Pour lutter contre les violences intrafamiliales, la ville de Dijon s’est dotée d’un nouvel outil en sortant un guide de prévention et de lutte dédié à la thématique.
Les chiffres sont accablants ! En 2024, la France a dénombré 450 000 victimes de violences physiques, dont 50 % dans le cadre familial ; 122 000 personnes ont été victimes de violences sexuelles. « En France, toutes les trois minutes un enfant est violé » a alerté Kildine Bataille, adjointe au maire déléguée à la petite enfance, à l'égalité femmes-hommes, à la lutte contre les violences faites aux femmes. « Les violences intrafamiliales ravagent des vies entières. »
Pour lutter contre ce fléau, la ville de Dijon a sorti un guide qui se destine aussi bien aux victimes qu’aux proches, collègues ou témoins de violences. « Pour commencer, le guide explique que les violences ne sont pas seulement des coups. On parle aussi des insultes, des violences psychologiques, de l’isolement, des violences économiques… Elles concernent les parents mais aussi les frères et sœurs entre eux ou même les violences des enfants sur leurs parents. » Kildine Bataille a également précisé qu’aucune couche de la population n’était épargnée ni aucun quartier de la ville.

Des outils à multiplier
Le guide détaille les situations de violences intrafamiliales mais aussi leur impact sur les enfants. S’ensuivent les démarches à effectuer pour signaler des violences mais aussi comment les détecter lorsque l’on est extérieur à la situation. Enfin, le guide dresse la liste des contacts pertinents en fonction des situations. « C’est un instrument de lutte, de solidarité. Rendre visible les violences, c’est lutter contre l’impunité. Ce guide doit être diffusé et être oublié sur les tables. »
L’adjointe au maire insiste sur la politique volontariste de la ville. « Dijon veut être une ville protectrice, solidaire et engagée. Nous y consacrons des moyens mais pour agir, nous avons besoin du soutien massif de l’État. 2,6 milliards d’euros par an seraient nécessaires pour mener une politique cohérente. » Plus de professionnels, plus de places d’hébergement, une justice spécialisée, une prévention à long terme, des outils pour les enseignants sont autant de dispositifs préconisés par Kildine Bataille qui a conclu par une phrase rassurante pour les victimes : « Vous n’êtes pas seule et on vous croit. »
Nadège Hubert
