Info+ :
Fédération Régionale des Travaux Publics de BOURGOGNE-FRANCHE-COMTE
Siège régional et envoi courrier
3 rue René Char
21 000 DIJON
TEL : 03.80.41.93.21
Délégation territoriale
ECOPOLE
Rue Auguste Lucien VERITE
25000 Besançon
21 juillet 2021
Actifs pendant la crise sanitaire, les Travaux Publics n’en ont pas moins souffert. Si les choses ont repris peu à peu, la Fédération Régionale des Travaux Publics, par la voix de son Président, Vincent Martin, reste prudente et n’en oublie pas d’autres problématiques qui n’épargnent pas le secteur.
Depuis la crise sanitaire et les élections, l’activité a-t-elle repris ?
Vincent Martin : « Oui mais seulement depuis le début de l’année 2021. Heureusement, les élections municipales mais surtout départementales n’ont eu que peu d’incidences sur les budgets puisqu’ils avaient été votés en amont et ont été maintenus. Avec néanmoins un retard important à souligner provenant du bloc communal. Le niveau de commande publique est aujourd’hui acceptable mais nous devons souligner la lenteur de sortie des dossiers pour les appels d’offre. Il faut compter au moins six mois avant que les travaux ne puissent démarrer, selon la taille des chantiers. Après les élections, les collectivités ont tout lancé en même temps alors qu’il aurait été préférable de les initier de façon régulière pour lisser l’activité des entreprises. Je veux toutefois souligner le soutien des différents départements de la région aux communes créant un véritable effet levier. Le marché privé est reparti aussi. »
Alors où se situent les difficultés ?
« Le recrutement ! Nous sommes confrontés à une génération qui cherche la facilité et ne veut pas travailler. Certains optent pour l’intérim car ils peuvent choisir de travailler quand ils le veulent et ne sont donc pas disponibles pour l’entreprise avec laquelle ils n’ont aucun lien. L’intérim est devenu un métier à part entière. Je crains que les jeunes manquent de courage pour travailler et ils leur manquent également un certain savoir-être et de l’éducation. Ce vrai problème pour les entreprises se rencontre à tous les niveaux : ouvriers, chefs d’équipe… Il ne s’agit plus d’une question de salaire mais de motivation et d’envie. Quand on veut embaucher un salarié non qualifié pour le former, car nous avons du mal à trouver les compétences nécessaires, il refuse. Cette pénurie de main d’œuvre va s’avérer problématique pour l’avenir. Bien que l’École des Travaux Publics de Bourgogne Franche-Comté basée à Besançon accueille 400 apprentis et que les entreprises les intègrent, elles ne peuvent pas faire plus. Les jeunes ne restent pas fidèles aux entreprises, ni même à notre secteur d’activité. »
Qu’en est-il de la pénurie de matériaux et la hausse des prix ?
« Moins concerné que le bâtiment, nous sommes cependant touchés dans nos activités de Génie Civil avec les armatures en acier. On arrive à se faire livrer mais à un prix plus élevé de 50%. Les activités électriques pour les réseaux subissent aussi un manque d’équipement tel que les câbles ou les transformateurs. L’Europe passe après l’Asie et les États-Unis, en croissance ; les usines produisent d’abord pour eux. On rencontre aussi quelques difficultés sur le PVC ou le PEHD, nécessaires pour les canalisations. »
Un mot du plan de relance ?
« Il y a eu un effet d’annonce et désormais nous attendons que les aides se mettent en place, concrètement, sans doute pour le deuxième semestre 2021. Le bâtiment va profiter de la rénovation énergétique engagée mais il ne faut pas oublier les Travaux Publics. Sur les 100 milliards d’euros du plan de relance, 3.8 milliards étaient destinés à notre secteur, il faut que les annonces se concrétisent sans délai par des financements d’opérations. »