Une cérémonie de vœux très républicaine qui se déroulait dans la toute nouvelle salle de réception de la préfecture, dont c’était également l’inauguration. Une salle que les agents de la préfecture ont choisi de nommer Lucie Aubrac, nom de l'immense résistante dont le courage et la force d’âme ont fait honneur à la France. Un propos qui donne le ton de l’allocution de monsieur le préfet, en partageant une conviction… la Bourgogne Franche-Comté et le département de la Côte-d’Or peuvent regarder 2024 avec confiance !
La construction de cette salle a été financée par le plan de relance, décidé par le Président de la République et mis en œuvre par le Premier ministre Jean Castex, pour sortir de la crise COVID en soutenant le bâtiment et la construction, donnant du travail à nos entreprises régionales.
Et c’est avec un de ses succulents traits d’humour que Franck ROBINE se lance dans le vif du sujet de sa cérémonie de vœux aux force vices du territoire de Bourgogne Franche-Comté ! « J’ai conscience que cette cérémonie de vœux se tient juste après la prise de parole du président de la République qui a tracé des lignes fortes pour 2024 et avant le discours de politique générale du Premier ministre qui va en préciser la mise en œuvre. L’exercice est donc périlleux pour un Préfet. Tant mieux ! Cela me permettra de faire court et de privilégier les échanges directs autour d’un verre ensuite. »
CONFIANCE, un maître mot qui singularise notre préfet qui incite à la confiance dans l’avenir au regard d’une histoire prestigieuse, enrichie par la richesse des terroirs et du patrimoine, ainsi que par la diversité des 8 départements qui composent la Région. A la confiance également dans les politiques que le Gouvernement entend mettre en œuvre, confiance dans les atouts dont disposent la région Bourgogne Franche-Comté pour tirer le meilleur parti de ces politiques et confiance, enfin, dans les 2,8 millions d’hommes et de femmes qui y habitent, pour avoir la volonté et la capacité, d’y parvenir. Une confiance que Franck ROBINE voit tout particulièrement dans les domaines économiques et de la transition écologique et pour les territoires de notre très belle région.
L’économie d’abord !
En 2024, monsieur le préfet indique que les services de l’État poursuivront leur action d’accompagnement, de facilitation et de soutien auprès de l’ensemble des entreprises régionales et tout particulièrement pour nos filières économiques d’excellence. En effet, la Bourgogne Franche-Comté dispose de beaucoup de filières d’excellence, qu’il s’agisse du tissu industriel historique, automobile, métallurgie, viticulture, micromécanique ou des filières qui ont émergé récemment, santé, alimentation de demain, hydrogène par exemple. La souveraineté industrielle et la réindustrialisation prennent concrètement corps en Bourgogne Franche- Comté. « Pour ne citer que ce chiffre, je relève que pour les années 2022 et 2023,ce sont 23 nouvelles usines ou extensions d’usines qui ont vu le jour sur le territoire. Et oui, car notre Région se classe au 5-ème rang des régions françaises pour l’accueil des investissements étrangers. »
Il poursuit en rappelant que notre région a enregistré un réel succès dans les appels à projet du Gouvernement puisque 160 entreprises industrielles q sont aidées par le programme national France 2030 pour un montant de 233 millions d’euros. Des appels à projet de très haut niveau, exigeants, jugés par un jury international et indépendant : ce résultat atteste de la qualité de nos entreprises et du tissu régional. De même, 10 territoires d’industrie ont été récemment retenus par le Gouvernement dont il nous reviendra, en 2024, de valoriser le développement.
« Je souhaite à cet égard que 2024 puisse être l’année durant laquelle émergera le projet régional commun en matière de Santé. Je souhaite aussi que notre écosystème universitaire retrouve un nouvel équilibre, après la rupture de 2022, que je regrette, mais qui doit désormais être soldée et dépassée. Je ne doute pas, enfin, que nous déposerons bientôt, avec le Conseil régional, un dossier de labellisation d’une École Nationale de l’hydrogène. École qui sera de grande qualité, chargée de répondre aux besoins des entreprises et des collectivités. C’est un projet d’intérêt national que vous portez, Madame la Présidente, puisque le Président de la République avait annoncé en 2023 que notre pays engagerait 9 milliards d’euros pour faire émerger cette filière stratégique. Je crois fermement qu’avec ce projet Bourgogne Franche-Comté peut être leader national. »
En second lieu, la transition écologique !
Franck ROBINE réitère sa confiance dans la capacité de la région Bourgogne Franche- Comté à être un des leaders de la transition écologique en France, avec le lancement par Christophe BECHU, le 13 décembre dernier, de notre COP régionale qui a été un succès remarqué au niveau national. 2024 sera l’année de la planification écologique, une démarche unique au monde qui permet d’unir nos forces pour réduire nos émissions de gaz à effet de serre et préserver notre biodiversité, c’est-à-dire le vivant, les forêts, la faune ou la flore.
Chacun d’entre vous, collectivités, entreprises, fédérations professionnelles, associations, citoyens doit apporter sa pierre à cet édifice collectif. Notre région a d’ailleurs obtenu des résultats remarquables en 2023 sur la transition écologique puisque ses collectivités ont été très consommatrices du Fonds vert, qui a permis de soutenir 536 projets, tels la réhabilitation ou la renaturation de 61 hectares, dont 20 hectares de friches industrielles. La dynamique du fonds vert se poursuivra en 2024 avec plus de 90 millions d’euros, soit +25% par rapport à 2023, parce que nous avons été la région la plus performante du pays pour l’utilisation de ce fonds, grâce à la qualité de vos projets.
« Et je veux dire bien haut et bien fort que l’État accompagnera les maires, les entreprises, les agriculteurs et les associations dans cette transition écologique. Ainsi, pour les collectivités locales, les dotations annuelles aux territoires gérés par les préfets représentent près de 150 millions d’euros avec, dans le détail, 92 millions pour la DETR, 23 millions pour la DSIL, 14 millions pour la DSID, 4,5 millions pour la DPV et 10 millions pour le FNADT.En y ajoutant le fonds vert, cela représente un montant proche des 250 millions d’euros générant un effet de levier qui avoisine le milliard d’euros de projets. Il n’y a jamais eu autant d’argent de l’État pour financer des projets. »
Performance économique et Transition écologique, deux facteurs clé d’attractivité de la Bourgogne-Franche-Comté, attractivité qui repose aussi sur les territoires. Ce sera le troisième et dernier sujet abordé par Franck ROBINE à l’occasion de ces vœux.
Monsieur le préfet fait un aveu sous forme de clin d’œil, expliquant qu’il a songé à faire protéger le directeur de l’INSEE après qu’il a présenté les trajectoires démographiques pour 2070 : -400 000 habitants pour la Région. Reconnaissons qu’il a utilement contribué à sensibiliser les acteurs régionaux sur les facteurs qui pourraient infléchir cette trajectoire démographique. « En ce début d’année, permettez- moi de souhaiter que nous sachions nous unir, dépasser les questions de rivalités entre les deux ex-régions, pour ouvrir les yeux sur les atouts que nous possédons. »
Une invariante d’abord, la géographie... La Bourgogne-Franche-Comté est une grande région internationale, au cœur de l’Europe, avec un réseau de transport exceptionnel, tant routier avec 868 km d’autoroutes, que ferré avec 2 400 km de voies, que fluvial avec 1 330 km de voies navigables et de bonnes connections aux grands ports maritimes. Cette position géographique est un atout économique… C’est ainsi que le secteur de la logistique emploie 62 000 personnes, soit davantage que l’automobile ou la viticulture.
Ces flux de biens, de personnes, de capitaux venus de tout le continent et qui se croisent ici constituent un atout comme le prouvent l’existence du pôle logistique de Stellantis avec plus de 2 300 emplois à Vesoul ou le choix, fait en 2023, par SEB, d’installer son pôle logistique à côté du site de Selongey. Nombreux sont les élus, entreprises, pôles de compétitivité, chercheurs, géographes, à travailler pour tirer profit de cet atout géographique. L’État et les collectivités locales y travaillent aussi à travers l’aménagement de la RCEA, qui ouvre notre Région sur les ports de l’Atlantique ou sur le Sud de l’Europe.
Il n’y a pas que la RCEA puisque l’État, le Conseil régional et leurs partenaires investiront dans le ferroviaire, les voies d’eau et les routes près de 800 millions d’euros pour le contrat de plan 2023-2027.
Toujours en matière d’équilibre territorial, monsieur le préfet a tenu à souligner que notre région est sûre, plus sûre que bien d’autres, malgré les ravages de la drogue. « Vous pouvez compter sur un engagement sans faille de l’État dans la lutte contre les trafics, grâce à l’action des forces de sécurité intérieure que je salue tout particulièrement en votre nom à tous. »
Et Franck ROBINE s’attache à dire qu’il est possible de faire reculer la délinquance comme cela a été le cas place de la République à Dijon où les interventions de la police ont reculé de 40 % en un an et les faits de délinquance de 15%. C’est un atout majeur dans la compétition des régions, pour attirer de nouvelles entreprises, de nouveaux salariés, de nouveaux habitants. Il n’oublie pas les difficultés et les inquiétudes des territoires, notamment les plus ruraux, et du monde agricole qui les occupe, les entretient et les fait vivre considérant qu’il nous appartient sans doute à cet égard de mieux faire connaitre à nos concitoyens qu’en Bourgogne Franche-Comté ce sont 223 maisons France service, 234 conseillers numériques, 155 maisons pluridisciplinaires de santé qui ont été installés…
Ces réalisations assurent une vraie présence en milieu rural sans oublier les 18 nouvelles brigades de gendarmerie annoncées par le Président de la République en septembre dernier. « Et je n’oublie pas non plus les quartiers les plus en difficulté de nos villes, chacun ayant en mémoire les émeutes urbaines du mois de juillet dernier, au moment même où nous devons définir les nouveaux contrats de ville avec les collectivités locales de la région. »
Dans ces contrats de ville il faudra donner une réalité concrète au mot de solidarité, qui cimente notre République. Franck ROBINE envoie un message claire à nos agriculteurs qui peuvent compter sur l’attention du représentant régional de l’État, comme sur tous les préfets. La suradministration est l’ennemi de nos campagnes et le loup n’est pas l’ami des campagnes non plus, indique-t-il !
Le gouvernement a travaillé à un nouveau plan national loup et le ministre de l’agriculture a ainsi récemment annoncé qu’il lançait les travaux, en vue du passage du loup du statut d’animal très protégé à celui d’animal protégé. Cela prendra du temps mais c’est une bonne chose. La résorption des retards dus à la gestion du FEADER prendra également du temps mais l’État a décidé de prendre sa part aux côtés du Conseil régional. Ainsi, après les 250 dossiers initialement repris par l’État en instruction au début de l’année 2023, sur décision du ministre de l’agriculture, ce sont 600 dossiers, dont 250 en Saône-et-Loire, qui vont être prochainement traités par l’État.
Économie, transition écologique, espaces naturels, agriculture forte, industries traditionnelles et technologies de pointe, oui je crois sincèrement que notre région a les atouts pour regarder avec confiance 2024. « Mais je tiens à dire que ce qui me parait l’emporter plus que tout c’est la qualité des relations que nous entretenons entre nous. Il y a ici un climat particulier, fait de respect de l’autre, de sérieux et de mobilisation au service de l’intérêt général. C’est pour cela que je souhaite terminer en vous remerciant sincèrement pour 2023, mais aussi par avance pour 2024. »
Franck ROBINE a remercié chaleureusementses collègues préfets et les différents services et fonctionnaires qu’ils représentent ainsi que Marie-Guite DUFAY, présidente de la Région ses vice-présidents, aux présidents de conseils départementaux, aux maires des grandes et petites villes de la région et de la Côte-d’Or en particulier. Il a également adressé ses remerciements à François REBSAMEN, président de la Métropole, à Anne VIGNOT, maire de Besançon, à Ala in CHRETIEN, maire de Vesoul et Crescent Marault, maire d’Auxerre… à Ludovic ROCHETTE, président de l’association maires de France et Bruno BETHENOD, président des maires ruraux sans oublier les parlementaires, les chefs d’entreprises, les responsables associatifs…
« Finalement à vous tous... Merci pour votre mobilisation, vos exigences, vos questions, vos réclamations, vos protestations parfois : elles m’obligent. »