Après 23 ans à la tête de la capitale des Ducs, François Rebsamen a démissionné et proposé Nathalie Koenders, sa première adjointe, à sa succession. Elue par la majorité des conseillers municipaux, elle entend s’inscrire dans la continuité mais se démarque déjà en devenant la première femme maire de Dijon.
47 voix pour Nathalie Koenders ; 5 pour Céline Renaud candidate de l’opposition et 7 votes blancs. L’ancienne première adjointe de la ville a été élue maire le 25 novembre 2024, un moment historique puisqu’elle devient la première femme à occuper cette fonction à Dijon. « J’aime profondément Dijon et ses habitants. Cette ville m’a tout donné, elle m’a construite. J’ai grandi dans ses rues, habité ses quartiers, étudié, construit ma vie professionnelle et ma famille entre ses murs » a expliqué Nathalie Koenders, un brin d’émotion dans la voix.
« Quand nous avons gagné les élections en 2001, nous n’avons pas seulement voulu administrer la ville, nous avons voulu changer des vies. Nous avions une ambition pour Dijon, une passion pour ses habitants. C’est ce qui a donné du sens à notre action pour transformer notre ville dans la durée » a précisé pour sa part François Rebsamen, désormais simple conseiller municipal. L’ancien maire a complété : « Depuis longtemps, j’ai toujours considéré qu’en politique, il y a un temps pour rassembler, un temps pour agir, et un temps pour transmettre. Aujourd’hui, ce temps de la transmission est venu. » A la tête de la ville pendant 23 ans, il voit en Nathalie Koenders, le choix de la confiance, mettant en avant son sens de l’écoute, du dialogue et de la concertation. « La transmission n’est pas un renoncement, c’est un engagement renouvelé. C’est avoir foi en l’avenir. C’est croire que les graines que nous avons semées ensemble continueront de pousser, que les énergies qui nous ont portés ces deux dernières décennies insuffleront encore plus de dynamisme et d’innovation à notre belle ville. Chaque génération doit poser une nouvelle pierre à cet édifice. »
Légitimité en question
L’opposition n’a logiquement pas partagé le point de vue et la démarche de l’équipe municipale en place. Laurent Bourguignat a estimé que la démission de François Rebsamen au profit de Nathalie Koenders visait à forcer la main des Dijonnais. « Nous aurons leur réponse en mars 2026. » En complément, Emmanuel Bichot a évoqué le jeu de chaises musicales de la majorité, remettant en cause la légitimité de la nouvelle Maire.
Après l’élection, les conseillers municipaux ont voté pour la liste des adjoints. Si les missions n’évoluent pas, le principal changement concerne l’identité du nouveau premier adjoint, Antoine Hoareau, élu lors des dernières élections municipales en 2020. « Un socialiste remplace une socialiste et il a démontré sa capacité à être au travail et à l’écoute. Il a les compétences sociales et celles pour être un premier adjoint » a précisé Nathalie Koenders.
Des combats à mener
La nouvelle cheffe de la Ville, qui reste par ailleurs conseillère départementale, a également évoqué ses priorités. « J’évoquerai un combat qui me tient particulièrement à cœur, et je ne suis pas la seule dans cette assemblée : c’est celui de l’accompagnement des familles monoparentales, très majoritairement constituées de mères isolées. Nous devons les aider et c’est je crois un sujet sur lequel nous aurons à nous pencher à l’échelle municipale. »
« Pour relever le défi de la cohésion, il nous faut aussi plus de justice sociale, il nous faut réduire les inégalités. Nous devons porter une attention particulière à ceux qui sont dans le besoin, à ceux qui n’ont pas été épargnés par les parcours de vie et qui ont parfois le sentiment d’être abandonnés par les pouvoirs publics. À ceux-là, je dis que la ville de Dijon est à leurs côtés. Nous avons envers eux un devoir de solidarité. Enfin, l’un des chantiers principaux pour retrouver cette cohésion est celui de la sécurité, j’en suis persuadée. »
En attendant de mettre en place ces travaux, la première action de la Maire consistera à planter des arbres avec les jeunes Dijonnais pour sensibiliser à l’embellissement de la ville et à l’importance de la biodiversité.
Nadège Hubert