Plan d’action départemental de restauration de la sécurité du quotidien : répondre collectivement aux problématiques de terrain

21 février 2025

La Côte-d’Or, à l’instar de tous les départements français, se dote d’un nouveau plan d’action départemental de restauration de la sécurité du quotidien (PADRSQ). Conçu par le Préfet et l’ensemble des acteurs de terrain, il vise à assurer toujours mieux la protection des citoyens, notamment en durcissant la lutte contre le trafic de stupéfiants, en renforçant le maillage sécuritaire territorial et la coordination des acteurs du continuum de sécurité.

C’est une mesure nationale : au même moment ce vendredi 21 février 2025 dans chaque département français est annoncée la mise en oeuvre effective de plans d’actions départementaux de restauration de la sécurité nationale. Paul Mourier, Préfet de la Côte-d’Or, accompagné par Olivier Caracotch, procureur de la République de Dijon et en présence des services de sécurité du territoire, a présenté le dispositif adopté en Côte-d’Or. Elaboré de manière collaborative avec les acteurs du continuum de sécurité (forces de sécurité intérieure, services et opérateurs de la Métropole, de la Ville de Dijon et du Conseil départemental, des services de l’Etat, et acteurs privés), le plan répond à un besoin de terrain et se base sur les mesures déjà mises en place auxquelles s’ajoutent de nouveaux axes d’amélioration.

Si la Côte-d’Or « n’est pas, au regard des moyennes nationales, un territoire particulièrement criminogène » explique le Préfet, « que la délinquance reste contenue grâce notamment au travail des forces de sécurité intérieure qui ne faiblit pas, à l’engagement des élus et des services de l’Etat », certaines dynamiques nécessitent une action plus poussée. C’est le cas notamment du trafic de stupéfiants - concentré principalement sur l’agglomération dijonnaise mais qui concerne l’ensemble du territoire - de la hausse des incivilités, des atteintes physiques et numériques aux biens des entreprises et particuliers, des violences intrafamiliales et conjugales. « La cartographie réalisée dans ce plan permettra d’axer les efforts sur les principales zones identifiées ».

« C’est un plan collaboratif, dense et pleinement opérationnel que je vous présente aujourd’hui, qui est immédiatement exécutoire et est appelé à produire des effets immédiats » insiste Paul Mourier. Trois axes principaux ont été identifiés, déclinés en fiches actions et trente-quatre principales mesures.

Intensifier la lutte contre le trafic et la consommation de stupéfiants

Le premier axe vise à intensifier la lutte contre le trafic et la consommation de produits stupéfiants, « la mère des batailles », qui entraine forcément d’autres violences, nuisances et insécurité pour les citoyens et représente au niveau judiciaire un volume d’affaires conséquent, comme le souligne le procureur de la République de Dijon : « Le 17 février soit le 48ème jour de 2025, on comptait 51 personnes poursuivies pour trafic depuis le début de l’année. C’est plus d’une par jour ». Pour agir contre ce fléau, une dynamique de répression-prévention est adoptée : poursuite du « pilonage » quotidien des points de deal - par des interpellations des acteurs de terrain associées à une réponse pénale, « par des investigations plus longues pour frapper les cadres locaux », par la reconstitution des circuits financiers et la localisation des organisateurs - formation d’enquêteurs sous pseudonymes pour agir contre le trafic numérique; contrôle des axes routiers; extension de la possibilité de saisir les biens des trafiquants en garde à vue; accentuation de la verbalisation des consommateurs… Mais aussi le déploiement des actions de sensibilisation en milieu scolaire sur l’ensemble du territoire, en collaboration avec l’ARS et les élus, la mise en oeuvre du projet national LIMITS sur Dijon et Chenôve qui vise à prévenir la participation des jeunes au trafic, les actions de réinsertion des délinquants…

Renforcer le maillage sécuritaire territorial

Les mesures du deuxième axe entendent améliorer la protection et la sécurité quotidienne des élus, des entreprises, des personnels de l’éducation nationale, des victimes de violences intrafamilales et conjugales et plus généralement de l’ensemble des habitants du territoire. Parmi les actions définies, Paul Mourier souligne par exemple la nécessité d’améliorer la couverture territoriale en matière de vidéoprotection. Il explique que dans les établissements sensibles, situés à proximité « des points chauds de la délinquance et des trafics », des fouilles régulières seront menés aux abords pour confisquer d’éventuelles armes blanches. Il insiste enfin sur la lutte contre les violences intra familiales et conjugales : « C’est une de mes priorités, car on compte encore bien trop de victimes – des femmes, dans leur grande majorité – dans le département. 8 actions opérationnelles sont inscrites dans le PADRSQ à ce sujet, comme le déploiement en Haute Côte-d’Or des premiers parcours tests liés au « Pack nouveau départ » qui simplifie les démarches des victimes pour se séparer rapidement de leur partenaire violent ». Olivier Caracotch ajoute la nécessité de lutter contre les atteintes aux autorités, « en réprimant sévèrement les atteintes aux élus, aux forces de sécurité intérieure dans le cadre professionnel et privé, aux représentants de l’administration comme l’éducation nationale et la protection judiciaire de la jeunesse ».

Renforcer la coordination entre acteurs du continuum de sécurité

Si la collaboration entre les acteurs est déjà existante, elle sera améliorée car elle est essentielle : les forces de sécurité intérieure et polices municipales feront davantage de missions conjointes, les acteurs échangeront leurs connaissances pour une meilleure circulation de l’information, définiront des protocoles communs. Cette organisation vise notamment « à coordonner l’action judiciaire, à déterminer les cibles prioritaires à traiter et à piloter l’aspect judiciaire » précise le procureur de la République de Dijon. Mais aussi à mieux gérer « les cas individuels complexes, à la croisée des faits de délinquance, de problématiques de santé mentale et de difficultés sociales » ajoute le Préfet. Il conclut : « Notre détermination doit être sans faille, notre action doit être sans relâche : nous le devons à la Côte-d’Or et à ses habitants ».

 

Déborah VITAL

 

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