15 ans... pour ressusciter l'église St Julien, la plus ancienne église templière de Côte d'Or !

15 ans... pour ressusciter l'église St Julien, la plus ancienne église templière de Côte d'Or !

Info+ :

Mairie de Bure-les-Templiers

1, rue de la Rivière
21290 Bure-les-Templiers

Téléphone : 03 80 81 04 65
Fax : 03 80 81 30 11
E-mail : mairie.bure-les-templiers@wanadoo.fr

Horaires Le mardi de 09h00 à 12h30

Accueil téléphonique : Le lundi de 13h30 à 16h30 et le vendredi de 9h à 12h30 
Le jeudi : de 09h00 à 12h30

 

Docteur en Archéologie, spécialiste des implantations des ordres du Temple et de l’Hôpital en Normandie et en Bourgogne, Michel MIGUET s’intéresse ici à la maison de Bure, la plus ancienne et l’une des plus importantes commanderies bourguignonnes.

Il consacre une étude historique et archéologique à l’ensemble de cette baillie – chef-lieu de commanderie et dépendances, depuis sa fondation jusqu’aux dernières restaurations entreprises.

En se fondant sur la documentation disponible, l’auteur montre comment à partir de dons reçus, souvent sollicités, puis d’achats et d’échanges, les Templiers ont établi des domaines vastes et diversifiés dans le but ultime de fournir les fonds nécessaires à l’entretien de l’armée templière combattant en Orient.

Si les hommes n’ont bien souvent laissé d’autre trace que leur nom, quelques personnalités fascinantes se dessinent toutefois parmi les frères du Temple, à travers les témoignages recueillis lors du célèbre procès qui se déroula de 1307 à 1311.

À la suppression de l’Ordre (1312), ses biens furent dévolus aux Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem qui les ont conservés jusqu’à la Révolution. C’est grâce aux procès-verbaux dressés lors de visites prieurales hospitalières que l’évolution de la baillie de Bure et de ses terroirs a pu être partiellement reconstituée.

Fort heureusement, malgré l’action dévastatrice du temps mais aussi celle des hommes , de remarquables vestiges des constructions des deux ordres ont pu parvenir jusqu’à nous.

 Michel MIGUET

 


22 novembre 2018

Niché au cœur du Pays Châtillonnais, dans le futur 11ème Parc National de Forêts en Champagne et Bourgogne, le village de Bure les Templiers s’enorgueillit de 143 habitants et d’un patrimoine très préservé. Et c’est ici que se trouve une curieuse église, dotée d'une tourelle, abritant la pierre tombale d'un chevalier, commandeur des Hospitaliers. Classée monument historique en 1902, elle faillit bien s’effondrer et mourir de sa belle mort. Mais c’était sans compter avec monsieur le maire, jean Charles Colombo, son conseil et les dizaines de donateurs qui se sont voués à la cause d’un sauvetage quasi hors norme.

Car si d’autres chapelles templières subsistent dans le Châtillonnais, aucune n’est aussi ancienne que celle-ci et dans aucune des autres la succession des ordres, du Temple puis de l’Hôpital de Saint Jean de Jérusalem, ne se marque aussi clairement dans l’architecture. A Bure les Templiers, la nef et son bas-côté, le cœur, le clocher, à l’exception de la flèche, sont romans et templiers, les deux traversées accolées au cœur sont quant à elle gothiques et hospitalières.

Quelques transformations ont changé l’aspect de l’édifice, sans cependant toucher à l’essentiel. On procéda à la modification de la toiture dont un pan unique coiffe le vaisseau central et collatéral, couvrement de la nef par des voutes d’arrêtes au XVIIIème siècle, ajout d’une flèche au clocher en 1852. L’église de Bure présente donc un grand intérêt, à la fois archéologique et historique, confirmé par la présence de dalles tumulaires médiévales des deux ordres. La présence à l’intérieur d'autres dalles funéraires des deux ordres confirme son intérêt historique et son mobilier liturgique fait l'objet d'une inscription à l'Inventaire général du patrimoine culturel ainsi que de nombreux bâtons de procession, une peinture monumentale du 19ème représentant saint André, un tableau du 20ème représentant le Christ et la Cananéenne et aussi une belle statuaire avec saint Pierre, saint Julien et un Christ en croix.

Transmettre un tel patrimoine aux générations à venir nécessitait une restauration complète tout en préservant l'âme et le caractère de cet édifice religieux unique, tout en le ramenant à un état le plus proche possible de son état d'origine. Il ne s'agissait pas de mettre juste un coup de peinture ! Le projet de restauration vit le jour en 2004 et il aura fallu 15 années de travail, de nombreuses recherches historiques, architecturales, des montages de dossiers conséquents, les appels d'offres, la recherche des fonds, la commune ne pouvant porter seule les dépenses engendrées, puis le lancement de la souscription avec la Fondation du Patrimoine et enfin l'organisation du chantier avec l'architecte des Bâtiments de France Virginie BROUTIN et de l’architecte du Patrimoine, Dominique JOUFFROY. Grâce à cette restauration d’envergure, cet édifice, dont la construction s’est étalée du 11ème au 18ème siècle, portera encore pour longtemps les traces de l’histoire, templière et hospitalière.

En 2010, est entamée la 1ère   tranche de sauvegarde de l’église, un ensemble harmonieux de volumes épurés et de décors délicats mais parcimonieux parmi lesquels de jolies polychromies. La réalisation et de la qualité des travaux déjà effectués permet le lancement de la 2ème   tranche en 2014… profitant de la bonne tenue des finances publiques. La 3ème   et dernière tranche de travaux, comprenant la restauration complète de l’intérieur et du parvis, débute en 2016 et ce sera l’étape la plus coûteuse, du fait de la spécificité des ouvrages réalisés soit la mise en valeur des peintures, l’éclairage des décors la sonorisation de l’espace, les différentes restaurations des mécanismes du 14ème et 15ème siècle ainsi que des statues, lustres, mobiliers et bâtons de procession.

Grâce au soutien des collectivités et aux nombreux donateurs mobilisés dans le cadre de la souscription ouverte avec la Fondation du patrimoine, les travaux d’urgence ont pu être réalisés en 2011 et 2012 lors de la première tranche c’est-à-dire l’aspect extérieur de la grande nef, l’assainissement nord et ouest du bâtiment, la couverture, la charpente et les vitraux. En 2014 et 2015, la deuxième tranche a permis de poursuivre la restauration sur la partie la plus ancienne datant du 11ème siècle pour redonner à l’édifice sa solidité et sa force architecturale d’origine… restauration extérieure de la sacristie, du chœur, du clocher, des cloches, de l’horloge et des vitraux de la grande nef.

Pour monsieur le maire et tous ceux qui ont accompagné le projet, ce fut donc une grande émotion que d’assister à l’inauguration et à la re-sacralisation de l’église St Julien de Bure les Templiers… ce qui n’est pas courant tout de même… C’est donc avec un réel plaisir et une certaine fierté que Jean Charles Colombo a accueilli dans cet édifice magnifiquement restauré une foule conséquente … 350 personnes… pour le « plaisir de partager ensemble un moment fort de notre village et fierté de voir la réalisation d’une œuvre commune aux conseils municipaux qui se sont succédés depuis l’initiation du projet en 2004 »… Et pour saluer l’engagement et la pugnacité de monsieur le maire, de son conseil et de tous les donateurs et bénévoles, on n’aura pas manquer de voir dans l’assistance deux sénateurs de Côte-d'Or Alain HOUPERT et François PATRIAT, le secrétaire général de la préfecture Christophe MAROT, le président du Conseil Départemental François SAUVADET, la députée Yolaine DE COURSON, , Jacques JACQUENET, président du SICECO, Michel MIGUET, docteur en archéologie auteur d’ouvrages sur le Châtillonnais templier, les représentants de la Fondation du Patrimoine et de nombreux élus, entrepreneurs, artisans, buréens mais aussi beaucoup de donateurs… dont certains venus de loin !

Monseigneur Roland MINNERATH, archevêque de Dijon, assisté du père Amédée NKAMA de la paroisse de Recey sur Ource et du père Constantin Yatala NSOMWE a affirmé le nouveau départ de ce lieu de recueillement en bénissant l’église et l’assemblée présente recueillie et les personnes qui viendront s'y recueillir. Un ave Maria, chanté a capelle a permis d’apprécier les qualités acoustiques de l'église.

Monsieur le maire s’est exprimé, après que tous les orateurs (cités ci-dessus) aient rendu compte de l’ampleur de la tâche, du professionnalisme de tous les intervenants et se soient félicité de la préservation d’un site historique côte d’orien marqué par son histoire templière et hospitalière ! Après avoir remercié les personnes présentes Jean Charles COLOMBO a salué le travail de Monsieur Michel MIGUET pour ses recherches sur l’histoire templière à Bure.

« C’est donc en 2004 que le Conseil Municipal décide à l’unanimité de se lancer dans l’aventure de restauration complète de ce bâtiment. Un avant-projet est initié et le choix de l’architecte en charge se porte sur Monsieur Dominique Jouffroy, architecte du Patrimoine. Plusieurs mois de relevé sur site, de dessins de recherche pour une première estimation de 650 000€ nous est proposée. Elle sera complétée suite aux recherches archéologiques confiées au centre d’Etudes Médiévales d’Auxerre. Le montage financier se dessine et nous nous engageons sur la globalité des travaux mais en jouant la prudence financière. Il n’était pas question pour moi d’alourdir la charge financière de nos 150 habitants.

En 2010 tout est cadré et bouclé. Le montant global des travaux, d’environ 700 000€ HT, est validé par le conseil municipal. Avril 2011 c’est le lancement officiel des travaux de la 1ère tranche, de sauvegarde de l’édifice. Au vu de la réalisation de la qualité des travaux effectués et la bonne tenue des finances nous lançons en 2014 la 2ème tranche de travaux toujours pour l’extérieur. Quelques privilégiés ont pu gravir l’échafaudage haut de 35 m et découvrir une vue différente du village.

Début 2016, c’est le lancement de la 3ème et dernière tranche et la restauration complète de l’intérieur et du parvis. Il s’agit à la fois de la tranche la plus chère mais également celle qui permet de mettre en valeur les 2 premières, et réciproquement.

Les peintures mise à jour lors des sondages en 2011 sont mises en lumière. Remarquez également la couleur partielle vieux rose sur filets blancs retrouvée sous 7 à 8 couches de badigeon. Des décors et appareillages datant du 14ème et du 16ème    sont magnifiquement restaurés, les statues, la lustrerie, les battons de procession, l’éclairage, la sonorisation et le mobilier.

Je remercie et félicite les entreprises qui ont pris à cœur cette restauration en respectant l’histoire de l’édifice. La SARL Girardet d’Etalante pour la partie couverture, maçonnerie et enduits à la chaux ainsi que la réalisation du parvis. J’ai une pensée émue pour mon ami Yves et je salue Bernadette et Baptiste… et également l’entreprise Pateux-Robert  située à Autun pour le charpente, la SARL D Epélec de Sainte Colombe pour l’électricité et la sonorisation, l’entreprise Patrice Baudry d’Origny pour la restauration du Mobilier  et des objets du culte, l’entreprise Jean Weilling de Saint Appolinaire pour la restauration et la création des vitraux, la société Arcams d’Autun concernant la restauration des décors et des peintures murales mais aussi des statues et de ce magnifique tableau, l’entreprise L’or et la Lumière d’Orchamps pour la restauration de la lustrerie et des dorures.

Toutes ces entreprises durant ces 7 années ont permis de contribuer au développement de l’économie locale et je m’en réjouis. Pour ne pas alourdir la charge financière des habitants, il a fallu aller chercher toutes les subventions et aides dont le projet pouvait bénéficier. Initié bien avant la création du 11ème parc national, les aides liées à la préservation du patrimoine culturel, naturel et forestier, n’existait pas encore. Je me réjouis que d’autres projets plus récents puissent en bénéficier.

Détails du cout financier

Cout total des travaux HT 752 190 €            

Subventions Drac de Bourgogne    225 654 €

Conseil Départemental 247 577€              

Enveloppe parlementaire 13 000 €

Fondation du Patrimoine 24 000 €  + Collecte 64 252 €

Soit un total d’aides et de collecte de    581 483 €.

On arrive à 78 % du coût global HT des travaux.

Reste à la charge de la commune environ 200 000€ que nous remboursons déjà depuis 4 ans.

Je tiens à remercier à nouveau Monsieur Sauvadet, Monsieur HOUPERT et Monsieur PATRIAT, pour la qualité de nos nombreux échanges et pour leur soutien sans faille… J’ai pu compter sur vous, au-delà de certaines de nos différences d’opinion en politique, parce que vous savez dépasser les clivages pour prendre en considération avant tout l’intérêt des citoyens. En parallèle des aides du Conseil Départemental et de la Drac, une souscription est lancée sur chaque tranche en partenariat avec la fondation du Patrimoine. Monsieur le délégué, je vous remercie ainsi que l’ensemble des personnes ayant travaillé sur ce projet, pour votre disponibilité et votre appui dans la réalisation de ce projet.

Je vous remercie également pour le partenariat que vous avez mis en place avec la commune et l’association EXCALI’BURE. Je salue l’initiative de Jean-Christophe et de ses meilleurs copains, d’avoir créé une association dont l’unique objet est de participer à la restauration de l’église, en reversant l’ensemble des bénéfices à la fondation du patrimoine. N’oublions pas les diverses associations qui ont versé leur obole spontanément. Que leurs membres en soient tous remerciés. Un grand merci à vous généreux donateurs de diverses régions. Sans l’aide précieuse que vous nous apportez depuis plusieurs années, nous n’aurions pas pu mener à bien ce projet.

Grâce à vous tous, la collecte globale de dons s’élève à 64 252 €.

Cela a permis d’obtenir une aide complémentaire de la Fondation du Patrimoine a hauteur de 24 000€.

Soit un total de 88 252 € qui représente 12,61 % de l’investissement

Merci, merci beaucoup et je pense que vous méritez de chaleureux applaudissements pour votre générosité.

Je remercie également la presse locale qui de par ses articles et reportages sur les tranches de travaux a permis de faire découvrir au public le détail de cette restauration pendant ces 7 années et de sensibiliser un plus grand nombre de personnes à notre cause. Le Chatillon et l’Auxois Pascaline KROMICHEF, Le Bien Public Astrid GAYET, l’  Echo des Communes Marie QUIQUEMELLE,  FR3 Bourgogne Estel MOUZIN, RCF Parabole Christophe LAPOSTOLE, France bleu Bourgogne  Charlotte MILLET et Jacky PAGE.

J’adresse également mes chaleureux remerciements aux précédents conseils municipaux qui m’ont fait confiance pour mener à bien cette réalisation ainsi qu’aux conseillers actuels qui me soutiennent également.  Et à Lucie JAYOT, secrétaire de Mairie, qui a suivi ce lourd dossier de marché public…  Merci de ton professionnalisme, de ta bonne humeur et de ta présence sans compter à la mairie dès que nous avions besoin de toi. Je remercie également Jérôme BREGAND et l’ensemble de la trésorerie de Recey sur Ource pour leur excellent travail et leur disponibilité tout au long de ce dossier.

Cette inauguration, aboutissement d’un long travail commun, n’aurait pas pu avoir lieu sans l’aide des conseillers municipaux Murielle NOURY, Christine BRET, Alain SALOIGNON et François BRET, qui ont travaillé sans relâche depuis plusieurs jours dans une ambiance très conviviale, de toutes les personnes qui ont nettoyé l’église, des employés communaux, d’Aleth GEOFFROY pour ses superbes bouquets, d’Alain DESCHAMPS qui assure la partie vidéo, de Dimitri KOULAGINE, peintre et sculpteur de renom, qui nous a prêté spontanément une de ses œuvres, de Jean-Christophe et Etienne qui gèrent le parking, du Père Amédée et du Père Constantin, qui se sont rendus disponibles au milieu de leurs emménagement et installation dans leurs fonctions.

En tant que bâtiment, l’église fait partie du domaine de la commune. Son acoustique exceptionnelle permet d’accueillir des concerts. Statues et tableaux en font une salle d’exposition. Pour autant, la vocation première de l’église Saint Julien est d’être un lieu de culte et votre présence aujourd’hui, Monseigneur, nous honore. »

Ce patrimoine est un motif de fierté et sa restauration exemplaire une belle illustration de la solidarité au cœur d’un territoire rural et généreux de ses belles architectures de châteaux en chapelles, de granges en lavoirs…

Et à relire en cliquant sur la photo ci-dessous... si si , c'est bien de relire !

 

Crédit photos et rédaction Marie Quiquemelle

m.quiquemelle@echodescommunes.com

 Agent de développement local

Conseils en développement et animation du territoire aux élus locaux et aux associations

Formatrice en insertion professionnelle

mariequiquemelle@gmail.com

 

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