Info+ :
Les élus et publics intéressés peuvent consulter le guide mis en place par l'Etat.
D'autres documents sont disponibles comme :
- les fiches pratiques et là aussi
- le guide sur le rôle du maire
Les élus et l’État travaillent de concert pour améliorer la sécurité routière dans leur commune. À Bretenière, le maire Nicolas Schoutith est passé de la réflexion à l’action dans l’intérêt des habitants.
Les râleurs sont parfois les fautifs quand il s’agit de sécurité routière. Des parents qui trouvent que les voitures roulent trop vite aux abords d’une école, mais qui se garent sur le trottoir juste devant pour ne pas faire un détour ou marcher jusqu’à un parking pourtant proche. Certaines communes, traversées par de grands axes routiers, cherchent aussi à ralentir les flux pour éviter les accidents. En 2022, Bretenière a connu l’un de ses évènements tragiques. « Il n’y a pas eu de décès, mais c’était grave. Nous avions déjà vu d’autres accidents donc nous avons décidé de réaliser des aménagements », explique Nicolas Schoutith, maire de la commune, qui rappelle que 10 000 véhicules passent chaque jour sur la départementale qui devient une métropolitaine en entrant dans son village. La compétence voirie ayant été transférée à Dijon Métropole, l’édile a travaillé en concertation avec la collectivité et l’État pour définir les aménagements pertinents, financés par la Métropole. « Nous avons sécurisé le carrefour avec des plots et des tracés. J’envisageais un rond-point, mais il faut compter au moins trois millions d’euros donc c’était difficilement envisageable. »

Agir à plusieurs
En complément, l’élu, comme tous les élus du territoire, a pu s’appuyer sur les services de l’État, plus précisément sur ceux de la DDT dont dépend la sécurité routière. « Nous apportons conseils et assistance, nous mettons en avant des leviers d’action », résume Philippe Munier, coordinateur sécurité routière. Les élus sollicitent régulièrement ses services en début de mandat. « On invite alors les équipes municipales à désigner un référent dédié au sujet. Nous pouvons le former et échanger directement avec lui. » Quand une commune rencontre un problème de vitesse, se confronte à des secteurs dangereux, elle se tourne vers le préfet ou la police mais aussi vers la collectivité dont dépend la route, le Département ou la Métropole par exemple.
Les services de l’État jouent un rôle majeur dans la sensibilisation des populations autour de la sécurité routière. « Nous pouvons organiser et financer des ateliers de sensibilisation en faisant venir une association en fonction des publics ciblés », explique Philippe Munier. Cela peut par exemple se traduire par un évènement destiné aux séniors afin d’évaluer les aptitudes de chacun à la conduite. « Nous activons les réseaux, associations, services pertinents comme la Ligue contre la violence routière ou la prévention routière. Nous pouvons aider à choisir les publics selon les problématiques. »
Prendre les choses en main
À Bretenière, les services de la DDT ont pu guider leurs interlocuteurs en donnant des idées sur les aménagements et sur les actions de sensibilisation. « Les élus peuvent se référer aux fiches pratiques et à la documentation que nous mettons à leur disposition sur le sujet, ils peuvent en extraire des pistes d’action potentielles. »

Concrètement, Nicolas Schoutith a multiplié les aménagements sur sa commune. « Nous avons mis en place une zone 30 au cœur du village ainsi que des ralentisseurs, des priorités à droite et une piste cyclable. » L’objectif de l’élu consiste notamment à sécuriser les abords de l’école et de la médiathèque. Il a par exemple fait tracer une ligne jaune pour réduire les stationnements gênants devant l’école, créé un parking de 65 places à proximité de l’établissement, modifié le sens de stationnement pour sécuriser les manœuvres, mis en place des dos d’âne adaptés au réseau de transport en commun et financé des autocollants que l’équipe municipale appose sur les véhicules mal garés. « Notre conseil municipal jeune a également voulu travailler sur la sécurité routière. Ils ont souhaité installer des silhouettes que nous avons financées à hauteur de 3 600 euros. » Philippe Munier s’inscrit dans la même démarche. « Il faut avoir une réflexion globale. Le maire peut exercer son pouvoir de police en prenant des mesures sur la circulation et le stationnement, en interdisant certaines voies à un type d’usagers. » À terme, Nicolas Schoutith n’exclut pas de passer toute sa commune en zone 30.
Nadège Hubert
