Un tour derrière le Tour

09 juillet 2024

Troisième évènement sportif mondial, le Tour de France a fait étape en Côte d’Or. A l’occasion de l’étape dijonnaise, l’Echo des communes a fait un tour dans les coulisses de l’évènement, en suivant les câbles hébergeant la fibre déployée par Orange.

Il y en a partout, au risque de se prendre les pieds dedans …. Au total, près de 70 kilomètres de fibre sont déployés dans la zone technique du Tour de France. Mais très vite, le visiteur est rassuré. « Vous pouvez marcher dessus sans crainte ! » souligne François, l’un des responsables techniques d’Orange sur le Tour. Bien cachée sous sa gaine, la fibre s’avère essentielle pour que des millions de spectateurs dans le monde puissent suivre les prouesses de Poga?ar, Girmay, Bardet et les autres. 99 chaines de télévision et 66 radios suivent l’évènement. Chaque jour, les médias ont besoin de se connecter, d’envoyer des données, de suivre le déroulement de l’étape... Pour répondre à leurs besoins mais aussi à ceux de toutes les « familles » à l’œuvre, comprenez les différentes structures ou entreprises présentes dans le village, Orange déploie un wifi dédié aux 5 000 utilisateurs présents. Il faut par ailleurs 30 Gigas d’internet pour que la caravane d’Orange puisse remplir sa mission phare : garantir la transmission des images. « On ne vient pas prendre sur le réseau local existant, on s’alimente depuis Paris, Rennes ou Clermont-Ferrand » explique Henri Terreaux, directeur des équipes techniques d'Orange sur le Tour.

De la fibre à l’image

Les yeux rivés sur le sol, il suffit de suivre les câbles qui sillonnent la zone technique de toute part et le fonctionnement devient plus clair. Dans les airs et dans les câbles, les images empruntent un parcours hors norme. Cinq motos filment la course en fonction des directives du réalisateur. Leurs images sont envoyées à un hélicoptère qui survole le Tour et qui les relaie lui-même à un avion équipé de faisceaux hertziens sous ses ailes. A ce moment, l’image devenue donnée a, à peine, fait la moitié de sa route. De l’avion, les images sont envoyées à des paraboles situées sur une nacelle à près de 50 mètres de haut sur le village d’arrivée. Des câbles transportant la fibre tombent littéralement au sol pour rejoindre Octopus, le camion situé au pied de la grue qui va dispatcher le tout.

 

Derrière sa table, le technicien veille au bon fonctionnement de la transmission grâce à la fibre tandis que la voix du réalisateur indique à ses cameramen ses attentes. « Ses ordres repartent en sens inverse pour arriver jusqu’au casque des cameramen à moto. » L’opération se fait en moins de temps qu’il ne faut pour dire Orange. « Les caméramen reçoivent aussi un signal rouge qui leur indique quand ils sont en direct. » A l’affut du moindre imprévu, le technicien connait même le rôle de chaque moto sur la course : « La moto s’occupe des échappées, la 3 reste devant le peloton, la 4 à l’arrière. La 2 gère les points fixe, elle part souvent loin à l’avant. La 5 est utilisée quand un cycliste est lâché en queue de peloton. »

En sortant du camion Octopus, d’autres câbles guident le curieux jusqu’à un autre camion Orange. Celui-ci récupère les images que France TV filme et les fait suivre aux 99 chaines télévisées présentes : Les Norvégiens, les Américains, les Anglais font partis des plus gros consommateurs de gigas. « Il y a deux ans, les caméras filmaient 400 images par seconde, maintenant, c’est plutôt 800 » explique Henri Terreaux.

Fibrer pour la sécurité

Pour mieux appréhender le fonctionnement de ce village technique où près de 800 personnes travaillent chaque jour, il suffit de reprendre la fibre optique, véritable fil d’Ariane. « Les câbles fins correspondent à la fibre optique, les plus gros transportent l’électricité. » D’ailleurs, en avançant sur le tracé de l’un des plus imposant, on découvre que le village d’arrivée est alimenté par trois camions autonomes qui fonctionnent avec des groupes électrogènes. « Ensemble, ils produisent 1 800 kilowatts quand une maison en consomme environ 10 ! » sourit un technicien chargé de leur bon fonctionnement. Il veille aussi à ce que les portes de la remorque restent bien fermées. « A un mètre de distance, elles produisent 80 décibels. » Bruyant !

Le nez sur les tentacules noirs qui se faufilent partout, une autre caravane ponctue le chemin : le centre déporté de la préfecture qui abrite le Samu, les Pompiers, la Police nationale et municipale… Sur un tel évènement, on ne plaisante pas avec la sécurité. D’ailleurs, Shelby, un malinois de deux ans et demi fait une pause dans sa mission en jouant un peu à la balle. « Chaque matin, elle fait de la recherche d’explosif dans toute la zone technique » explique sa maitresse. A ses côtés, des gendarmes de l’équipe cynophile assurent une autre tâche. « Nous on s’occupe de la recherche d’explosif sur personnes en mouvement, dans la foule. » Orange contribue aussi à cette mission de sécurité grâce à la vidéosurveillance installée et transmise au PC de sécurité.

Un Tour qui touche les territoires

Les câbles arrivent ensuite à la salle de presse où les coureurs répondent aux journalistes de la presse écrite, qui, travaillent depuis le Palais des sports, à plusieurs kilomètres. Là encore, Orange joue un rôle indispensable pour garantir la transmission entre le sportif et les médias. « Juste à côté, c’est la tente de contrôle pour tester les vélos avant la course mais on ne peut pas y entrer. » Non loin de là, une autre tente gère un autre contrôle, le dopage. Chaque jour, le maillot jaune, le vainqueur de l’étape, et cinq coureurs choisis au hasard doivent se plier à l’analyse d’urine.

Dès ce soir, les câbles seront rangés pour rejoindre l’étape suivante et le contre la montre entre Nuits-Saint-Georges et Gevrey-Chambertin. 4 500 personnes débarqueront en quelques heures à peine avant même l’arrivée des premiers afficionados. « Chaque matin, un camion klaxonne longuement pour donner le feu vert afin de tirer les 200 lignes de câble. Sans ça, un camion pourrait encore être en mouvement, au risque de rouler sur l’un d’eux et le bloquer. » Et si pendant les opérations quelqu’un venait à se blesser, d’autres câbles mènent à la caravane du médecin sur site. Chaque jour, une vingtaine de personnes viennent le consulter et peuvent même, en journée, profiter de la caravane qui assure l’imagerie et le scanner pour les coureurs.

Cyclistes, techniciens, personnels en tout genre prendront la route dans la nuit pour rejoindre la nouvelle étape Côte-d’Orienne. Depuis plus d’un an, Henri Terreaux a examiné ce parcours pour s’assurer qu’à chaque moment essentiel, il disposerait d’un point de raccordement à la fibre. Si les zones blanches sont rares, il en demeure certaines. « Pour le contre la montre, le point numéro 2 sera exceptionnellement raccordé par satellite. » En toute circonstance, Orange apporte une réponse. Lorsque le tracé impose la fibre et que le site n’en dispose pas, Orange réalise les travaux à sa charge, laissant ensuite la collectivité bénéficier des nouvelles installations. Finalement, même si les cyclistes ne font que passer, les territoires profitent de quelques retombées de la fameuse course. En attendant, des milliers de Côte-d’Oriens mais aussi des touristes de toutes nationalités se sont amassés autour de la ligne d’arrivée où sera prise, le cas échéant, la photo finish, transmise grâce à une fibre haut débit.

Nadège Hubert

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *