Budget BFC. Des engagements non tenus ? Venez me le démontrer

10 décembre 2019

A quelques heures de l’ouverture de deux jours de débats autour du budget primitif 2020, Marie-Guite Dufay, la présidente de la Région Bourgogne Franche-Comté a tenu à défendre le « premier acte de gestion d’une collectivité » avant les élections régionales de 2021. Une présentation du budget qui sera aussi l’occasion de faire un pré-bilan de mandat.

Hausse des dépenses

Pourtant tenue par le pacte financier signé avec l’État « un juge de paix » selon Marie-Guite Dufay, la Région dépassera cette année les 1,2 % d’augmentation des dépenses pour atteindre 1,3 % : « Oui » répond le vice-président (notamment) des finances et des transports, Michel Neugnot, qui rappelle : « Le pacte financier avec l’État est analysé sur 3 ans  (…) Dans le budget précédent, nous avions tenu notre hausse à 0,9 %, ce qui nous laisse un peu de marge ».

Budget Formation

Du côté du budget formation, compétence transférée aux branches professionnelles, Marie-Guite Dufay s’inquiète : « L’État considère que dès lors que la compétence est transférée, il n’a plus à compenser les dépenses. Or, nous avons des engagements pris au-delà de la date de transfert ». Conséquence ? Un trou de 5 à 10 millions d’euros sur le budget formation.

Ressources Humaines

Là encore, le pacte financier impose des contraintes et empêche de recruter des agents « qui sont aujourd’hui en flux tendu, que ce soit au siège ou dans les lycées, alors que nous aurions besoin de recruter. »

Non aux 20 millions d’euros d’économie

Face à ceux qui demandent à la Région de faire une économie de 20 millions d’euros, Marie-Guite Dufay dit non : «  Ces économies ne pourraient se réaliser que sur les budgets principaux à savoir, le TER (423 millions d’euros), les lycées (141 millions d’euros dont près de 100 millions affectés à la rénovation) et les RH et dans tous les cas ce sont des dépenses d’intervention : ingénierie, formation… ». Du côté des TER : « Hors de question de remettre en cause l’accord au plus juste que nous avons passé avec la SNCF qui a permis d’augmenter la fréquence de certains trajets ». Concernant les lycées : « La Région est celle qui possède le plus de lycées parce que nous sommes un territoire rural. Dès que nous le pouvons, nous mutualisons mais nous devons assurer une desserte convenable et poursuivre le plan de rénovation d’établissements construits souvent dans les années 60 ou 70 ». Sur ce point, la Région investit 100 millions par an : « ça ne va pas toujours assez vite mais il y a des règles de marché public à respecter, précise Michel Neugnot avant de conclure : On nous demande 20 millions d’économies mais personne ne nous dit où les prendre et quand on pose la question, on ne nous répond pas ».

Et les investissements ?

Quant aux investissements, si Marie-Guite Dufay reconnaît deux premières années timides « du fait de la fusion qui a demandé beaucoup de travail », les chiffres ne souffrent pas de la comparaison : « Avant la fusion, les deux Régions investissaient à hauteur de 283 millions d’euros par an à deux. Après la fusion, nous sommes à 527 millions, notamment grâce à un endettement faible qui nous permet aujourd’hui d’emprunter ».

Transition climatique

De ce côté là, aussi, la décentralisation est montrée du doigt, particulièrement sur le plan de la rénovation des bâtiments : « On nous propose un service d’accompagnement à la rénovation énergétique mais qui ne tient pas compte des actions que nous menons déjà, alors nous allons négocier avec l’État pour trouver un accord ». Du côté de l’agriculture, la Région incite les exploitants à installer des panneaux photovoltaïques sur les bâtiments, la méthanisation ou la récupération d’eau : des enjeux introduits dans les audits agricoles.

Dès aujourd’hui, le budget primitif sera donc débattu durant deux jours. Un budget que Marie-Guite Dufay défend avec énergie, presque en forme de bilan à 18 mois des élections : « On me dit que les engagements ne sont pas tenus, il faudra que l’on vienne me le démontrer ».

 

Faurecia ira dans les Hauts-de-France

Faurecia, leader de l’industrie automobile qui cherchait à installer une unité de fabrication de batteries ne posera finalement pas ses valises en Bourgogne Franche-Comté : « Malgré les négociations, l’usine s’installera dans les Hauts-de-France ». Mais, derrière ce relatif échec, Marie-Guite Dufay note un point positif dans les modes d’intervention : « Avant nous négociions avec des PME, aujourd’hui la Région échange avec de très grands groupes».

 

 

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