11 février 2025
Dijon Céréales et le Crédit Agricole Champagne Bourgogne organisaient en ce début février une conférence dédiée à la technologie au service de la transition du machinisme agricole. Une centaine de personnes, agriculteurs et acteurs de la filière, ont ainsi eu des éclairages sur les alternatives aux tracteurs et équipements actuels.
Comme la société, le secteur agricole est en pleine mutation et doit relever le défi de la décarbonation de ses équipements agricoles. « La technologie n’est sans doute pas le premier levier à actionner pour baisser l’impact carbone de la filière mais elle contribue à agir. 11 % des émissions des gaz à effet de serre du secteur agricole proviennent du machinisme » détaille Frédéric Imbert, directeur R&D de Dijon Céréales et Alliance BFC. Le responsable innovation souligne que l’empreinte carbone de la filière reste difficile à mesurer d’un bout à l’autre de la chaine tandis que les actions envisagées induisent des coûts de mise en place.
Pour guider les exploitants agricoles dans leur démarche, Dijon Céréales en collaboration avec le Crédit Agricole Champagne Bourgogne et le Village by CA Champagne Bourgogne, les ont invités à une conférence autour du thème : La tech au service de la transition dans le machinisme agricole. Parmi les intervenants, la présentation de Seederal Technologies, start-up pionnière du machinisme agricole 100 % électrique a mis l’accent sur cette alternative. « Les moteurs électriques ne sont pas encore pertinents pour tous les usages. On trouve des tracteurs de cour ou de manutention électriques mais les grandes marques de tractoristes n’adressent pas encore les fortes puissances de 100 à 180 chevaux nécessaires pour les travaux des champs, ce que fait par contre Seederal Technologies avec son prototype. »
Innover, à quel prix ?
Cette conférence, une première en son genre, visait à apporter des solutions concrètes tournées vers un machinisme agricole plus respectueux de l'environnement. « Il y a un fort besoin d’innovation dans le secteur pour développer des modes de production plus durables. Il faut industrialiser les solutions pour que cela coûte moins cher. » Frédéric Imbert rappelle que le monde agricole nécessite un temps long pour évaluer un changement de pratique puisqu’une expérimentation ne peut être mesurer qu’à l’aune d’une récolte annuelle à la fois.
Toutefois, au-delà de ce que les exploitants sont en mesure de mettre en œuvre, la question du poids financier demeure. « Il s’agit d’un sujet interdépendant où chaque membre de la filière ; des banquiers aux consommateurs en passant par les coopératives comme la nôtre ; est concerné. Un seul maillon ne peut pas agir seul. »
Nadège Hubert