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Délégation Régionale du groupe La Poste en Bourgogne Franche-Comté
BP 15185
15 boulevard de Brosses
21031 DIJON CEDEX
Comment assurer la mixité au sein des instances de gouvernance ? C’est la question posée mardi 3 octobre 2023 dans les locaux de Startway Coworking & Innovation (filiale du groupe La Poste) à Dijon, lors d’un atelier organisé par le groupe La Poste et la French Tech Bourgogne-Franche-Comté, en application du Pacte Parité.
Le groupe La Poste mène une politique interne volontariste depuis de nombreuses années en faveur de la parité dans toutes les strates de l’entreprise, particulièrement au niveau de la gouvernance et du numérique. Le 9 mai 2023, il signe le Pacte Parité avec la French Tech Bourgogne-Franche-Comté dont l’objectif est de mettre la technologie « au service des grands défis de société » dont l’égalité Femmes-Hommes et la place des femmes dans le numérique font partie.
Mardi 3 octobre 2023, un premier atelier a été organisé à Dijon en présence de référentes et référents ressources humaines, de porteuses et porteurs de projet, de directrices et directeurs de RSE (Responsabilité Sociétale des Entreprises). L’occasion de « rendre vivant le pacte parité » explique Delphine Morandet, référente French Tech BFC et de « faire en sorte que les entreprises échangent entre elles sur les questions de femmes dans la gouvernance. »
L’engagement du groupe La Poste
Blandine Alglave, déléguée régionale Bourgogne-Franche-Comté témoigne des actions menées en faveur d’une meilleure mixité dans la gouvernance au sein du groupe La Poste : arrivée comme simple cadre, elle a pu bénéficier de formations et évoluer. Cet engagement du groupe vient d’une impulsion de son président Philippe Wahl : conscient de la force que représente les femmes, la moitié de l’humanité, il lui parait évident qu’elles doivent être davantage présentes en entreprise, y compris dans la sphère exécutive. La Poste signe donc des accords sur l’égalité Femmes-Hommes « pour poursuivre le travail de lutte contre le sexisme et les violences, renforcer la mixité dans tous les métiers et augmenter la part des femmes parmi les cadres dirigeants » explique Blandine Alglave.
« En 2022, la part des femmes dans l’effectif totale de La Poste est de 52,7%. Leur présence dans l’encadrement progresse, pour atteindre 52,4 % (VS 52 % en 2021) » détaille Kildine Bataille-Bennetz, déléguée régionale numérique & RSE du groupe. « Par ailleurs, en application de la loi Rixain du 24 décembre 2021 visant à renforcer la représentativité des femmes dans les instances dirigeantes des entreprises de plus de 1000 salariés, La Poste déclare en 2022 une représentativité des femmes de 25 % pour les cadres dirigeants, et 35,2% pour les instances dirigeantes dans l’entreprise (VS 33,9 % en 2021) ». Les résultats des actions mises en places en matière d’égalité salariale sont donc concrets et permettent au groupe d’obtenir une note de 94/100* pour la cinquième année consécutive sur l ’index de l’égalité professionnel .
Les femmes et le numérique
La Poste a lancé en 2019 un réseau Parité « un.une » qui encourage les échanges et la recherche de parité au sein du groupe, qui impulse une dynamique au niveau de la société toute entière, particulièrement concernant le numérique. « Encourager les femmes à prendre la place dans le numérique est crucial : encore aujourd’hui, elles n’occupent pas plus de 30% des postes dans ce domaine et moins de 15% sur des fonctions autres que de support. » explique Blandine Alglave. Et quel meilleur moyen que la formation pour donner l’impulsion ? La Poste a ainsi créé une école de la data et de l’IA (Intelligence Artificielle) et forme sur quatre métiers clé en tension : data product owner, data analyst, data enginer, data scientist. Elle recrute ses candidates et candidats de manière large : au sein de ses postières et postiers, mais aussi à l’extérieur suivant un principe de diversité et d’inclusion. « Notre école est un lieu de mixité et valorise les exemples de femmes qui ont réussi dans le secteur du numérique, figures de modèles pour les étudiantes et qui leur donnent confiance pour prendre le lead ». Les élèves sont ensuite embauchés par le groupe, ou travaillent dans des cabinets externes, mais tous lui donne « une vraie force de frappe en France en matière de data management ».
S’appuyant sur ses engagements et réussites internes, le groupe La Poste s’investit d’ailleurs à l’extérieur, notamment auprès des start-up, en lien avec la French Tech. Il a par exemple co-fondé le réseau « Femmes et numérique » qui contribue à la féminisation du secteur dans son ensemble. Parmi les applications concrètes de ce dispositif : le concours « French IOT (Impact Of Technology) », un programme d’innovation à destination des start-up qui proposent des services numériques à l’impact social et sociétal positif (dont la place des femmes fait partie !). Il remet également ses « coups de coeurs femmes du numérique » lors du salon VivaTech, donnant ainsi un coup de boost médiatique à des entrepreneuses.
Un chemin encore long
Si le modèle du groupe La Poste est encourageant et prouve qu’il est possible de s’investir dans une démarche RSE sous l’angle social avec succès, les participantes et participants l’ont toutes et tous reconnu : au sein de leurs structures, si les choses bougent un peu, le chemin est encore long. Dans un contexte global de transition, voire de révolution, toutes les sphères de la vie sont impactées : « la parité dans la gouvernance en entreprise est liée à la révolution sociétale que représente le numérique et la place des femmes » estime Laurence Rouaix, dirigeante Essor & Sens « et même si ça bouge en entreprise, c’est moins le cas dans la vie quotidienne ». Un constat partagé par Isabelle Danton, DRH chez Atol : « La trajectoire des femmes en entreprise diffère de celui des hommes : l’aptitude à négocier le salaire est différente, les freins internes sont plus marqués, liés à la maternité par exemple. » Sarah Simiand, cheffe de projet digital chez Akyos Communication remarque que si la parité est respectée dans son agence, « il y a une majorité d’hommes sur la technique, de femmes sur la communication et une seule femme sur 5 au niveau de la gouvernance et du comité de pilotage. On a du mal à mobiliser les femmes, on les entend moins car elles n’ont pas l’habitude de prendre la parole ». Face à ces problématiques partagées et aux futures évolutions qu’emmèneront les jeunes générations, il semble indispensable de prendre le temps de réfléchir ensemble, comme le souligne Kildine Bataille-Bennetz : « notre volonté commune est intacte avec l'ensemble de l'écosystème régional et La French Tech , pour permettre -avec des outils RH et un management de proximité engagé - à encore plus de femmes de se projeter, de participer aux décisions dans les cercles de pouvoir, au même titre que les hommes. »
*L’index est calculé sur la base de cinq indicateurs dont les résultats sont les suivants :
L’écart de rémunération femmes / hommes : +0,19 % en faveur des hommes soit une note de 39/40
L’écart de taux d'augmentations individuelles : +0,95 % en faveur des hommes, soit une note de 20/20
L’écart de taux de promotions : + 0,16 % en faveur des hommes, soit une note de 15/15
La part de salariées augmentées à la suite de leur congé maternité : 100 %, soit une note de 15/15.
Le nombre de femmes parmi les 10 plus hautes rémunérations : 3 femmes, soit une note de 5/10.
Déborah Vital