Imaginez-vous dans un aéroport au bout du monde, en Asie par exemple, en train d’observer le va-et-vient des avions sur le tarmac quand soudain, un Airbus 350 d’Air France pointe son nez. Outre le petit pincement au cœur de voir la compagnie française porter les couleurs nationales loin de ses frontières, que ressentiriez-vous de lire, apposé sur sa carlingue, le nom de la capitale des Ducs de Bourgogne. La flotte dispose désormais d’un avion nommé Dijon.
De l’Asie à l’Amérique latine, Dijon va sillonner le ciel du monde entier. Pour renouer avec la tradition, Air France a décidé de baptiser sa flotte d’Airbus 350 du nom de quelques villes françaises. Après Lyon, Toulouse ou encore Saint-Denis-de-la-Réunion, Dijon a été honoré de cette attention. La compagnie tricolore explique son choix par trois arguments majeurs. Le premier, « cher au cœur d’Air France » précise la direction, fait écho au patrimoine gastronomique local. « Dijon fait partie des principaux territoires viticoles du pays, avec notamment sa reconnaissance au patrimoine de l’UNESCO, et si elle est particulièrement célèbre pour sa moutarde, elle possède également de nombreuses spécialités. On y trouve beaucoup de fromages, de recettes à base de viandes et volailles tel que le coq au vin, le bœuf bourguignon ou encore la potée bourguignonne ou encore les escargots de Bourgognes, » détaille Air France dans un communiqué. « Nous sommes identifiés comme une région connue à l’international pour notre moutarde et nos vins » rappelle Sladana Zivkovic, adjointe au maire en charge du tourisme et des relations internationales. Dijon a également été retenue pour son héritage culturel, son architecture alliant monuments historiques et bâtiment art-déco. Mais il est un dernier argument qui a dû particulièrement résonner au sein de la compagnie : le lien entre Dijon et l’aviation. « S’il est une base aérienne historique en France, c’est bien celle de Dijon, entrée en service au printemps 1914 et baptisée du nom de l’as Georges Guynemer, l’un des plus illustres aviateurs français » conclut la compagnie.
Un coup de pouce apprécié
Bien qu’il soit difficile de quantifier l’impact que pourra avoir cet Airbus A350-900 nouvelle génération car moins polluant, sur les retombées touristiques locales, la démarche a toutefois été saluée par la municipalité. « On n’aura jamais assez de pub et c’est un coup de pouce de plus pour nous aider à retrouver nos touristes lointains » explique Sladana Zivkovic. D’ailleurs, Dijon, l’avion, devrait principalement se diriger vers les aéroports d’Asie où la France et Dijon ne manquent pas de faire des envieux. « Dijon tend à être la deuxième destination après l’Ile-de-France pour accueillir les touristes asiatiques » complète l’élue. En première position de ces visiteurs venus d’Orient, la Chine. L’office de tourisme local leur consacre d’ailleurs un bureau et une personne dédiée. « Avant la crise, Dijon devenait un incontournable de la France pour les chinois avec de plus en plus d’influenceurs, particulièrement impactant dans leur pays, qui valorisait notre ville. » Malheureusement, la Covid-19, elle aussi venue de Chine, a brutalement freiné ce bel engouement et ralentit la visite de près de trois millions de touristes annuels. Espérant bientôt des jours meilleurs pour le tourisme, l’adjointe au maire rappelle avec enthousiasme et espoir que l’été dernier, les européens ont quant à eux répondu présents. Attendant le retour de ces visiteurs plus lointains, elle insiste sur la capacité d’adaptation des acteurs locaux du secteur, d’ores et déjà prêts à embarquer les touristes dans de nouvelles activités, adaptatées à la situation sanitaire. Et même s’ils ne viennent pas avec un avion au doux nom de Dijon, ils ne pourront que repartir avec le goût d’un ‘reviens-y’.