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Deux autres réunions publiques sont organisées :
- Lundi 11 décembre, 19h – à Ouges, salle des fêtes, place du 8-Mai-1945, en présence de Jean-Claude Girard, maire de Ouges.
- Mercredi 13 décembre, 19h – à Talant, salle Edmond Michelet, 6, allée Félix Poussinneau en présence de Fabian Ruinet, maire de Talant.
Mardi 6 décembre 2023, François Rebsamen, maire de Dijon, président de Dijon métropole a mené la première réunion publique métropolitaine sur les thèmes « Budget, Plan Climat, Grands projets ». L’occasion de faire le bilan en cette fin d’année et bien sûr, de préparer 2024.
En amont du vote du budget 2024, qui doit avoir lieu lors du conseil métropolitain du 21 décembre, François Rebsamen, président de Dijon métropole a animé une première réunion publique, permettant l’échange direct avec les habitants des 23 communes. Après un bref retour sur la situation mondiale de guerres et l’inflation qui continue de peser au niveau national, François Rebsamen a exposé les grandes lignes du budget, les grands projets et la transition écologique de la métropole.
Un budget maîtrisé
Dijon métropole a généré beaucoup de recettes en 2023, liées notamment à l’augmentation de 7,1% de la taxe foncière sur les propriétés bâties (131 millions de recettes générées). « Cette augmentation a engendré des plaintes, mais elle résulte d’un vote de l’Assemblée Nationale, basé sur l’inflation » explique François Rebsamen. Autre recette de poids : les droits de mutation résultant de l’achat-vente d’un bien immobilier ont permis aussi à la métropole de recueillir 7 millions d’euros.
Mais derrière ces recettes liées à l’immobilier, « il y a la crise du logement qui s’annonce » alerte le président de Dijon métropole. « Aujourd’hui, 11 000 demandes de logements ne sont pas satisfaites ». Et la métropole reçoit une petite dotation de fonctionnement de l’Etat, comparé à d’autres villes de tailles similaires. « En moyenne, la métropole reçoit 121€ par an par habitant, contre 216€ pour la moyenne nationale. » se désole François Rebsamen. Pour autant, le bilan économique est positif, puisque la métropole s’est désendettée de moitié en presque 15 ans, passant de 235€ de dette par habitant en 2009 à 111,17€ aujourd’hui. « Ces résultats sont dûs à une bonne gestion, à des dépenses en énergie maîtrisées et réduites, puisque nous produisons en partie la nôtre » souligne le maire de Dijon.
Pour 2024, cinq priorités budgétaires sont définies : un autofinancement préservé, une gestion rigoureuse des dépenses de fonctionnement, la poursuite du désendettement, pas d’augmentation des taux d’impôt de la Ville et l’engagement dans le soutien à l’économie locale. « 50% des marchés publics de la ville sont confiés à des entreprises locales, nous faisons vivre l’emploi dans ce secteur ! » salue François Rebsamen.
Une métropole engagée dans la transition écologique
« La priorité des priorités à la métropole c’est la lutte pour la transition écologique et contre le réchauffement climatique » insiste François Rebsamen. Dijon va déployer cette politique volontariste en suivant plusieurs axes :
- La production et le recours croissant aux énergies renouvelables. « Après la couverture de l’ancienne décharge de 17 hectares de panneaux photovoltaïques, deux projets se dessinent mais se heurtent aux difficultés administratives et règles édictées » explique le président de Dijon métropole. « Nous souhaitons couvrir le parking du Zénith de panneaux photovoltaïques, pour alimenter les 20 kms de tramway, mais la règle veut que l’énergie produite par les panneaux soit utilisée dans un rayon de 1 km. Nous négocions, nous demandons des dérogations… » Idem pour le projet de couvrir la base aérienne Dijon-Ouges-Longvic.
- Un projet d’envergure a cependant déjà vu le jour, dans le cadre du projet RESPONSE, puisque l’école élémentaire Buffon produit et consomme sa propre énergie.
- La gestion des déchets, grâce à la revalorisation énergétique, et la construction de l'un des premiers centres de tri de revalorisation des déchets en France.
- La qualité de l’air, qui est très bonne à Dijon, grâce notamment au réseau de chaleur urbain qui dessert 55 000 logements sur l’axe Dijon-Chenôve-Quetigny. En plus de réduire les factures des foyers qui en bénéficient, il contribue à la baisse des émissions de gaz à effet de serre. « Nous avons baissé nos émissions de 23% en 10-12 ans. Nous sommes très en avance et en dessous des normes européennes. C’est moins visible que de planter des arbres, mais c’est un réel atout écologique et pour les habitants, qui peuvent respirer à pleins poumons » salue François Rebsamen. Il poursuit : « La piétonnisation du centre ville a évidemment contribué à ces résultats. Avant, il y avait 1 350 bus par jour rue de la liberté ! Aujourd’hui, les façades sont beaucoup plus blanches, on voit les belles pierres ! »
- Les mobilités : malgré son réseau de tramway et de bus performant, la métropole continue de réfléchir pour l’améliorer intelligemment quand nécessaire. « Nous avons lancé une étude sur l’extension du réseau de transports urbains qui donnera ses premiers résultats en 2025 ». Le développement de l’usage du vélo se poursuit avec un objectif de « 12% de part de vélos en 2030 », entraînant la construction de pistes cyclables sécurisées, pour la bonne circulation de tous.
- La gestion de l’eau : grâce à la rénovation de l’usine de traitement des eaux à Longvic, la sensibilisation de la population avec des plaques posées sur le sol au centre ville « ici commence la mer »…
- La rénovation du patrimoine scolaire : retirer les préfabriqués d’ici fin 2030, rénover les restaurants scolaires, mettre les bâtiments aux normes
- La restauration scolaire et la transition alimentaire : « on a augmenté la part de bio car c’est une nécessité, bien que cela coûte plus cher » explique François Rebsamen. « Pour économiser, on laisse les enfants se servir pour éviter le gaspillage ». Par ailleurs, à travers le projet « Dijon, Alimentation durable 2030 » et la marque ProDij, la métropole entend agir à toutes les étapes de la chaîne de valeur pour tendre vers un système alimentaire local plus vertueux avec la création notamment d’une légumerie.
- La sobriété foncière : « On maîtrise le foncier en construisant sans s’étaler, et en réponse aux besoins des habitants. On a construit 15 000 logements en 15 ans, qui représentent en surface seulement 4 terrains de foot. Avec cet espace gagné, on peut planter des arbres, créer des espaces verts ».
Une métropole sociale, sportive, culturelle, sécurisée et attractive
2024 rimera aussi avec d’autres thèmes chers à la métropole. Elle continue de mettre en place des dispositifs d’action sociale de proximité (lutte contre la fracture numérique, la pauvreté, accompagnement du vieillissement, accessibilité alimentaire, gratuité culturelle, soutien aux maisons d’éducation populaire) qui doivent être connus de tous. « Beaucoup d’habitants ont des droits, mais ne les connaissent pas » se désole François Rebsamen.
Dijon est aussi une ville sportive : en plus de restructurer et développer ses équipements sportifs, elle accueille en 2024 plusieurs événements : le passage de la flamme olympique, le championnat du monde de pétanque et le Tour de France, qui va rester 3 jours en Côte-d’Or. « Une aubaine pour notre économie locale, nos hôtels, nos restaurants… » se réjouit le président de la métropole.
La culture reste un levier important d’éducation populaire et d’émancipation. Chaque habitant peut profiter de la gratuité dans les musées et les bibliothèques. Une mesure à laquelle le maire de Dijon tient : « L’accès aux ressources culturelles est source d’inégalités. Entrer dans un musée est un geste difficile pour certaines personnes. Si l’entrée était payante, elles n’envisageraient même pas d’y aller ». Côté culture toujours, sont prévues en 2024 la rénovation du Grand Théâtre et l’extension du Dancing, Centre de Développement Chorégraphique National (CDCN).
Dijon investit dans la tranquillité publique et renforcera les effectifs de la police municipale : « nous avons aujourd’hui 92 agents et visons les 100 » précise François Rebsamen. La vidéoprotection, qui « sert beaucoup la police judiciaire, permettant de suivre le parcours et de retrouver plus rapidement les malfrats » sera également renforcée.
Enfin, Dijon renforce son attractivité, grâce à la Cité Internationale de la gastronomie et du vin, et l’installation en 2024 du siège de l’Organisation Internationale de la Vigne et du Vin (OIVV) à l’Hôtel Bouchu d’Esterno. Grande ville universitaire, elle poursuit son ascension grâce à la diversité de ses formations de plus en plus reconnues.
Echanger avec les habitants des 23 communes
François Rebsamen a terminé la réunion avec un temps de questions-réponses avec les habitants.
- Est-ce que tous les habitants de la métropole pourront bénéficier du réseau urbain ?
Le maire de Dijon constate l’intérêt croissant des habitants mais souligne qu’il faut étudier le terrain. « Pour desservir tout type d’habitation, les bâtiments collectifs, comme les quartiers d’habitations individuelles, sans que cela ne fasse monter les prix, il faut trouver un équilibre économique. Nous allons dans un premier temps étendre le réseau là où il y a des bâtiments collectifs denses, pour garantir la rentabilité ».
- Comment combiner enjeux environnementaux et sociaux ?
« La politique environnementale ne s’imposera d’elle même que quand la population s’en emparera. Le jour où elle rapportera du pouvoir d’achat, les habitants et notamment les plus défavorisés seront intéressés, car en plus de ne pas être punitive, elle leur apportera concrètement du positif ».
- Qu’est ce qui est fait pour que les gens qui vivent en périphérie puissent se déplacer sans voiture pour venir travailler à Dijon ?
« Dijon s’est historiquement développée grâce au chemin de fer, et on a fait beaucoup d’efforts, avec les TER notamment. Aujourd’hui, les villes qui possèdent des gares doivent se saisir du sujet aussi, et mettre en place par exemple des pôles pour permettre le co-voiturage, proposer des vélos électriques… »
- Pourquoi ne pas déployer la gratuité dans les transports ?
« Cette question suscite des débats entre les maires ! A Dijon, cela représente 20 millions de recettes. Comment assumer cette perte ? Nous proposons déjà des navettes gratuites au centre ville qui sont notamment utilisées par les personnes âgées, et nous allons étudier la gratuité pour les étudiants le week end. »
- Est-ce que la ligne de train Dijon-Lille sera rétablie en 2024 ?
La nouvelle vient de tomber : c’est non ! Les négociations sont compliquées, mais François Rebsamen « ne désespère pas, grâce à tous les moyens développés, de la relancer en 2025 ! ».
Déborah Vital