« Sans les habitants, les maires ne sont rien ». Ce message de Nadine Mutin, maire de Ruffey-lès-Échirey, qui accueillait les vœux de la communauté de communes Norges et Tille résume parfaitement l’esprit de cette cérémonie. Ludovic Rochette, président de l'intercommunalité et de l’Association des Maires de France de Côte-d’Or (AMF21) l’avait annoncé en introduction : « Nous avons voulu honorer, ce soir, les habitants qui s’investissent dans les communes » ; Tour à tour, les 14 maires des 14 communes ont donc pris la parole – temps imparti deux minutes – pour présenter un habitant, une association qu’ils souhaitaient mettre en avant. Elisabeth Cudry, de l’association Vaincre les maladies Lyosomales, pour la commune de Flacey ; Patrick Mérius des fraises de Brognon, Pierre Lescure des Parcours du cœur à Norges-la-Ville ou encore Armelle Dubois de À la ferme Dubois à Varois-et-Chaignot qui promeut une agriculture du champ à l’assiette. 14 femmes et hommes ont ainsi reçu, pour un soir, les honneurs face à près d’une centaine d’invités incarnant ainsi la diversité mais aussi l’implication individuelle dans la vie communale. Une façon également de personnifier, comme l’a précisé Ludovic Rochette, « une communauté de communes qui travaille dans la sérénité et le respect ».

« Un système essoufflé, un cadre administratif déplorable et contreproductif »

 Si la cérémonie n’a pas été – c’est assez rare pour le préciser – un exercice d’autosatisfaction de l’action politique menée ou à venir, qu’on ne s’y trompe pas pour autant, la communauté de commune Norges et Tille ne vit pas dans une dimension parallèle utopique et Ludovic Rochette n’a pas manqué de consacrer les huit dernières minutes de cette intervention pour rappeler les enjeux de la communauté de communes :  la nécessité d’une planification des opérations des communes notamment dans les mobilités douces : « Le travail ne peut pas se faire seul. C’est le défi de la fin de mandat et sans doute du prochain », la fin de la réfection de la base nautique qui accueillera des activités périscolaires des élèves des 14 communes et des associations. Enfin l’aménagement de l’espace visant à conserver des possibilités de développement, notamment économiques. Sur ce plan, Ludovic Rochette a souligné le handicap de la loi ZAN (Zéro artificialisation nette) et du schéma régional d'aménagement, de développement durable et d'égalité des territoires (SRADDET),  qui constituent un « cadre trop rigide, qui devient fou, contreproductif avec des injonctions contradictoires et un cadre administratif déplorable ». Une situation de blocage qui empêche l’initiative et contre laquelle il appelle à un assouplissement par une nouvelle organisation des institutions : « Le système est essoufflé mais nos populations attendent des solutions innovantes ».  Un message à destination des parlementaires, de la sénatrice Anne-Catherine Loisier, mais surtout des députées Océane Godard et Catherine Hervieu à qui il a rappelé « le cœur du problème » : « Le vote d’un budget le moins injuste possible, sans quoi les collectivités locales ne pourront pas bénéficier du soutien de l’État dans le cadre des investissements nouveaux. Chaque seconde qui passe sans budget, ce sont les populations et les entreprises locales qui en paieront le prix ». Une réalité confirmée par le Préfet représenté par son Secrétaire Général, Denis Bruel.

Antoine Gavory