Mets Ta Morphose... Je t'emmène à l'ouverture d'un des plus beaux musées de France ! !

Mets Ta Morphose... Je t'emmène à l'ouverture d'un des plus beaux musées de France ! !

Info+ :

 

 

Dijon_ Musée des Beaux-Arts

 

Place de la Sainte-Chapelle à Dijon
03 80 74 52 09


https://beaux-arts.dijon.fr/
https://musees.dijon.fr/


Ouvert tous les jours sauf le mardi
Du 1er octobre au 31 mai de 9h30 à 18h
Du 1er juin au 30 septembre de 10h à 18h30
Fermé les 1er janvier, 1er et 8 mai, 14 juillet,
1er et 11 novembre, 25 décembre.


Gratuit

 

 


22 mai 2019

Le caractère exceptionnel de la métamorphose du Musée des Beaux-Arts, fleuron de la renommée internationale de Dijon, tient au fait que 3 chantiers ont été menés de front. Celui du musée proprement dit, sous l’égide de l’architecte Yves LION, celui du Palais des Ducs et des Etats de Bourgogne mené par Éric PALLOT, architecte en chef des monuments historiques et enfin celui des collections, sous l’œil attentif de l’équipe des conservatrices et de David LIOT, directeur des musées et du patrimoine de la ville de Dijon. Un trio de choc, des dizaines de corps d’états et de métiers des maçons aux tailleurs de pierre, des électriciens aux doreurs, des plombiers aux vitraillistes, des ferronniers d’art, staffeurs… et des spécialistes des monuments historiques qui sont, quant à eux, intervenus pour les opérations les plus délicates. Mais le seul musée, avec le Louvre, à être logé dans un palais princier, et au cœur d’un secteur sauvegardé le valait bien !

Emotion palpable chez François REBSAMEN ce soir d’ouverture au public « Ce musée, vous pourrez le constater également, est un projet éminemment urbain, situé dans un cœur de ville reconquis et piétonnisé, accessible depuis la rue de la Liberté, le square des Ducs ou la place de la Libération revisitée par Jean-Michel WILMOTTE. Il est aussi, maintenant, un élément phare de l’un des plus grands secteurs sauvegardés de France, 100 hectares classés au patrimoine mondial de l’UNESCO.

Je voudrais remercier, sans pouvoir les citer tous, les responsables des services de la Ville de Dijon, notamment la direction des musées placée sous l'égide de David LIOT et toutes ses équipes dont Thomas Charenton, directeur adjoint des musées, que je tiens à féliciter pour leur implication et leur professionnalisme dans le suivi de ce projet hors norme conduit précédemment par Sophie JUGIE qui dirige désormais le département des statues du musée du Louvre puis par Matthieu GILLES ; la direction des bâtiments assurée par Elise RENAUD, sans oublier les deux chefs de projet Sandrine BALAN, conservatrice en chef, et Gérard GOMBERT, ingénieur, les services financiers et des marchés publics, la direction de la culture, la communication et tous ceux dont le concours a été essentiel. Car un musée, c’est une œuvre commune et c’est ce que je ressens profondément aujourd’hui, à vous voir tous réunis. 

Les musées de la ville doivent beaucoup et ils le savent, à la Société des Amis des Musées de Dijon présidée par Madame Marie-Josèphe DURNET-ARCHERAY. Elle contribue régulièrement à leur rayonnement et à l'enrichissement de leurs collections. C'est ainsi qu'une fois encore je tiens à remercier la SAMD pour la donation exceptionnelle il y a quelques jours à peine d'une œuvre de Jouvenet. Elle constitue indéniablement l'un des événements artistiques incontournable du printemps et de l'été 2019. Il était légitime que le musée fasse une place toute particulière au citoyen d'honneur de la Ville de Dijon, à la mesure de son immense talent. »


Emotion palpable dans le public qui a envahi la place de la Sainte-Chapelle, au son mélancolique et profond du contrebassiste BAKUS, le souffle retenu aux pieds du funambule Mathieu HIBON, glissant du toit du Grand Théâtre à celui du musée… Funambule du soir descendant en cordon de soie aux couleurs de la ville, la clé de l’énorme grille du palais dans les mains du jeune Thomas, perché sur les épaules de Monsieur DEVOSGE ! Une ouverture symbolique des portes et plus de 2000 visiteurs impatients vont déambuler dans le musée métamorphosé jusqu’à minuit, l’heure à laquelle les carrosses se transforment en citrouilles, où les noctambules investissent les dernières terrasses ouvertes.  Ils seront ainsi 23 000 pendant deux jours de fête à partager ce moment de découverte.

La rénovation des bâtiments de l’ancien palais fut d’une grande complexité, les immeubles qui composent l’ensemble ayant été érigés à des époques différentes, entre le XIVème et le XIXème siècle, un enchevêtrement de styles et de techniques mais aussi de fonctions puisque les augustes lieux ont accueilli les ducs de Bourgogne, les rois de France de passage, les gouverneurs qu’ils dépêchaient sur place, avant de recevoir les maires de Dijon.

Fondé sur les ­bases d’une école de dessin ouverte en 1766 par le ­peintre François Devosge qui eut, entre autres, pour élèves le peintre Pierre-Paul Prud’hon et le sculpteur François Rude, le Musée des beaux-arts de ­Dijon rouvre l’ensemble de ses salles sur 4 200 m2 d’espaces d’exposition, soit 700 m2 de plus qu’auparavant grâce à la suppression de bureaux et à la délocalisation des réserves. 13 000 œuvres y sont conservées. 1500, allant de l’Antiquité à nos jours, seront exposées avec un turn over régulier de 20%. Le musée n’exposait que peu d’objets d’art, faute de vitrines, Sandrine BALAN, conservatrice, les tire des réserves et les mets en lumière.

La lumière est sans doute le maître mot qui a conduit le plus grand chantier de Bourgogne-Franche-Comté de ces dernières années. Les fenêtres, jusqu’ici occultées, ont été ouvertes, les parquets crissant sous la semelle ont été remplacés par des parquets clairs au touché velours ou des dalles rouges qui répondent à l’ivoire et à la framboise des murs dépoussiérés. Les plafonds noircis ont été déposés, nettoyés, reposés, les stucs restaurés et redorés sur les cheminées, le pavé mosaïque de l’escalier d’apparat briqué à neuf, les pierres des marches et rambardes poncées, polies et protégées par des mains-courantes de métal brossé, les 160 000 ardoises des toitures toutes nettoyées !

Mille œuvres, dont certaines étaient passées aux oubliettes de la mémoire quelque part au fond des réserves, ont été restaurées, pour un montant de près de 5 M€. Ainsi un somptueux lit Art nouveau, une pendule BOULLE ou encore une grande toile de LAGRENEE sont désormais livrés au regard des visiteurs. Une scénographie sobre autant que lumineuse fait la part belle aux espaces expressifs, à la circulation fluide, où les œuvres anciennes répondent avec élégance aux œuvres contemporaines. Et si les œuvres dialoguent désormais avec l’architecture du musée dans un parcours chronologique cohérent, elles s’enrichissent de cette mise en regard. Un dialogue fécond tout autant qu’inédit pour un patrimoine vivant et accessible !

 

On y retrouvera bien sûr les chefs-d’œuvre emblématiques du lieu le « Souffleur à la lampe » de Georges DE LA TOUR (1490) les « Footballeurs » de Nicolas DE STAEL (1952) en passant « La Japonaise au bain » de TISSOT (1864). On se laissera émouvoir par l’infinie délicatesse des retables de Jacques de BAERZE, les courbes douces des sculptures animalières de François POMPON... Ou bien séduire par l’éclatant «Coucher du soleil sur les Doges» de François LAPIQUE, ou peut-être par la Marine de Nuit de Charles François LACROIX DE MARSEILLE. La grâce sobre d’une Ste Véronique ou d’un Christ aux liens de la Bourgogne moyenâgeuse, l’élégance d’un Louis XIII enfant par François RUDE ou la force explosive de cette « Exécution d’après Goya » de YAN PEI- MING, côtoient la spiritualité du « Triptyque de la crucifixion » de Rogier VAN DER WEYDEN.

Un étonnant mélange qui, suivant un ordre globalement chronologique, conduit la nouvelle visite commençant au rez-de-chaussée par les collections antiques pour se terminer au troisième étage par la donation GRANVILLE, qui fait la part belle à l'École de Paris des années cinquante. Les œuvres sont présentées dans des salles datant de leur époque pour faire coïncider, au plus près possible, contenu et contenant. Les tombeaux des Ducs de Bourgogne sont ainsi installés dans les salles médiévales, tout comme les collections de l'école de dessin du XVIIIème et les œuvres du XIXème trouvent leur place dans des salles correspondantes.

Du balcon des musiciens, la salle des tombeaux de Philippe le Hardi et Jean sans Peur, en compagnie de Marguerite de Bavière, qui font la renommée du musée dans le monde entier, s'ouvre en grand angle sur les deux cénotaphes ourlés d’une ribambelle de 82 Pleurants d’albâtre. Tous différents, ils ont récemment émerveillé et inspiré George R.R. MARTIN, auteur de la saga « Game of Thrones » ! Les ailes d’or des anges y frôlent les traits de « L’homme qui pleure » de YAN PEI- MING auquel est consacré une exposition temporaire à ne manquer sous aucun prétexte. La gifle magistrale d’un artiste humble devant le succès et le marché de l’art, qui signe une série d’œuvres où se confrontent les âges de la jeunesse à la décrépitude, la violence des tours foudroyés, le sort d’une humanité brutale et sans compassion dans les nuances du gris et du rouge sang !

Autant de raisons de s’émerveiller en suivant le sens de la visite, une heure et demie au moins… quatre heures pour les plus assidus si si si je l’ai fait… dans cet immense dédale en escargot qui révèle aussi des volumes architecturaux magnifiés, des fenêtres aux croisillons d’étain, d’épaisses portes de bois plein et clair ornées de ferrures forgées. C’est aussi une intégration plus poussée de la Tour de Bar au parcours de visite rendue possible grâce à la surélévation de l'aile XIXème. Le dernier étage de la Tour de Bar prend maintenant place au milieu d'une pièce lumineuse aux verrières modernes. Cet épicentre du palais, autrefois indépendant, qui se visitait de manière verticale, est maintenant accessible depuis les galeries principales et se visite strate par strate.

Côté extérieur, s’en est fini du parking cerné de façades encrassées ! On n’entre plus par la cour de Bar sous le regard scrutateur de Claus SLUTER au pied de son escalier, en gardien des lieux. On entre désormais par la place de la Sainte-Chapelle, située entre le musée et le Grand Théâtre. La cour dominée par une tour Renaissance l’est aussi par une extension revêtue d’un alliage de cuivre doré qui vivifie les ardoises des toitures.  Deux extensions contemporaines ont été créées, favorisant l'installation des ascenseurs et rendant toutes les salles accessibles. Une extension vitrée coiffe désormais les ardoises côté rue Longepierre. Le sol de la cour de Bar a été recouvert d’un béton piqué de cuivre avec cet effet pluie mouillée qui lui donne un petit rien d’insolite.

L’espace d’accueil et la boutique se situent de chaque côté d’un passage qui mène, au choix, vers les collections en empruntant l’escalier d’honneur construit au XIXème siècle, ou vers la cour de Bar, désormais le point central du site, où est installée la brasserie et sa terrasse où il fait bon se poser entre un catalogue ou une belle lecture.

Bonne visite !

 

Crédit photos tous droits réservés ©Valery Choplain et  ©Marie Quiquemelle

Rédaction Marie Quiquemelle

 

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