Propriétaire depuis 1995 du site de l’ancienne gare, la commune de Leuglay à travers un groupe de commanditaires constitué de conseillers municipaux autour de François Maire du Poset puis Françoise Spillmann, successivement maires, accompagnés de Françoise Naudet et des membres de la commission de la gare, a sollicité l’appui de la Fondation de France à travers son programme Nouveaux commanditaires dans le but d’y créer un pôle touristique et culturel atypique. Une idée qui s’inscrit dans une volonté plus ancienne de plusieurs communes du territoire de réhabiliter la voie de chemin de fer désaffectée.
C’est dans ce contexte rural, où existe déjà une dynamique touristique et culturelle affirmée, que les commanditaires encouragés par Xavier Douroux, médiateur agréé de la Fondation de France, ont souhaité prolonger cet élan.
Ils proposent une offre différenciée répondant aux besoins de tous les publics dans une logique de cohérence avec les exemples architecturaux novateurs déjà présents dans la région – Carré rouge à Villars-Santenoge, Habitats Légers et Club House du golf de Salives, passerelle et labyrinthe végétal de la Maison de la Forêt à Leuglay…ou le circuit des lavoirs.
Conçu en résonnance avec la Maison de la Forêt, le projet met en œuvre le savoir-faire local du bois. Il réunit les bâtiments de la gare et de la halle de marchandises réhabilités et la création de cinq gîtes touristiques sur un même site. Pari réussi d’un patrimoine préservé associé à des créations contemporaines générant une économie de proximité.
Un peu d’histoire avec Françoise Spillmann... toute jeune maire de Leuglay !
Entourés des élus de la commue et des membres de la commission de la gare, Françoise Spillmann, toute jeune maire de Leuglay a rendu hommage à François Maire du Poset, depuis 30 ans au service de la commune, qu’elle remplace depuis 56 jours dans ce jolie village de 328 âmes.
Inaugurée le 17 décembre 1882, la gare de Leuglay-Voulaines, qui vit passer les derniers trains à vapeur de France, est située sur la voie ferrée reliant Châtillon sur Seine à Marcilly sur Tille.
Elle est un témoignage intact des gares rurales de la Compagnie des Chemins de Fer de l’Est construite à la fin du 19ème siècle.
La ligne était ponctuée de 16 gares, dont la belle gare PLM de Châtillon sur Seine et de 28 maisons de garde barrière.
Cette ligne a connu un gros trafic de voyageurs et de marchandises (à titre d’ex : en 1937, 5 447 voyageurs sont passés par la gare et 9 137 tonnes de marchandises y furent enlevées).
Des films l’ont prise pour décor, notamment en 1973 « Le Train » avec Romy Schneider et Jean Louis Trintignant, en 1975 « On a retrouvé la 7ème compagnie » avec Jean Lefevre et Pierre Mondy.
Le transport de voyageurs s’est arrêté en 1969, celui des trains à vapeur en 1975, le trafic marchandise perdure jusque dans les années 1980.
En 1995, à l’initiative de Jean Naudet, alors maire de Leuglay, la commune fait l’acquisition des bâtiments et d’un hectare de terrain attenant.
«Entreprenant et visionnaire, Jean a eu l’intuition que l’on pouvait y bâtir un beau projet (aujourd’hui réalisé) et nous lui en sommes infiniment reconnaissants ».
A partir de ce moment là et jusqu’en 2008 des projets émergent.
Puis après plusieurs esquisses, la commune développe avec l’aide de la Fondation de France au travers du Programme Nouveaux Commanditaires, un projet architectural original et cohérent qui permet à la fois : Une mise en valeur du site, l’organisation des différentes fonctions d’accueil, l’hébergement de touristes dans 5 gîtes à ossature bois, l’organisation des fonctions d’accueil de créateurs et amateurs d’art dans la halle de marchandises autour de l’œuvre de Nancy RUBINS, artiste américaine.
Enfin un style et une conception d’ensemble des bâtiments et des espaces, avec une architecture remarquable dont la maîtrise d’œuvre a été confiée à un architecte renommé, Adelfo Scaranello.
« En donnant un nouvel usage et une nouvelle attractivité à ce site, nous voulions l’inscrire dans la re dynamisation de notre village, de la Maison de la Forêt, des commerces et du Pays Châtillonnais dans son ensemble et dans la perspective du futur Parc national des Forêts de Champagne et Bourgogne.
Bien conscients que l’ouvrage ne serait réalisable qu’avec l’apport de subventions publiques et privées, nous nous sommes lancés dans un activisme administratif, dont François m’a confié la charge. J’ai pu me reposer sur l’infatigable consultante Françoise Naudet, pour l’aide au montage des dossiers, ses conseils et la communication autour de ce projet » exprimera Françoise Spillmann.
C’est alors qu’a commencé un véritable combat que chacun qualifiera de…sportif !
Un marathon d’allées et venues entre tous les services de nos possibles financeurs, véritable saut d’obstacles, escalade vertigineuse de dossiers en tous genres … la simplification administrative a encore un bel avenir !
Mais il y eut des interlocuteurs solides !
Hubert Brigandalors président de la Communauté de Communes du Pays Châtilonnais, Sophie, Florence et Katia pour leur aide à démêler la pelote des énigmes de la participation financière de chacun des partenaires.
Les services de l’Etat, à la sous préfecture de Montbard et les encouragements de Madame Gunigue-Boppe, relayée ensuite avec bienveillance par son successeur Olivier Huisman.
Patricia Fourrier, alors secrétaire générale de Monssieur le Sous Préfet qui n’a autorisé personne à baisser les bras.
François Patriat et le Conseil Régional de Bourgogne qui, à la demande du Maire, nous a alloué une rallonge supplémentaire.
François Sauvadet et le Conseil Départemental qui ont convaincu les autres partenaires de participer à ce projet, et tout particulièrement Anne Leclerc Chalvet précieuse dans l’ingénierie du projet.
Aussi le 22 mars 2012 avec 7 voix pour 10 votants, le maire et le conseil municipal ont délibéré : La réalisation de ce projet a été acceptée et confiée au cabinet d’architecture Scaranello, le suivi technique étant assuré par Monsieur Fischer du Cabinet Image et Calcul.
Technique du pavé de bois debout utilisée ici dans la plus pure tradition
En parlant financements
La création de 5 gîtes pour un montant global de 766 094.97 euros hors taxe
L’EUROPE(LEADER) pour 41 564.42 €
L’ETAT(DETR) pour 258 907.11 €
La REGION (CREDIT PAYS) pour 150 000.00 €
Le DEPARTEMENT (ACOR) pour 72 079.47 €
AUTOFINANCEMENT à hauteur de 243 543.97 €
A toute cette liste, nous ajouterons une aide de 4 500 € sur la réserve parlementaire d’Alain Houpert et affectés à des aménagements extérieurs.
Tout ceci fut possible en profitant des crédits accordés au Pays Châtillonnais, aucun autre projet n’ayant été retenu cette année là.
C’est ainsi qu’après les consultations règlementaires, 7 entreprises sont retenues, dont 5 le secteur géographique de Leuglay.
Terrassement - VRD SCHMIT de Vanvey qui sous traite la partie espaces verts à L’entreprise NAUDET de Leuglay
Gros œuvre GIRARDET d’Etalente
Charpente - ossature bois CEM de Couternon
Etanchéité SFCA de Ornans
Menuiserie extérieure PETIT H de Chalencey
Menuiserie intérieure PETIT H de Chalencey
Cloisons - doublage – peinture COLOMBO Bure les Templiers
Chapes – faïence ALLO TOUS SERVICES de Buncey
Electricité (idem)
Deux entreprises autres entreprises sont intervenues : l’entreprise Cailletet de Leuglay pour la reprise de la toiture, la zinguerie et les enduits et l’entreprise Petit déjà citée pour les huisseries et le sol en bois debout de chêne local.
Entreprises qui ont respecté les coûts (pas de surcoût).
En octobre 2013, le début des travaux est lancé. L’ensemble de l’ouvrage est réceptionné en février 2015.
Un soin particulier a été apporté à l’aménagement des gîtes, le choix étant fait quand c’était possible, de mobilier fabriqué localement, comme les chaises de l’entreprise Regnier de Clairvaux, et les canapés Gruhier de Tonnerre.
Ces travaux ont été entièrement financés par des dons : de la Fondation de France, de la Fondation du Patrimoine et de généreux souscripteurs.
Françoise Spillmann a chaleureusement remercié les amis, les souscripteurs d’ici et d’ailleurs, souscription reste ouverte jusqu’en octobre 2015 pour améliorer l’aménagement extérieur et des travaux supplémentaires dans la halle.
Xavier Douroux, médiateur agréé de la Fondation de France pour la Bourgogne qui a cru en nous dès le départ (il y a 15 ans !). « Il nous accompagnés avec obstination, et en tant qu’important donateur, nous a permis de mener ce projet à son achèvement. »
Monsieur Guillet, délégué départemental de la Fondation du Patrimoine et son directeur Monsieur Menegon, pour leur implication et leur don.
Claude Patriat, Président du FRAC de Bourgogne et à Astrid Handa-Gagnard et son équipe pour le dépôt exceptionnel d’une œuvre monumentale de leur collection « Je m’adresserai directement à l’artiste Nancy RUBINS : « thank you Nancy for your kindness et your spontaneity » et bonne fête nationale en ce 4 juillet. Merci à son équipe de montage, les sympathiques Collins et Jean-Marie ainsi que Diane et Pomme du FRAC. »
L’œuvre arrivée à Leuglay en pièces détachées a demandé 15 jours de patience pour assembler tous les morceaux de ce gigantesque puzzle.
« Et je ne saurais terminer mon intervention sans remercier celles et ceux qui se sont investis dans cette réalisation.
Pour le côté dossiers notre fidèle secrétaire Sylvie, pour la surveillance rapprochée du chantier, tout spécialement Joël « notre pro » de la commission de la gare et notre adjoint Michel, les conseillers pour des bricolages en tous genres et selon les besoins assistés de leurs conjoints, les employés communaux, les habitants de Leuglay qui nous ont « meublé » en partie la gare et maintenant Marie-Rose responsable auprès des gîtes de France pour le suivi et l’accueil de nos clients secondée par Marie-Alice qui assure l’entretien de l’ensemble. »
« Nous sommes rassurés sur la pertinence de ce projet par la bonne fréquentation de nos gîtes depuis l’ouverture (400 personnes à ce jour dont 45 enfants), les excellentes appréciations des locataires, et l’impact économique auprès de nos commerces. Que ceux que j’aurais pu oublier me pardonnent, je ne suis qu’une « jeune maire ».
Claude Patriat, s’est exprimé au nom du FRAC de Bourgogne
«Je voudrais vous parler d'un mystère : celui des apparences, ou, ce qui revient au même, celui de l'art. Car le propre de l'art, c'est d'être autre chose que ce qu'il parait être. Ainsi, cela a l'air d'être une gare, aucun train n'y passe plus cela se présente comme une halle de marchandises, elle n'en comporte aucune !
Cela a l'air d'un avion sans ailes, mais qui n'est pas sans elle. Et tout autour de nous, cela a l'air d'un village endormi, c'est une cité de culture vivante.
Ce qui se passe ici et maintenant, c'est ce miracle de la transformation du sens par la culture. Un patrimoine tranquille, dans un environnement forestier séculaire, si cher a l'âme du grand Hugo.
«Quand je suis parmi vous, arbres de ces grands bois,
Dans tout ce qui m'entoure et me cache à la fois,
Dans votre solitude ou je rentre en moi-même,
Je sens quelqu'un de grand qui m'écoute et qui m'aime »
(Dessin de Victor Hugo, Les Arbres extrait des Comtemplations)
Permettre a tous, quel que soit le lieu, quelle que soit la condition, de rencontrer l’émotion, de se sentir au monde, c'est, modestement ce à quoi le FRAC Bourgogne tente de contribuer.
Irriguer les territoires de notre région, briser le mur de l'isolement, confronter le passe qui s'enfuit et le présent qui nous échappe, revisiter le patrimoine en l'intégrant au mouvement créatif, voila qui explique notre présence et rassemble aujourd'hui.
S'il y a bien une force de l'art contemporain, c'est cette capacité des artistes à affronter le réel dans ce qu'il a de prosaïque pour en élever le sens.
C'est pourquoi nous avons activement accepte de nous intégrer a cette action de la Fondation de France, action durable, forgée avec une longue persévérance. Pour participer a cette vitalité du territoire et de son patrimoine, nous avons choisi d'installer de manière pérenne une œuvre emblématique de notre collection : celle de Nancy Rubins. Que dis-je « installer ». Je dois dire « recrée.»
Car Nancy est la, elle a traverse I'Amerique, I'Atlantique et la France pour elle-même organiser la recomposition de son œuvre.
Car chacune de ses monstrations est une réinvention. A l'heure ou certains parlent de guerre des civilisations, Nancy nous propose le choc pacifique des cultures. Dans ce qui n'est plus une gare, mais reste plus que jamais une station, cette oeuvre résonne doublement.
Par son sujet, bien sur qui renvoie a des évènements du siècle dernier. Mais aussi, et peut-être surtout, parce qu'elle nous rappelle ce mouvement incessant qui nous entraine vers de nouveaux rivages, et qu'a la manière de ce grand Bourguignon qu'était Lamartine : « L'homme n'a point de port, le temps n'a point de rive. II coule et nous passons. »
Pour Jérémie Brigand, tout jeune président de la Communauté de Communes du Pays Châtillonnais « Cette réalisation apportera de la vitalité au Pays Châtillonnais et surtout à la commune de Leuglay, qui est coutumière du fait, car elle accueille déjà le Centre d’interprétation de la forêt et ce depuis 1998.
Qui est Adelfo Scaranello ?
Adelfo Scaranello vit et travaille à Besançon. Sa démarche architecturale développe des aspects particuliers liés aux spécificités locales tout en étant ouverte à un contexte d'idées auxquelles l'architecture est sensible, notamment l'art contemporain.
Souvent, ses projets sont des « architectures mesurées » quant à leur appartenance à un lieu.
Le dénominateur commun de ses constructions est marqué par le soin apporté aux études fonctionnelles des bâtiments et la réalisation rigoureuse des détails qui garantissent le vieillissement des réalisations.
Il a réalisé dans le cadre de l’action Nouveaux Commanditaires, La Maison des pêcheurs à Flée, La Halle du Marché à Arnay-le-Duc (avec l’artiste Marc Camille Chaimowicz), la réalisation d’hébergements touristiques modulables et du Club House du Golf de Salives.
Qui est donc Nancy Rubins ?
Nancy Rubins née au Texas, en 1952, est une créatrice qui exprime son art au travers de sculptures monumentales et d’installations.
Son œuvre fait appel à des d'arrangements rayonnants d'objets de taille conséquente comme des télévisions, des appareils ménagers, des chauffe-eaux, des remorques, des matelas, des pièces d'avion, des barques, des planches de surf, etc.
Depuis le début de sa carrière, Rubins questionne la nature des techniques.
À l'université, elle travaille principalement l'argile, évitant la permanence de la céramique en désassemblant constamment ses sculptures, les faisant s'effondrer à nouveau dans les seaux ou en morceaux bruts.
Son œuvre de 1974, Mud Slip, Army-Surplus Canvas and Used Cups from Coffee Machine combine des matériaux trouvés avec de l'argile humide : elle ne dure que tant que l'argile ne sèche pas.
Nancy Rubins commence alors à créer des assemblages, incorporant plus de détritus et matériaux trouvés dans ses œuvres.
Le mot ... le mot !
Pour les irréductibles de l’art dans les musées et de la sculpture contemporaine dissimulée des regard… l’art contemporain c’est aussi à la campagne…
Et je vous invite à lever le nez et à jeter un œil, voir deux aux à la gare de Leuglay où son œuvre monumentale est comme un hommage de la matière à ces voies ferrées de rouille, de métal et de milliers d’objets hétéroclites qui jonchent leur lignes droites. Une envolée peut-être lyrique, certes, de cette artiste mal connue en France et qui s’exposent dans les plus grands musées et parc du monde.
Le mot de la fin !
La gare, restaurée, a été transformé en un espace de vie commun destiné aux locataires des gîtes et à l’accueil de groupes.
La halle de marchandises a fait l’objet d’attention particulière pour la restauration de ses portes d’origine en bois et la restauration/remplacement de son plancher en pavés de bois debout.
Elle conserve son volume originel et sa lumière naturelle. Des travaux qui ont pu être réalisés grâce au soutien de la Fondation du patrimoine et de la Fondation de France.
La présence de nombreuses personnalités, habitants et visiteurs, lors de cette belle inauguration, réconforte Françoise Spillmann et l’encourage ainsi que ses administrés à rester un village d’irréductibles gaulois qui ne veut pas mourir !
Crédit Photos Françoise Naudet et Marie Quiquemelle
Leuglay lauréate des Trophées Côte-d'Or Partenaires, à relire ici
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