A Villy-en-Auxois, l’épicerie du village revêt un caractère historique. Lorsque la dernière propriétaire a pris sa retraite, sans repreneur identifié, le conseil municipal s’est inquiété du devenir de la commune. Accompagnés par la CCI, les élus et la repreneuse ont mené un projet ambitieux pour faire perdurer le commerce et voir plus grand !
231 habitants et une épicerie qui a ouvert ses portes en 1906 dans le village. Plus qu’un commerce de proximité, à Villy-en-Auxois le lieu fait presque partie du patrimoine local. « Par le passé, Villy-en-Auxois a compté jusqu’à 800 habitants et avait un fromager, un marchand de bestiaux, un garagiste, une mercerie et même un coiffeur » explique Evelyne Monot, maire de la commune depuis 2012. Le livre retraçant l’histoire de sa commune en main, elle raconte son désarroi quand la dernière propriétaire a décidé de fermer pour prendre sa retraite en avril 2022. « Villy se retrouvait sans commerce et on avait peur que le village ne meure. » Les élus ont proposé de racheter le bâtiment mais la propriétaire s’y refusait. Ils ont donc envisagé de construire un nouveau lieu multiservices plus bas dans le village pour créer une activité. Finalement, la propriétaire retraitée revient sur sa décision et vend son commerce à la commune qui en fait l’acquisition en août 2023. « L’épicerie faisait aussi office de point Poste et de bar-tabac. Elle était idéalement située au cœur du village, à la croisée des routes départementales. »
Savoir s’entourer
Si la nouvelle réjouit élus et administrés, il reste pourtant encore fort à faire pour remettre le lieu aux normes et lui rendre une activité. La Maire sollicite alors les services de la CCI Côte-d’Or . Saône-et-Loire. « La CCI nous a proposé des pistes de subventions et des partenaires financeurs pour mener le projet à bien. Nous voulions aller vite pour ne pas perdre les habitudes de consommation des clients. » Elle réalise alors les études de marché et de viabilité indispensables pour évaluer le projet et sa pertinence. « Les équipes nous ont guidé, en particulier sur la vision économique. La CCI nous a dressé un portrait global. De notre côté, on avait une idée de ce que nous voulions mais on ne savait pas comment procéder. » Les équipes pluridisciplinaires de la CCI ont détaillé l’ensemble du projet, apportant chacun des compétences complémentaires, afin que les élus puissent mieux se l’approprier et prendre les bonnes décisions.
Finaliser la phase 1 …
Le conseil municipal décide de réaliser le projet par étape en mettant la priorité sur la réouverture de l’épicerie. La commune lance ainsi un investissement de près de 12 000 euros complété par une aide du Département. Tandis que La Poste décide de réinstaller un bureau postal, finançant les travaux d’aménagement intérieur et subventionnant une partie des travaux.
En avril 2024, Julie Raclot, qui a, pour sa part, bénéficié de l’accompagnement de la CCI pour son projet de reprise, ouvre les portes de l’épicerie. Le lieu rénové profite de l’attractivité de La Poste mais prouve aussi toute son utilité locale, notamment pour les habitants âgés soucieux de limiter leurs déplacements en voiture. « Elle fait aussi point relais et dépôt de pain avec des horaires d’ouverture adaptés aux usages » souligne la Maire.
… Et prévoir la phase 2
Le commerce accueille chaque jour en moyenne une vingtaine de clients, habitants du village, des environs, mais aussi visiteurs de passage et motards en goguette. « Pour l’instant, nous n’utilisons que la moitié du bâtiment donc nous voulons rouvrir le bar-tabac » explique Evelyne Monot. Le projet de la commune est plus ambitieux encore puisqu’il s’agit de réaliser, à plus long terme, des logements touristiques au-dessus des commerces. « Il y a peu de solutions sur le territoire donc nous apporterons une réponse. » La CCI a, là encore, accompagné le conseil municipal dans ce projet global, évaluant la viabilité et mettant en lumière les aides financières potentielles. Avec un budget total de 280 000 euros pour cette nouvelle phase, la mairie a déjà bénéficié de 50 000 euros mais a déposé de nombreux autres dossiers pour compléter cette enveloppe. « La CCI nous a permis de voir plus clair et de découper notre projet de manière efficace, d’être pertinents dans les demandes de financement selon les phases du projet. C’était rassurant d’être épaulés. »
Nadège Hubert