Dijon Métropole met en lumière les start-uppeuses

03 avril 2023

Dijon Métropole, à l’occasion du mois de l’égalité, a souhaité mettre en lumière les start-uppeuses de la région en réunissant l’écosystème de l’entrepreneuriat innovant pendant son LadyjTech. A travers différents témoignages d’entrepreneuses et d’organismes d’accompagnement, les difficultés rencontrées par les femmes ont été évoquées ainsi que des pistes d’amélioration.

Les femmes sont sous-représentées, sous financées et sous employées a détaillé Marie-Hélène Juillard-Randrian, vice-présidente de Dijon métropole en charge des PME, start-up, de la recherche et du transfert de technologies en introduction du forum LadyjTech. « Moins d’un quart des start-ups sont fondées ou confondées par une femme. 88% du montant total des fonds est levé par une équipe masculine » a précisé l’élue. Dans l’écosystème technologique français, dans les 40 entreprises les plus prometteuses, les effectifs sont à 47% féminins mais bien que sept femmes soient parmi les fondatrices, aucune n’occupe un poste de dirigeante. Pourtant, la représentativité des femmes est source de richesse et la multiplication des profils contribue à créer de la valeur s’accordent à dire les experts.

Des univers orienté

Lors d’une table ronde consacrée aux sciences et à l’entrepreneuriat, le LadyTech a donné la parole à des start-uppeuses ayant réuni à associer les deux même si certaines matières comme la physique et la chimie accueillent moins de femmes. Aussi compétentes mais globalement moins reconnues, les femmes ont tendance à se mettre moins en valeur. « J’ai souvent vu des femmes mises ou se mettant elles-mêmes en retrait » a confirmé Delphine Rauscent, fondatrice de Vert Laine avant de poursuivre : « Il y a une faible représentation des femmes dans les sciences dures car elles manquent de rôle modèle pour s’y projeter car il y en a peu. C’est le serpent qui se mord la queue. »

Financement problématique

D’autres problématiques ont été évoquées pendant l’évènement, celle des financements en particulier. « Sur les questions de financement, on s’adresse plus à mon associé. Faire binôme avec un homme, ça change les choses » a souligné Jeanne Baudevin, co-fondatrice de Fungu’It. Dans le même esprit, Julie Boucon, co-fondatrice d’Holy Owly avec sa sœur, a mis en avant les déséquilibres entre homme et femme au moment des levées de fonds. « Les fonds levés par des femmes représentent 0,81% des investissements globaux. Elles lèvent environ quatre fois moins que les hommes. » Alors que les deux femmes cherchaient à obtenir une seconde levée de fonds, elles ont finalement accepté une offre pour vendre leur start-up. « Être deux femmes ne facilite pas les choses. Même si on nous félicitait pour notre croissance, les investisseurs ne nous soutenaient pas. » Les deux dirigeantes prévoient ainsi d’intégrer un homme dans leur prochain projet entrepreneurial. « Nous voulons mettre toutes les chances de notre côté et croire les statistiques. » Les tendances montrent également que les décideurs des fonds d’investissement soutiennent majoritairement des porteurs de projet issus des mêmes écoles comme HEC, Polytechnique ou Centrale notamment, là où les femmes ne sont pas majoritaires.

Regard sur les femmes

La question de la représentation des femmes a notamment été mise en avant. Sophie Kerob, fondatrice de Wooskill après avoir rencontré le succès avec une première start-up, se souvient de la façon dont ses premiers associés mettaient en avant ses nombreux diplômes obtenus à l’école des Mines ou à Harvard. « Les diplômes sont tous puissants en France donc les miens ont compensé avec le fait que je sois une femme en quelque sorte. Par ailleurs, j’ai remarqué que c’était toujours à moi que l’on demandait le café. La crédibilité doit s’imposer mais c’est plus facile en vieillissant et grâce au succès de la première entreprise. » Alors que les femmes semblent moins oser entreprendre, les start-uppeuses, sans exception, recommenceraient l’aventure de l’entrepreneuriat et encouragent les porteuses de projet à se lancer.

Nadège Hubert

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