Projets éoliens, l'Association des Climats du vignoble de Bourgogne tire la sonnette d'alarme, le RES fait valoir son droit de réponse

Projets éoliens, l'Association des Climats du vignoble de Bourgogne tire la sonnette d'alarme, le RES fait valoir son droit de réponse

Info+ :

Droit de réponse de RES au communiqué de presse de l’association des Climats de Bourgogne – Patrimoine Mondial au sujet des projets éoliens Grands Communaux et Chaumes des Communes 

Depuis 2017, RES développe deux projets éoliens indépendants en prolongement du parc existant des Portes de comprend 13 éoliennes dont la production couvrira les besoins en électricité de 52 000 personnes. Le second, Chaumes des Communes, situé sur les communes de Santosse et Val-Mont comprend 5 éoliennes pour une production permettant de répondre aux besoins en électricité de 17 000 personnes. Ces deux projets séparés d’une vingtaine de kilomètres représenteront 13 % de la consommation électrique des habitants du département.

Un important travail de conception a été réalisé afin de réduire au maximum la visibilité de ces deux projets.
Très éloignés de la côte viticole et masqués par le relief, ils ne seront que très peu visibles depuis le site inscrit au Patrimoine mondial par l’Unesco voire pas du tout pour les 13 éoliennes de Grands Communaux. En toute transparence et afin que chacun puisse se faire son opinion, RES a mis en ligne une plateforme recensant les photomontages réalisés pour ces deux projets : Grands Communaux et Chaumes des Communes.

Le parc des Portes de la Côte-d’Or, développé par RES depuis les années 2000 a déjà, au cours de son développement, fait l’objet de débats visant à opposer sa réalisation à la procédure de classement des Climats de Bourgogne au patrimoine mondial, en cours à l’époque. Ces débats se sont soldés par l’inscription au patrimoine de l’UNESCO le 4 juillet 2005 des Climats de Bourgogne et la construction du parc éolien.

Cette opposition entre classement au patrimoine mondial et parc éolien ne reflète pas l’avis des oenotouristes, eux-mêmes, sont favorables au développement des énergies renouvelables dans la région de Beaune. Selon une enquête BVA réalisée à l’été 2018, 74% des sondés sont favorables à cette implantation, pour 86% d’entre eux, le parc éolien existant donne l’image d’un territoire engagé dans la transition énergétique voire moderne pour 77% d’entre eux. Notons enfin que 82% des sondés n’avaient même pas remarqués ces éoliennes…
Le changement climatique affecte les Climats de Bourgogne et l’activité viticole. En ce sens, il nous semble essentiel de ne pas réduire ces deux projets à leur impact très minime sur le paysage, mais d’accorder plus d’attention au bilan complet. Rappelons que les années 2018 et 2019 ont été les plus chaudes jamais enregistrées en Côte-d’Or et c’est pour répondre à ce défi climatique que la Région Bourgogne-Franche-Comté a pour ambition d’être un territoire à énergie positive et neutre en carbone d’ici 2050. Les deux projets s’inscrivent dans ce cadre.

Enfin, ces projets qui représentent 80 millions d’euros d’investissement et 700 000 euros de retombées fiscales annuelles pour leurs collectivités d’implantation répondent au besoin de diversification économique de ce territoire à l’heure où celui-ci fait face à une situation de déclassement de ses zones agricoles.

Au-delà de son parti pris, le communiqué de presse de l’Association des Climats du vignoble de Bourgogne comporte également de fausses informations qui nous paraissent être destinées à donner globalement l’image d’un projet développé en dépit du territoire sur lequel RES est présent depuis près de 20 ans :
• Le projet Chaumes des Communes serait situé « entre Ivry-en-Montagne et Saint-Romain » : Il est en réalité situé sur les communes de Santosse et Val-Mont qui ne sont pas à l’intérieur du périmètre des Climats de Bourgogne. RES a justement pris soin d’éviter toute visibilité depuis Saint-Romain.
• L’impact paysager de ces projets impliquerait « une potentielle pollution lumineuse nocturne qui n’a pas été évaluée ».
Des photomontages de nuit présents dans le dossier de Grands Communaux permettent cette évaluation.
• Les cartes proposées par RES ne matérialiseraient ni la zone inscrite au Patrimoine mondial, ni la zone dite « tampon » ce qui ne serait pas conforme au guide ministériel relatif à l’élaboration des études d’impacts des projets de parc éoliens terrestres.
Les dossiers soumis aux services instructeurs s’appuient sur ce guide et vont plus loin. Ils comprennent chacun un chapitre complet d’environ 100 pages consacré exclusivement à la prise en compte du bien Unesco.
• RES aurait développé ce projet en l’absence totale de concertation.
Au contraire, après de nombreuses visites de site et réunions impliquant élus, habitants et services de l’Etat, l’emplacement des éoliennes a été défini grâce à une très large concertation.


08 décembre 2020

L’Association des Climats du vignoble de Bourgogne a alerté les services de l’Etat concernant les atteintes portées par les projets d’implantation, par la société RES, de 18 éoliennes de 180 mètres de haut sur et autour du site inscrit au Patrimoine mondial et de sa zone de préservation paysagère appelée zone tampon. Ces projets, situés pour l’un sur les hauteurs des communes de Saint-Jean-de-Boeuf et d’Anteuil (appelé « Grands Communaux ») et, pour l’autre, entre Ivry-en-Montagne et Saint-Romain (intitulé « Chaume des communes »), menacent l’authenticité des paysages du site inscrit au Patrimoine mondial, en rendant visible ces éoliennes depuis le site inscrit. Un impact que le Comité du patrimoine mondial pourrait aussi voir d’un mauvais oeil…

« Notre alerte porte sur l’impact paysager d’un tel dispositif d’éoliennes sur un site inscrit au Patrimoine mondial par l’UNESCO. Avec l’inscription, l’Etat se porte garant de la préservation de l’intégrité et de l’authenticité du site inscrit qui, rappelons-le, l’est au titre des « paysages culturels ». L’étude des dossiers déposés par le promoteur révèle qu’à ce jour, ces projets feraient peser de graves menaces sur certains paysages et lieux emblématiques, comme le cirque du bout du monde près de Saint-Romain, le panorama de la montagne des 3 Croix à Santenay, la butte de Corton, ou encore des vues depuis des villages comme Pommard, Auxey-Duresses, Meursault ou encore Beaune. Cela n’est évidemment pas acceptable. C’est notre mission, en tant qu’organisme chargé de veiller à la préservation et à la transmission de ce patrimoine à la valeur universelle inestimable, de signaler aux services de l’Etat et à la population l’existence de ces risques. Nous espérons bien que les services de l’Etat n’accepteront pas ces projets en l’état et nous resterons bien entendu vigilants. »

Gilles de la Rouzière,
Président de L’Association des climats du vignoble de Bourgogne

Un dossier passé à la loupe par un groupe d'experts paysagistes, qui révèle des zones d'ombres inquiétantes. 

La difficulté de ce type d’étude est d’évaluer différentes perspectives sur le paysage : prise en compte de différents points de vue, selon différents belvédères, à différentes hauteurs, avec une évolution de la végétation... Il faut ainsi être vigilant et précis dans l’analyse. C’est pourquoi nous avons été accompagnés pour cette analyse-expertise par JDM Paysages à Dijon, rompu à cet exercice pour avoir déjà travaillé sur des sites UNESCO comme celui des Coteaux, Maisons et Caves de Champagne ou encore celui de la Chapelle Notre-Dame-Du-Haut de Le Corbusier à Ronchamp dans les Vosges. Nous avons ainsi relevé plusieurs points d’attention ou manquements de l’opérateur.

Une méthodologie contestable

La méthodologie adoptée par l’étude de la société RES est en certains points incomplète et parfois arbitraire. Des impacts paysagers sont sous-estimés voire non étudiés pour certains. Par exemple, pour le projet « Chaume des communes », une visibilité d’un tiers des pales d’une éolienne est considérée comme ayant un impact nul et n’est donc pas pris en compte dans l’étude. Les points de vue depuis les chemins de randonnées, notamment les GR, n’ont pas été étudiés… pas plus que la pollution lumineuse nocturne générée par les éoliennes.
Nous déplorons également que les cartes proposées ne matérialisent ni la zone inscrite au Patrimoine mondial, ni la zone dite « tampon », qui est pourtant une zone de protection paysagère liée à l’inscription et reconnue en tant que telle par la loi française LCAP. Ceci ne facilite donc pas l’analyse et n’est pas conforme au « Guide relatif à l’élaboration des études d’impacts des projets de parc éoliens terrestres » publié par le Ministère de la transition écologique.
A ces points s’ajoute une absence totale de concertation. Contrairement à ce qui a été dit, à aucun moment la société RES n’a consulté l’Association des Climats, pourtant coordonnateur de la gestion du site.

Des paysages majeurs concernés
L’implantation de ce type d’équipement doit prendre en compte les éléments de patrimoine que sont les monuments historiques, mais aussi les paysages des sites classés ou des sites Patrimoine mondial. Nous constatons malheureusement que le projet d’implantation des 18 éoliennes sera visible depuis le site inscrit. Depuis des villages emblématiques de la Côte (Saint-Romain, Santenay, Pommard, Auxey-Duresses, Meursault, Pernand-Vergelesses, Ladoix-Serrigny, Bouze-lès-Beaune, Beaune), mais également depuis des chemins de randonnées ou des villages des Hautes Côtes comme Reulle-Vergy ou Villers-la-Faye et Vauchignon.

Projets éoliens, l'Association des Climats du vignoble de Bourgogne tire la sonnette d'alarme
Photo : ©Armelle photographe

« Pour comprendre le danger de ce projet il faut comprendre le paysage des Climats et ses clés de lecture. » Explique Bertrand Gauvrit, directeur de l’Association et écologue de formation. « Il y a bien sûr en plan rapproché, ce fantastique paysage en mosaïque, sculpté par le relief, le petit patrimoine, la végétation et le parcellaire des vignes. En prenant un peu plus de recul, il y a aussi une lecture « en strate » du grand paysage, qui fait aussi l’objet de l’inscription. De bas en haut, il se compose de la plaine agricole et de son tissu d’entreprises, de villages nichés dans le coteau ou en entrée de combe, d’une mosaïque de vignes et, en hauteur, les zones boisées ou les pelouses calcaires. La visibilité d’éoliennes, même partielle, va bouleverser ce paysage pittoresque. A cela s’ajoute une potentielle pollution lumineuse nocturne qui n’a pas été évaluée dans l’étude de la société RES. »

Projets éoliens, l’Association des Climats du vignoble de Bourgogne tire la sonnette d’alarme

BON A SAVOIR

Des éoliennes qui impacteraient aussi indirectement la future Cité des vins et des Climats de Bourgogne à Beaune Le contenu de la future Cité beaunoise s’appuie en grande partie sur l’inscription des Climats au Patrimoine mondial. L’architecte a d’ailleurs intégré dans son projet un point de vue à 21 mètres de haut, pour que les visiteurs puissent apprécier ce paysage typique de la Côte. Si éoliennes il y a, elles seront visibles depuis la Cité, cela parait évident.

L’Association des Climats : un rôle de « Gardien du temple » mais pas de « mise sous cloche » Il n’y a qu’un pas, qu’il ne faudrait pas franchir. Comme nous l’a demandé expressément l’UNESCO, nous sommes attentifs aux atteintes possibles à l’authenticité du site. Ce travail, nous le menons avec les services de l’État, les collectivités et la profession viticole, pour que la spécificité des Climats du vignoble de Bourgogne soit prise en compte dans les projets d’ampleur, économiques, urbains ou touristiques. L’objectif n’est pas de « mettre sous cloche » le site, mais bien de réfléchir à un développement durable, qui n’affecte pas les paysages et le patrimoine emblématiques des Climats, ni n’entrave les enjeux de développement économique.

Une règlementation nationale à faire respecter Notre objectif s’inscrit dans l’optique de la préservation du caractère exceptionnel des Climats du vignoble de Bourgogne, reconnus et protégés depuis le 4 Juillet 2015 au titre du Patrimoine mondial de l’UNESCO. Cette protection relève de l’obligation de l’Etat au titre de ses engagements internationaux. Elle est par ailleurs renforcée par la Loi relative à la liberté de la création, à l’architecture et au patrimoine (LCAP) du 7 juillet 2016. Le décret du 29 mars 2017 précise notamment que "pour assurer la préservation de la valeur universelle exceptionnelle des biens reconnus en tant que biens du Patrimoine mondial, l'Etat et les collectivités territoriales ou leurs groupements protègent ces biens et, le cas échéant, tout ou partie de leur zone tampon par l'application des dispositions du présent livre, du livre III du Code de l'environnement ou du livre Ier du Code de l'urbanisme".

HISTORIQUE

> Juillet et septembre 2020 : la société RES dépose respectivement aux services de l’Etat deux projets d’implantation d’éoliennes concernant le territoire des Climats du vignoble de Bourgogne – Patrimoine mondial : 13 éoliennes sur le site nommé « Grands Communaux », sur les hauteurs des communes de Saint-Jean-de-Boeuf et d’Anteuil, et 5 autres éoliennes (avec une option sur 22 autres emplacements) sur le site « Chaume des communes », situé entre Ivry-en-Montagne et Saint-Romain. Toutes feront 180 mètres de haut, c’est-à-dire deux fois la hauteur de la cathédrale Sainte-Bénigne à Dijon.
> Du 15 octobre au 19 novembre 2020 : Collecte de financement participatif lancé par la société RES à destination du projet « Grands Communaux » où il est mentionné, contre toute évidence, que le projet sera « sans impact visuel sur les Climats de Bourgogne ».
> 27 novembre 2020 : Envoi par l’Association des Climats du vignoble de Bourgogne – Patrimoine mondial, aux services de l’Etat, de son analyse-expertise, accompagnée d’un courrier alertant sur le risque de dégradation que le projet fait peser sur le site inscrit et sa zone tampon.

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