43 des 84 caisses locales du Crédit Agricole de Champagne Bourgogne ont répondu la santé et le bien vieillir à la question posée par la banque sur les priorités qui les animent. Cette étude menée par le groupe traduit son ambition de s’impliquer sur ses territoires et notamment la Côte-d’Or. « Notre développement est en corrélation avec celui des territoires où nous exerçons. En tant que banque régionale, le dynamisme local, qu’il soit social, sociétal ou économique nous impacte tout comme nos actions impactent notre environnement » insiste Alexandre Rouméas, responsable de la filière santé et territoires du Crédit Agricole Champagne Bourgogne. La désertification médicale et le vieillissement de la population pèsent sur les communes les plus rurales. « A titre d’exemple, en nord Côte-d’Or, 7 des 11 pharmacies figurent parmi nos clients donc quand elles sont impactées, nous aussi. » En Côte-d’Or, plusieurs territoires se démarquent en soulignant leur besoin au registre de la santé comme le Châtillonnais, le Montbardois ou l’Auxois Morvan et le territoire de Liernais et Saulieu.

Un soutien nécessaire

Loin de vouloir remplacer les professionnels de santé, le Crédit Agricole de Champagne Bourgogne cherche les moyens de les épauler et de répondre aux attentes et besoins des habitants. « Comme la légende du colibri, nous voulons apporter notre goutte d’eau, avec humilité mais détermination » sourit le banquier. Cette détermination a notamment conduit le groupe Crédit Agricole à entrer au capital de la jeune entreprise de son territoire, Omedys. « Avec ces opérations, nous ne visons pas les bénéfices mais bien le développement d’un outil au service du développement du territoire, une solution utile. »

Portée par deux médecins urgentistes constatant l’abondance de cas d’affections longue durée, de maladies chroniques, de personnes âgées sans médecin dans leur service, Omedys apporte une solution adaptée au monde rural. Alors qu’en ville, les médecins généralistes ont parfois des créneaux disponibles, contrairement à ceux installés en campagne, l’objectif est d’utiliser ce temps pour de la télémédecine assistée et augmentée. « Le patient se rend dans un lieu de soin, que ce soit un cabinet infirmier, un EHPAD ou encore une pharmacie, où un professionnel de santé pourra l’accompagner en lien avec le généraliste. » Dans un cabinet collectif en ville, les médecins échangent sur les dossiers et profitent de la présence d’un autre professionnel sur place pour réaliser les examens nécessaires à partir d’un chariot ou d’une valise intégrant les équipements nécessaires.

Une consultation sous condition

Pour profiter des services d’Omedys, le patient ne doit pas avoir de médecin traitant, comme c’est le cas pour plus de 37 000 personnes en Côte-d’Or. Dans le cas où il en aurait un, celui-ci, dans l’incapacité de recevoir son patient, juge qu’il est urgent qu’il puisse consulter et l’adresse à Omedys. « Le dernier cas concerne les personnes qui ne peuvent pas se déplacer. » Véritable solution de secours pour épauler les médecins, les soins sont remboursés par la sécurité sociale.

L’entreprise s’appuie pour l’heure sur un cabinet à Troyes et une soixantaine de relais de santé, principalement dans l’Aube et la Haute-Marne en attendant de compter bientôt peut-être un cabinet à Dijon. « Nous jouons le rôle de facilitateur en mettant l’entreprise en relation avec les acteurs du territoire, professionnels de santé ou élus locaux. »

Un exemple en Côte-d’Or

Le Crédit Agricole de Champagne Bourgogne a ainsi rencontré, en mai dernier, les acteurs du Chatillonnais, en recherche intensive pour trouver des professionnels de santé. « La commune de Laignes allait perdre son généraliste partant à la retraite et a souhaité essayer Omedys en collaboration avec sa pharmacie. » Porté et financé par la commune qui a pris en charge une partie de l’acquisition du chariot d’équipements nécessaire, le projet a été mis en place en octobre dernier. « Depuis, ça marche. L’objectif n’est pas de faire du volume de patients mais d’apporter une alternative à la désertification. » Dans le même esprit, le Crédit Agricole Champagne Bourgogne réfléchit à une solution avec la commune de Baigneux-les-Juifs.

En bonne santé pour bien vieillir

Si la désertification médicale pose un problème à de nombreux territoires, celui du bien vieillir impose aussi de trouver des solutions. Là encore le Crédit Agricole se pose en facilitateur en nouant un partenariat avec la structure « Cette famille » qui agit pour accompagner les personnes en perte d’autonomie. L’entreprise relève de l’économie sociale et solidaire. Elle œuvre pour rénover et transformer des hébergements en colocation séniors. « On y trouve huit à dix chambres et des espaces communs avec un accompagnement 24 heures sur 24 assuré par un service d’aide à domicile local. » En plus d’offrir une solution de logements sécurisante pour les séniors, cet acteur de l’ESS participe de l’emploi du territoire en apportant un certain confort de travail aux professionnels du secteur. « La commune de Longeault-Pluvaut a inauguré sa résidence en septembre 2024. C’est une façon de rénover du bâti ou de construire du neuf dans un centre-bourg. » Le Crédit Agricole Champagne Bourgogne a d’autres atouts dans sa poche pour contribuer au mieux au dynamisme des territoires. Affaire à suivre…

Nadège Hubert