A l'occasion de la Journée Internationale des Droits des Femmes, François Sauvadet, Président du Conseil départemental de la Côte-d'Or a reçu les femmes Maires. C'était l'occasion pour le Président de saluer leur engagement et de présenter la politique du Département en matière de parité.
Discours de François Sauvadet, Président du Conseil Départemental de la Côte-d'Or
Si j’ai tenu à vous réunir aujourd’hui à l’occasion de la Journée Internationale des Droits des Femmes, c’est pour saluer l’engagement qui est le vôtre en tant que femme et en tant qu’élue, au service de la République.
Aujourd’hui, vous êtes 149 Maires en Côte-d’Or, ce qui nous place nettement au-dessus de la moyenne nationale concernant la place des femmes dans la vie publique.
Par ailleurs, au plan National la part des femmes parmi les élus locaux a progressé depuis les dernières municipales et atteint les 42 %.
Les adjoints aux maires sont désormais pour moitié des adjointes.
Vous, femmes élues locales, je le dis vous êtes un atout pour notre démocratie, pour le lien social et pour le maintien de la cohésion de notre territoire.
Les femmes qui s’engagent sont l’incarnation de la méritocratie républicaine qui fonde les distinctions non pas sur le sexe, mais uniquement sur le travail et les compétences de chacune et chacun d’entre nous.
Car la démocratie, ce n’est pas seulement voter, ce n’est pas seulement élire nos représentants.
C’est aussi pouvoir se présenter à des élections, être élu, représenter le peuple.
D’ailleurs nous aussi au Département dans l’ensemble des commissions qui constituent notre organisation politique nous avons veillé à avoir une stricte parité 3 femmes et 3 hommes.
Et c’est aussi pour cela que j’ai souhaité avoir à mes côté une 1ère Vice-Présidente, chère Emmanuelle COINT.
Je le dis, votre exemple est salutaire pour la vie de nos institutions et pour la vie de tout le pays, même si vous dérangez parfois.
Le chemin qui reste encore à parcourir
Nous savons que le chemin parcouru a été long de Jeanne d’Arc à Simone Veil en passant par Georges Sand ou Marie Curie.
Mais ce chemin n’est pas achevé. Ces progrès, nous devons, vous devez les poursuivre, les approfondir. C’est là un combat toujours à mener
Et nous devons aller plus loin sur le sujet de l’égalité entre les hommes et les femmes et cela doit prendre une nouvelle dimension.
Car je souhaite qu’on ait une société dans laquelle chaque personne puisse aspirer à des responsabilités à raison de ses capacités et de son envie.
Pour permettre le vouloir de la personne et son engagement, il faut un environnement favorable et cela passe par l’équilibre de Vie.
Vous savez, quand j’étais Ministre de la Fonction Publique, j’avais recruté une Universitaire dans mon cabinet.
Elle m’a dit « oui je veux bien, mais à condition de terminer ma journée à 18 h, parce que je veux faire coïncider engagement professionnel, et je ne compterai pas ma détermination, avec ma vie familiale ».
Et donc en tant que Ministre, je ne faisais pas de réunion de cabinet après 18 h.
Il faut rendre possible la vie de famille, d’ailleurs pour les hommes comme pour les femmes, et que l’impact de la vie de famille ne se traduise pas par de la précarité, des difficultés de pouvoir d’achat, tout en permettant l’engagement au service de ses concitoyens.
Et c’était tout le sens de la loi que j’avais porté en tant que Ministre de la Fonction Publique et dont nous avons fêté les 10 ans l’année dernière, et qui a eu pour but d’établir la parité dans les nominations dans la Haute fonction publique.
A l’époque, en 2011 seulement 10 % de femmes étaient nommées à des emplois supérieurs dans la fonction publique.
Grâce à loi du 12 mars 2012, ce chiffre est passé à plus de 42 %.
Je rappelle une loi de parité, c’est une loi d’équilibre avant tout, une loi qui un est gage d’équité.
Car soutenir les femmes, ce n’est pas pénaliser les hommes et réciproquement.
L’altérité est une chance, la reconnaître comme telle est un atout dans cette période troublée.
C’est le principe clef de cette loi que je suis fier d’avoir porté.
Sur les sujets sur lesquels nous devons encore avancer, il y a bien sûr le sujet de l’égalité salariale.
C’est insoutenable et incompréhensible qu’a situation égale, à responsabilités égale on ne se retrouve pas avec le même salaire.
Il y a aussi le cas de la violence qui dépasse le cadre stricte des collectivités.
Et je salue tous les efforts qui ont été mis en place dans nos collectivités pour lutter contre ces phénomènes et accompagner les femmes en difficulté et je m’efforce de poursuivre ce combat à la tête des Départements de France.
Le moindre cas de violence ou de harcèlement doit être sanctionné
D’ailleurs à ce titre je rappelle que le Département de la Côte-d’Or a été le 1er Département de France à financer un poste de travailleur social au sein de la gendarmerie afin de lutter contre les violences intrafamiliales, les violences faites aux femmes, les violences faites aux enfants.
Voilà, je ne serai pas beaucoup plus long simplement, pour vous appeler à poursuivre votre engagement avec volonté.
C’est une question de dignité et là où il y a une volonté, il y a un chemin.
Tant qu’on parlera de ce sujet ça veut dire que nous n’aurons pas encore atteint le résultat.
Vous savez la Politique, c’est fait pour changer les choses. On peut changer les choses, il faut y croire, il faut le vouloir, il faut se battre.
Quand on voit la situation dramatique de certains pays, en Iran, en Afghanistan où des femmes meurent pour leur liberté, parce qu’elles sont des femmes tout simplement, on se dit que le chemin est encore long.
Quand on s’engage il faut changer les choses et c’est ce que vous contribuez à faire.
Je vous remercie.