Lundi 27 novembre, Vincent Thomas, président de l’université de Bourgogne, et l’ensemble des chefs d’établissements impliqués ont présenté le projet de création d’un Etablissement Public Expérimental, nommé Université Bourgogne Europe. Un projet collectif d’ampleur qui s’inscrit dans une double dynamique : une dynamique régionale, en Bourgogne-Franche-Comté, puisque l’EPE prendra une part active à la politique régionale de l’enseignement supérieur et de la recherche, et une dynamique d’établissement à dimension nationale, européenne voire internationale.
En 2024, l’université de Bourgogne (uB) se transforme et devient Etablissement Public Expérimental (EPE) Université Bourgogne Europe. Ce projet regroupe à ce jour l’école de management BSB, les écoles d’ingénieurs CESI, ESEO, ESTP, l’Ecole Supérieure de Musique Bourgogne-Franche-Comté (ESM), le campus de Dijon de Sciences Po, le Centre Hospitalier Universitaire de Dijon (CHU), le Centre de lutte contre le cancer Georges-François Leclerc (CGFL) et l’Ecole Supérieure des Arts Appliqués de Bourgogne (ESAAB). En mettant en commun ressources, forces et compétences, le nouvel EPE étendra ses missions de service public à l’ensemble des étudiants, du tissu socio-économique et culturel en Bourgogne-Franche-Comté, dans une perspective globale européenne et internationale.
Ensemble pour rayonner à l’international
L’EPE couvre les domaines de la santé, de l’agro-alimentaire, de l’ingénierie, de l’art, culture et humanités et compte quatre volets : formation, recherche, vie étudiants et statuts, issus de groupes de travail spécifiques ayant associé l’ensemble des établissements concernés.
Le projet repose sur :
- un haut degré d’intégration stratégique et un exercice effectif des missions : « par le partage de la même stratégie dans le domaine de la recherche et de la formation à travers des Graduate Schools qui incarnent les défis sociétaux et territoriaux relevant de l’EPE » précise Vincent Thomas, président de l’uB. « Mais aussi par la création d’un éco-système de formation d’ingénieur, par le partage d’outils de recherche et d’outils pédagogiques, par le partage de l’ensemble des dispositifs de vie étudiante entre établissements ».
- un système de gouvernance efficace : « par l’intégration de l’ensemble des établissements dans les instances représentatives et de fonctionnement, par la création d’un comité composé des chefs d’établissements membres, en charge de la mise en œuvre de la stratégie partagée, par la création de groupes de travail sur les thématiques de recherche, formation, vie étudiante, par la création d’un comité d’orientation stratégique composé pour moitié de scientifiques internationaux » détaille le président de l’uB.
- la création d’outils opérationnels au service de ses missions : « par la création d’un service support aux projet nationaux et européens financés par le programme STRADA dont nous avons été lauréats en avril 2023, par le partage d’un dispositif de formation tout au long de la vie, par l’acquisition en commun du label HSR4R, standard européen d’accueil des chercheurs internationaux, par la création d’un « welcome desk » pour les étudiants internationaux de haut niveau qui souhaitent se former chez nous, et enfin, l’accès la boucle RENATER et l’ouverture des applications de gestion permettant la convergence de l’information ».
- l’augmentation de l’attractivité et de la visibilité internationale et la fédération des communautés universitaires participantes : « le potentiel de signature scientifique augmente de 35% grâce à l’EPE par le partage de la même signature scientifique pour tous les chercheurs des établissements. On passe de 1200 chercheurs utilisant la même signature (celle de l’uB) à plus de 1600 » salue Vincent Thomas. Il ajoute : « Ce projet permet aussi d’intégrer l’ensemble des partenaires dans l’alliance européenne FORTHEM, donc d’y accroitre notre présence et celle du territoire dans l’art et la culture, domaines dans lesquels la présence de l’uB seule est insuffisante.
Enfin, chacun pourra bénéficier de l’ouverture des conventions internationales signées entre l’uB ou membres composantes et des établissements du monde entier. »
Et pour répondre toujours mieux aux besoins des territoires
En plus de faire rayonner la région à l’international, l’EPE est capable d’agir pour les acteurs de son territoire grâce à son offre de formation et de recherche dans les thématiques liées aux besoins de la région. L’ISAT, école d’ingénieurs de l’automobile et des transports de l’uB, travaille déjà notamment sur la question des infrastructures et réseaux de transports urbains. « Ce dispositif va permettre de renforcer le rayonnement scientifique en matière de transport éco- responsable, prenant en compte le développement durable et l’impact bilan carbone » précise sa directrice Corinne Terreau.
En matière de santé, les relations pré-existantes entre le CHU, le CGFL, l’uB et des organismes de recherche (INSERM, CNRS, EPHE) seront là aussi prolongées et renforcées, pour créer un pôle santé unique. « Cela va renforcer l’attractivité pour les professionnels, les étudiants, mais aussi les patients » souligne Freddy Serveaux, directeur du CHU de Dijon.
L’EPE entend aussi travailler en lien avec les collectivités territoriales, et discute actuellement avec Dijon Métropole autour de deux projets. Un premier sur les installations sportives : « Dijon rencontre des difficultés quant aux installations sportives du centre-ville qui sont saturées. Nous projetons de construire une nouvelle infrastructure sur le campus Montmuzard pour désengorger » explique Vincent Thomas.
Une deuxième idée liée au logement : « Patrice Vergriete, ministre délégué au logement a visité le 9 novembre dernier (dans le cadre de la signature de la première convention territorialité pour le logement social , ndlr) la Tour Elithis-Arsenal, un immeuble vertueux à énergie positive, constitué de logements à loyer modéré. Nous imaginons la construction d’une tour identique sur le campus, suivant le même cahier des charges et la même gestion, destiné aux étudiants » s’enthousiasme Vincent Thomas. Un projet d’ampleur, qui permettrait à ce futur EPE, « de prendre sa part sur le problème du logement étudiant ».
Déborah Vital