Dijon mène depuis 20 ans une politique innovante de transition écologique et énergétique et s’impose comme un territoire à l’avant-garde des solutions en faveur de conditions de vie urbaine respectueuses de l’environnement. Aux nombreuses réalisations et aux nombreux projets s'ajoute RESPONSE, démarche innovante au coeur de Fontaine d'Ouche ; un modèle en France et en Europe pour la production locale d'énergie et l'autoconsommation collective.
«Face à l’urgence climatique, il n’existe pas d’autre réponse que de s’engager résolument dans la transition énergétique.
C’est le défi que relèvent la ville et la métropole de Dijon depuis le début des années 2000. Aujourd’hui, avec le conflit en Ukraine, vient s’ajouter l’augmentation vertigineuse des prix de l’énergie qui impacte tous les secteurs d’activité, notre société dans son ensemble, citoyens et collectivités.
La résilience de notre territoire s’appuie sur des engagements forts et constants pour parvenir à la sobriété énergétique :
développement des énergies renouvelables, d’un réseau de chaleur urbain, rénovation énergétique des bâtiments, éclairage public basse consommation, écoquartiers, réaménagement de la ville sur elle-même sans s’étendre sur les terres agricoles, développement de transports non polluants, des circuits courts, préservation de la biodiversité, grand plan de rénovation des écoles et bientôt la mise en service d’une centrale à hydrogène vert qui alimentera les bennes à ordures ménagères et les flottes de bus.
Parmi ces projets et ces réalisations ambitieuses et novatrices, RESPONSE est une démarche exemplaire et totalement innovante qui fait de Dijon un laboratoire d’expérimentations, une ville-pilote à l’échelle européenne. Ce projet a été bâti avec de très nombreux partenaires issus du public et du privé. Nous avons choisi de le développer au cœur de Fontaine d’Ouche, quartier prioritaire en pleine transformation qui est en train de devenir un modèle en France et en Europe pour la production locale d’énergie et l’autoconsommation collective.
Response témoigne de notre capacité à promouvoir des solutions nouvelles pour pour une réelle transition écologique de notre territoire, accessible à tous les habitants. »
FRANÇOIS REBSAMEN
Maire de Dijon,
Président de Dijon métropole
1 - CONSTRUIRE UNE POLITIQUE ÉNERGÉTIQUE TERRITORIALE AMBITIEUSE POUR RÉPONDRE AUX ENJEUX CLIMATIQUES
1.1 - 20 ans d’engagement en faveur de la transition écologique
Dijon mène depuis 20 ans une politique innovante de transition écologique et énergétique et s’impose comme un territoire à l’avant-garde des solutions en faveur de conditions de vie urbaine respectueuses de l’environnement.
En adhérant dès 2008 à la Convention des Maires, la ville de Dijon a en effet été l’une des premières collectivités en France à s’engager dans la lutte contre le changement climatique avec deux objectifs fixés aux villes engagées : à court terme, la réduction des gaz à effets de serre de 40% en 2030 et la neutralité carbone à long terme, à horizon 2050.
Très tôt, Dijon s’est positionnée comme une référence écologique, notamment au travers du plan climat énergie territorial exemplaire de 2010, devançant les obligations réglementaires de réduction des émissions de gaz à effet de serre.
Parallèlement, en 2012, la collectivité s’est engagée dans une démarche de labellisation européenne, déclinée en France sous l’appellation Climat-Air-Energie (ex « Cit’ergie ») remis par l’ADEME, visant à distinguer les collectivités engagées dans des politiques énergie-climat ambitieuses. La ville de Dijon a obtenu le label en 2013 et Dijon métropole en 2014. En 2019, les deux collectivités ont atteint cette labellisation avec un score de 63,4%.
En 2019, de nouveaux objectifs énergétiques et climatiques intermédiaires ont été actés par Dijon métropole, en lien notamment avec son engagement au sein de la Convention des maires. Ainsi, à horizon 2030, Dijon métropole s’est fixé comme objectif de réduire de 40% les émissions de gaz à effet de serre sur son territoire.
La métropole de Dijon a l’ambition de devenir une référence écologique et solidaire en intégrant l’innovation et le développement durable à l’exercice de ses compétences, au service des habitants.
1.2- Vers une métropole climatiquement neutre en 2050
Dijon fait le choix de développer une vision territoriale des enjeux écologiques en développant des projets locaux pour construire le futur écologique du territoire.
Elle s’est engagée à tendre vers l’objectif d’une métropole climatiquement neutre en 2050 et développe une politique énergétique territoriale ambitieuse qui repose d’une part sur des économies d’énergie, d’autre part sur un mix énergétique qui favorise les énergies renouvelables produites localement.
Les engagements « climat énergie » de Dijon métropole s’inscrivent dans une perspective de long terme, ancrée à la fois dans le cadre européen énergie-climat et dans celui de la France avec la loi de transition énergétique pour la croissance verte.
Depuis 2015, Dijon métropole et la ville de Dijon sont lauréates de l’appel à projets « Territoires à énergie positive pour la croissance verte »
du ministère de l’Écologie, de l’Environnement et de l’Énergie de l’époque, signifiant qu’elles constituent un territoire d’excellence en matière de transition écologique.
Pour atteindre la neutralité carbone d’ici 2050, Dijon métropole s’est fixé en 2019 de nouveaux objectifs :
- Réduire de 95% les émissions de gaz à effet de serre par rapport à 2010
- Réduire les consommations énergétiques du territoire de 59% par rapport à 2010
- Développer les énergies renouvelables afin de couvrir 69% des besoins en énergie en 2050
- Préserver les puits de carbone existants qui permettent de stocker 31 000 tonnes de CO2
La métropole a engagé plusieurs grandes actions afin de répondre à ces objectifs sur l’ensemble des secteurs en favorisant les mobilités durables (tramway, bus hybrides, vélo), tout en investissant dans une stratégie de diversification énergétique avec le développement d’outils de productions d’énergie locale (stations d’hydrogène vert, réseau de chaleur, etc.) et l’optimisation énergétique et la rénovation des bâtiments.
1.3 - Les leviers locaux d’actions pour lutter contre le changement climatique
Dijon est aujourd’hui reconnue comme une référence de la lutte contre le changement climatique en France. La métropole s’appuie sur plusieurs outils de pilotage pour accélérer la transition du territoire :
- Le Sustainable Energy and Climate Action Plan (SECAP), outil développé par la Convention des Maires
- Le Plan local d’urbanisme intercommunal – Habitat Déplacements (PLUi-HD)
- Le Plan Climat Air Energie Territorial
- Le Contrat d’objectifs déchets et économie circulaire
- L’optimisation des services et équipements de la collectivité avec la démarche « Dijon métropole intelligente et connectée ».
Le PLUi-HD de Dijon métropole a été approuvé en décembre 2019.
Nouveau cadre de référence des politiques de l’habitat et des mobilités de la métropole, il remplace les programmes locaux de l’habitat (PLH) et plans de déplacements urbains (PDU) précédents. Il s’agit donc d’un outil stratégique « 3 en 1 » de pilotage pour le territoire, qui présente la stratégie de la métropole en matière de développement urbain, de construction de logements et d’offre de mobilité.
À travers leur Plan climat air énergie territorial (PCAET), Dijon métropole et la ville de Dijon ont déployé une stratégie exemplaire de lutte contre le changement climatique. Les grands axes stratégiques de ce plan portent sur le développement des énergies renouvelables, la rénovation énergétique de l’habitat, la construction d’écoquartiers, la promotion des modes de déplacement doux, les économies d’énergie dans les bâtiments de la collectivité et dans l’éclairage public, la préservation de la biodiversité, le maintien et le renforcement d’une « ceinture verte » aux abords de la ville par la plantation d’arbres et végétaux adaptés, le soutien à l’agroécologie et aux circuits courts.
Dijon métropole a signé un Contrat d’objectifs déchets et économie circulaire (CODEC) avec l’ADEME Bourgogne-Franche-Comté en 2017 pour mettre en place un plan d’actions sur 3 ans dans lequel la collectivité s’engage à réduire de 10% sa production de déchets entre 2010 et 2020 et à atteindre un taux de valorisation matière organique de 55% d’ici 2020.
La ville de Dijon est membre actif d’Energy Cities, l’association européenne des villes pour la transition énergétique, créée en 1990. Dans ce cadre et notamment à travers le projet « REVE d’avenir » avec 27 collectivités européennes, la ville de Dijon a développé une série d’actions de lutte contre le changement climatique.
1.4 - Les solutions énergétiques locales innovantes
• Le projet OnDijon : la smart city au service de la transition énergétique
À travers son projet OnDijon, Dijon métropole développe un modèle de smart city qui prend soin de l’humain (« smart city designed to Care ») et incarne les objectifs d’excellence environnementale et sociale de la ville. Inauguré en avril 2019, le modèle de ville intelligente OnDijon s’appuie sur un poste de pilotage connecté permettant de simplifier et mieux coordonner les interventions et les travaux d’entretien des services de la métropole sur l’espace public, de piloter à distance les équipements urbains des 23 communes de la métropole (feux de circulation, éclairage public, vidéoprotection, services de voiries...) et d’assurer la sûreté et la sécurité de l’espace public. Les infrastructures de transport s’appuient également sur OnDijon pour organiser la mobilité des habitants, en coordonnant les modes de transport et les déplacements sur le territoire.
Avec OnDijon, la métropole dispose d’un outil efficace pour améliorer son bilan écologique et pour limiter son empreinte écologique. Le projet OnDijon prévoit en effet de réaliser 65 % d’économies d’énergie d’ici à 2030, grâce à la rénovation de l’éclairage public avec 34 000 points lumineux qui deviendront 100 % LED, ce qui est considérable à l’échelle d’un territoire.
Ce modèle démontre que les économies d’énergie contribuent à développer une gestion durable des finances publiques et que la lutte contre le changement climatique est un investissement vertueux pour les collectivités locales.
Le projet OnDijon permet ainsi, grâce aux économies d’énergie et de maintenance et le remplacement de l’éclairage public, de dégager au total près de 7,8 millions d’euros de gains de fonctionnement pour Dijon métropole, sur la période 2020-2026. Sur 12 ans, ce sont plus de 16 millions d’euros économisés par la collectivité (sur la base d’une augmentation du coût de l’énergie moyenne de +6 %/an).
• Un réseau de chaleur urbain alimenté à 75 % en énergies renouvelables
Dijon métropole a choisi en 2009 de créer un réseau de chaleur urbain (RCU) pour partie sous l’emprise du tramway, alors en construction. La collectivité a fait le choix de privilégier les énergies renouvelables et de récupération. Le réseau de chaleur urbain est alimenté par des chaufferies bois et par l’Unité de valorisation énergétique (UVE).
Le réseau de chaleur urbain est alimenté à 75 % par les énergies renouvelables. La société en délégation de service public Dijon Energies a engagé depuis 2013 une extension du réseau. Elle dispose aujourd’hui du 4ème plus grand réseau de chaleur urbain, majoritairement alimenté par des énergies renouvelables.
Si la loi de transition énergétique pour la croissance verte fixe l’objectif de porter à 32 % la part de la consommation d’énergies renouvelables en France en 2030, , Dijon aura déjà dépassé cet objectif d’ici 2023.
Le réseau de chaleur urbain s’étendra alors sur 120 km de réseau, pour 100 000 équivalents habitants chauffés. 44 400 tonnes de CO2 par an évitées avec l’approvisionnement à 75% du réseau par des énergies renouvelables.
Le réseau de chaleur urbain renforce la souveraineté énergétique et réduit l’impact économique des hausses de coût de l’énergie observées actuellement : le prix de l’énergie produite localement au sein des chaufferies bois et de l’UVE était déjà 15% moins cher que le gaz avant l’augmentation récente des prix du gaz. Les prix de la chaleur produite par l’UVE et par les chaufferies bois étant relativement stables, les réseaux de chaleur ont démontré qu’ils avaient une capacité à contenir les hausses de l’énergie et à protéger ainsi les usagers de la volatilité des prix.
• Une des plus grandes fermes solaires de France
Dijon métropole a initié en 2018 avec EDF Renouvelables la construction de la centrale photovoltaïque du centre d’enfouissement technique, située au nord de Dijon, à proximité du Parc Technologique de la Toison d’Or, sur un ancien site d’enfouissement des déchets.
Cette centrale de 43 000 panneaux solaires a été mise en service en octobre 2021. La centrale est capable de produire 15,5 mégawatts, soit l’équivalent des besoins annuels en électricité d’environ 8 000 habitants et évite l’émission annuelle de 4 700 tonnes d’émission de CO2 dans l’atmosphère.
Il s’agit d’une des plus grandes fermes solaires urbaines de France. En outre, les habitants ont été associés via une opération de financement participatif initié en avril 2021.
• Un projet ambitieux de production locale d’hydrogène vert
La métropole a engagé en 2021 un projet ambitieux de 100 millions d’euros pour la production locale d’hydrogène vert et la conversion de son parc de véhicules lourds (bennes à ordures ménagères et bus) en véhicules propres et zéro-émission. L’hydrogène vert sera produit à partir de l’électrolyse de l’eau (pour rappel il s’agit de la séparation des atomes d’eau en hydrogène d’un côté, oxygène de l’autre), dont l’énergie est issue des déchets ménagers et d’une ferme photovoltaïque de 12 hectares.
Une partie des bennes à ordures ménagères sera ainsi convertie à l’hydrogène vert dès 2023, puis 27 bus l’année suivante, produit par deux stations hydrogènes construites au nord et au sud de la ville, ce qui permettra d’éviter 1726 tonnes de CO2 par an, soit l’équivalent de 24 millions de kilomètres en voiture citadine parcourus dans Dijon.
Ce projet inscrit le territoire dijonnais comme pionner en matière d’énergies alternatives de mobilités durables, par le nombre de véhicules concernés et les objectifs fixés à court terme de réduction des émissions carbone.
La métropole a été récompensée au Forum Zéro Carbone, organisé par le journal La Tribune et la ville de Paris, pour son projet hydrogène. Au palmarès des meilleures initiatives 2020 de ce forum qui s’inscrit dans le cadre du 5ème anniversaire de l’accord de Paris pour le climat, Dijon métropole a remporté le grand prix et le prix de la mobilité, puisque l’hydrogène alimentera à terme les bus de son réseau de transport.
• Vers un service d’eau et d’assainissement à énergie positive
Ce sont 100 millions d’euros sur 9 ans qui sont investis en faveur de la transition énergétique et écologique pour limiter l’impact de la métropole sur les milieux naturels et transformer les services publics de l’eau et de l’assainissement en services à énergie positive et zéro déchet.
La priorité sera donnée à la refonte complète de la filière thermique et du traitement des boues de la station d’épuration Eau Vitale de Dijon. Une usine de production de biogaz d’une capacité de près de 15 GWh/an, basée sur la méthanisation des boues et des graisses sera construite pour maximiser la production de gaz vert. Il sera produit puis transformé par la métropole en bio méthane. Le bio méthane sera ensuite réinjecté sur le réseau gaz de la métropole.
La production de bio méthane sera opérationnelle au 1er janvier 2023 et est estimée à 10 GWh/an. En matière de bilan carbone, la filière complète de traitement des boues ainsi modernisée passe de 1 342 tCO2 émis/an à
– 1 694 tCO2 émis/an, essentiellement grâce à la production de bio méthane. Dans un second temps, la reconstruction d’un four permettant d’incinérer les boues issues de la méthanisation sera réalisée afin de limiter les impacts des résidus issus de la station d’épuration sur le milieu naturel. Ce four verra le jour entre 2026 et 2028.
2 - PROJET RESPONSE : DIJON DEVIENT UN DÉMONSTRATEUR EUROPÉEN D’UN QUARTIER À ÉNERGIE POSITIVE
2.1 - Un projet européen pour inventer les villes du futur
Dijon métropole a candidaté auprès de la Commission européenne pour participer à l’ambitieux programme "H2020, Villes et communautés intelligentes", qui accompagne les villes vers la neutralité carbone et finance des solutions innovantes en faveur de l’efficacité énergétique et de l’optimisation des ressources des villes engagées dans la transition énergétique.
En avril 2020, sur les 12 candidatures déposées, celle de Dijon a été retenue. Le projet de la métropole s’est notamment démarqué en proposant la rénovation d’un quartier existant et relevant de surcroît de la politique de la Ville (QPV), le quartier Fontaine d’Ouche.
De très grande envergure, le programme « H2020 » est doté d’un budget total de 80 milliards d’euros sur 7 ans (2013-2020).
Issu de ce programme, l’appel à projets « Villes et communautés intelligentes » a pour objectif de faire émerger des « îlots à énergie positive » pour répondre à l’ambition de l’agenda urbain d’ici à l’horizon 2025 de l’Union Européenne, issu du Pacte d’Amsterdam. Cette ambition permet d’inscrire l’Union européenne dans les objectifs fixés par les accords de Paris, lors de la COP 21 en 2015.
Le projet RESPONSE (pour "integRatEd Solutions for POsitive eNergy and reSilient CitiEs") vise à développer et tester des solutions innovantes et intégrées pour contribuer au déploiement des « quartiers à énergie positive » en Europe d’ici 2050.
Démarré en septembre 2020 pour une durée de 5 ans (2020-2025) le projet RESPONSE s’appuie sur un réseau de 53 partenaires européens, issus de 13 pays différents, mais aussi locaux : universités, centres de recherche, entreprises et startups, autorités publiques, agences locales de l’énergie et associations.
Avec RESPONSE, Dijon devient à la fois un laboratoire pour l’expérimentation de solutions pour construire une métropole neutre en carbone et également un démonstrateur à l’échelle européenne de l’autosuffisance énergétique locale.
Dijon a été choisie par l’Europe avec la ville de Turku en Finlande pour piloter le programme européen RESPONSE et devenir « villes phares » pour six autres villes européennes : Bruxelles (Belgique), Saragosse (Espagne), Botosani (Roumanie), Ptolemaïda (Grèce), Gabrovo (Bulgarie), Severodonetsk (Ukraine). Ces autres villes candidates partenaires observent l’évolution du programme et devront dupliquer les solutions dijonnaises et finlandaises sur leur territoire.
L’enjeu est de déployer des nouvelles technologies afin de faire émerger des îlots à énergie positive qui produisent plus d’énergie qu’ils n’en consomment.
En tant que ville phare avec Turku, Dijon pilote ce programme européen dans le but de voir émerger des villes à énergie positive en 2040.
Dijon métropole, associée à des partenaires publics et privés majeurs, s’engage à bâtir une des plus importantes opération d’autoconsommation collective de France en 5 ans.
3 QUESTIONS À YVES CHEVILLON, DIRECTEUR DE L’ACTION RÉGIONALE EDF BOURGOGNE-FRANCHE-COMTÉ
« Response, un projet énergétique et ambitieux où le groupe EDF, partenaire-clé de Dijon métropole, développe des solutions bas carbone pour la ville de demain »
Quel est la genèse du partenariat ?
Quand en 2018, la Commission européenne a décidé de lancer un programme d’innovation « H2020-Smart Cities and Communities » pour déployer 100 quartiers à énergie positive d’ici 2025, EDF a été très enthousiaste d’être associée par la métropole de Dijon à sa candidature.
Concrètement que fait EDF ?
Le groupe EDF est un partenaire important du consortium. Il assure via EIFER (European Institute For Research Energy) le laboratoire commun entre EDF et l’université de Karlsruhe (en Allemagne) la coordination des 53 partenaires européens (8 villes, 13 nationalités, plusieurs centres de recherche, des startups, PMEs... Ce projet mobilise plusieurs entités du Groupe (R&D, Action territoriale, EDF Commerce, Enedis...)
Pourquoi EDF s’est engagée ?
Face au dérèglement climatique, notre engagement en faveur de la neutralité carbone est au cœur de notre action comme le rappelle notre Raison d’Etre : « construire un avenir énergétique neutre en CO2, conciliant préservation de la planète, bien-être et développement grâce à l’électricité et à des solutions et services innovants ».
Le projet Response correspond en tout point à cette volonté. Ce projet d’envergure européenne nous donne l’opportunité de tester des têtes de série réplicables et d’entretenir une dynamique d’innovation qui renforce l’attractivité du territoire.
2.2 - Un quartier prioritaire de la ville, modèle européen de l’autoconsommation énergétique
• Près de 500 logements et 1100 habitants concernés par l’autoconsommation collective
Le projet prévoit le déploiement de deux îlots à énergie positive sur le quartier prioritaire de Fontaine d'Ouche. Les deux îlots produiront ainsi 20% d’énergie en plus qu’ils n’en consommeront et permettront de réduire de 75% les émissions de gaz à effet de serre.
Au total, l’opération d’autoconsommation collective regroupe 487 logements ainsi que les bâtiments municipaux du quartier.
Ce sont plus de 1100 habitants qui vont devenir acteurs de leur consommation d’énergie. À travers le projet RESPONSE, Dijon métropole fait des citoyens des acteurs de leur consommation énergétique et de la transition énergétique un enjeu collectif pour le territoire.
L’énergie produite sera directement consommée par les habitants- utilisateurs :
• Le matin : la consommation est supérieure à la production locale.
Les bâtiments sont alimentés en énergie par le réseau électrique et par l’énergie stockée.
• Durant la journée : la production locale est supérieure à la consommation. Les bâtiments sont alimentés par l'énergie solaire et l’excédent est stocké dans les batteries et les ballons d’eau chaude.
• Le soir : la production locale réduit fortement. L’énergie stockée est alors utilisée pour répondre aux besoins des bâtiments. Le réseau électrique assure la fourniture du complément nécessaire.
En choisissant Fontaine d’Ouche comme quartier pilote pour le projet RESPONSE, la métropole démontre que la transition énergétique peut bénéficier à tous les habitants, quel que soit leur revenu.
• Des bâtiments publics producteurs d’énergie
A terme ce sont 1732 Kwc qui seront installés dans le quartier sur les bâtiments publics, puissance complétée par les installations des bailleurs sociaux.
La production annuelle prévisionnelle d’énergie du programme RESPONSE en électricité est de 1600 MWh/an. Cela en fait un des projets les plus ambitieux en France en autoconsommation collective.
De plus, 14 bâtiments de différents usages profiteront de l’énergie produite, il s’agit d’un projet unique. Ainsi une partie de l’énergie produite permettra d’alimenter via l’opération autoconsommation collective les 14 bâtiments publics : le groupe scolaire Buffon, le groupe scolaire Anjou, le groupe scolaire Colette, le groupe scolaire Alsace, le stade, la piscine, le centre culturel multi-accueil, la maison de quartier, les groupes scolaires Lallemand, Champ Perdrix, Larrey, Ouest, le centre social.
98% de l’énergie produite sera consommée par les bâtiments.
L’économie réalisée sera d’environ 50 k€TTC/an.
Plus de 40% de l’électricité consommée annuellement par les bâtiments sera ainsi produite localement.
• Le groupe scolaire Buffon : un mix exemplaire d’innovations pour réduire la consommation d’énergie
La rénovation énergétique du groupe scolaire Buffon s’inscrit dans la démarche globale de quartier à énergie positive.
La rénovation énergétique permet une économie de 40% de consommation.
Le bois de la « canopée » provient du département du Jura. Il a été peint pour garder un aspect visible lorsque ce dernier vieillira naturellement. La canopée double la surface de panneaux solaires et constitue une protection contre les fortes chaleurs. Les murs extérieurs sont isolés en laine de bois.
À ce titre, le bâtiment est raccordé à un réseau de chaleur avec un fort taux d’énergie renouvelable. 30% de l’énergie provient de l’Unité de valorisation énergétique (une interconnexion a été réalisée en 2020 pour alimenter le réseau de la Fontaine d’Ouche). 35% de la chaleur provient de la biomasse (local < 50 km). Le complément sera assuré par l’achat de bio-méthane et la mise en place de stockage thermique pour limiter les appels de puissance.
Le pilotage des installations de chauffage et de ventilation sera réalisé de manière intelligente. La mise en place d’un Building Operating System (BOS) couplée à des sondes intelligentes de qualité d’air extérieures et 17/28 intérieures permet d’optimiser le confort des enseignants et des élèves en garantissant une économie maximale.
Par exemple lorsqu’en extérieur, la qualité d’air et la température le permettront, il sera alors conseillé d’ouvrir les fenêtres et de diminuer les débits de ventilation.
À l’inverse, le système augmentera les débits de ventilation, le chauffage et la filtration de l’air lorsque les conditions le nécessiteront.
L’installation photovoltaïque en toiture permet de réaliser une des plus importantes opérations d’autoconsommation collective de France.
La centrale solaire de l’école Buffon est entrée en production le 28 septembre 2022. Avec les futures installations du stade de la Fontaine d’Ouche et du Groupe scolaire Anjou (travaux en 2023), tous les bâtiments publics du quartier (piscines, écoles, gymnases, etc.) profiteront de l’électricité produite par les panneaux. Les groupes scolaires Eiffel et Larrey profiteront également de cette électricité produite localement. Grâce à la future installation de batteries de stockage innovantes (seconde vie, Redoxflow...), 95% de l’énergie produite sera consommée par les bâtiments. Globalement l’opération du groupe scolaire représente 1/8ème de la production photovoltaïque du quartier.
UNE CONVENTION D’AUTOCONSOMMATION ENTRE ENEDIS ET LA VILLE DE DIJON
Le lancement du programme d’autoconsommation collective se concrétise par la mise en place d’une convention de partenariat entre la ville de Dijon et Enedis.
La production solaire convrira 14 bâtiments du quartier de Fontaine d’Ouche, c’est ce qui en fait le plus grand site d’autoconsommation de France. L’ensemble de ces bâtiments consomment annuellement 1 000 MWh/an. La production permettra de couvrir 300 MWh/an de cette consommation.
98% de la production solaire sera autoconsommée localement. La convention a pour objectif de régir les échanges d’information entre le gestionnaire de réseau (ENEDIS) de distribution et la personne morale organisatrice (ville de Dijon) afin d’affecter la production solaire aux différents consommateurs en fonction de ce qu’ils consomment au même moment. La personne morale définit dans la convention l’ensemble des règles de répartition de l’énergie produite.
Deux autres conventions, dans le cadre du projet RESPONSE, seront signées avec ENEDIS, la première avec Grand Dijon Habitat, la seconde avec Orvitis.
2.3 - Un laboratoire d’expérimentations
L’année 2022 est une année charnière qui démontre l’urgence à mener une politique de sobriété énergétique et de lutte active contre le changement climatique.
Dans ce contexte, la production locale d’énergie renouvelable apparaît comme un levier essentiel d’adaptation et de résilience des territoires. En tant que ville phare du programme Response-H2020 avec la ville de Turku, Dijon a un rôle de leader à jouer pour inspirer les collectivités françaises et européennes sur la production locale d’énergie verte.
Dijon sera un véritable laboratoire d’expérimentation grandeur nature, avec environ 80 innovations testées pour construire une métropole neutre en carbone.
• Des panneaux solaires bifaciaux
Les bâtiments du quartier Fontaine d’Ouche et certaines infrastructures publiques, dont les écoles, vont être équipés de panneaux solaires bifaciaux et d’autres technologies innovantes.
Des panneaux solaires à la pointe de l’innovation technologique seront installés sur les toits d’immeubles et de bâtiments du quartier comme le gymnase, ainsi que sur les garde-corps des terrasses. Contrairement aux panneaux photovoltaïques traditionnels, ces panneaux solaires sont dotés d’une technologie bifaciale : les deux faces sont transparentes et captent les rayons du soleil pour la convertir ensuite en électricité. La face arrière captant la lumière reflétée par l’environnement et le sol, les toits des immeubles seront recouverts de gravillons blancs afin de maximiser cette technologie. Les gains de productivité de ces panneaux innovants, comparés aux panneaux traditionnels, peuvent atteindre jusqu’à 12%.
D’autres types de panneaux solaires seront installés sur les parkings au pied des immeubles (canopées solaires) et sur les toits des écoles Buffon et Anjou (pergolas photovoltaïques).
L’énergie produite servira en journée à alimenter en électricité les bâtiments, chauffer les ballons d’eau chaude, les bornes de recharge intelligentes pour les véhicules électriques, voire les logements et bâtiments municipaux dans un rayon d’un kilomètre en cas de surplus de production énergétique. La nuit, le surplus d’énergie stockée dans les batteries alimente le réseau électrique du quartier.
• Un vaste réseau de chaleur urbain
Dijon a investi très tôt dans un réseau de chaleur urbain au bois, qui alimente Fontaine d’Ouche à hauteur de 55% en chauffage et en eau chaude. L’objectif est d’atteindre 80% à terme, en réinjectant l’énergie de l’usine d’incinération d’ordures ménagères et le biogaz produit par l’usine de méthanisation qui sera inaugurée en 2023.
« Le quartier de Fontaine d’Ouche est un modèle en France et en Europe pour la production locale d’énergie et l’autoconsommation collective. Plus de 100 innovations sont expérimentées. Elles témoignent de notre capacité à promouvoir des solutions nouvelles pour une transition écologique effective, solidaire et juste. » François Rebsamen, président de Dijon métropole et maire de Dijon.
• Des batteries-tests pour stocker l’énergie solaire
Parmi les expérimentations, plusieurs portent sur l’énergie solaire et son stockage. L’énergie produite par un panneau solaire est à consommation immédiate, durant la journée. Des expérimentations seront donc réalisées pour pouvoir la stocker dans différents types de batteries et la redistribuer.
- Batteries lithium Ion : elles possèdent un rendement de charge supérieure à 90 % (très utilisées pour les trottinettes, vélos, smartphones, voitures) et présentent une durée de vie supérieure aux autres systèmes de stockage.
- Batteries zinc Air : économiques et durables, elles utilisent l’oxygène de l’air pour produire de l’électricité.
- Batteries seconde vie des véhicules électriques : hors d’usage pour une propulsion automobile optimale, mais suffisantes pour stocker l’électricité produite en surplus, elles permettront soit d’injecter l’électricité dans les bâtiments, notamment le soir, soit de recharger des véhicules électriques.
Certaines bornes de recharge de véhicule électriques seront « intelligentes » : lorsque les véhicules sont à l’arrêt et que la production solaire est plus faible, ces batteries peuvent alimenter le réseau électrique pour une utilisation domestique.
Par ailleurs, l’excédent d’énergie solaire produite en journée servira à chauffer les ballons d’eau chaude des habitants.
3 QUESTIONS À ROBERT POGGI, DIRECTEUR RÉGIONAL D’ENEDIS
Pourquoi avez-vous choisi d’être partenaire de ce projet ?
En 2019, la métropole de Dijon a montré sa confiance envers Enedis avec la signature du nouveau contrat de concession pour les 25 prochaines années.
Cette confiance est basée sur notre rôle de service public, mais également sur celui qui consiste à être un service public engagé sur les enjeux majeurs de la transition énergétique. De ce fait, Enedis est un partenaire auprès de la métropole de Dijon pour l’accompagner sur tous les projets en lien avec la transition énergétique, dont RESPONSE.
Quelles solutions allez-vous déployer dans le quartier ?
H2020-RESPONSE, est un challenge pour Enedis car elle représente la plus grosse opération d’autoconsommation collective au niveau national. En tant que gestionnaire du réseau électrique, Enedis sera responsable des études de raccordement et de l’alimentation des panneaux solaires, ainsi que des bornes de recharge intelligentes au réseau de distribution électrique. Nous allons également en tant que service public dédié à la transition écologique, mettre à disposition de la métropole de Dijon, toutes les données nécessaires pour la conception des plateformes « Air-Energie-Climat » et « Mobilisation citoyenne ».
Quels bénéfices pour le quartier et ses habitants ?
Pour Enedis, il existe deux bénéfices pour le quartier et ses habitants.
Le premier, faire de ce projet de rénovation des bâtiments, une opportunité pour rendre concrète la transition énergetique, et une fierté pour ses habitants.
Le deuxième, faire d’H2020-RESPONSE, un atout pour la connaissance et la montée en compétences sur les métiers de demain sur la transition énergétique et écologique, pour les habitants de la Fontaine d’Ouche, et développer ainsi une dynamique concrète de pédagogie, de formation et d’emplois à leur destination.
• Des thermostats et capteurs intelligents
Le projet permettra aussi de tester des innovations en lien avec les bâtiments. Certains seront rénovés, avec renforcement de l’isolation, remplacement des menuiseries extérieures, amélioration de la ventilation, le tout pour un objectif de consommation énergétique réduite de 38%. De plus, de nouveaux thermostats et capteurs mesurant la qualité de l’air seront installés dans chaque foyer. Afin de réduire pour chacun la facture énergétique, une étude de consommation aidera les ménages à réguler et optimiser leur consommation. Les écoles Buffon, Colette et Anjou vont bénéficier, au cas par cas, de travaux d’isolation thermique, d’installation de panneaux solaires, de ballons d’eau chaude et de batteries de stockage du surplus d’énergie... La rénovation des écoles Buffon et Colette vise l’excellence énergétique des Bâtiments à basse consommation (BBC), notamment grâce à l’isolation thermique externe, l’isolation de toiture et le remplacement de équipements de traitement de la qualité de l’air. Le groupe Anjou, déjà rénové en 2019, bénéficiera de l’installation de batteries seconde vie, dans le cadre du recyclage et de la réutilisation des batteries des voitures électriques, et de la pose de panneaux photovoltaïques.
D’autres expérimentations portent sur l’éclairage public, grâce au LED notamment. Ce projet initié par OnDijon et son centre de pilotage unique devrait permettre de réaliser 65% d’économies d’énergie.
2.4 - Les habitants acteurs et bénéficiaires du projet
RESPONSE place le citoyen au cœur du dispositif de transition écologique et s’attache à la mobilisation du plus grand nombre. Le projet est au cœur d’un quartier populaire, Fontaine d’Ouche, de près de 10 000 habitants. 1 100 habitants sont directement concernés par le programme RESPONSE dans près de 500 logements. Il s’agit là d’une des plus importantes opérations d’autoconsommation collective en France. Associés à la transition écologique, les habitants sont invités à définir leurs besoins, à suivre la mise en place et à expérimenter la centaine d'innovations associées à RESPONSE en matière de bâtiments intelligents, mobilité électrique, stockage d'énergie renouvelable...
Ces aménagements offriront un cadre de vie embelli, davantage de confort pour les habitants, ainsi qu’une réduction des charges notamment de chauffage.
Le programme prévoit en effet l’installation de thermostats intelligents, de radiateurs et de détecteurs de fumée connectés. Concrètement, le locataire interviendra au départ pour régler la température de son logement puis, après quelques jours, le système se régulera automatiquement. Le chauffage sera maintenu à la bonne température, lorsque le locataire sera présent, et se mettra automatiquement en veille en cas d’absence, grâce à bouton Ecotouch présent/absent. Sur l’ensemble du bâtiment, seule la quantité d’énergie nécessaire sera fournie, sans déperdition d’énergie. Le système sera également capable de prendre en compte la météo locale.
Le premier bâtiment sera connecté fin novembre 2022.
84% des habitants interrogés lors d’une enquête dans le cadre de RESPONSE sont prêts à suivre leur consommation d’énergie plus précisément.
QUESTION À HAMID EL HASSOUNI, PRESIDENT DE GRAND DIJON HABITAT
Quels seront les avantages du projet RESPONSE pour les habitants du quartier ?
La performance environnementale et énergétique participe à la qualité d'usage et de vie. Le projet RESPONSE, c’est l'occasion pour les locataires de consommer moins, de consommer mieux d’énergie et de vivre mieux en réalisant des économies concrètes. Ils bénéficieront d’une éco-réhabilitation augmentée, il leur sera possible d'agir à leur niveau pour optimiser leur consommation de chauffage et d'énergie à l’échelle de leur logement. Les petits gestes individuels font les grandes économies collectives !
Des robinets thermostatiques connectés installés sur les radiateurs et deux thermostats permettront de programmer la température souhaitée dans deux zones différentes de leur logement. Ce système auto-apprenant permettra d’anticiper et d’ajuster en temps réel les besoins de chauffage au regard des habitudes de vies des locataires, tout en tenant compte de la météo locale. Avec cette expérimentation, nous consommerons la juste énergie au bon moment ! Nous visons jusqu’à 50% d’économies de charges facturées aux locataires pour leur chauffage ou l’électricité du bâtiment et cela va au-delà d’une éco-réhabilitation classique qui selon les sites, permet de gagner jusqu’à 30% d’économies de charges... Cela nous permettra également d'améliorer la maintenance générale des immeubles et de détecter en un clin d'œil d'éventuelles anomalies.
Ainsi, nous serons en mesure de mieux prévenir les dysfonctionnements et les pannes de chauffage par exemple. Tout cela contribuera à mieux vivre dans les logements.
La sensibilisation et l’implication des habitants du quartier Fontaine d’Ouche sont des conditions essentielles au bon déroulé du projet. Ainsi, de nombreuses initiatives ont été mises en place par Dijon métropole et ses partenaires pour que les citoyens s’emparent d’un projet qui transformera durablement leur quotidien :
- Une maquette permettant de visualiser toutes les solutions du quartier a été exposée à la bibliothèque municipale plusieurs mois et est déployée lors d’évènements comme « Jours de Fête à Fontaine d’Ouche ».
- Une plateforme de mobilisation a été ouverte à destination des habitants du quartier pour apporter leurs idées et remarques sur le projet.
- En 2020, les habitants ont pu répondre à un questionnaire, afin de mesurer leur sensibilité aux questions environnementales, de comprendre et d’appréhender leurs inquiétudes vis-à-vis des solutions techniques et technologiques à venir dans leur quartier.
- La ville de Dijon propose aux habitants qui le souhaitent de devenir « ambassadeurs de Fontaine d’Ouche » pour promouvoir le projet de quartier à énergies positives.
- La maison-phare organise des ateliers de rue « éco-gestes » pour sensibiliser les habitants aux actions du quotidien pour réduire leur consommation et factures d’énergie.
- Les enfants sont sensibilisés aux divers chantiers en cours sur leurs écoles.
- Un travail sur l’accès aux formations et métiers de la transition écologique pour les habitants a également été engagé.
- Dijon métropole met en place une plateforme de collecte des données Air-Énergie-Climat en temps réel pour établir des prévisions sur les îlots de chaleur et la qualité de l’air. Ces données seront en accès libre pour les citoyens afin qu’ils puissent réguler leur consommation d’énergie.
- Un service civique international, actuellement en formation à Dijon, rejoindra Turku, à partir de novembre 2022 pour une mission « d’empowerment » citoyen RESPONSE jusqu’à juin 2023.
- À partir de janvier 2023, un service civique finlandais de Turku rejoindra Dijon pour animer des ateliers de sensibilisation.
2.5 - Une vaste opération de rénovation urbaine en cours à Fontaine d’Ouche
En 1968, il y a 50 ans, les immeubles du quartier Fontaine d’Ouche sortaient de terre et accueillaient leurs premiers habitants. Aujourd’hui, près de 10 000 habitants vivent dans ce quartier, au cœur d’un espace de 55 hectares, à proximité du centre- ville. Le quartier de la Fontaine d’Ouche a bénéficié du premier Programme National de Rénovation Urbaine qui a permis de réaménager une grande partie des espaces publics, notamment des voies de circulation, et de rénover en intégralitéle centre commercial devenu vétuste.
Cette campagne de réaménagement a permis de rénover l’habitat et de repenser les modes de déplacement de ses habitants. La place de la Fontaine d’Ouche a été métamorphosée pour offrir une meilleure accessibilité aux personnes à mobilité réduite et devenir un lieu de vie.
C’est d’ailleurs ici que Thierry Marx a décidé d’installer son école de cuisine Cuisine Mode d’emploi(s). L’implantation de nouvelles enseignes dans le centre commercial restructuré et le marché qui a lieu chaque mercredi permettent aux riverains de bénéficier d’une offre de proximité complète et adaptée. Les jardins partagés invitent chacun à s’adonner aux joies du jardinage. Le quai des Carrières blanches, devenu piétonnier, est un lieu de détente exceptionnel avec plus de 200 arbres plantés. 15 000 m2 d’espaces verts, une piste cyclable et des aires de jeu et de repos ont permis de transformer le quartier, au cœur de la ville.
Le deuxième projet, dans le cadre de son programme 2018-2024 de l’Agence nationale de rénovation urbaine (ANRU), porte plus spécifiquement sur l’habitat et le désenclavement du quartier. D’un montant total estimé à 96 millions d’euros, il prévoit la construction de 300 nouveaux logements et 1 200 logements doivent aussi être réhabilités.
Le projet RESPONSE financé par l’Union européenne associe 53 partenaires issus de 13 pays européens. Au total, six villes s’engagent aux côtés des villes phares de Dijon et Turku pour dupliquer les solutions développées sur ces deux territoires pilotes.
À l’échelle dijonnaise, tous les acteurs du territoire, étudiants, scientifiques, entreprises et associations, sont associés à RESPONSE et contribuent à la transition écologique du territoire.
Pour ce projet, Dijon métropole s’est associée à des partenaires 1 publics et privés majeurs.
Dans le prolongement du projet RESPONSE, la métropole a été sollicitée pour être territoire d’expérimentation de la solution EVERIMPACT dans le cadre d’un partenariat de recherche sur 5 ans avec EDF, EIFER et EVERIMPACT. Il s’agit à terme de déployer une solution innovante de lutte contre les émissions de gaz à effet de serre.
La dimension exceptionnelle du projet, qui inclut non pas un seul mais plusieurs bâtiments, implique la mobilisation de nombreux partenaires qui ont travaillé ensemble pour bâtir un plan d’actions commun.
L’autre volet inédit de ce projet est qu’il nécessite le recours à des techniques très diverses en lien avec l’efficacité du bâtiment, la production d’énergie, le stockage, la gestion des pointes, la mobilité électrique; d’autres domaines moins techniques sont aussi au cœur du projet tels que l’intégration de l’innovation dans les pratiques, l’appropriation des solutions par les habitants et les usagers, la mobilisation de tous les habitants et des acteurs du territoire dans la transition énergétique, la formation et l’attractivité des métiers de la transition énergétique pour pouvoir relever les défis de demain, le volet financier et la reproductibilité des solutions, la donnée au service d’un pilotage optimisé (le management de l’énergie) et d’un outil de suivi et d’aide à la décision sur l’ensemble du territoire métropolitain...
C’est la mise en place de cette dynamique qui fait de RESPONSE un démonstrateur des challenges relevés par les territoires pour construire des métropoles neutres en carbone à l’horizon 2050.
BUDGET
- Budget du programme H2020 : 80 milliards d’euros.
- Budget total de Response : 23,5 millions d’euros dont 18,2 millions d’euros d’investissements financés par la Commission européenne
- Budget global du projet développé à Dijon : 9,1 millions d’euros dont 7,4 millions financés par la commission à travers les partenaires qui investissent sur le territoire
- Budget renouvellement urbain du quartier de la Fontaine d’Ouche : 95M€ TTC dont 54.8 M€ TTC pour l’éco-réhabilitation des logements
COLLECTIVITÉS PARTENAIRES
- 2 villes phares Dijon et Turku (Finlande) qui pilotent le programme européen.
- 6 villes partenaires : Bruxelles (Belgique), Zaragosa (Espagne), Botosani (Roumanie), Eordaia (Grèce), Gabrovo (Bulgarie), Severodonetsk (Ukraine). Elles auront pour mission de dupliquer les solutions développées par les deux premières.
OBJECTIFS
- 75% de réduction d’émissions de CO2
- 38% de réduction de la consommation énergétique
- 15% de réduction de consommation de chauffage dans les bâtiments intelligents
- 65% de réduction de consommation de l’éclairage public
- 30 000 m 2 de bâtiments à énergie positive rénovés
- 1 100 habitants, 487 logements bénéficiaires du programme
DATES CLÉS DU PROJET
2023 : inauguration des deux îlots à énergie positive