Le musée du Pays Châtillonnais - Trésor de Vix a retrouvé son Bacchus

Le musée du Pays Châtillonnais - Trésor de Vix a retrouvé son Bacchus

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https://musee-vix.fr

Le Musée du Pays Châtillonnais – Trésor de Vix à Châtillon-sur-Seine est une étape incontournable sur la route des Celtes.

 

 


10 février 2022

Histoire digne d'un roman policier, la réintégration dans les collections du musée du Pays Châtillonnais – Trésor de Vix, d’une importante statue de bronze figurant Bacchus, volée il y a  50 ans est un véritable événement pour le musée selon Jérémy Brigand, président de la Communauté de communes du Pays Chatillonnais. «Ce Bacchus, par sa symbolique, par sa dimension sentimentale, par l'émoi populaire engendré à l'époque par le vol, devient une pièce maîtresse de notre musée, dans lequel elle prendra place dans les prochains jours.»
L'histoire débute en décembre 1973, de nuit, des cambrioleurs parviennent à pénétrer dans le musée dont les collections sont alors exposées dans la maison Philandrier au coeur de la vieille ville de Châtillon-sur-Seine (21).

 

 

Jérémy Brigand, Président de la Communauté de communes et Catherine Monnet, conservateur en chef, directrice du musée du Pays Châtillonnais-Trésor de Vix ont levé le voile sur la statue de bronze figurant Bacchus, volée en 1973

C'est le lundi 31 janvier 2022 que la directrice du musée a pu prendre possession de la statue à Amsterdam, afin qu’elle puisse réintégrer les collections du musée qui a bien changé depuis cette fameuse nuit du 18 au 19 décembre 1973.

 

Une incroyable histoire digne d'un roman policier

Tout a commencé en 1894 avec la découverte sur le site archéologique gallo romain de Vertault , d'une statue en bronze de Bacchus enfant, cette statue aurait environ 2000 ans. A l'époque, les fouilles étaient menées par la Société archéologique, association fondée en 1881.

C'était une découverte fabuleuse pour l'époque, le Louvre tenta même de l'acheter et fit des propositions financières mirobolantes à l'association. A cette époque l'association a hésité, se posant la question d'utiliser cette somme pour la réinvestir au musée.

Dieu merci, cette statue restera à Chatillon sur seine.

Puis, en 1937, la statue fut exposée à Paris, dans le cadre d'une grande manifestation regroupant les 50 plus grands chefs d'œuvre de l'art français, c'est dire la qualité de cette pièce.

Et c'est en 1973, au matin du 19 décembre, que MRS SEURIOT André et DUPAS Louis, gardien du musée qui se trouvait à l'époque à la Maison philandrier, découvrent en prenant leur service qu'une vitre a été fracturée. En entrant dans le musée, ils découvrent l'horreur : le musée venait d'être cambriolé durant la nuit ! C’est alors la stupeur et l’émoi dans tout le Pays Chatillonnais.

Les malfrats repartiront avec de nombreux objets de valeur, 5 000 pièces de monnaie en bronze et en argent, des objets en or, la statue de Bacchus enfant et le diadème de la princesse. Heureusement, ce n'était pas le vrai, mais une vulgaire copie.

L'enquête policière de l'époque ne permettra malheureusement pas de retrouver ces objets, dont notre statue estimée à l'époque à 100 000 francs.

Dès lors, on n’entendra plus parler de ces objets volés.

Mais en décembre 2019, M Boyer de l'Office central de lutte contre le trafic de biens culturels, nous contacte et demande si une statue de Bacchus est exposée au musée, nous lui expliquons que non mais qu’en revanche,  une statue de bacchus a été volée il y a 50 ans. Il demande s'il y en a plusieurs exemplaires, si cette statue a été enregistrée dans les inventaires du musée, si nous avons des preuves de ce vol, des photos, des procès-verbaux, etc. s'engage alors un travail de recherche afin de certifier ces faits.

Sans le savoir, ce fut le début d'une incroyable histoire digne d'un roman policier.

Arthur Brand, un hollandais chercheur d'objets d'art volés, au hasard de ses déplacements, de ses rencontres dans le monde entier avec les collectionneurs d'art, est alerté par une œuvre dont l'origine n'est pas vraiment déterminée. Avec l'aval du propriétaire, il se lance alors dans de longues et compliquées recherches afin d'authentifier cette statue.

Il consulte d'abord la base INTERPOL, sans succès. Et convaincu des origines de cette statue, il oriente ses investigations sur la France et l'Italie. De fastidieuses recherches sur Internet lui permettent de découvrir un article de 1927 dans un journal archéologique révélant un indice, cette statue appartenait à un musée français. Il entre alors immédiatement en contact avec la police hollandaise, qui elle-même se met en relation avec la police française, d'où l'appel téléphonique de M Boyer en décembre 2019 nous expliquant qu'elle avait potentiellement été retrouvée. Arthur Brand déclare l'œuvre volée auprès des services d'INTERPOL et signale au détenteur la provenance de cette statue.

Les faits étant anciens et prescrits, nous savions dès le départ qu'il serait difficile, voire impossible de la récupérer et surtout que cela allait demander du temps.

Durant 50 ans, cette œuvre a voyagé de pays en pays, de propriétaires en propriétaires, en et hors union européenne.

Désormais authentifiée, cette œuvre devenait invendable sur le marché public, c’est la loi. Malgré tout, rien n’oblige le propriétaire, un autrichien qui avait lui-même acheté cette statue de toute bonne foi à nous la restituer. Cependant, le détenteur n'était que peu enclin à  conserver cette statue à l'origine douteuse au sein de sa collection privée.

Arthur Brand engage alors des négociations, des déplacements en Autriche, afin de convaincre le détenteur de restituer la statue et de trouver une solution de dédommagement symbolique.

Il y a une quinzaine de jours, tout s'accélère, M Brand nous informe qu'une issue favorable est dorénavant envisageable. MRS Brett et Aaron Hammond, des amis de M Brand mais avant tout mécènes anglais, informés de cette rocambolesque histoire qu'ils trouvent magnifique, désireux de rendre cette œuvre dans son domaine public d'origine, décident de contribuer largement à ce dédommagement.

Je ne les connais pas, ils ne connaissent pas le Pays Châtillonnais mais je les remercie chaleureusement de leur générosité. C'est une belle preuve que l'amour de l'art n'a pas de frontières.

L'affaire étant entendue, c’est à Amsterdam que nous avons authentifier et récupérer notre statue de Bacchus.

Cette aventure, car c'est une aventure, a pu connaître un heureux dénouement grâce à la collaboration d'Arthur Brand, des mécènes anglais que nous serions enchantés de recevoir pour leur faire découvrir le musée, de Madame Monnet qui a suivi les relations avec le chasseurd'objets, des Amis du musée et bien évidemment des polices française, M Boyer, et néerlandaise, M Brownswikj, qui ont supervisé toutes les opérations afin de rester dans la légalité.

Depuis 1973, cela semblait inespéré qu'un jour cette statue réapparaisse. Mais 49 ans après son vol, le miracle s'est produit grâce à celui que l'on surnomme « l'Indiana Jones du monde de l'art", grâce à ses recherches et à sa ténacité. C'est avec beaucoup d'émotion que j'ai découvert cette statue il y a quelques jours. Si nous nous sommes engagés dans cette opération complexe et internationale, c'est parce que nous avions à cœur de rendre ce patrimoine culturel aux Châtillonnais, ce patrimoine qui leur appartient; aujourd'hui notre Bacchus de Vertault est de retour à la maison, et c'est une immense fierté pour nous tous.

Régulièrement, la Communauté de Communes enrichit ses collections grâce à des dons ou par l'achat d'œuvres. 

Ce Bacchus, par sa symbolique, par sa dimension sentimentale, par l'émoi populaire engendré à l'époque par le vol, devient une pièce maîtresse de notre musée, dans lequel elle prendra place dans les prochains jours.

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