Les étudiants du Master 2 Finances des Collectivités Territoriales et des Groupements de l’université de Bourgogne ont mis à profit leurs compétences et savoirs-faire au service des élus ruraux à l’occasion de la journée de la ruralité, mercredi 14 février 2024. Organisé par son directeur Patrice Raymond, en partenariat avec l’Association des Maires Ruraux de Côte-d'Or et son président Bruno Béthenod, l’objectif de ce rendez-vous est de répondre aux interrogations et inquiétudes des élus, et de mettre en place ensemble des solutions adaptées.
Ma commune peut-elle encore emprunter ? Comment étaler mes investissements ? Ma DGF (dotation globale de fonctionnement) va-t-elle diminuer voire disparaître ? A l’approche du vote du budget primitif 2025, les multiples réformes introduites dans les finances locales ces dernières années et la loi de finances pour 2024 apportant avec elle son lot de nouvelles mesures amènent les maires des communes rurales à s’interroger. Pour répondre à ces inquiétudes et donner des solutions concrètes, les étudiants du Master 2 Finances des Collectivités Territoriales et des Groupements de l’université de Bourgogne et son directeur Patrice Raymond ont reçu les maires ruraux du département lors d’une journée dédiée.
Une collaboration étroite
Ces futurs responsables des finances dans les collectivités, les banques et les cabinets de consultants, ont mis en application l'expertise acquise durant leur cursus, et épluché le budget principal et les budgets annexes apportés par les élus ou transmis avant le rendez-vous.
« Chaque commune a ses spécificités. On a déjà une connaissance de base, une idée de comment on va mener nos actions pour répondre aux besoins de l’élu » explique Chanfi Salimo, étudiant. Avec ses deux camarades, Jesuho Fiacre Dossou et Théo Devis, ils ont étudié le projet d’investissement à long terme du maire d’Epoisses Jean-Marie Virely. Jesuho Fiacre ajoute : « on va faire des simulations pour voir dans quelles mesures ce projet pourra être réalisé et quelles sont les contraintes. On essaye de chiffrer les idées émises suite au diagnostic fait par les collectivités ». Ce travail collaboratif permet d’apporter des réponses et solutions pertinentes car adaptées : « on a des outils génériques auxquels ont intègre les spécificités de la commune par rapport à ses besoins, ses moyens et ses contraintes. C’est pourquoi on doit collaborer très étroitement avec le maire pour bien affiner notre diagnostic. » précise Chanfi.
Florence Moussard, maire de la commune de Heuilley-sur-Saône, élue depuis 2020 a elle aussi bénéficié des conseils des étudiants. Depuis 20 mois, elle travaille sans secrétaire de mairie, une situation qui pèse sur son quotidien : « même à temps partiel, une secrétaire de mairie assume un travail intense : il faut passer de l’urbanisme à la fiscalité, connaître le juridique, la gestion du personnel… Assumer ce rôle en plus de celui de maire, ce n’est pas tenable » se désole l’élue. « J’attendais donc de ces jeunes de l’aide, je leur ai expliqué mes problématiques, et ils ont bien compris l’enjeu. Je repars avec pleins de conseils, d’idées, et je sais ce que je dois corriger ».
Habitué à l’exercice, le maire de Marsannay-le-bois Christophe Monot participe pour la troisième fois. En plus d’être une occasion de rencontrer de futurs collaborateurs, il salue l’importance de cet accompagnement pour les petites communes rurales « qui sont submergées » par les difficultés de gestion, par le manque de personnel et « qui souffrent du manque d’ingénierie ».
Un rendez-vous renouvelé et enrichi
Le travail ne s’arrête pas à la fin de la journée : les étudiants vont poursuivre leur accompagnement par la réalisation d’une analyse financière prospective et rétrospective du budget de chacune des communes rencontrées mais aussi de celles dont les élus n’ont pas pu être présents. « On va continuer nos échanges par mail et par téléphone, chacun de notre côté. Je vais faire des recherches suite aux très bonnes pistes qu’ils m’ont données et puis je vais leur partager mon retour ! » s’enthousiasme Florence Moussard.
Précieux pour les élus, cet événement sera reconduit en 2025. Et pour un accompagnement encore plus proche du terrain, une journée sera également organisée dans les locaux mêmes d’un EPCI avec tous les maires des communes membres.
Déborah Vital