07 janvier 2016
Une rencontre en toute simplicité, authentique avec Pierre-Henry GAGEY, un professionnel reconnu qui peut sembler avoir une notoriété lourde à porter mais qu'il assume totalement sans aucune ostentation. Présent régulièrement dans les vignes, voyageant 3 mois par an il reste totalement disponible : il connait le terrain. Les vrais terrains sur lesquels se font les vrais vins et les vrais clients qui plébiscitent les vins de la Maison Louis Jadot . Son activité n’est pas virtuelle mais bien réelle et quotidienne. Avec, à la clé, une très belle réussite. Méritée.
Une vraie Maison avec ses Domaines.
200 hectares dont 100 en Côte d’Or, 80 en Beaujolais et 20 en Pouilly Fussé.
Mais aussi 13 hectares en Oregon. « Un endroit génial et très sympathique. Ce Domaine est sous la responsabilité de mon fils et de Jacques LARDIERE, l’Homme du Vin de la Maison Jadot depuis 42 ans ».
Une vraie Maison avec ses Collaborateurs.
140 collaborateurs dont 70 dédiés « de la vigne à la mise en bouteilles », 60 pour la logistique dont l’habillage, la mise en cartons, les expéditions et l’administration. Et 10 commerciaux.
Une vraie Maison avec des chiffres.
La Maison Louis Jadot représente un CA de 67 millions d’Euros et une production de 10.000.000 de bouteilles annuelles.
Une vraie Maison à l’International.
86% de la production représente le pourcentage des ventes à l’export. Dans 90 pays avec un importateur unique par pays avec lesquels « les rapports sont d’une grande loyauté et d’une grande fidélité ». Le Japon étant pour Pierre-Henry une destination privilégiée. Au même titre cependant que l’Italie ou que… Trégastel !
Echo des Communes : Comment devient-on Président de la Holding de la Maison Louis Jadot ?
PHG : « Il y a 30 ans, déjà 30 ans, en 1984 je fus appelé par les actionnaires à cette fonction. Après mon diplôme d’ingénieur et un MBA HEC. Ils m’offraient une opportunité exceptionnelle que je ne pouvais, en aucun cas, refuser. Le bonus était le plaisir de revenir vivre à Beaune où je suis né. Je succédais à 3 générations de Jadot et à mon père. Quatre générations qui m’offraient l’opportunité de récolter les fruits de leur travail, leur authenticité, leur rigueur. Et surtout la qualité de leur production. A cette date la Maison Jadot était 10 fois plus petite. Mais le fruit que nous récoltons, aujourd’hui, émane de ces 4 générations. J’ai fait éclore ce fruit avec mes équipes et le soutien de mes actionnaires avec lesquels les rapports sont d’une totale transparence et de solide confiance… C’est un succès collectif pour tous les gens qui ont, au fil des décennies, travaillé pour nous, avec nous. En totale harmonie et respect des règles et d’un modèle propre à la Maison Jadot : la vérité de la terre de Bourgogne à travers ses vins ».
Echo des Communes : les prix des vins de Bourgogne peuvent paraître un peu élevés, pour le moins, pour le commun des mortels !!!
PHG : « La Bourgogne a un vignoble très morcelé. Un vignoble de coteaux. Donc un travail particulier et un prix de revient élevé. D’autant que pour faire un bon vin il faut un rendement raisonnable. Notre objectif n’est en aucun cas le volume. Nous recherchons la qualité, l’authenticité, la vérité. Ceci dit les vins de Bourgogne démarrent à 10 euros et l’on trouve de belles bouteilles à partir de 25 euros. Pour l’anecdote, savez-vous que 10% de la production en Bourgogne sont dédiés au Crémant ? ».
Echo des Communes : le monde du vin est-il un peu macho ?
PHG : « Vous faites références à votre interview de Ludivine GRIVEAU! Le monde du vin est certes un monde d’hommes. Encore aujourd’hui existent, du reste, de belles possibilités. Un monde d’hommes où les femmes peuvent trouver toute leur place. La Maison Jadot compte de nombreuses femmes parmi ses collaborateurs et notre Domaine FERRET est géré par Audrey BRACCINI. Une femme de talent qui gère un Domaine historiquement de femmes. Par ailleurs j’ai plein de copines qui font de très beaux vins ». Dont acte… pour PHG !!
Echo des Communes : Après vous ? Et quels conseils donneriez-vous à vos successeurs.
PHG : « Mon fils Thibault travaille à mes côtés. Mais il n’y a pas de droit divin, de droit de succession au sein de la Maison Jadot. Ce sera le choix de nos actionnaires puis, éventuellement, si cela se produit, le choix de mon fils. Car c’est une fonction à plein temps, lourde, très prenante. Je ne le forcerai donc jamais à s’exposer si tel n’est pas son choix. Inutile d’exploser en vol. Des conseils ? Rien de révolutionnaire juste ceux que je donne à mes enfants : entreprendre, oser, ne pas avoir peur de se tromper. Agir dès maintenant. Faire tout de suite, ne pas attendre. Surtout voir la vie de manière positive. La vie passe vite, très vite ».
Xavier MULLER
Correspondant de l’Echo des Communes
Pour le Pays Beaunois.
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