19 novembre 2024
Les travaux publics se révèlent des acteurs indispensables pour relier les hommes et les territoires grâce à des infrastructures. Toutefois, pour entretenir ou créer ces réseaux multi-mobilités, les collectivités doivent investir et la démarche devient difficile quand l’Etat réduit leurs financements. Dans le débat qui peut opposer l’Etat aux élus locaux désireux de défendre leurs ressources, la FRTP a pris position : celle des collectivités territoriales.
En vélo, en voiture, en train ou en bateau, les mobilités connectent les territoires, de la Métropole aux plus petits villages du département. « Nous construisons des infrastructures à usage multiple qui relient les territoires. Les travaux publics sont essentiels à la mobilité de chacun » insiste Vincent Martin, président de la FRTP. Il met également l’accent sur la nécessité de maintenir, renouveler ou même créer ces infrastructures, en particulier en ruralité. « Tout arrive jusqu’à la Métropole, que ce soit le train, les canaux, les autoroutes, les routes… Mais ce n’est pas pareil en milieu rural. Il y a de moins en moins de trains par exemple. » Vincent Martin interpelle sur le rôle essentiel des routes et voies ferrées. « Un territoire accessible est un territoire attractif. Si on veut que des entreprises s’installent partout sur les territoires, il faut leur donner les réseaux et des voies de dessertes convenables. »
L’argent, le nerf de la guerre
Malheureusement, entre nécessités et réalité, les élus locaux tout comme la FRTP se montrent inquiets. La baisse drastique des dotations aux communes et aux communautés de communes risque de freiner immanquablement les projets confiés aux acteurs des travaux publics. « Ce n’est pas à Paris que l’on doit décider d’une desserte ou d’un réseau. Les élus locaux doivent être au cœur des réflexions et des décisions. »
Le président de la FRTP se montre prêt à combattre l’Etat sur le sujet des ressources attribuées à l’avenir aux collectivités locales. « Les coupes dans le budget soulèvent des questions quant à l’entretien des infrastructures. » Si le Gouvernement semble ne pas vouloir toucher à la DETR, dotation d’équipement des territoires ruraux, ni à la DSIL, dotation de soutien à l’investissement local ; le Fonds vert pourrait lui être amputé, passant de 3 à 1,5 milliards d’euros de dotation. « Ce sont pourtant des leviers pour les investissements dans les communes. Les dotations ont des coefficients multiplicateurs par quatre ou cinq pour les travaux. » Il considère toutefois que la nomination de Catherine Vautrin comme ministre du Partenariat avec les territoires et de la décentralisation envoie un signe positif sur la prise en compte du rôle des collectivités.
L’exemple Côte-d’orien
Pour investir et bénéficier des subventions d’Etat, les collectivités doivent avoir des projets éligibles. Mais même une fois le projet identifié, la mise en œuvre nécessite des moyens humains et financiers. « Les communes, les plus petites notamment, n’ont pas les services. Les départements mettent à leur disposition des agents techniques pour le faire. » En Côte-d’Or, la MiCA met à la disposition des mairies et des structures intercommunales des spécialistes pour les conseiller dans leurs projets de travaux : voirie et aménagement d'espace public, bâtiment.
Même si elle n’est pas le seul département à disposer de ce type de services, aux yeux de Vincent Martin, la Côte-d’Or se démarque à d’autres niveaux. « Il y a une qualité d’infrastructure meilleure que dans d’autres départements comme la Nièvre où on peut être déçu qu’il n’y ait pas la même volonté politique forte d’entretien ou d’aménagement mais aussi des budgets plus réduits pour faire. » Pour lui, les territoires ruraux côte-d’oriens semblent mieux lotis que certains de ses voisins limitrophes.
Soutenir les acteurs locaux
Pour garantir que ce niveau d’infrastructures perdure, qu’il s’améliore ou du moins qu’il ne régresse pas ailleurs en Bourgogne Franche-Comté, Vincent Martin affirme son soutien aux collectivités locales. « La profession des travaux publics veut défendre leurs intérêts vis-à-vis de l’Etat pour maintenir l’attractivité des territoires. » En ce sens, le président de la FRTP appelle à leur donner des ressources mais aussi à ce que l’on « laisse bosser les élus locaux. Ils sont responsables. Contrairement à l’Etat, ils ne peuvent pas présenter un budget en déficit donc ils gèrent leur commune comme de bons pères ou mères de famille. Nous sommes aux côtés des collectivités locales. »
Nadège Hubert