques pour la France, elles ne l’acceptent plus aujourd'hui car les temps ont changé et la donne économique aussi. Alors qu’en 2011-2012 le déficit budgétaire de l’État dépassait allègrement les 5 % et que la croissance était atone - à peine plus de 0% - nous plaçant sous les fourches caudines de Bruxelles, aujourd'hui, et on doit s’en réjouir car c’est une chance pour la France, le déficit budgétaire se situe sous les fameux 3 % imposés par l’Union européenne avec le retour d’une croissance de 2% sur les douze derniers mois.

Mais je le déplore, un malentendu est en train de s’installer entre les collectivités locales et le gouvernement malgré toute l’habilité médiatique du Président de la République.

En mars dernier, devant l’Assemblée des maires de France, le candidat Emmanuel Macron, s’était fait quelque peu chahuter en annonçant qu’il demanderait, s’il était élu, un nouvel effort de 10 milliards d’euros aux collectivités locales.  Mais « en même temps », c’est un effort non pas de 10, mais de 13 milliards d’euros qu’il demande en réalité à ces mêmes collectivités qui n’en peuvent plus... 

Et pourtant, dans un cadre économique plus que contraint, face à un État le plus souvent impuissant à contrer les effets néfastes d’un capitalisme financier mondialisé, nos villes non seulement produisent l’essentiel de la richesse de notre pays mais sont aussi espaces où s’exercent la solidarité et la fraternité.

Le renouveau démocratique de notre pays viendra de nos territoires, là où on peut penser local et agir global à condition que l’État ne nous entrave pas dans notre action. Dans de nombreux domaines, nous assistons à une forme de recentralisation que les maires ont du mal à accepter. Oui, une République décentralisée implique la conjugaison des efforts de l'Etat et des collectivités locales pour soutenir les dynamiques et apporter les solidarités dans les territoires qui sont en pleine mutation et vivent de profonds changements. Changements parfois subis mais souvent, aussi, changements choisis, avec la volonté clairement assumée de prendre son destin en mains, comme nous le faisons ici, à Dijon.    

La ville est faite pour donner de la qualité de vie, non pour étouffer la vie, non pour la contraindre. La ville est faite pour rendre la vie plus facile. Dans l'histoire, il n'y a pas de villes réussies qui ne soient construites à partir de l'homme et pour lui. C'est parfois l'oubli de ce principe qui a conduit certaines de nos grandes villes à cette sorte de démesure qui rend la vie si dure à certains habitants. Ceux-là subissent parfois les nouvelles formes de servitude et d'aliénation qui accompagnent malheureusement les plus grands progrès.  Or la ville est un espace commun, au sens fort et noble de cette expression. L'espace commun, c'est celui sur lequel tout le monde se retrouve. C'est le lien qui unit les uns aux autres.  Contre tout ce qui joue en faveur de la séparation, nous devons encourager cet enjeu premier : relier les hommes entre eux, relier les quartiers périphériques au centre plus ancien de notre ville, relier les territoires. C'est un très noble but, éminemment politique, qui s'appuie sur une conviction, celle de l'absolue nécessité d'un espace partagé dont chacun se sente responsable, fier et citoyen. C’est notre volonté à Dijon, celle d’une métropole à taille humaine.

Voilà un beau et grand défi. Bâtissons ensemble cette ville où chacun puisse tout simplement être heureux de vivre. C'est une question d'imagination, de volonté et d'intelligence collective. C'est une question de méthode, et le travail réalisé me donne confiance en notre capacité d’aborder l’avenir. »

Vœux de François Rebsamen : Dijon, Just do it !

Dijon, une métropole en expansion

« Avec vous, avec l'ensemble de mon équipe municipale, nous avons l'ambition que Dijon, riche d'un patrimoine d'exception, soit également une ville moderne, gaie, chaleureuse, douce à vivre pour ses habitants, une ville qui relève avec succès les défis d'aujourd'hui et de demain.

Certainement, en ce début d’année, avez-vous tous eu connaissance des chiffres de l’INSEE. Notre métropole continue de gagner des habitants, 7 000 en cinq ans, un record en Bourgogne Franche-Comté. Nous sommes en passe d’atteindre les 160 000 habitants à Dijon, et 258 000 à l’échelle de la métropole. Après Strasbourg, Dijon est la ville du Grand Est la plus dynamique. A cette dynamique, je veux associer toutes les communes de la métropole. Même celles qui parfois perdent des habitants. Tous ensemble, nous en gagnons. Je dois vous dire que c’est une grande fierté. Si cette progression démographique est un facteur d’attractivité et de cohésion de notre bassin de vie. Notre centre-ville ne se vide pas, et en plaçant le développement de Dijon sous le signe de la qualité de vie, nous avons évité cette fuite connue naguère et qui frappe encore nombre de grandes villes françaises. Je vous avais dit : nous préparerons l'avenir.

Dijon, faisant mentir bien des mauvais prophètes, se place à l'heure des comptes dans le club des villes qui gagnent. Elle confirme son rang de grande cité, son rôle de capitale régionale. Une autre enquête récente classe Dijon dans le top 3 des villes où il fait bon habiter. J'en suis heureux pour notre ville dont les résultats portent un message fort en cette période de doutes : il est possible d'aller plus loin. Il est possible de choisir l'optimisme contre le laisser-faire. Il est possible d'agir et de progresser.

Cette dynamique, nous en récoltons les fruits parce que nous l’accompagnons, principalement en matière de construction de logements. Oui, il faut construire. Et le logement, dont la politique est malmenée aujourd'hui au plan national, demeure notre préoccupation première, car si la demande des jeunes est tout particulièrement forte, celle des familles est permanente. Il nous faut construire de nouveaux logements, accessibles financièrement pour tous les revenus, en location ou en propriété.

D’abord, sachez que, je vous le rappelle, la loi impose de proposer au moins 20% de logements sociaux. Nous étions à 11% en 2001. Nous avons beaucoup, beaucoup construit pour rattraper le retard. Nous sommes depuis le 1er janvier à 19,13%. Malgré cette progression, cela nous coûte encore environ 1 M€ de pénalité chaque année. 15 000 logements ont été construits depuis 2001, 2 581 logements ont été autorisés à Dijon en 2017, 3 319 à l’échelle de Dijon métropole, un record. Le temps écoulé entre l’autorisation du permis et sa mise en chantier, qui était de 1 an en 2014, est tombé à 6 mois en 2017. C’est bon pour les Dijonnais et pour l’économie. De nouveaux quartiers voient le jour, sur des terrains qui étaient devenus des friches industrielles (Lejay-Lagoute, ex-abattoirs...), hospitalières (hôpital militaire Hyacinthe Vincent) ou militaires (Petit-Creuzot, Junot, Heudelet, Arsenal). Le taux de vacance des logements est de 7,6% soit 2 points de moins que la moyenne nationale.

Ces données, mesdames et messieurs, ne doivent rien au hasard. Elles sont le fruit de l’attractivité de la métropole, et d’une politique urbaine qui croise maitrise foncière, gestion de l’aménagement et des modes de déplacements, exigence architecturale, environnementale et énergétique et diversité de l’offre en logements.

Les opérations de renouvellement urbain des quartiers des Grésilles, de Via Romana (Stalingrad) et de la Fontaine d'Ouche donnent lieu, avec l'aménagement de nouveaux espaces et équipements publics, à la réalisation de beaux programmes. Dijon- métropole s'attachera dans l'avenir à poursuivre la dynamique à l'oeuvre en matière de mixité d'habitat et de rééquilibrage territorial de l'offre de logements à loyer modéré sur notre bassin de vie afin de répondre aux besoins de nos concitoyens. Et pour chaque m2 de construction, la ville s'engage à développer l'équivalent en espaces verts. C'est comme cela que je conçois l'aménagement du territoire qui doit être placé au service de ses habitants, pour une meilleure qualité de vie.

Il y a aussi des défis qui sont plus immédiats, je pense notamment à la défense du pouvoir d'achat des Dijonnais. Je lis leurs courriers et je perçois leurs attentes de la manière la plus pressante. Il appartient à notre municipalité d'entreprendre ce qui est de sa compétence pour soulager fut-ce partiellement, le budget des familles dijonnaises. Nous l'avons fait en n'augmentant pas les impôts et en baissant le prix de l'eau (pour 120 m3 d'eau, 4,23 euros en 2016 ; 4,11 en 2017 ; 4,03 euros en 2018).  Cette baisse se poursuivra. Nous le faisons aussi avec les repas proposés dans nos restaurants scolaires. Depuis 2010, la restauration scolaire est facturée sur la base du taux d'effort, c'est à dire un pourcentage du revenu des familles, avec un plancher et un plafond. Pour un coût de revient de la pause méridienne (repas et animations) de près de 13 euros, les tarifs appliqués aux usagers dijonnais sont de 1,13 euros par repas au minimum et de 6,62 euros au maximum. Le montant moyen facturé par repas s'établit en 2017 à 3,37 euros. Alors que le coût réel par heure dans les crèches municipales est de 6,92 euros, l'usager ne paye que 1,38 euros. La tarification au taux d'effort s'applique aussi dans les accueils d'enfants périscolaires et extrascolaires. L'octroi de bourses a lieu pour les familles les plus en difficulté pour les classes découvertes de leurs enfants. La municipalité a, depuis 2005, mis en place une tarification spécifique pour les personnes dont les revenus sont limités et qui souhaitent accéder à un repas complet livré à domicile.  

Dans le cadre de sa politique sportive, la Ville a mis en œuvre des moyens importants afin de permettre au plus grand nombre d'accéder à la pratique sportive. Elle propose ainsi un catalogue d'activités variées et accessibles au plus grand nombre en basant la tarification sur les revenus des familles. Avec près de 10000 séances sportives proposées par an, les Dijonnais aux revenus les plus modestes peuvent donc pratiquer un sport régulièrement.

Nous avons voulu que l'inscription à la bibliothèque municipale soit gratuite pour tous, quel que soit l'âge ainsi que l'accès aux musées. Au Conservatoire à Rayonnement Régional, le taux d'effort a été retenu en 2013 comme critère de calcul privilégié des tarifs, en ce qu'il permet de tenir compte de la situation de chaque usager.   

Tous les ans, la Ville soutient les étudiants modestes et attribue des bourses municipales en contrepartie de 8 heures de mission dans une association labellisée par la ville. Elle en recrute aussi pour assurer l'encadrement des enfants ainsi que l'animation dans les restaurants scolaires et pendant les temps d'activités périscolaires. Elle a choisi de rejoindre en 2016 le dispositif expérimental « Tapaj ». Durant l'été, 31 jeunes en errance ont accepté de travailler sur des chantiers d'entretien d'espaces verts.  Nous avons été convaincus par ce travail social : il rend une utilité à ces jeunes, il réhabilite leur image de soi, et auprès des populations.  

Je pourrais multiplier les exemples d'une politique sociale volontariste, mais je ne souhaite pas être trop long, et terminer ce chapitre avec un coup de chapeau particulier pour la vie associative. Dijon n’est pas la seule collectivité à mettre la vie associative en exergue et à l’honneur et je salue toutes celles qui le font. Ici, nous comptons sur le territoire plus de 2000 associations. Dans tous les domaines, elles sont de formidables vecteurs de solidarité, d’initiative, de créativité et de dévouement et je tiens à exprimer à tous les bénévoles qui s'engagent au quotidien un grand merci. Leur rôle est indispensable à la préservation et à la qualité du lien social. Ce lien que nous avons avec les associations, principalement via la maison des associations, - merci à ses dirigeants, merci à Claire Tomaselli qui assure la fonction d’élue déléguée à la vie associative - se renforce par le travail que toute l'équipe municipale effectue chaque jour, notamment pour dynamiser la ville centre, développer la solidarité entre tous les quartiers, jouer résolument la carte de l'ouverture au monde. Ca n’est pas pour rien que l’on parle habituellement de « tissu associatif ». Je crois que la vie associative, c’est ce qui tisse la fraternité. Nous sommes tous, ici, des responsables politiques, des chefs d’entreprises, des citoyens, des salariés, des syndicalistes, des consommateurs. Mais en plus de cela, nous sommes bénévoles ou adhérents de ces milliers d’associations, de quartier, sportives, culturelles, patrimoniales, de protection de l’environnement, d’aide aux devoirs scolaires etc. dont le but est social et non lucratif, c’est à dire qui affirme clairement où se situe la priorité. »

Trois grand projets pour Dijon

« Pour finir, j’aimerais évoquer trois grands projets qui me tiennent particulièrement à cœur pour une métropole qui soit un territoire de confiance et de proximité, en développement, attractif, innovant et solidaire.

Le premier s’appelle « On Dijon », il s’agit du projet, à l’échelle de Dijon métropole, de gestion centralisée de l'espace public. Bien sûr, aujourd’hui, toutes les villes sont connectées ou bien ont l’ambition de l’être. En quelques mots, je veux vous dire l’originalité et l’unicité du projet de Dijon, qui tiennent à la fois dans son périmètre et dans son ampleur.

C’est extrêmement complexe et ambitieux sur le plan technologique, et c’est la raison pour laquelle l’appel d’offres que nous avions lancé, remporté par un consortium conduit par Bouygues associé à Edf-Cité-Lum, Suez et Cap gémini, a suscité les convoitises des plus grandes entreprises du monde. C’est un contrat sur 12 ans, qui s’élève à 105 millions d'euros en investissement et en fonctionnement. Il s’agit donc d'optimiser et de mutualiser la plupart des équipements techniques des 24 communes. Un poste de contrôle centralisé remplacera, dès 2018, les 6 postes de contrôle actuels. Il commandera à distance feux de circulation, éclairage public, vidéo-protection, service de voiries...   C'est la première fois qu'un projet de cette envergure voit le jour en France, et dans le monde, salué comme tel. J'ai reçu avec fierté, le 9 novembre dernier à Paris, la Marianne d’Or de la ville e-intelligente qui récompense cette politique novatrice positionnant notre capitale régionale comme un leader en matière d’innovation numérique. Elle distingue aussi l’ambition des élus métropolitains de créer de nouveaux liens avec leurs concitoyens en leur donnant l’envie d’être acteurs de l’espace public. Elle représente en outre un levier d'attractivité et d'innovation au bénéfice des entreprises et des start-up, car, c’est aussi une originalité du projet, les données produites seront ouvertes et mise à disposition de la créativité des porteurs de projets.

Le second, c’est celui de l’autosuffisance alimentaire. Nous avons inscrit ce grand dessein dans le projet de la métropole. Il a plusieurs volets, c’est un projet de longue haleine, qui nous projette sans doute jusqu’en 2030. Là encore, je crois que l’ampleur et l’ambition de ce projet sont sans équivalent. C’est ce qui nous a permis de candidater dans le cadre de l’appel à manifestation d’intérêt « TIGA » - TIGA pour Territoire d’Innovation et de Grande Ambition, lancé par le gouvernement. Nous nous sommes lancés, avec tous les acteurs du système alimentaire du territoire, avec les agriculteurs, avec les chercheurs, avec les ingénieurs, dans un projet intitulé « Dijon, territoire modèle du système alimentaire durable de 2030 », que je suis allé défendre à Paris devant un éminent jury, et qui nous a valu de passer une première sélection, puis une seconde, le Premier ministre en a fait l’annonce pas plus tard que vendredi dernier et nous pourrons recevoir jusqu’à 400 000 € pour consolider notre projet et espérer, in fine, faire partie des 10 plus grands projets d’avenir retenus par le Commissariat général aux investissements d’avenir. Très peu de villes en France, voire en Europe, se sont lancées dans ce défi. Cela prendra dix ans, peut-être vingt dit même le Président de la Chambre d’agriculture qui fait partie de nos partenaires. Concrètement, il s’agit de maraîchage, de diversification des productions, de reconquête du vignoble dijonnais, du projet d’une légumerie que nous co-construirons avec le Département, probablement à Chenôve, de la création d’un label « Dijon-agro-écologie ». Vous le voyez, ce projet très ambitieux est large. Il vise à faire de Dijon métropole une terre d’excellence dans le domaine de l’agro-écologie, du goût, de la nutrition et de la santé. Il prend appui, bien sûr, sur la Cité internationale de la gastronomie et du vin, sur le pôle d’innovation agricole Vitagora, sur Agronov, sur la Food’tech.

Ce projet TIGA – c’est son nom de code – est en parfaite adéquation avec l’un de nos autres grands projets : Dijon, métropole viticole. Vous l’entendez, cela sonne de manière très agréable aux oreilles. Mais cela va très au delà d’une simple musique. C’est du concret. C’est parti, nous sommes entrés dans la phase de reconquête. Nous plantons de nouvelles vignes qui demain formeront l’appellation Côte de Dijon sur les quelque 300 hectares inclus dans le périmètre de l’appellation d’origine bourgogne et identifiés sur notre territoire. Notre stratégie de développement de la viticulture aux portes de la ville s’inscrit dans notre volonté de maintenir une agriculture périurbaine forte et respectueuse de l’environnement. Les systèmes naturels sur lesquels repose le développement économique et humain de nos sociétés continuent à se dégrader à une vitesse jamais observée auparavant. Pour reprendre le titre d'un ouvrage, la biodiversité doit aujourd'hui faire l'objet d'une reconquête ! Nous voulons faire en ce domaine de Dijon un exemple. Si l'on m'avait dit que j'encouragerais un jour sur ses plateaux les cultures du cassis, de la truffe de Bourgogne, des lentilles, de la moutarde, mais aussi la reconstitution de corridors écologiques et la mise en place de ruchers « sentinelles de l'environnement » ! J’ai fait le point cette semaine, sachez que nous sommes, réellement, à 23,85% de bio en masse financière dans les cantines publiques de Dijon à la fin 2017.

Cet engagement pour la biodiversité, pour l’écologie urbaine, qualité de l’eau, chauffage urbain, réduction de la consommation énergétique, c’est ma conviction et ma volonté. Mais c’est aussi grâce à l’apport très constructif des élus écologiste de Dijon et de Dijon métropole que je veux saluer de leur engagement et de leur sens du collectif, ici à Dijon. La reconquête du vignoble, l’agriculture péri-urbaine, la protection des ressources naturelles et de la biodiversité, c’est un projet très fédérateur pour nos communes de la métropole, et pour toute la population.

Le 3ème et dernier sujet dont j’aimerais vous faire part concerne l’enseignement supérieur. Je crois profondément à l’économie de la connaissance et à la société du savoir, à la recherche et à l’intelligence de l’éducation. Je veux faire du soutien à l’enseignement supérieur et à la recherche un pilier de notre projet métropolitain. Dijon compte 34 000 étudiants. L’Université de Bourgogne, est-il nécessaire de le redire ici, a notre soutien et même davantage. Je le dis au Président Bonin. Les établissements d’enseignement supérieur de

Dijon métropole ont notre soutien et nous avons en ce domaine, de grands projets. Dès l’an prochain, nous accueillerons sur notre campus deux grands établissements d’enseignement supérieur : ESEO, Ecole Supérieure d’Electronique de l’Ouest qui après Angers, Paris et Shangaï, ouvre une école à Dijon, et dans la foulée l’ESTP, Ecole Spéciale des Travaux Publics de Cachan qui, comme Sciences Po dès 2001, ont choisi notre métropole. Nous travaillons enfin à l’implantation de l’école d’architecture qui manque à la Région. C’est là encore en très bonne voie avec Nancy. 

Vous le constatez, Dijon a la vitalité d'une métropole en devenir, l'image d'une ville à la fois innovante et attachée à son histoire, ouverte sur le monde et fière de ses racines.    

Mesdames, Messieurs, il semblerait que depuis quelque temps, le thème de l'engagement ait quelque peu déserté les conversations. C'est sans doute que dans les temps que nous vivons, l'impression générale est pour beaucoup celle de l'impuissance pour ne pas dire celle du désarroi, l'une nourrissant l'autre. Face à la menace terroriste permanente, face à la mobilisation populiste dans les plus grandes démocraties, face aux guerres qui répandent la souffrance et qui menacent les équilibres du monde, la même question revient, lancinante : Que pouvons nous faire ? La vérité est que nous pouvons agir. Cela s'appelle justement s'engager.

J'aimerais ici réhabiliter cette belle idée de l'engagement, trop souvent dévoyée. La politique a toujours été le fruit de toutes les passions. Et la passion pour la politique est une nécessité sans quoi il est impossible de convaincre, de défendre ses idées avec force, ni d'agir dans l'intérêt des citoyens que l'on représente. Je crois beaucoup à cette phrase d'un célèbre poète roumain (Mihai Emminescu), affirmant que « si les passions abaissent, la passion élève ».  

Il n'y a pas, selon moi, de tâche plus exaltante, plus gratifiante que de consacrer son énergie, sa vie, à l'intérêt général. Ce qui a provoqué mon engagement en politique, c'est mon indignation devant les inégalités, les injustices et les discriminations. J'ai voulu et je veux toujours les combattre sous toutes leurs formes. Ce combat est loin d'être gagné. L'abandon progressif de cet impérieux combat est sans doute à l'origine d'une forme de coupure entre la politique et nos compatriotes.  

Mon engagement, s'il a pris des formes diverses, est toujours resté guidé par le désir d'améliorer le sort d'autrui, et s'est très vite concrétisé dans la volonté d'agir pour ma ville, pour Dijon et ses habitants.

Etre maire, c'est porter le vivre ensemble et les valeurs de liberté, d'égalité et de fraternité au quotidien. Il y a aussi toutes celles et tous ceux qui me disent et m'écrivent que notre ville a de plus en plus d'allure, qu'elle est agréable à vivre et belle comme tout. Des compliments justifiés que la cité des Ducs reçoit, il est légitime que chacun d'entre vous prenne la part qui lui revient. Car sans vos efforts, rien ne serait possible. Je voudrais particulièrement vous exprimer la reconnaissance des Dijonnais.  Beaucoup d'entre vous ont choisi de donner leur temps et leur énergie pour être aux côtés d'hommes, de femmes et d'enfants qui souffrent et qui parfois ont perdu espoir. A travers votre engagement, vous apportez une pierre essentielle à la cohésion de notre ville. L'engagement doit être au cœur de ce qu'une société peut offrir à une génération. S'engager, c'est aussi mener le combat contre les idéologies néfastes, s'efforcer sans relâche de convaincre pour tenter de faire partager ses idéaux et donner un sens à sa vie.

Ce dont le monde actuel a le plus besoin, ce sont ces valeurs universelles qui ont pour nom le sens de la responsabilité, l'esprit de tolérance et donc de démocratie, le respect de la liberté d'opinion. Une ville qui n'a pas de valeurs communes, n'a aucune chance de réussir, ni de souder les citoyens entre eux. Tout au long de la vie, la politique municipale doit accompagner les Dijonnais depuis le premier âge, la petite enfance, jusqu'au grand âge, celui des personnes âgées dépendantes. Je dirais que l'on doit apprendre à donner autant qu'à recevoir.

Malgré la crise, malgré la paix malmenée un peu partout dans le monde, malgré tout cela, veillons à ce que nos soucis ou nos bonheurs personnels ne nous enferment pas sur nous-même dans un individualisme réducteur. Car le bonheur, c'est aussi l'autre, les autres, dont on porte les difficultés dans une solidarité qui renforce à la fois celui qui la reçoit et celui qui l'offre. Oui, cette solidarité permet un authentique développement et en même temps prouve qu'il est possible de changer les choses.

L'année 2018 doit être celle de la solidarité active entre les territoires et entre les hommes qui y vivent. Je souhaite tout particulièrement que la solidarité sans laquelle rien de profond ni de durable ne se construit demeure une exigence commune. Beaucoup, je le sais, en ont et en auront encore tant besoin. Etre solidaires, au quotidien, dans nos quartiers, dans notre ville, c'est important. Plus que jamais, je souhaite, en ce début d’année, que nous nous en souvenions : c’est une exigence essentielle pour partager le bonheur de vivre ensemble, pour qu'une ville ait une âme, pour éviter les clivages des générations et des origines, pour que le respect d'autrui redevienne une valeur partagée.

Je suis devant vous pour réaffirmer le droit à l'espoir, pour montrer l'horizon, pour définir les objectifs et les choix, pour que demain soit meilleur qu'aujourd'hui. Je forme le voeu pour que tous ensemble, élus, personnels territoriaux, acteurs économiques, associatifs, habitants, conjuguions nos forces pour que vive et réussisse Dijon.

A vous, conseillers municipaux et communautaires, je redis que c'est une chance, un privilège que de servir sa ville. C'est une mission exigeante et exaltante. N'ayez pas d'autre but que d'en être dignes.   Les ambitions sont légitimes, mais ne doivent pas être personnelles, seuls les projets collectifs doivent être au cœur de nos préoccupations.   

Je veux vous redire ce soir la fierté que j'ai à agir avec vous au service de Dijon. Dijon est une belle et grande ville, une ville fière des valeurs qu'elle porte, une ville généreuse, une ville où la mixité sociale est acceptée et appliquée. Une ville où l'ouverture à l'autre l'emporte sur la tentation du repli. Je ne veux me consacrer qu'à une seule chose : rassembler les Dijonnais autour d'une ville où chacun trouve sa place, où personne n'a peur de l'autre, où la diversité est vécue non comme une menace mais comme une richesse. En ma qualité de maire, je suis le garant de la cohésion de notre communauté et je veillerai à ce que la municipalité défende avec fermeté l'ambition sociale, culturelle et économique, que nous avons su créer pour le respect des droits et devoirs de chaque citoyen de Dijon.

Mesdames et messieurs, la création des métropoles a été voulue par l’Etat avec pour objectifs de renforcer les territoires et d’œuvrer au redressement de la France. Pour moi, créer la métropole et la réussir, c’est atteindre les objectifs de développement, d’innovation mais aussi de cohésion sociale. A cet égard, sur notre territoire, le développement ne peut pas se faire sans que, concomitamment, nous agissions pour assurer la cohésion de toute la métropole, c’est à dire de l’ensemble de nos communes, quelle que soit notre taille, qui va de Flavignerot à Dijon. Nous sommes riches d’une diversité remarquable. Elle doit être porteuse d’un développement de qualité.

Nous avons des atouts pour cela. Et aujourd’hui, nous sommes unis à travers cette métropole dans une logique supplémentaire d’attractivité, de rayonnement et de solidarité, tournée vers l’extérieur, portant de grands projets qui contribuent au rayonnement de  la Côte d’Or et de la région. Nous en sommes le cœur. Et la fonction cardiaque, c’est une responsabilité particulière. C’est celle de l’irrigation. Pas n’importe quelle irrigation : celle de tout le corps, de tous ses membres, de tous ses organes. Et la fonction sanguine dont le cœur est le moteur, et bien elle ne fonctionne pas à sens unique mais dans la réciprocité, le professeur Yves Cottin, président de la commission médicale d’établissement du CHU de Dijon ne me démentira pas.

La force d’un territoire, c’est lorsque tous ses acteurs se complètent et travaillent main dans la main, en réseaux. Une ville et une métropole à taille humaine, c’est un territoire qui regorge de compétences dans lequel chacun a sa place et partage une ambition, celle de la réussite et du bien-vivre ensemble, et qui table sur l’intelligence collective.   C’est ma volonté, c’est le sens des projets dont je vous ai parlé.

Que tous ceux qui ont un projet et que tous ceux qui sont blessés par la vie ou désorientés se disent qu'un avenir est possible. Je suis sûr que chacun aura à cœur de prendre sa part dans sa construction et qu'ainsi nous préparerons une société plus humaine, plus juste et plus fraternelle. Je formulerais, si vous le permettez, un vœu plus personnel, celui que nous restions attachés à ces vraies valeurs de notre République qui sont notre bien commun, que nous bâtissions ensemble une ville dans laquelle chacun ait le sentiment de se sentir écouté et respecté.

 « J'avancerai, pour reprendre le propos d'un ancien Président de la République (François Mitterrand), sans jamais me lasser sur le chemin du pluralisme qui est la confrontation des différences dans le respect d'autrui ».

Maire de tous les Dijonnais, Président d’une métropole et à ce titre aux côtés des maires et des citoyens de nos 24 communes, je veux apporter dans la conduite de notre belle institution les élans du coeur sans lesquels il n'est pas de vie ensemble.

Mers chers amis,

Faisons de 2018 une année riche de succès pour notre ville et pour notre métropole, mais aussi une année de progrès durable dans laquelle la solidarité et la fraternité sont les valeurs cardinales qui s’imposent à tous, et en particulier aux gagnants de la vie, pour soutenir les plus fragiles.

Belle et heureuse année à toutes et à tous ! »

 

Vœux de François Rebsamen : Dijon, Just do it !

 

 

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