06 février 2025
L’industrie du nucléaire a changé et souhaite le faire savoir aux jeunes en général et aux femmes en particulier. La semaine des métiers du nucléaire couvre cet objectif avec différents évènements du 3 au 7 février. Parmi eux, EDF et les acteurs de la filière ont organisé une rencontre entre des lycéens et des acteurs du nucléaire, qu’ils soient décideurs ou salariés.
Rendez-vous au CETIC de Chalon-sur-Saône pour une trentaine de jeunes du lycée Niepce Balleure ainsi que pour une dizaine de demandeuses d’emploi en réflexion pour une reconversion. Cet évènement participait au lancement de la troisième édition de la semaine des métiers du nucléaire. Au CETIC, entourés d’équipements représentatifs de ce que l'on retrouve dans une centrale nucléaire, pendant une matinée, ils ont pu écouter des acteurs de la filière nucléaire leur parler de ce secteur d’activité et de leur métier. « EDF, exploitant des centrales nucléaires françaises et chargé de construire six nouveaux réacteurs nucléaires, se retrouve confronté à un besoin de recrutement très important » a insisté Carmen Munoz Dormoy, directrice de l'action régionale d'EDF Bourgogne Franche-Comté. L’entreprise prévoit de recruter 10 000 personnes par an au cours des dix prochaines années au sein de la filière nucléaire. « En 2025, par exemple, on va recruter 850 personnes sur la région dans tous nos départements. Donc on avait besoin énorme et clairement, on s'intéresse à tous les profils et on ne peut pas se couper de 50 % des talents. »
Le nucléaire recrute et des femmes en particulier
Cette rencontre visait en particulier a encouragé les jeunes femmes à envisager la filière nucléaire pour leur avenir professionnel. « Il y a plein de métiers et plein de passerelles possibles dans nos environnements nucléaires et il y a plein de choses à découvrir, que l'on soit homme ou femme » a introduit Patricia Ristorcelli, administrateur, responsable administratif et financier au CETIC.
La rencontre visait également à lancer WIN BFC pour Women In Nuclear en région. A ce titre, Emmanuelle Galichet, présidente de WIN France avait fait le déplacement pour encourager les jeunes filles à rejoindre le nucléaire. « Aujourd'hui, la filière nucléaire, c'est entre 20 et 24 % de femmes dans l'ensemble des métiers scientifiques et techniques, on est aussi à moins de 30 % dans l'industrie en général. » Elle a également insisté sur le fait que la science ne soit pas genrée alors que trop de jeunes filles méprisent cette voie.
Quatre femmes occupant des fonctions à responsabilité dans la filière nucléaire, que ce soit en production ou dans la défense avec le CEA Valduc, mais aussi des postes en production, ont ensuite partagé leur expérience. Avec enthousiasme, elles ont détaillé leurs parcours qui ne prévoyaient pas de rejoindre spécifiquement le nucléaire mais dans lequel elles s’épanouissent toutes aujourd’hui, insistant sur leur sentiment d’utilité en travaillant dans un secteur technique et d’excellence. « La richesse du nucléaire aujourd'hui, c'est un fleuron français. C'est aussi une fierté qu'on a développée. C'est une énergie collective » a notamment exprimé Andréa Burtin, chargée d’affaires chez ABMI.
Une filière pour demain
En complément, Jean-Luc Ferrero, correspondant de l’université des métiers du nucléaire en région, a voulu rappeler les nombreuses perspectives offertes par la filière. « C'est accéder à une grande diversité de parcours, de parcours différents, à travers des jobs qui sont bien payés, on l'a dit, qui sont mieux payés qu'ailleurs et qui permettent à chacun d'évoluer. Quand on rejoint la filière nucléaire, on contribue à construire l'énergie de demain » La question du salaire était un argument parmi d’autres de sensibiliser les jeunes au nucléaire.
Au-delà des jeunes femmes, la rencontre visait plus largement à encourager des jeunes hommes, inscrits dans un cursus de soudage, à s’intéresser au nucléaire. La filière a mis ainsi l’accent sur sa capacité à répondre aux attentes de la jeune génération. « Ce qui produit de l'électricité, de l'énergie décarbonée, c'est le nucléaire et les énergies est renouvelable, donc éolien, photovoltaïque, hydraulique. Mais l'avantage énorme du nucléaire, c'est d'être une production avec une production d'énergie très dense et en plus pilotable. Dans le nucléaire, on contribue à sauver la planète » a notamment mentionné Carmen Munoz-Dormoy.
L’intérêt environnemental n’est pas le seul critère susceptible d’inciter les plus jeunes à se tourner vers le nucléaire. Sophie Rouzaud, directrice générale Nuclear Valley, a ainsi souligné l’innovation. « Notre rôle, c'est d'aider nos membres à innover, à réaliser leurs innovations, soit tout seul, soit en collectif avec d'autres entreprises. C'est une filière du temps long, mais c'est aussi une filière qui innove, qui développe beaucoup d'applications dans le numérique par exemple. » Le nucléaire passe ainsi aussi bien par de grands groupes industriels, des PME que des startups. Et que les candidats soient hommes ou femmes, au final, ça ne change pas grand-chose pour faire carrière dans le nucléaire.
Nadège Hubert
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