Inauguration de la nouvelle usine de production d'eau potable Henri Navier

25 mars 2019

Cinquième unité de la métropole (après Poncey-lès-Athée, Marsannay, Longvic et Chenôve), la nouvelle usine de production d'eau potable Henri NAVIER permet à la collectivité de fournir à ses habitants une eau de qualité depuis la source de Morcueil tout en sécurisant et préservant les ressources de la métropole. 

Deuxième source historique de Dijon métropole après le Val Suzon, et ce dès 1905, la source de Morcueil est une source naturelle de sol karstique située entre les communes de Fleurey-sur-Ouche et Pont-de-Pany, qui alimente Dijon grâce à une canalisation de plus de seize kilomètres.
L’exploitation de la source de Morcueil a été arrêtée en mars 2013, suite à des pollutions physicochimiques et bactériologiques (giardia, cryptospridium). Afin que Morcueil puisse à nouveau approvisionner Dijon, et après trois ans d’études, Dijon métropole et SUEZ ont posé, le 15 novembre 2017, la 1ère pierre d’une nouvelle usine de traitement par ultrafiltration, implantée boulevard Chanoine Kir. Ce procédé, une innovation SUEZ et une première pour Dijon métropole, purifie l’eau tout en préservant sa minéralité naturelle grâce à des membranes d’une porosité 10 000 fois plus fine que celle de la peau humaine.

Inauguration de la nouvelle usine de production d'eau potable Henri Navier


Une usine par ultrafiltration, une 1ère pour Dijon métropole et une innovation pour SUEZ
Chaque fibre présente une porosité 10 000 fois plus fine que celle de la peau humaine.

Inauguration de la nouvelle usine de production d'eau potable Henri Navier

L’ultrafiltration est une technologie en plein essor dans le traitement des eaux, consistant à utiliser une membrane tubulaire pour arrêter physiquement tous les éléments dont la taille dépasse une valeur limite de 0,02 micron tout en préservant la minéralité de l’eau. La filtration s’effectue de l’intérieur vers l’extérieur de la fibre : l’eau brute est injectée dans les fibres creuses par les deux extrémités du module, l’écoulement se fait du filtrat vers le centre du module et l’évacuation par le tube collecteur. Les impuretés indésirables restent prisonnières dans le concentrât. Ce procédé permet la production d’une eau potable de très bonne qualité.
0,02 micron, c’est 300 fois moins épais qu’un cheveu... 

Inauguration de la nouvelle usine de production d'eau potable Henri Navier

Dans l’usine Henri NAVIER, le traitement est constitué de 152 modules d’ultrafiltration, chaque module ayant une surface de filtration de 64m² pour une capacité de production d’environ 600 m3/h, soit près de 25 % du besoin moyen journalier. Cette usine est la 5ème unité de production d’eau potable pour la métropole (après Poncey-lès-Athée, Marsannay-la-Côte, Longvic, Chenôve) et la 1ère par ultrafiltration.
La structure, dont les travaux ont débuté en novembre 2017 pour un raccordement en eau le 18 mars 2019, dessert essentiellement Dijon et, dans une moindre mesure, les communes de Talant, Fontaine-lès-Dijon, Saint-Apollinaire et Chenôve.
Le coût de l’investissement porté par SUEZ, avec le soutien de l’Agence de l’eau Rhône Méditerranée Corse, est de 5 millions d’euros et les travaux ont été réalisés par un groupement composé de SOGEA, MEMBRATEC, SNCTP, BEREST.

LE PRIX DE L’EAU À LA BAISSE

Signature en 2011 d’un accord "gagnant / gagnant" entre Dijon métropole et SUEZ, par exemple. Avec ce contrat, les gains et les pertes sont partagés et les bénéfices sont rendus aux habitants à travers la diminution du prix de l’eau.
En 2016, François REBSAMEN, maire de Dijon, président de Dijon métropole, annonçait que SUEZ allait rendre 1,4 M€ à Dijon métropole qui appliquerait une baisse du prix de l’eau. Cette réduction est possible grâce à la gouvernance du service de l’eau mise en place dès 2012 entre Dijon métropole et SUEZ qui permet une gestion efficace du suivi de la DSP par la métropole et une mise à profit des mécanismes de contrôle prévus dans le contrat pour améliorer le service de tous.

Le prix du mètre cube d’eau potable et d’assainissement des eaux usées, sur la base d’une consommation moyenne de 120 m3, est de 3,941 €TTC au 1er janvier 2019 contre 4,068 €TTC au 1er janvier 2018 (-3,12 %)

L’HISTOIRE DE L’EAU À DIJON
et les différentes sources

La nouvelle usine de production d’eau potable de la source de Morcueil Henri NAVIER s’inscrit dans la continuité de l’histoire de l’eau de Dijon métropole. L’alimentation en eau potable de Dijon a depuis longtemps été un souci majeur en raison de la croissance rapide de sa population et de l’éloignement des ressources possibles en eau (Rappelons que si la population dijonnaise s’élevait à 26 417 habitants en 1850, elle atteignait 83 815 habitants en 1926, 100 000 en 1946 et plus de 159 000 au 1er janvier 2019 (260 000 pour la métropole).

Dès 1840, grâce à l’ingénieur Henry DARCY, la capitale régionale se dotait du premier réseau d’alimentation en eau potable de France. Cet inspecteur général des Ponts et Chaussées de Côte-d’Or fit adopter en 1837 un programme de travaux visant à amener gravitairement par un aqueduc en maçonnerie de 12 695 mètres de long les eaux de sources de la Vallée de Suzon (de 3 000 à
30 000 m3 / j). Ces eaux étaient stockées dans un réservoir du jardin Darcy pour alimenter un réseau de 142 fontaines réparties dans Dijon, soit le centre historique de la ville. Il s’agissait d’une très grande innovation car ce réseau d’eau potable était une première en Europe, excepté lors de la période Romaine. Les plus grands bâtisseurs français se sont d’ailleurs déplacés à Dijon pour tirer les enseignements des travaux menés sur la qualité de l’eau et les systèmes d’assainissement des eaux usées comme Napoléon III. Il s’est alors largement inspiré du réseau d’eau potable dijonnais pour imaginer celui de la ville de Paris.

La population ne cessant de s’accroitre, une nouvelle ressource fut envisagée pour compléter les sources du Suzon et les recherches s’orientèrent vers la Vallée de l’Ouche avec le captage de la source de Morcueil, reliée à Dijon par une canalisation de 16 455 m, à partir de 1905 (de 8 000 à 19 000 m3/j).

Dans les années 30, de nouvelles recherches furent engagées pour sécuriser l’alimentation de la ville. Ne pouvant augmenter de manière notable la production des sources du Suzon et de l’Ouche, la collectivité se tourna vers une adduction des eaux de la Saône, avec le captage, en 1939, de Poncey-lès-Athée grâce à 17 puits filtrants supplémentaires (puis 18 puits en plus en 1953, avec un total de 105 puits aujourd’hui, pour une production entre 60 000 et 80 000 m3/jour). Plus de 33 000 m de conduites relient Poncey-les-Athée au réservoir de Valmy, construit en 1959 au Nord de Dijon.

Le champ captant des Gorgets est situé en zone périurbaine de Dijon et permet, par le biais de 10 puits, l’exploitation de la nappe alluviale d’accompagnement de l’Ouche. Ce champ captant est renforcé par deux forages d’une cinquantaine de mètres de profondeur, rendant possible l’exploitation de sources d’un potentiel exploité de 10 000 à 12 000 m³/jour.

La Nappe sud regroupe le puits de Valendons à Chenôve, le champ captant de la Rente Logerot à Marsannay-la-Côte, et le captage des Herbiottes à Marsannay-la-Côte pour un total d’environ 8 000m3/j.

À noter que pour la sécurité de l’alimentation, tout le système est maillé, ce qui signifie que plusieurs ressources peuvent alimenter un même territoire.


Les 5 usines et leurs traitements

Inauguration de la nouvelle usine de production d'eau potable Henri Navier
PONCEY-LÈS-ATHÉE
Le traitement est un traitement biologique de déferrisation et démanganisation de l’eau de la nappe alluviale de la Saône, par le biais d’un dispositif composé de filtres à sable, de cascades d’aération et de filtres à charbon actif (+ injection de chlore réalisée en huit points du réseau).
MARSANNAY-LA-CÔTE, CHENÔVE ET LONGVIC
Compte-tenu de la qualité de l’eau brute des eaux de la nappe de Dijon Sud, un traitement est effectué à l’aide de filtres à charbon actif, complété par une chloration.
HENRI NAVIER
Traitement par ultrafiltration de la source de Morcueil.

 

L’USINE Henri NAVIER

Inauguration de la nouvelle usine de production d'eau potable Henri Navier

François REBSAMEN, maire de Dijon, président de Dijon métropole et Marie-Ange DEBON, directrice générale de SUEZ France, ont dévoilé la plaque portant le nom d’Henri NAVIER, en hommage à ce célèbre ingénieur et mathématicien dijonnais. Contemporain de l’illustre ingénieur hydraulicien Henry DARCY (1803-1858), lui aussi Dijonnais, ils ont fait les mêmes études et leur parcours professionnel est similaire.

Claude Louis Marie Henri NAVIER est né à Dijon en 1785. Après le décès de ses parents, il est élevé par son oncle, ingénieur des Ponts et Chaussées, qui le pousse à entrer à l’École Polytechnique. NAVIER est ingénieur ordinaire des Ponts et Chaussées à 23 ans. Il deviendra inspecteur, puis inspecteur général du corps des Ponts et Chaussées. Il supervise la construction de plusieurs ponts en région parisienne ainsi que celle de la passerelle de l’île de la cité à Paris. Il est nommé professeur de mécanique appliquée à l’école nationale des Ponts et Chaussées en 1819. NAVIER est fait chevalier de la légion d’honneur en 1831. Il décède à Paris en 1836. Son nom est inscrit sur la tour Eiffel, lors de sa construction en 1889, aux côtés de 71 autres scientifiques.
Henri NAVIER n’était pas seulement ingénieur, il était aussi mathématicien. Au début des années 1820, il propose la théorie générale de l’élasticité avec Augustin-Louis CAUCHY, ce qui l’amène à réfléchir à des équations sur le mouvement des fluides newtoniens. Mais c’est en 1822 qu’il apporte sa plus grosse contribution à la science : son mémoire sur les lois du mouvement des fluides. Ce texte est à l’origine des équations NAVIER-STOKES, centrales pour la modélisation en mécanique des fluides. Ces équations, non résolues à ce jour, constituent un des problèmes du prix millénaire (l’Institut de Mathématiques de Clay offre 1 million de dollars à la personne qui les résout). Bien qu’elles ne soient pas résolues, elles permettent (par une résolution approchée) de modéliser divers phénomènes attrayant à l’écoulement de fluides, comme l’eau dans un tuyau, mais aussi de modéliser les courants océaniques et les mouvements des masses d’air par exemple.

 

Si vous avez aimé cet article, vous aimerez aussi...

Tourisme, 2024 sera une année riche en événements à Dijon Métropole !
Sladana ZIVKOVIC, présidente de Dijon Bourgogne Tourisme &...
Inauguration du Campus IMT Dijon
L’inauguration du Campus IMT Dijon a eu lieu vendredi 5 avril 2024, 1...
Antoine Hoareau inaugure le nouveau bassin d'orage de la station d'épuration eauvitale Dijon-Longvic
Dijon métropole, territoire écologique situé en tête...
Une journée consacrée à la mobilité électrique en BFC, c'est une bonne e-day
Que vous soyez convaincu ou encore sceptique de passer à la...
"Océan, ici commence la vie" : une exposition pour émerveiller et éveiller les consciences
Après une immersion dans l’univers des insectes pollinisateurs, le...
La Région accompagne la Communauté de communes du Pays Châtillonnais dans ses projets de territoire
Mercredi 27 mars 2024 à Leuglay, la Région...
Femmes dans l'agriculture : reconnaître et combattre les stéréotypes pour atteindre l'égalité professionnelle
Reconnues puis oubliées, les femmes reprennent depuis quelques...
Conseil municipal de Dijon du lundi 25 mars 2024 : Dijon, ville engagée
Jeunesse, réussite éducative, sport, climat, culture, patrimoine...

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *