15 mai 2024
CHANTIER école travaille avec des entreprises sociales ancrées partout en France pour favoriser le retour à l'emploi de personnes en difficulté et éloignées du monde du travail. Une mission initiale qui s'accompagne d'un rôle social et économique et qui contribue au développement des territoires. Pour le prouver, Vivien Hurson-Dargaud, délégué régional de CHANTIER école Bourgogne-Franche-Comté a présenté mercredi 15 mai 2024 une "mesure d'impact régionale".
Actif depuis 1995, CHANTIER école est aujourd’hui le premier réseau national de l’insertion par l’activité économique et regroupe plus de 750 entreprises sociales adhérentes. Grâce à ces entreprises sociales, qui fonctionnent sous un statut associatif ("elles ne réalisent pas de profit, et leur objet s’inscrit pleinement dans les politiques sociales et solidaires"), CHANTIER école favorise l’intégration de publics éloignés du marché du travail, et contribue par ricochet à dynamiser économiquement les territoires. « L’objectif de CHANTIER école et de ses entrepreneurs sociaux est de promouvoir des modèles de société et économique différents, de partager des pratiques pédagogiques d’accompagnement des personnes marginalisées de notre société » explique Vivien Hurson-Dargaud, délégué régional de la filière Bourgogne-Franche-Comté. « Le passage par une entreprise sociale apprenante est un véritable sas avant le retour à l’emploi, il permet de lever des freins qui sont souvent multiples et de réapprendre les codes de l’entreprise, grâce à un encadrement technique ». En plus de cette mission initiale, les entreprises sociales de la région ont une véritable valeur ajoutée socio-économique, que CHANTIER école BFC a souhaité démontrer à l’échelle de la région en publiant une mesure d’impact révélant l’ensemble des bénéfices directs, indirects et induits générés, et calculant le retour social sur investissement.
Stimuler l’emploi local
En Bourgogne-Franche-Comté, 3 300 personnes sont salariées des entreprises sociales adhérentes à CHANTIER école BFC : 2 892 en parcours d’insertion, et 423 salariés permanents. Les personnes en réinsertion représentent un futur vivier compétent pour les entreprises classiques, puisqu’elles bénéficient de formations lors de leur parcours.
Les entreprises sociales se fournissent majoritairement en local (72% des achats effectués en région), soutenant d’autres entreprises et donc d’autres emplois. Ces investissements, couplés à ceux des salariés, et aux diverses taxes/impôts sur les salaires contribuent aussi au soutien de plus de 700 emplois.
Des bénéfices financiers notables
Les entreprises sociales bénéficient de subventions et financements publics. Mais, en cumulant leurs chiffres d’affaires, la réduction des dépenses de l’Etat liées au retour à l’emploi et à la diminution des aides sociales (allocations France Travail, RSA…), des dépenses de la région (au niveau de la formation, en augmentant l’employabilité et la mobilité des bénéficiaires), les entreprises sociales contribuent à la création de richesse au sein de la région à hauteur de plus de 75M€.
En fait, « sur 1€ de fonds publics investi dans les entreprises sociales, le bénéfice généré est multiplié par 10 » salue le délégué régional. Mais au delà des chiffres, « il est impératif de réenchanter la fonction sociale, de reconnaitre la robustesse du modèle des entreprises sociales et leur utilité pour créer des valeurs, du sens et du lien ».
Déborah Vital