Dans la nouvelle conquête du 21e siècle, exit les cow-boys, les pionniers et les puits de forage ! Place aux ingénieurs et à un nouvel or gazeux qui pourrait bien révolutionner les transports, même s’il va être difficile d’en produire des western. C’est la nouvelle aventure dans laquelle l’opérateur historique EDF se lance : la conquête de l’hydrogène...
En 1766, Henry Cavendish découvrait les propriétés explosives de l’hydrogène en présence de l’oxygène. Plus de 200 ans plus tard, la molécule est devenue un véritable pari pour l’avenir et l’environnement : « C’est un gaz facile à produire (par électrolyse, comme à l’école lorsque l’on plonge un clou relié à une pile dans un verre d’eau), facile à stocker (jusqu’à 700 bars de pression et durant plusieurs mois), qui génère trois fois plus d’énergie que l’essence, et qui ne rejette quasi pas de CO2 s’il est produit à partir d’électricité décarbonnée*», explique Rémy Combernoux, Directeur développement territorial Bourgogne chez EDF.
Si EDF se lance depuis un an dans la bataille de cette énergie renouvelable dont on estime la part de marché à 20 % dans le monde en 2025, c’est bel et bien parce que l’hydrogène est un peu l’enfant légitime du producteur historique d’électricité : fabriqué par électrolyse, une réaction chimique entre l’eau et une électricité décarbonée (d’origine hydraulique, éolienne, solaire, mais aussi nucléaire).
Si les automobiles à hydrogène circulent déjà de façon anecdotique – 11 0000 dans le monde, principalement japonaises – EDF a aujourd’hui l’ambition de développer massivement cette énergie notamment dans l’industrie (Faurecia, acteur industriel de l’automobile, investit actuellement 100 millions pour la Recherche) et les transports lourds tels que les trains, camions, et pourquoi pas plus tard des avions, des bateaux et des engins du BTP : « La Région Bourgogne Franche-Comté est véritablement en avance dans ce domaine parce qu’elle pense en terme de projet de territoire ». Pour preuve, la Région est en train de faire l’acquisition de trains à hydrogène.
Alors pourquoi ne pas y avoir pensé plus tôt ? Parce que les véhicules à hydrogène sont des véhicules électriques et qu’il aura fallu attendre le plan Hulot de développement et l’appel à projet de l’ADEME (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie ) pour lequel EDF a été retenu sur les mobilités lourdes et qui, ça tombe bien, correspond aussi aux attentes des collectivités et du législateur qui s’est engagé sur la transition énergétique.
Le saviez-vous : La production d’hydrogène bas carbone par électrolyse de l’eau
Aujourd’hui, la production d’hydrogène est très émettrice de CO2 : elle utilise à 95 % des énergies fossiles. Produire 1 kg d’hydrogène émet 10 kg de CO2 ! Or, il existe un moyen de production bas carbone : l’électrolyse. *L’électricité utilisée dans le process doit pour cela être décarbonée, ce qui est le cas de 96 % de celle produite en France par EDF.