Pour les collectivités, la crise énergétique s’ajoute à un contexte budgétaire tendu, naviguant entre baisse des recettes, augmentation des dépenses et nécessité de répondre aux besoins de tous et aux grands enjeux actuels. Et parmi ces derniers, la transition énergétique, ou comment assurer une indépendance énergétique tout en luttant contre le réchauffement climatique, apparaît comme une bouée de sauvetage. Sur ce point, le SICECO, territoire d’énergie Côte-d’Or, est sur le pont, prêt à accompagner ses adhérents. Rencontre avec le capitaine à la barre (son Président), Jacques Jacquenet.
Pourquoi une telle crise des prix de l’énergie ?
JJ : un enchainement d’évènements exceptionnels. D’abord la reprise économique mondiale mi 2021 suite à la crise sanitaire entraine une augmentation de l’activité, tous secteurs confondus, production d’énergie incluse. De son côté, le prix du gaz s’envole, notamment à cause du conflit armé russo-ukrainien.
Comment le SICECO accompagne ses adhérents dans cette crise énergétique ?
JJ : en France, les « petits » consommateurs peuvent acheter aux tarifs réglementés (TRV) par l’État ou sur le marché. S’ils sont aux TRV, ils sont « protégés » par le bouclier tarifaire mis en place par l’État et limitant la hausse. Les plus « gros » sont obligés de souscrire à des offres de marché. Depuis 2014, nous proposons à nos adhérents des achats groupés d’énergie (ouverts désormais à l’ensemble des acheteurs publics de Bourgogne-Franche-Comté). En Côte-d’Or, nous gérons les contrats pour 581 membres (6 678 points de livraison en électricité et 751 en gaz). Les membres du groupement n’échappent pas à l’inflation. Pour le gaz, la hausse des prix représente, en 2022, + 150 % par rapport à 2021. Les prix 2023 et 2024 reviendront à des niveaux comparables à 2021. En électricité, en 2022, les collectivités sont épargnées, les volumes ayant été achetés en 2019. Pour 2023, le groupement doit acheter les volumes en ce moment, donc à des prix forts. Le budget sera multiplié en moyenne par 3 par rapport à 2021. Le SICECO conseille de réduire au maximum les consommations en période de pointe ou en heures pleines. De même, pour ceux qui sont éligibles, le SICECO les incite à retourner aux TRV. Il les a d’ailleurs accompagnés durant toute la démarche.
Le mot de cette fin d’année est « sobriété ». Mais comment les collectivités peuvent-elles optimiser leurs consommations ?
JJ : Depuis de nombreuses années, le SICECO accompagne ses adhérents pour une meilleure gestion de leurs consommations (bâtiment et éclairage public). Aujourd’hui, nos Conseillers en énergie partagés (CEP) préconisent des actions immédiates, faciles à mettre en œuvre (optimisation des puissances souscrites, suivi énergétique, révision des contrats de maintenance) ainsi que des travaux de rénovation énergétique. Les élus ont voté des programmes pour bénéficier d’aide financière : « Rénovation énergétique performante », « Combles perdus » , « Remplacement chaudière fioul et propane ». Autre poste de dépense, l’éclairage public. Le SICECO recommande différentes actions à mettre en place à plus ou moins long terme : réduction des horaires de fonctionnement, mise en œuvre d’une coupure nocturne, suppression des installations inutiles et réalisation de travaux de rénovation avec des matériels et des coûts optimisés.
Pour en savoir plus, consultez www.siceco.fr