Le Centre d'Interprétaion fait découvrir au visiteur le château à travers son histoire. Magnifiquement et sobrement restauré "brut et authentique", l'ancien Logis des Hôtes, accueille la scénographie. Une scénographie qui ne s'impose pas et qui s'intègre magnifiquement dans les deux salles de présentation. Elle laisse découvrir au visteur, au fil de sa promenade, la vie du château et de ses habitants. En rentrant dans les salles, le visiteur découvre d'abord la réalité des pièces, leur architecture, puis se dirige ensuite vers les éléments d'accompagnement qui lui permettent d'encore mieux apprécier et comprendre le château de Châteauneuf en Auxois. A ne surtout pas manquer cet été !!!
La région Bourgogne a repris le château en 2008. Des travaux de rénovation importants ont été décidés car l’intégrité du bâtiment était menacée. A cette occasion, la région a choisi d’installer un centre d’interprétation du site de Châteauneuf.
Une restauration qui met en valeur des éléments remarquables...
L’agence de l’architecte en chef de Monuments historiques a été chargée de la restauration... Seules les pierres trop abimées ont été changées à l’identique et les vestiges d’enduits anciens encore présents sur les murs intérieurs ont été consolidés et conservés en l’état. Les murs extérieurs ont été nettoyés, révélant la blancheur étincelante de la construction originelle. Les ouvertures, fenêtres à meneaux et portes surmontées d’arcs en accolade sculptés, ont été restaurées pour retrouver la symétrie de la façade médiévale. Un sol a été installé. De petites sculptures animalières ont été découvertes dans l’accolade au-dessus de la porte d’entrée principale, ainsi que sur une cheminée à l’étage.
Le centre d’interprétation
Le centre d’interprétation vient s’installer dans les deux pièces du rez-de-chaussée du Logis des Hôtes. L’agence Guliver (Bruno Tainturier) a orchestré une scénographie qui fait la part belle au bâtiment et laisse libre la vue sur la cour et sur les extérieurs. Elle vise à sensibiliser les visiteurs à l’architecture du site, à son histoire et à le replacer dans son contexte bourguignon.
La pièce de gauche, plus petite, a fait l’objet d’une intervention minimale, uniquement pour conforter l’architecture en danger.
La scénographie vise à mettre en valeur la structure même d’un bâtiment ancien. Cet écorché architectural spectaculaire, du sol au toit, dévoile à la fois les modes de constructions du Moyen-Age et les différentes utilisations du Logis. Pour faciliter la compréhension, un pinceau lumineux met en valeur par exemple, les parties du mur en moellon du mur d’enceinte du 14e siècle et celles en pierre de taille du 15e siècle. Il pointe aussi les moulures des cheminées et les coussièges, indiquant l’utilisation des étages en appartements de prestige.
La pièce de droite a reçu un plafond à la française, refait à l’identique de ceux du Grand Logis. Elle a été enduite. Elle reçoit les principaux dispositifs scénographiques
Une grande table accueille le visiteur. Elle propose d’abord un résumé en trois panneaux des 800 ans d’évolution du site. Puis une projection sur une maquette vise à évoquer le contexte concret, naturel et humain, de ces changements. Enfin, deux écrans tactiles permettent au visiteur d’avoir des informations plus approfondies, pour apporter des réponses aux questions qu’il se pose.
Par ailleurs, un ensemble de panneaux et un écran sont destinés à replacer le château de Châteauneuf parmi les autres châteaux bourguignons et au-delà.
Le visiteur pourra également découvrir des détails de la vie quotidienne du lieu au fil du temps, ainsi que ses principaux propriétaires. Un diaporama permet une visite virtuelle du château, attirant l’œil du visiteur vers des détails insolites. Des extraits de films tournés sur place donnent également une autre image du site.
Enfin, un banc avec dispositif audio lui offre une expérience plus intime avec l’histoire du château, grâce à un florilège d’archives originales lues et expliquées.
Quelques éléments de la scénographie...
Un château, des châtelins... Un château, des châteaux...
800 ans d’évolution du site... Deux écrans tactiles pour répondre à vos questions...
Une longue histoire, un peu d'histoire...
Le château de Châteauneuf-en-Auxois se dresse sur une éminence rocheuse depuis 800 ans au cours desquels ont été édifiés plusieurs bâtiments protégés par une enceinte.
Le Logis des Hôtes vient de faire l’objet d’une restauration complète qui a donné l’occasion de compléter la connaissance que l’on avait de ce bâtiment.
- Des constructions existaient avant le Logis des Hôtes
Les recherches archéologiques menées par l’INRAP (Romuald Pinguet) sur le bâtiment ont montré que d’autres constructions avaient précédé le Logis tel qu’on le voit aujourd’hui. L’une d’elle, datable du début du 15e siècle, possédait un escalier hors-œuvre qui a été conservé et enveloppé par la façade en pierre de taille de Philippe Pot.
- Une réfection sous Philippe Pot, à la fin du 15e siècle
Toute une série d’embellissements est apporté par ce célèbre propriétaire : Philippe Pot (1428 - 1493). Grand dignitaire sous les ducs de Bourgogne Philippe le Bon (1396 – 1467), puis Charles le Téméraire (1433 – 1477), il devient gouverneur de la Bourgogne pour le compte du roi de France Louis XI (1423 – 1483) auquel succède Charles VIII (1470 – 1498). Il possède bien d’autres propriétés, en Bourgogne et dans les Flandres bourguignonnes et ne se rend qu’occasionnellement dans chacune d’elle. Il fait refaire en même temps le château de La Rochepot et celui de Châteauneuf. Ce dernier voit sa chapelle se reconstruire, ainsi que le Grand Logis.
A la toute fin du 15e siècle, une magnifique façade donnant sur la cour du château complète cet ensemble : celle du Logis des Hôtes. Appuyé sur la muraille, il comporte alors deux étages sous un très grand comble. Chaque niveau est séparé en deux pièces par un mur de refend portant de grandes cheminées sculptées.
L’archéologie a découvert l’emplacement d’un évier au rez-de-chaussée, ménagé dans le sol et dans le mur d’enceinte : à une période, cette pièce a servi de cuisine. Les étages, avec des coussièges ménagés dans les fenêtres, des moulures de cheminées, des enduits avec une finition imitant la pierre de taille, étaient réservés aux appartements de prestige, comme c’était la coutume à cette époque.
500 ans d’existence
Le bâtiment a ensuite survécu pendant 500 ans dont on ne sait pas grand-chose. Il n’avait plus de toit depuis la fin du 18e siècle. Les ouvertures ont été modifiées : les fenêtres transformées en portes et inversement. Il a certainement servi de bâtiment agricole à une période où le château n’était occupé qu’occasionnellement.
La qualité de la pierre utilisée, le soin apporté à sa mise en oeuvre explique que ce bâtiment ait été remarqué et représenté par les amateurs depuis le milieu du 19e siècle.
Depuis la donation du château à l’Etat en 1936, divers travaux de sauvegarde ont été menés : démolition d’une annexe récente appuyée sur le pignon, petites toitures à l’intérieur pour protéger les moulures. Les cheminées ont été confortées avec du béton. Une toiture a finalement été apposée en 1986.