Plus de 500 maires ruraux (selon la Police) venus de toute la France, ont manifesté hier à Paris devant l’Assemblée nationale à l’appel de l’Association des maires ruraux de France.
Cette mobilisation inédite, a conduit les autorités à fermer les portes de l’Assemblée comme le symbole d’une difficulté de cette chambre à accepter un dialogue sur le fond et entendre la volonté des élus ruraux à développer leur territoire. Plusieurs rassemblements ont déjà été organisés ces derniers jour en province ; ce jour encore à Nice et samedi à Quimper avant d’autres actions (mairies fermées, crêpes noirs sur les panneaux d’entrées de communes, …).
Elle exprime aussi une inquiétante lassitude des élus ruraux. Exercer la fonction est de plus en plus difficile et ils déplorent que l’intérêt pour les maires ruraux soit souvent limité à la quête des 500 signatures de parrainage pour l’élection présidentielle ; le mot de ruralité n’a été intégré qu’au bout de deux années de gouvernement dans un portefeuille ministériel. L’intercommunalité, formidable outil à l’origine, est dévoyée au service de la concentration des pouvoirs sans garantie d’efficacité ni d’économie ; la réforme des dotations plus qu’urgente n’est encore qu’un projet malgré des décennies d’inégalités injustifiées entre riches et pauvres qu’ils soient urbains ou ruraux ; le plan Ruralité peine à se traduire concrètement et à se mettre en place.
Une délégation de 120 maires a été reçue par Marylise Lebranchu et André Vallini, ministre de la décentralisation et de la fonction publique et ministre délégué à la réforme territoriale pour un échange libre et nous l’espérons fructueux. En fin de journée une délégation a été reçue par le vice-président de l’Assemblée nationale M. David Habib, député des Pyrénées Atlantiques.
Tous les maires présents mercredi, comme ceux mobilisés sur leur département, ont décidé de poursuivre et amplifier l’action pour l’adoption d’une loi qui ne soit pas une preuve supplémentaire du processus d’épluchage du niveau communal ou d’affaiblissement de la légitimité de la municipalité par un nouveau mode d’élection aux conseils communautaires.
Cette loi d’inspiration urbaine ou dogmatique, soutenue par des parlementaires dont certains cumulent avec des mandats de maire de grandes villes ou de président d’intercommunalités ou d’agglomération, ne prend pas en considération la manière dont vivent les ruraux et travaillent leurs élus.
Trop d’inconnues et d’articles inacceptables sont encore en cause. Les maires ruraux seront donc exigeants et vigilants jusqu’au terme du débat parlementaire pour ne pas être trompés une fois de plus.
L’AMRF salue et remercie les nombreux députés et sénateurs, de tous bords politiques, urbains comme ruraux venus dans la rue à la rencontre des maires pour échanger avec eux. Elle les assure qu’elle contribuera aux discussions, via des propositions d’amendements et sera très attentive à tous les votes.
Le rassemblement des Maires ruraux devant l’Assemblée Nationale 24 juin 2015
Bruno Bethenod
Président de l'Association des Maires Ruraux de Côte-d'Or
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Mail : bbc21@bethenod.com
L'Association des Maires Ruraux de France fédère, informe et représente les maires des communes de moins de 3 500 habitants partout en France. L'association s'engage au quotidien au niveau local comme national pour défendre et promouvoir les enjeux spécifiques de la ruralité. Créée en 1971, l'AMRF rassemble près de 10 000 maires ruraux regroupés dans un réseau convivial et solidaire d'associations départementales, en toute indépendance des pouvoirs et partis politiques. En quelques années, l'AMRF s'est imposée comme le représentant spécifique et incontournable du monde rural auprès des pouvoirs publics comme des grands opérateurs nationaux.