Interlocuteurs privilégiés d’Orange, les maires, en première ligne aux côtés des usagers, ont noué un nouveau partenariat avec l’opérateur historique. A travers l’association des maires de Côte-d’Or, ils peuvent choisir de s’engager dans la collecte de téléphones usagés afin de leur donner une seconde vie.
Déjà amenés à échanger sur des thématiques comme la fibre, le réseau, les personnes isolées notamment, les maires et Orange se retrouvent désormais autour du développement durable. L’association des maires de Côte-d’Or s’engage avec l’opérateur historique pour encourager le recyclage des téléphones portables. « Il y a plus de 100 millions de mobiles en France dans les tiroirs, soit environ quatre ou cinq par foyer, des vieux et des plus récents » précise Cyprien Mateos, délégué régional Bourgogne Franche-Comté d’Orange. Pour que ces équipements trouvent une nouvelle vie, Orange met à disposition des maires qui le souhaitent une boite en carton pour les collecter. « L’association prévient les élus qui ’inscrivent pour que nous leur envoyons la boîte. » Lancé officiellement à Chaumont-le-Bois au nord du département, plus de 50 communes ont rejoint le mouvement. « Le volet environnemental concerne tout à chacun » insiste Cyprien Mateos qui rappelle l’implication de Ludovic Rochette, président de l’association des maires de Côte-d’Or. « Il a été moteur dans le projet et un relais dynamique dès que nous lui en avons fait part. »
Disséqués ou reconditionnés
Une fois récupérés, les portables collectés sont transmis à une association d’insertion pour être vérifiés. 25 000 téléphones collectés permettent de créer et maintenir un emploi. Ils participent aussi pleinement à la filière du recyclage. Orange ne retire aucun bénéfice de cette opération de collecte. « S’ils sont encore utilisables, le contenu est vidé et les téléphones sont reconditionnés pour être revendus. S’ils ne fonctionnent plus, ils sont disséqués pour être recyclés. » Cyprien Mateos rappelle que les téléphones contiennent jusqu’à 50 % de plastique, près de 20 % de verre et céramique mais aussi plus de 50 métaux différents. Ils sont composés à 0,5 % de métaux précieux comme l’or, l’argent, le palladium ou encore le platine, mais aussi à 0,1 % de terre rare et métaux spéciaux. Grâce au recyclage et la récupération des métaux précieux et des terres rares, la filière contribue à réduire l’extraction à l’autre bout du monde. « Ils comportent aussi des produits qui doivent être retraités comme le lithium. » Les différents matériaux peuvent ensuite être revendus au marché qui y a recours et réduire ainsi la part d’extraction des minerais.
Privilégier la seconde main
Avec cette nouvelle collaboration, Orange se fixe l’objectif ambitieux de collecter 30 % de la quantité de téléphones vendus d’ici 2025. « En parallèle, on vend de plus en plus de mobiles recyclés dans nos boutiques que ce soit par souci écologique ou par intérêt économique. En moyenne, les français changent de téléphone tous les 28 mois et dans 88 % des cas, il fonctionne encore. » Orange a déjà initié un tel dispositif de collecte dans d’autres départements et peut se targuer d’avoir réunis plus de 5 500 téléphones entre 2023 et le début d’année 2024.
Relever le challenge
Pour encourager les élus locaux à initier la collecte sur leur territoire, Orange a lancé un challenge qui se terminera le 15 juin prochain. « Nous allons peser le poids au kilo des téléphones collectés et le ramener au nombre d’habitants. Nous décernerons des prix aux trois communes qui se distingueront. » Bien que les prix ne soient pas encore confirmés, Cyprien Mateos envisage des arbres fruitiers ou encore des hôtels à insecte pour contribuer à la biodiversité locale en plus d’engager les territoires dans une nouvelle stratégie durable.
Nadège Hubert